Écrit par HateWeasel
254. Se Prendre Un Vent.
Jusqu'à présent, la mission « James Bondesque » de Alois, comme il l'appelait, ne se déroulait pas très bien. Ce n'était pas un désastre, étant donné qu'il ne s'était pas attiré d'ennuis, mais il tournait en rond dans cette mystérieuse usine sans rien trouver. Il savait que ce n'était qu'une question de secondes avant qu'il tombe sur quelque chose, et il espérait que cela arriverait rapidement. À l'allure à laquelle les choses allaient, il serait incapable de prouver son utilité d'aussitôt. Et pourtant, il avait pensé enfin pouvoir faire quelque chose d'important après avoir laissé Ciel prendre en mains toute l'affaire jusqu'à maintenant, mais manifestement, la tournure que prenaient les événements n'allait pas en sa faveur. Revenir sans cesse sur ses pas s'avérait ne pas être très concluant, alors le blond décida que la meilleure chose à faire était de réellement réfléchir à ce qu'il devait faire.
Bon, si j'étais une organisation maléfique, pensa le blond, où est-ce que je garderais mes cobayes humains ? Je les cacherais et je les enfermerais, se répondit-il à lui-même.
Ainsi il eut l'idée de chercher une entrée qui le mènerait dans les profondeurs de l'usine. Alois mit cette trouvaille en action, restant désormais plus près des murs au lieu de s'approcher de la machinerie. Il ne trouverait pas ce qu'il cherchait de cette manière, et ces machines étaient d'une taille un chouilla effrayante. Elles semblaient pouvoir l'avaler et le découper en morceaux avant de le recracher. Éviter un tel sort était ce qu'il pouvait faire de mieux, et il savait plus ou moins où commencer ses recherches pour trouver des escaliers.
Il finit par tomber sur une porte en métal, une porte qui semblait être bien fermée. Le blond remarqua qu'il n'y avait pas de cadenas, ce dernier jeté au sol, le métal tordu et brisé.
- Quelque chose me dit que Ciel est passé par ici… se dit-il.
Quoi qu'il en soit, au moins il savait à présent qu'il était sur la bonne voie. Il traversa plusieurs couloirs, errant toujours sans but tout en essayant de ne pas faire attention à la désagréable impression qui semblait de plus en plus forte à mesure qu'il avançait. Cela semblait démoniaque, mais pas tout à fait non plus. Alois n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais il savait que cela ne lui plaisait pas. Il n'arrivait pas à savoir s'il s'agissait de son sixième sens ou de ses nerfs, ce qui était quelque peu contrariant puisqu'une partie de son objectif était d'éviter toute confrontation.
Soudain, il entendit un cri dans l'une des pièces à proximité, une étrange lumière se faufilant par l'entrebâillement de la porte. Il fut sur le point d'y jeter un œil afin de comprendre ce qu'il se tramait, mais alors, il vit une ombre bloquer l'arrivée de la lumière, comme si quelqu'un se tenait là, prêt à sortir de la pièce. Paniquant, la menace blonde regarda autour d'elle pour trouver un endroit où se cacher, et aperçut une bouche d'aération sur le mur, légèrement sous le plafond.
Sans y réfléchir à deux fois, Alois retira la grille et s'y faufila, et de justesse, alors qu'il entendit des bruits de pas passer là où il se trouvait il y a un instant. La bouche d'aération était si étroite qu'il ne pouvait pas se retourner pour s'assurer qu'il soit hors de danger. Il devait se fier à ses oreilles qui ne lui étaient pas d'une grande aide, même avec ses sens accrus, à cause de l'emplacement de la bouche dans la structure.
N'ayant pas d'autre choix, Alois rampa en avant dans le petit espace en métal avec l'espoir de trouver une sortie. Le blond n'était pas claustrophobe, mais le conduit étroit en plus de l'atmosphère déjà perturbante ne l'aidait pas à se calmer. De temps à autres, il était obligé de s'arrêter dans son avancée à travers le tunnel carré et venteux en métal afin de prendre une profonde inspiration pour se reprendre en mains. C'était ce que Ciel faisait, alors il se disait qu'il pourrait essayer. Hélas, la technique du bleuté ne tint que quelques maigres secondes avant que le mal être du blond ne revienne, seulement cette fois, il s'agissait définitivement de son sixième sens.
Alois avait parcouru une certaine distance depuis qu'il était entré dans le conduit. Il se demandait pourquoi il était en mesure de sentir son sens maintenant tandis qu'il ne fonctionnait pas dans le couloir, mais il ne s'attarda pas sur la question très longtemps. Il venait d'entendre un bruit quelque peu déconcertant.
CRIII !
Le blond fronça les sourcils, et écouta attentivement afin de comprendre d'où est-ce que cela provenait. Tout était silencieux, si ce n'était le bourdonnement de l'air conditionné. Ce fut en entendant pour la deuxième fois ce bruit que son cœur faillit lâcher.
CRIIII ! CRIII !
Chaque fois qu'il l'entendait, il sentait le conduit en-dessous de lui fléchir. Il inspecta la zone et vit qu'il était juste au-dessus d'une autre bouche d'aération. Alois se mit immédiatement en mouvement, essayant de s'éloigner le plus vite possible dans l'espace étroit, mais son geste soudain sembla seulement perturber la pauvre trappe en métal. Sans même comprendre ce qui lui arrivait, il était en train de tomber.
Cette partie du conduit d'aération était plus large, et encore plus froide que la première. Il regarda à nouveau en-dessous de lui et comprit pourquoi. Il y avait un énorme ventilateur au bout du tunnel qui tournait à une vitesse folle.
- Merde, merde, merde, merde, merde, merde, merde ! s'écria-t-il, tendant les bras et les jambes afin d'essayer de s'accrocher aux parois du tunnel.
Le frottement du métal contre ses paumes brûlait, et abîmait sans nul doute le caoutchouc de ses chaussures alors qu'il tentait de s'en servir de frein. Il ferma les yeux avec anticipation, sachant qu'il était loin de ralentir assez pour dire « c'est pas passé loin ». Le crissement de ses serres raclant le métal agressait ses tympans, l'apparition de ces dernières représentant son dernier espoir de ralentissement.
Puis, le crissement cessa, et la douleur dans ses paumes commença à s'estomper. Il ne sentait plus que l'air qui remontait et passait dans ses cheveux, réduisant à néant l'allure de son costume. Hésitant, il se força à ouvrir un œil et regarda à nouveau en bas, constatant qu'il ne s'était arrêté qu'à quelques mètres du ventilateur.
Soupirant de soulagement, Alois savait qu'il était sain et sauf à cet instant, mais ce sentiment disparut dès qu'il se rendit compte qu'il devait à présent trouver un plan pour sortir de cette situation. Il ne pouvait pas appeler à l'aide, étant donné qu'il aurait besoin de ses mains pour atteindre sa radio et elles étaient actuellement occupées à l'empêcher d'être réduit en morceaux par le danger qui rôdait en-dessous.
- Ça va, ça va, j'ai compris, murmura le blond. Apparemment Dieu me déteste, mais est-ce que je pourrais, s'il vous plaît, passer une seule mission sans frôler la mort ?! Est-ce que c'est trop demandé, putain ?!
Il savait que personne ne lui répondrait. Laisser libre court à son exaspération lui permettait juste de se sentir mieux. Les idées plus claires, Alois se mit à réfléchir, observant les alentours qui étaient constituées de quatre murs en métal séparés par pas plus de deux longueur de bras, hauts en longueur, et un allé simple, court, et déplaisant vers le bas. Il n'y avait pratiquement rien.
Le pauvre démon blond regarda une fois de plus en haut, alors qu'il hésitait à remonter dans le conduit, mais alors il remarqua quelque chose à quelques mètres de sa tête sur le mur juste au-dessus de lui. Sa dernière lueur d'espoir était une autre bouche d'aération qu'il pourrait possiblement atteindre, s'il était prudent. Alois la regarda un peu plus longtemps avant de regarder le ventilateur en-dessous de lui, puis de nouveau en haut. Il décida de prendre le risque et de grimper.
Lentement ; maladroitement, la menace blonde débuta son ascension, bougeant très légèrement un bras, puis le pied qui lui correspondait. Il répéta ces actions pendant ce qui sembla être une agonisante éternité. Le garçon faillit glisser plusieurs fois, jappant de surprise avant de se rattraper. Chaque fois que cela arrivait, il devait s'arrêter et se pousser à continuer.
Finalement, le garçon arriva à hauteur de la bouche d'aération. Le seul problème à présent était de savoir comment est-ce qu'il y entrerait. Il se prépara à ce qu'il s'apprêtait à faire, prenant une profonde inspiration. Alois se hissa ensuite le plus haut possible avec la seule force de ses bras, décollant ses pieds du mur avant de balancer ses jambes en arrière afin de s'élancer à l'aide du mur derrière lui.
Il s'était jeté en avant, cependant, seul le haut de son corps avait atteint le nouveau conduit, ses jambes et son postérieur suspendus dans le vide au-dessus du ventilateur. Le blond se débattit et gigota, tentant de retrouver un point d'élan, quoi que ce soit pouvant l'aider à monter. Malheureusement, cela sembla seulement mettre la gravité en marche contre lui alors qu'il se mit à glisser.
Grognant, il commença à ramper en avant, ses bras palliant l'absence que ses jambes avaient laissé. Lorsqu'il fut enfin en sécurité, il se permit de souffler un peu, se reposant un instant sur le ventre alors qu'il était couché sur le sol froid du conduit. Durant ce laps de temps, il ne pensa qu'au manque de grâce dont il avait fait preuve durant cet effort. Il rit seul, imaginant de quoi il avait dû avoir l'air. Ses pensées filèrent ensuite vers ce que le bleuté aurait dit d'une telle scène. Oh, comme le blond était content que Ciel n'ait pas été là pour assister à ça.
Alois se mit à ramper en avant, puis il tourna à gauche et à droite, et à chaque intersection, errant sans but à travers le système d'aération de l'usine à la recherche d'une sortie. Quoiqu'il y ait bien assez d'air frais parcourant les tunnels, le blond suait. Ses articulations commençaient à être douloureuses à force de se frotter à la dure surface en métal, et l'espoir de trouver une sortie s'amoindrissait.
Mais alors, sans crier gare, une lumière apparue. Il s'agissait de sa deuxième lueur d'espoir aujourd'hui. Il rampa en sa direction, découvrit qu'elle était couverte d'une grille, et fronça les sourcils. Puis, il réalisa que cela lui était avantageux. Il pouvait ainsi vérifier si son évasion serait vue par un quelconque membre de Messiah sans être repéré.
Il plaça sa joue contre la grille, inclinant la tête afin de mieux voir à travers les trous étroits. Il regarda en bas et vit que la pièce n'était pas particulièrement gardée. Il n'y avait qu'un danger potentiel sur le côté, et étrangement, deux autres personnes se trouvaient dans la pièce ; deux femmes en blouses de laboratoire.
Alois plissa les yeux en regardant l'une d'elle, se rendant compte qu'il l'avait déjà vu auparavant. C'était une femme noire à la corpulence généreuse, les cheveux coiffés en queue de cheval pour qu'ils ne la dérangent pas pendant qu'elle travaillait, portant une paire de lunettes sur le bout de son nez. Il réalisa alors qu'il l'avait effectivement déjà vu. Dans la vidéo trouvée chez le Docteur Elena Lovejoy. Ce devait être elle.
Les yeux du garçon fusèrent un instant vers l'autre femme dans la pièce. Elle était grande, ses cheveux coupés assez court, semblant un tant soit peu timide. Alois ne la reconnaissait pas, mais d'après leurs informations il en vint à la conclusion que la deuxième femme était sans nul doute le Docteur Almondine Bigby.
Un garde, deux docteurs enfermés contre leur gré, et pas d'autre issue. Au point où il en était, il n'avait décidément pas d'autre choix. Alois donna un coup à la trappe le séparant de la pièce, l'envoyant voler à travers elle ce qui eut pour effet de faire sursauter les occupants. Avec le plus de grâce dont il pouvait faire preuve, le blond se tortilla pour sortir du conduit, tombant presque en plein sur le visage. Ses mains vinrent à sa rescousse, mais avec le reste de son corps étant déjà propulsé en avant, il se renversa et atterrit sur son derrière. Suivit du regard des autres, il s'empressa de se mettre sur ses pieds.
- Euh… dit-il, essayant de trouver quelque chose à dire, … « Ta-da » ?
- Eh ! Qu'est-ce que tu fous là ?! demanda le garde, faisant sursauter le blond.
- Je… me suis perdu en cherchant les toilettes… dit-il, sachant pertinemment qu'il ne goberait jamais une chose pareille.
Au point où il en était, il parlait pour ne rien dire. C'est alors que le garde se jeta sur Alois, l'effrayant assez pour que ce dernier réponde par un rapide coup de poing dans le visage de l'homme. Le garde tituba en arrière, s'écroulant au sol dans un bruit sourd. Alois regarda les deux docteurs avec un sourire, mais elles se contentèrent de le fixer.
- Mais qu'est-ce que tu viens de faire ?! demanda le Docteur Lovejoy d'un ton à la fois confus, inquiet, et énervé. Cette chose va te tuer quand elle se relèvera !
- « Chose » ? répéta Alois, marquant une pause un instant alors qu'il comprit l'utilisation de ce terme ici.
Il se retourna et vit l'homme se relever, agissant comme si rien ne lui était arrivé. Ce garde semblait avoir l'une des puces-FREAK en lui.
- Oh…
Étrange. Pourquoi est-ce qu'une personne enlevée dans la rue garderait de son propre gré ceux responsables de sa déshumanisation ? Ce fut une fois frappé qu'Alois eut sa réponse.
- Vous n'auriez pas amélioré leurs puces par hasard ?! demanda le blond aux deux femmes alors qu'il se reprenait en mains.
Le garde l'avait frappé plutôt fort ; assez pour que son dos ait heurté le mur derrière lui.
- Nous n'avions pas le choix ! cria Lovejoy depuis l'autre bout de la pièce. C'était soit cela soit la mort !
- Les nouvelles puces ne sont que pour les membres ! ajouta Bigby. Elles améliorent la force de l'utilisateur en plus de leur donner l'immortalité !
- Bah, bravo ! dit Alois, évitant une autre attaque.
Elles avaient réglé les problèmes de l'appareil, et cela fonctionnait comme il fallait à présent. Malheureusement, ce n'était pas une bonne nouvelle pour la menace blonde.
Alors qu'il n'avait presque plus d'autres choix, Alois décida de courir, oui, courir. Il courait afin de mettre une certaine distance entre lui et le pseudo vampire. En même temps, il glissa sa main dans son manteau et sortit sa propre arme anti-monstre, le Kaspar. Comme Ciel, il avait, lui aussi, une manière d'abattre aisément les créatures surnaturelles.
Une fois son arme en mains, il se tourna et visa la tête du garde. Il attendit que l'homme se rapproche un peu plus et il tira. Cela faisait une anomalie en moins, et un nombre encore inconnu restant. Qui plus est, et c'était de loin le plus grave, Alois avait transgressé les conditions de la mission. Il était censé resté caché. Peut-être encore plus grave que cela, quelqu'un avait forcément entendu le bruit de son tir. Il passa une main dans ses cheveux en soupirant. Il allait avoir moult problèmes plus tard. Ayant reprit un semblant de self-control, il se retourna vers les femmes dans la pièce, leur adressant un sourire.
- Bon, vous voulez sortir d'ici ou pas ? demanda-t-il, remettant son arme dans son manteau.
- Mais et cette-
- Évidemment, interrompit le Docteur Lovejoy, coupant purement et simplement la parole de l'autre femme. Tu as un plan, petit ?
- Bien évidemment ! répondit Alois. On se casse d'ici avant que quelqu'un débarque à cause du bruit, et trouve ce mec, ajouta-t-il en montrant de la main le pseudo vampire mort au sol.
La Rubrique : Foire aux Questions
Question : « pour Sebastian : pourquoi est-ce que tu n'es pas impliqué avec H.E.L.L.S.I.N.G., ou du moins pas directement ? Est-ce que c'est parce que tu es un simple majordome, ou parce que c'est ce que ciel veut ? » de Ciel-Stalker
Réponse de Sebastian : « C'est en partie pour ces raisons, effectivement. Je n'ai tout simplement pas le rang, et le jeune maître ne veut pas que je m'associe avec Sir Hellsing, quoique assister à ses échanges avec elle est on ne peut plus divertissant. »
Question : « Integra, êtes-vous absolument sûre que vous ne ressentez pas même une once de maternité envers eux ? Non ? Vous seriez une horrible mère alors. » de FreezinWinter
Réponse de Integra : « Non, aucunement. Je connais Sir Phantomhive depuis ma propre enfance. Le voir ainsi est impossible. Et je ne compte pas non plus devenir mère. »
