Alchimistes d'Etat au « Max de Nouilles »
La voie du BigMax
- Colonel Mustang, le Généralissime vous demande…
Roy Mustang soupira en raccrochant le combiné. Il n'était pas dans les habitudes de la secrétaire du Généralissime d'appeler directement les Colonels. C'était le travail de communication des 1ers Lieutenants. Hors, Riza Hawkeye était revenue des locaux de la Haute Direction une heure plus tôt, les bras chargés de dossiers à remplir et signer.
- Quelque chose ne va pas, Monsieur ? lui demanda-t-elle, ayant surpris son regard sombre.
- Non, et c'est bien ce qui m'inquiète… Le Généralissime me demande, quasiment en personne… Je me demande ce que le vieux peut bien me vouloir, à une heure pareille…
Riza regarda l'horloge posée sur son bureau. Il était à peine dix-sept heures.
Roy quitta son siège, et se passa la main dans les cheveux. Il questionna la jeune femme du regard, et cette dernière acquiesça d'un sourire la tenue vestimentaire de son supérieur. Puis il quitta son bureau. Cinq minutes plus tard, il se trouvait devant la porte de celui du Généralissime King Bradley. Il frappa, et entra à la permission.
- Colonel Mustang… Cela faisait un petit moment que je ne vous avais pas vu…
- Généralissime… Vous savez, avec tous ces dossiers à signer, les petits tracas de la vie des civils à gérer…
- Justement, je voulais vous parler à propos des civils, et d'un certain Alchimiste qui aurait… un petit peu passé la dose avec eux…
- Vous voulez parler du Fullmetal ?
- Oui, très cher, fit Bradley en souriant. Mais cette fois, il a dépassé les bornes… Il s'est battu contre Scar, et a détruit une petite enseigne de restauration rapide… Un certain… « Max De Nouilles »…
- Il y a eu des blessés ? demanda le Colonel, soudain envahi par des sueurs froides.
- Humm un petit peu, il me semble… Notre hôpital, qui était le plus proche, a enregistré la moitié du personnel et quelques clients parmi ses dernières admissions…
- Oh.
- Il faudrait remédier à ce problème…
- Oh.
- J'ai discuté avec le franchisé de l'enseigne, et il est d'accord sur un point…
- Oh ?
- Vous serez affecté, ainsi que vos hommes, à la gestion du restaurant le temps que l'équipe de travail quitte l'hôpital en parfaite santé. Et ce, jusqu'au dernier employé, bien sûr.
Roy Mustang faillit s'évanouir.
- Non mais, qui m'a collé un merdeux pareil !
- Euh… Je crois me souvenir que c'est vous qui êtes allé enrôler les frères Elric, et Edward, plus particulièrement, fit Riza posément.
Mustang décida d'ignorer son 1er-lieutenant.
- Putain, mais j'ai vraiment pas de bol… J'aurai cru qu'il avait un peu plus mûri, qu'il aurait au moins fait gaffe aux civils ! Mais non ! J'y crois pas… !
Il se laissa lourdement tomber sur son fauteuil.
Fuery, qui avait suivit depuis son bureau, demanda alors :
- Ca veut donc dire qu'on va devoir travailler comme des… « civils » ?
- Avec l'uniforme qui sent l'huile et le gras ? poursuivit Farmann.
- Et manger à l'œil ? termina Breda.
Riza leva un œil dubitatif à cette dernière remarque. Puis, voyant que Roy s'enfonçait de plus en plus au fin fond de son fauteuil… :
- Dites-vous que lui aussi est condamné à cette peine… et que vous êtes son supérieur. Vous remplacez le directeur… Moi je serai sous vos ordres directs, en tant que manager. Edward ne sera qu'un simple équipier…
A cette idée, le regard de Roy passa du noir déprimant au rouge surexcité…
- Oui… quelle idée merveilleuse a eu notre bon vieux Bradley… Je tiens ma vengeance… Alors, Ed, on voulait s'amuser dans les nouilles ? Les frites te plaisent… ? Je vais t'en faire bouffer, moi, du BigMax !
Havoc, de retour d'une pause toilettes, pénétra dans le bureau de Mustang sur ces dernières paroles.
- Quoi ? Encore des nouilles ? Ca suffit, j'ai eu ma dose avec ma dernière copine en date… Louna, qu'elle s'appellait… une folle qui bouffait que des nouilles…
Jacoblain, le Franchisé de « Max de Nouilles », attendait Mustang et son équipe dans la salle du restaurant. Ce dernier avait au final subi peu de perte en fourniture. Seulement, il n'y avait plus de mur pour séparer le restaurant de la rue, et l'étage avait descendu d'un niveau, ce qui évidemment, n'était pas très pratique pour servir les clients, même s'il était indéniable qu'il était plus rapide d'accès…
Mustang se présenta à l'heure du rendez-vous, le lendemain de son entretien avec le Généralissime. Il présenta son équipe, qui s'était agrandie avec celle du Lieutenant-colonel Maes Hughes. Ainsi, Maria Ross, Denis Bloch et Alex Louis Armstrong vinrent renforcer les « volontaires-malgré-eux ». Edward et Alphonse s'étaient joins à la fine troupe, le plus jeune des frères nullement accablé de se retrouver en pareille situation…
- Bien, messieurs dames, commença Jacoblain, je vais vous faire un petit tour guidé - et très rapide, hum ! – du restaurant. Vous allez évoluer dans le monde du commerce. C'est peut-être nouveau pour vous, mais je peux compter sur votre professionnalisme… alors la première des choses à retenir, ici, c'est le : S-O-U-R-I-R-E.
Ensuite, il parla des échanges qu'a tout vendeur avec ses clients… Bref, beaucoup de choses plutôt logiques et simples en théorie, mais très complexes et insensées à mettre en pratique…
Puis il les conduisit aux vestiaires, où les attendaient une hôtesse et un formateurs, ainsi que leurs nouveaux uniformes : chemises bleu marine et pantalons noirs, casquette estampée aux sigles « MdN » et chaussures de sécurité à coque ferré et semelles antiglisse.
L'hôtesse les aida à se vêtir, et le formateur pu enfin leur présenter le matériel.
- Avant de passer à la formation, il faudrait quand même nous donner un coup de main… Le Généralissime m'a suggéré de demander au jeune… Alchimiste, de retaper le restaurant…
Edward soupira. Il avait du retrousser les jambes de son pantalon, trop long pour lui, et on lui avait donné une chemise pour femme, celles des hommes lui tombant jusqu'aux genoux. Il enviait son frère, qu'on avait laissé tel quel. On ne pouvait pas vêtir une armure. Et Roy avait insister pour qu'il joue le rôle de vigile, afin d'éviter que Scar ne revienne s'occuper de deux équipe militaires et trois alchimistes d'Etat d'un coup…
Roy fronça les sourcils en fixant Ed de son regard noir. Le jeune blondinet savait ce qu'il lui restait à faire…
Il se plaça au bord du trottoir, et claquant des mains, il remodela le bâtiment tel qu'il était avant sa confrontation avec l'homme à la cicatrice la veille.
- Parfait, soupira Roy.
Et c'était parti pour une aventure qui ne se finirait pas sans quelques cicatrices et bons souvenirs…
