Bonjour tout le monde ! Je vous souhaite une très belle année et vous demande d'excuser mon retard. Pour me rattraper je posterai le prochain chapitre très rapidement, j'ai réussi à reprendre de l'avance !
Merci pour vos reviews, c'est ma source de motivation !
A très vite !
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POV : Journal de Blaise - 10 octobre 1996
C'est avec honte et culpabilité que j'écris mes premiers mots depuis maintenant plusieurs jours. Je n'arrive plus à écrire. Je stagne sur mon roman. J'essaye de passer du temps à la Réserve. Je n'y arrive pas. Je suis constamment dispersé. Je lis de nouveaux livres, je regarde par la fenêtre, je fais mes devoirs, je prends de l'avance sur mes devoirs, je prends de l'avance sur l'avance que je veux prendre sur mes devoirs. En somme je fais tout sauf écrire. J'ai essayé de travailler ailleurs aussi. Dans une salle des cachots qui est constamment vide. Il apparaît que les fantômes organisent des soirées d'anniversaire dans cette salle et que par conséquent, cette salle fout la frousse à tout le monde. J'ai suggéré au Baron Sanglant, avec qui j'ai une plutôt bonne entente, d'inciter les autres fantômes à arrêter de fréquenter cette salle pour que je puisse l'utiliser à ma guise . Elle était aussi lugubre que la Réserve avec sa cheminée condamnée et ses canapés éventrés. Mais j'ai procédé à une petite remise à neuf, et elle est maintenant dotée d'un feu ronflant et verdoyant, de canapés qui s'élargissent quand on s'assoit dessus et de bureaux en bois ancien où je peux m'installer pour écrire tranquillement quand la Bibliothèque est fermée et que je ne veux pas être surpris par quelqu'un dans la salle commune. Je suis même parvenu à la faire fermer à clef, bien qu'un Alohomora l'ouvrirait en deux secondes. Il n'y a de toute façon que peu de chance que quiconque veuille aller dans cette salle affreuse.
Aussi, je « fréquente » quelqu'un. Daphné Greengrass.
J'ai hésité à mettre le souvenir de la soirée dans le journal. Je ne suis pas sûr de souhaiter que cette anecdote d'adolescent fêtard soit lue par les historiens quand ils souhaiteront retracer ma construction.
Mais je crois que j'ai bien fait de le garder quand même. Rien que pour mémoriser chacun des traits de Malefoy quand Parkinson a filé avec Théodore.
Daphné est une fille bien. Elle est d'une lignée de grands sorciers, elle n'est pas aussi bavarde que la plupart des filles que je connais et je crois qu'elle m'a bien cerné. Je la trouve très patiente et très douce. Et elle n'est vraiment pas désagréable à regarder, ça vraiment pas. On se voit de temps en temps, on se balade le soir, on a déjeuné ensemble hier dans le parc. Elle m'a dit qu'elle souhaitait devenir journaliste, qu'elle adorait Rita Skeeter.
Vu les temps qui courent je ne crois pas que la presse soit un choix opportun, mais j'étais content de voir qu'elle appréciait également écrire.
Je n'adresse plus la parole à Weasley depuis l'épisode du parc. Lorsqu'on se croise, nous nous ignorons royalement. Elle semble filer le parfait amour avec son né-moldu et c'est tant mieux pour eux. Je ne digère toujours pas la façon dont elle m'a fait faux-bond. Je pensais vraiment qu'elle m'avait compris, qu'on partageait quelque chose de riche, qu'on prenait tout deux l'écriture très au sérieux, mais je me suis vite rendu comme que ce n'était qu'un passe-temps pour elle, entre deux séances d'abrutissement par le Quidditch et trois séances de mélange de salive avec l'autre ignoble sang de bourbe. A quoi je m'attendais venant d'une Weasley ?
Il n'empêche... que depuis, je n'arrive plus à écrire.
Je trouve également que Malefoy se comporte de façon de plus en plus étrange. J'en viens à me demander si ses mensonges proférés dans le train ne comporteraient pas une part de vérité. Il disparaît régulièrement et lorsque je le vois, il a l'air épuisé, physiquement et mentalement. Je ne le vois même plus harceler les première année ou les Gryffondor. Il se contente de m'adresser des regards noirs, et en fait, d'en adresser un peu à tout le monde et surtout à Pansy et Théodore. Daphné m'a dit qu'il avait finalement aussi recalé sa sœur Astoria alors qu'il lui plaisait beaucoup.
C'est à n'y rien comprendre. Serait-il réellement un petit Mangemort en herbe ? Qu'est ce que le Seigneur des Ténèbres ferait de ce type ? Un souffre-douleur pour amuser les autres Mangemorts ? Une humiliation supplémentaire pour Lucius Malefoy ? Comme si c'était nécessaire ! Je ne peux m'empêcher d'être intrigué par cette affaire. Comme si j'avais pas la rédaction d'un roman et la 3ème lecture de mon manuel de Potions qui m'attendaient!
POV - Souvenir du 10 octobre 1996
Le soleil venait à peine de se lever quand Blaise finissait sa course dans le parc de l'Ecole.
Epuisé, il s'assit contre un arbre pour savourer l'air frais du matin, le bruit paisible des oiseaux qui célébraient la levée du soleil et la beauté du lac.
Le calme fut perturbé par les grognements du ventre de Blaise qui avait sauté le dîner la veille, tentant en vain de se remettre à écrire.
Quelques instants plus tard, le silence fut définitivement rompu quand Blaise entendit des bruits de pas dans les feuilles mortes qui se rapprochaient.
Il se redressa pour rechercher l'origine du bruit quand il aperçut Daphné, emmitouflée dans sa cape d'hiver, le visage rosé par le froid.
- Je savais que je te trouverai là ! Dit Daphné en lui souriant chaleureusement.
Elle s'approcha de Blaise, ouvrit un peu son manteau pour sortir un sac en papier contenant des tranches de pain, du fromage et quelques fruits.
- J'ai vu que tu n'étais pas venu hier au dîner. Je ne savais pas où tu étais, mais j'étais sûre que tu serais allé courir ce matin. J'ai remarqué que tu allais courir le matin quand tu semblais stressé le soir et que t'y allais le soir quand tu passes de mauvaises journées, déclara Daphné, fière.
Blaise était extrêmement surpris. Il n'avait pas remarqué que Daphné l'observait autant.
- Comment tu sais que je vais courir le matin ? Demanda Blaise en saisissant le sac en papier avec gratitude.
- Je me lève plus tôt que les autres, et ces dernières années, il m'est arrivé de te croiser dans la salle commune le matin quand tu revenais de tes courses, répondit-elle.
A vrai dire, Blaise n'avait jamais vraiment remarqué l'existence de la jeune fille qui était pourtant dans sa classe depuis la première année, de sorte qu'il ne se rappelait pas l'avoir déjà croisée un matin.
- Merci beaucoup en tout cas, lui dit-il en lui serrant gentiment le bras.
Ils s'installèrent tous les deux sous l'arbre pendant que Blaise engloutissait son repas de fortune.
- Pourquoi sautes-du des dîners ? Demanda Daphné. Ce n'est pas la première fois...Tu es si préoccupé que ça par les cours et les devoirs ?
Blaise s'arrêta d'avaler frénétiquement le fromage, puis se mit à mâcher doucement et déglutit très lentement pour prendre le temps de réfléchir avant de lui répondre.
- Je… Oui, entre autres.
Il lui jeta un coup d'oeil en biais, hésitant. Il ne pensait pas être prêt à partager ses hobbies secrets avec quelqu'un. Enfin, avec quelqu'un d'autre.
Daphné comprit la réserve de Blaise et n'insista pas. Blaise lui en fut reconnaissant une nouvelle fois. Que de bon sens que cette fille.
Il lui prit la main. Bien qu'ils portaient tous les deux des gants, il vit que ce contact ravit Daphné qui rougissait encore plus intensément.
- C'est le froid qui te rend toute rouge ou c'est simplement moi ? Demanda Blaise en esquissant un sourire moqueur.
- « Simplement » toi ? Répondit Daphné en imitant des guillemets avec ses doigts. Comment peut-on associer « simplement » avec toi ?
Elle paraissait totalement déstabilisée par Blaise et par l'attirance qu'elle éprouvait pour lui. Blaise la trouvait très attachante. Il avait vaguement flirté avec quelques filles durant sa scolarité, et avait échangé son premier baiser pendant le bal de quatrième année avec une élève de Beauxbatons qui avait deux ans de plus que lui et avec qui il n'avait pas gardé contact. Il savait qu'il plaisait aux filles, mais Daphné semblait réellement envoûtée par lui, bien qu'elle essaye de le dissimuler pour garder contenance et ne pas le mettre lui, mal à l'aise. En vain.
Il se pencha vers elle lentement, observant les nuages de buées qui sortaient de sa bouche. Il dénoua légèrement son écharpe et enfouit son visage dans son cou pour sentir son parfum fleuri, léger. Daphné était glacée. A son contact, elle frissonna en soufflant légèrement. Blaise remonta le long de son cou avec son nez et longea l'arête de sa mâchoire en respirant le plus lentement possible comme pour tenter de distinguer les battements frénétiques du cœur de la jeune fille. Leurs lèvres n'étant plus qu'à quelques centimètres de distance, Blaise observa longuement sa bouche légèrement entrouverte avant de lever les yeux vers elle.
Elle était pantelante. Elle fermait les yeux, appréciant le doux contact et l'odeur de Blaise. Jusque là, il avait beaucoup limité leurs échanges physiques. Il n'était pas toujours très à l'aise avec le contact de l'autre et les manifestations d'émotion. Mais il sentait que Daphné en mourait d'envie. Il était mitigé. Il était curieux de connaître les réactions du corps de Daphné à ses contacts plus ou moins poussés et à la fois, il ne souhaitait pas aller trop loin, trop vite. Contrôle.
Comme si elle avait entendu ses pensées, Daphné ouvrit les yeux. Blaise lui sourit. Frustrée, elle lui fit une grimace de mécontentement.
- Simplement moi, lui dit Blaise en la poussant gentiment. Au fait tu m'as pas prévenu que tu n'étais pas disponible dans deux jours !
- Mais je suis disponible dans deux jours ! S'exclama Daphné, surprise.
- Tu n'es pas disponible, j'ai entendu dire que le mec le plus beau de l'Ecole t'avait proposé un rendez-vous à Pré-au-Lard, lui dit-il avec un sourire en coin.
Daphné s'esclaffa, ravie.
POV - Souvenir du 12 octobre 1996
Assis l'un en face de l'autre, Blaise et Daphné savouraient leur chocolat chaud.
Il avait accepté de se rendre au salon de thé de Mme Pieddodu après plusieurs allusions plus ou moins insistantes de la jeune fille.
Elle était en train de lui donner son avis sur la dépénalisation de certains pans de la magie noire qu'elle estimait très utile dans bien des domaines. Il était bien d'accord avec elle sur ce point. Alors qu'ils rigolaient en imaginant le Professeur Rogue enseigner la magie noire à Londubat, la porte du salon de thé s'ouvrit, laissant entrer un vent glacial.
Ginny et Dean s'engouffrèrent par la porte, hilares.
Surpris, Blaise souffla en levant les yeux au ciel. Il tourna sa tête dans le sens opposé, comme s'il pensait que ça le dissimulerait à la vue des nouveaux arrivants.
Daphné, intriguée par la réaction de Blaise, se retourna pour voir qui avait suscité pareille réaction.
Lorsque Ginny vit Blaise, elle sursauta avant de poser les yeux sur Daphné.
Les deux jeunes filles échangèrent un regard furtif lorsque Dean traîna Ginny vers la table qui se situait face à celle de Blaise et Daphné.
- Est-ce que ça va ? Demanda Daphné en se mordillant la lèvre. Je sais que Weasley et toi ne vous entendez vraiment pas bien, ajouta-t-elle en riant nerveusement.
- Weas qui ? demanda Blaise tout en affichant un air méprisant. On devrait y aller, cet endroit est vraiment mal fréquenté, dit-t-il d'une voix assez forte pour que Ginny puisse l'entendre.
En réponse, Ginny attira brusquement Dean vers lui et entama un baiser langoureux.
Soudainement nauséeux, Blaise régla leurs consommations et sortit sans jeter un regard derrière lui. Daphné le rattrapa aussi rapidement qu'elle put.
- Mais dis donc ce n'est pas très gentleman de laisser son rendez-vous en plan ! Lui dit-elle d'un ton boudeur.
Blaise avait besoin de retrouver son calme. Il sentait son visage brûler et son estomac était noué, comme s'il comportait un sac de ciment. Daphné comprit immédiatement qu'elle devait lui donner un peu d'espace. Même si elle ne semblait pas comprendre le pourquoi du comment, elle marmonna qu'elle devait rejoindre une amie au Chaudron Baveur.
- On se rejoint plus tard si tu veux, lui dit-elle.
Blaise, soulagé, lui fit un geste de la main avant de se détourner.
Pourquoi est-ce que cette …. fille lui faisait cet effet ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Qu'il la haïssait au point que son propre corps ne supportait plus sa vue ?
Ça ne l'empêchait pourtant pas de l'observer en biais lorsqu'il la croisait dans les couloirs ou de parfois repenser à ses plaisanteries de mauvais goût pendant les réunions au club de Slug, sans que son corps ne se mette à réagir comme ça. En jetant un œil vers le salon de thé, imaginant Ginny avec Dean, il sentit son cœur de nouveau s'emballer.
Décidé à penser à autre chose, Blaise se dirigea vers le Chaudron Baveur pour tenter de se rattraper auprès de Daphné. Alors qu'il faisait la queue pour commander des boissons, il entendit des éclats de voix. Il regarda autour de lui et vit Potter, le garçon Weasley et Granger installés à une table à proximité. Potter s'exprimait avec véhémence tandis que Granger lui demandait de baisser le volume de sa voix. Blaise s'appuya contre un des piliers du bar, en adoptant un air indifférent tout en tentant de tendre l'oreille pour essayer de distinguer les propos tenus quand Potter croisa le regard de Blaise et lui jeta un regard furieux.
Quelques instants plus tard en regardant par la fenêtre, il aperçut Drago, qui sortait du bar précipitamment, le regard fuyant. Décidément, il était de plus en plus louche ce type.
POV : Journal de Blaise - le 12 octobre 1996
Une fille a failli mourir à Pré-au-Lard et quelques instants après que j'ai croisé Drago qui avait l'air complètement flippé.
C'est ce que ce tocard prépare cette année ? L'élimination de Gryffondors pris au hasard ? Cette fille n'avait aucune espèce d'intérêt, je ne connais même pas son nom !
C'est à n'y rien comprendre.
Au lieu de rester au Chaudron Baveur, j'ai décidé d'aller chez Zonko. J'ai acheté un modèle de plume à Papote que j'ai emballé dans un sac cadeau sur lequel j'ai inscrit « Simplement nous ? ».
J'ai offert le paquet à Daphné qui était ravie et m'a sauté au cou devant tout le monde au milieu du hall d'entrée !
En se rendant compte de son geste, elle avait voulu se reprendre, en s'excusant platement. Elle était tellement gênée, c'était hilarant.
Je lui ai remis les bras autour de mon cou en lui disant que seule ma petite amie avait ce privilège, à condition qu'elle n'en abuse pas.
J'ai cru qu'elle allait exploser de joie. Et rien ne pouvait m'enlever ce plaisir, pas même la fille Weasley qui en passant près de nous fit semblant de vomir pour faire rire Dean.
Je l'ai vue poursuivre son chemin comme si de rien n'était, mais avant de monter les marches vers sa salle commune, je l'ai aperçue se retourner pour me regarder encore. Elle avait l'air triste. Triste et en même temps énervée.
En me rendant dans mon cachot secret ce soir, j'ai réussi à écrire.
