Pari Tenu !
- Aïe ! Ça brûle !
Breda se mit l'articulation de son index en bouche, pour calmer la brûlure qu'il s'était faite avec de l'huile.
Kessy qui avait entendu le cri du Second Lieutenant, arriva en courant.
- Qu'est-ce qui se passe !
- Rien, je me suis juste sacrément cramé le doigt ! pesta-t-il.
- Fais voir…
Kessy observa le doigt blessé.
- Pfff… Petite nature, va !
Elle attrapa un cornichon dans la table à garniture derrière Breda, et le colla sur la blessure.
- Ça va mieux, la ?
Etonné, Breda contempla son doigt recouvert par la fine tranche de légume, puis la jeune femme.
- Euh… ouais, je sens plus rien… !
- Normal, expliqua Kessy. Le légume va absorber la chaleur, de plus, toute son eau va servir à soulager la brûlure et à réhydrater ta peau. Et ça t'évitera d'avoir une grosse cloque sous peu. J'aurai pu te mettre des glaçons aussi, mais bon, pas facile à faire tenir sur une articulation…
Breda remercia la jeune formatrice, tandis que Farman la questionnait sur ses autres recettes miracles, prêt à prendre des notes.
La jeune fille avait à peine quitté la cuisine, que Fuery, qui devait nettoyer le poste à frites, fit tomber de l'eau dans une cuve d'huile. Et ce qui devait arriver arriva. La cuve se mit à bouillir, et des gouttes d'huile brûlante éclaboussèrent le jeune Sergent au visage…
Breda et Farman se regardèrent, souriants…
Kessy avait fini son tour de contrôle du restaurant quand elle repassa voir Breda en cuisine.
- Alors, Breda ! Comment va ton doigt ?
- Oh, moi ça va, c'est plutôt pour Fuery qu'il faut s'inquiéter…
- Hein ? Mais, pourquoi ?
Puis, avisant Fuery qui balayait derrière un frigo, elle l'appela. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit son visage.
- Fuery ! Mais qu'est-ce que…
- ah… Kessy…
- Qu'est-ce que c'est que tous ces cornichons sur ton visage !
Effectivement, Fuery portait des tranches de cornichons sur ses joues et la moitié de son front, afin de calmer les douleurs dues à ses brûlures.
Tandis que Kessy contemplait ce désastre de soin dermatologique, Breda tendit la main vers Farman, qui allongea quelques billets dans celle-ci. En effet, ils avaient parié sur le fait que Fuery serait capable de se coller des tranches de cornichons sur le visage...
Kessy surprit la transaction, et engueula Breda et Farman.
Roy, alerté par les bruits qu'ils faisaient, vint se rendre compte sur place du problème. Kessy lui expliqua, non sans avoir ôté les légumes du visage du jeune sergent.
- Franchement, Sergent, vous me décevez. Comment pouvez-vous tomber dans un piège aussi lamentable que celui-ci ! Ne vous rendez-vous pas compte de ce qui est raisonnable et de ce qui ne l'est pas ? Pourquoi pensez-vous que je vous ai choisi pour rejoindre mon équipe ? C'est avant tout pour votre esprit vif et vos capacités ! Agissez en soldat, réfléchissez, ne laissez pas le doute vous submerger ! Vous êtes un homme, oui ou non !
Fuery se mit au garde à vous, salua son Colonel, mais dans son regard, les larmes et l'émotion se mêlaient en un sentiment de bien-être.
- Mon Colonel… ! Vous au moins… vous êtes un homme juste… !
- Qu'est-ce qui se passe ici ? fit Hughes qui sortait du bureau.
Mustang se tourna vers lui, le visage radieux.
- Oh, rien… tu me dois juste 500 cenz, mon gars… je t'avais bien dit que j'arriverai à faire pleurer Fuery avant la fin de la semaine…
