Écrit par HateWeasel

277. RAH! RAH! RAH!

Warwick Academy ! La crème de la crème de l'éducation au Royaume-Uni. Cette école a fait des fils et filles de la haute société les individus prospères qu'ils sont aujourd'hui, ou deviendraient à l'avenir. En effet, c'est encore ici que se déroule les événements de ce jour.

De nombreux bâtiments en brique brunes décoraient le large site de l'école, chacun d'entre eux spécialisés en sujets spécifiques. Les cours de mathématiques étaient dans le bâtiment des mathématiques, les cours d'anglais ainsi que de langues étaient dans le bâtiment de littérature, les cours de sciences étaient dans le bâtiment des sciences, les cours d'art étaient dans le bâtiment d'art, et ainsi de suite. Cela va de soi, se rendre d'un endroit à un autre demandait de marcher un peu, et c'était pour cette raison même que les talons hauts étaient interdits dans le code vestimentaire !

Ce jour-là, cependant, les élèves s'étaient déplacés au terrain de rugby, à l'Ouest du campus afin de participer à l'événement le plus répandu et le plus palpitant du lycée : un regroupement d'avant-match. De bleu marine et de doré l'école était décorée alors que le match final de l'année approchait. En fait, même la statue de Griffon au centre de l'établissement était décorée des couleurs de l'école, avec des banderoles, et même un petit chapeau de fête sur le crâne.

Les adolescents frissonnaient à cause du froid alors qu'ils attendaient impatiemment que l'événement débute. La plupart d'entre eux ne voulaient pas réellement être là, mais ils ne voulaient pas non plus assister aux cours de l'après-midi. Heureusement pour Kristopherson, au lieu de la veste en laine qu'il portait durant l'incident de « La Grande Roue », il portait actuellement un manteau et le Westley était celui qui claquait des dents, sa veste de Warwick ne suffisant simplement pas, même avec son écharpe. Il voulait, plus qu'un autre, en finir avec tout cela.

- C'est tellement ennuyant, dit Audrey, son coude posé sur son genou, son menton dans sa paume, alors qu'il était assis dans les gradins. Je me demande combien de gens viennent vraiment pour ce genre de trucs pour « encourager leur équipe ».

- Précisément autour de zéro pour cent, répondit Preston avec un sourire.

- Ouais, même les cheerleaders ne veulent pas être ici, dit la menace blonde en s'appuyant contre l'épaule de son bien-aimé.

Il sortit la main qui n'était pas prise par celle de l'autre garçon de sa poche et pointa du doigt l'une des filles.

- J'veux dire, regardez ! Elles doivent se les geler à mort dans ces petites jupes qui montrent tout !

- L'une de ces cheerleader qui montrent tout est ma sœur, Alois, dit Kristopherson en regardant cette dernière avant de ricaner. Mais tu as raison. Je vais probablement en entendre parler après l'école.

- Tu m'étonnes, répondit la menace blonde avant de se lover à nouveau aux côtés du Phantomhive.

Ciel n'était plus aussi réservé par rapport à leur relation. En fait, il semblerait même qu'il s'y soit fait. Il tenait la main d'Alois, et laissait ce dernier l'enlacer en public, allant parfois même jusqu'à lui déposer un rapide baiser sur les lèvres.

Pas de doute, c'était avec Alois que le Phantomhive se sentait le plus à l'aise, et c'était aussi avec Alois qu'il était le plus vulnérable. En même temps, cependant, cela le rassurait étrangement un peu plus, que son cœur de pierre puisse être fissuré. Ce contact qu'on lui avait refusé, qu'il se refusait était réconfortant, et il y tenait.

Toujours était-il qu'il se sentait quelque peu gêné par rapport à l'avis des autres personnes, mais ici, à Warwick, personne ne le dérangerait. Il était Ciel Phantomhive, après tout ; l'un des élèves les plus terrifiants de l'école. Les professeurs eux-mêmes ne lui disaient rien, à lui ou à la menace blonde, à l'exception de Monsieur Irons.

C'était tout simplement normal pour eux à présent. Leurs sentiments ne s'étaient pas amoindris, et ils avaient encore des papillons dans le ventre de temps à autre. Ils étaient parfaitement à l'aise.

- Argh ! J'vais finir par avoir le cul gelé ! s'écria Daniel à personne en particulier, se plaignant des sièges en métal froid des tribunes. Quand est-ce qu'on a en aura fini avec cette merde ?

- Ça n'a même pas encore commencé, crétin ! répliqua un certain garçon à la cravate rose.

- Argh ! grogna Daniel.

- Il faut encore attendre au moins une quinzaine de minutes, ajouta Travis.

- ARGH ! grogna Daniel de plus bel en collant ses bras contre son corps afin de se réchauffer. Mon cul ne supportera pas ça !

Le garçon fronça les sourcils, et ses joues déjà rougies par le froid devinrent d'autant plus colorées lorsque le blond authentique ricana à sa phrase et que le bleuté se contenta de lever l'œil au ciel.

- PAS DANS CE SENS LA !

- Tu l'as cherché celle-là, Daniel, dit Ciel en regardant à nouveau le terrain. Je n'ai jamais vraiment compris l'intérêt de ces événements. Ce n'est pas comme ça qu'ils vont vendre plus de tickets pour le match.

- Peut-être que c'est juste pour « s'amuser» ? suggéra Preston.

- Tu trouves qu'être assis dans le froid pour regarder quelque chose qui ne t'intéresses pas vraiment est « amusant » ? demanda le bleuté.

- Nan, dit Audrey. Ça me donne envie de voir si l'une des cheerleaders tombe accidentellement ou si l'un des joueurs de rugby se casse la gueule.

- Bon, ça, je peux comprendre, répondit Ciel.

Il n'y pensa plus, cependant, lorsque l'équipe entra sur le terrain et que la fanfare se mit à jouer. Le grondement des tambours faisait trembler le sol, faisait vivre à chacun l'hymne de Warwick. La mélodie ressemblait à celle de beaucoup d'autres écoles, mais elle était arrangée différemment à chaque fois. Ciel l'avait déjà entendu d'innombrable fois par le passé. C'était un air spécifiquement composé pour faire monter l'enthousiasme, que l'on s'intéresse ou non au sport. C'était après tout le but d'une fanfare.

- Eh, Preston, tu ne fais pas parti de la fanfare ? demanda Alois, regardant l'indien.

Preston se contenta de sourire.

- Non, je suis dans l'Orchestre, répondit-il. Les fanfares n'ont pas de violons.

- Je ne savais pas que tu étais dans un club.

- Si, dit Preston. Travis aussi. Dans le Club de Jardinage.

- J'ai essayé le Club de Photographie, dit Audrey. Ça m'a pas plu.

- Mais tu adores faire des photos ? dit Travis.

- Je n'aimais pas que le Club de Journalisme me dise quelle photos prendre, dit le garçon au bonnet-crâne.

Alois resta assis en silence, assimilant toutes ces informations, éprouvant une curieuse sensation alors qu'il n'avait rien à ajouter. Il sourit, cependant, lorsqu'il trouva une idée ridicule.

- Peut-être que l'année prochaine, je devrais essayer l'équipe de Rugby~ ! dit-il, ce qui fit rire les autres.

- Tu es sérieux ? dit enfin Daniel. Toi ? Et le Rugby ?

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? demanda Alois, son sourire ne vacillant jamais.

- Tu les annihilerai, dit Ciel et les rires se calmèrent un peu.

- Il a totalement raison, dit Audrey. C'est une mauvaise idée.

- D'un autre côté, par contre, Warwick ne perdrait pas pendant toute la saison, plaisanta Preston.

- Vous savez ce qui est encore mieux que Alois qui rejoint l'équipe de Rugby ? demanda Daniel.

- Quoi ?

- Kristopherson qui rejoint l'équipe de Rugby.

Les garçons éclatèrent de rire, imaginant le faux-blond jouer à l'un des sports les plus violents d'Europe de l'Ouest. Tous sauf Kristopherson.

- Pourquoi vous riez ? Je pourrais botter des culs, protesta-t-il, ayant l'impression que sa masculinité était remise en question.

- Vois les choses en face, mec, tu passerais ton temps à te plaindre dès que ton uniforme se salirait, plaisanta Daniel.

- Sali par le sang de ses ennemis, dit Alois sur un ton sérieux. Ce qui m'inquiéterait, c'est Kristopherson dans les vestiaires.

Les autres garçons riaient en se tenant les côtes, imaginant l'embarras palpable de la situation.

- Non, mais sérieusement… reprit Alois. Il pourrait accidentellement frapper quelqu'un à mort avec son diplodocus.

- Tu ne vas jamais arrêter avec ça, pas vrai ? demanda Kristopherson en se frottant les tempes tout en s'enfonçant dans son siège, embarrassé.

- Ton diplodocus ? demanda Daniel.

- NON !

- Peut-on, s'il vous plaît, ne plus en parler ? demanda Ciel, se frottant le front.

Il savait qu'Alois ne faisait que plaisanter, mais, et bien qu'il ne l'admettrait jamais, cela froissait quelque peu son égo.

- On dirait bien que quelqu'un est jaloux, dit Audrey, provoquant quelques « ooh » moqueur chez les autres garçons.

- Pas du tout.

- Ne t'inquiète pas, Ciel, dit la menace blonde en souriant alors qu'elle posa sa tête sur l'épaule du bleuté. Tu seras toujours mon préféré.

Il leva les sourcils lorsque le bleuté serra très légèrement sa main, leva les yeux et vit que l'œil de l'autre garçon était posé sur lui tandis que sa tête était toujours dirigée en direction du terrain. Le blond ne put s'empêcher de le trouver adorable, avec son visage légèrement rougis. L'étrange comportement du bleuté fit remonter un gloussement le long de la gorge d'Alois.

- … Le seul et l'unique, ajouta le blond en baisant rapidement la joue du bleuté.

Les autres garçons se contentèrent de fixer le duo de démons, se sentant extrêmement, et horriblement, mal à l'aise.

- Je crois que je vais vomir, dit un certain fils de politicien tout en faisant des bruits étranglés.

- C'était tellement gay, je crois que je vois des arcs-en-ciel, dit Audrey en clignant des yeux.

- Vous êtes juste jaloux parce que vous trouvez qu'on est mignons, dit Alois, ne remarquant pas la grande silhouette qui se tenait dans la rangée opposée à celle du bleuté, jusqu'à ce qu'il voit l'expression sur le visage de ses amis.

Ces derniers avaient l'air terrifiés, regardant par-dessus le blond, et par curiosité, Alois tourna la tête afin de suivre leur regard. Il regretta immédiatement.

- Monsieur Trancy, je vous conseillerai de garder vos démonstrations d'affection en dehors de l'école, suis-je clair ? dit la voix grave et tonitruante d'un homme.

Monsieur Irons était celui qui se tenait là, les mains derrière le dos, se penchant en avant au niveau de la taille afin de mieux intimider le garçon. Il n'avait pas changé depuis qu'il avait été professeur principal des Sept. Son expression dure, et ses pommettes ressortant avec un froncement de sourcil ne semblant jamais disparaître. Ses cheveux roux courts sortaient du lot tout en étant d'une certaine manière atténués par la veste de costume marron qu'il portait. Il ressemblait presque trait pour trait à son fils, Nigel, et était à la fois si différent. Il n'avait décidément pas l'air aussi aimable.

- Pardon, monsieur, dit Alois avec un rire nerveux.

Peu de gens étaient en mesure d'intimider la menace, mais Monsieur Irons en faisait partie.

- Alors, comment va Nigel ? reprit-il, soupirant de soulagement en remarquant que le visage de l'homme s'adoucit quelque peu.

- Il va bien, répondit l'enseignant, se redressant. Il a commencé sa nouvelle école, et il s'en sort bien.

- Où est-ce qu'il va ?

- A Weston, répondit l'homme. Nous n'avons simplement pas les moyens de l'inscrire ici.

- Connaît-il Oliver Midford ? intervint Ciel.

- Oui, je crois bien qu'il s'agit du nom de l'un de ses amis. Pourquoi ?

- C'est un parent éloigné, du côté de mon père, répondit le bleuté, confus quelques instants alors qu'il n'y eut pas de réponse. Ne vous inquiétez pas, il est humain, ajouta-t-il.

- Oh, mes excuses. J'étais juste perturbé, dit Monsieur Irons. Comme se porte Luka ?

- Comme un charme~ ! s'exclama Alois en chantonnant. Ses cornes poussent, par contre, alors il a des migraines.

- Pauvre petit, répondit le professeur. C'est un bon garçon. J'espère qu'il aille mieux bient-

L'attention de l'homme fut soudainement attirée par deux garçons, autre part dans les gradins, qui criaient des vulgarités aux cheerleaders. Il soupira.

- Mieux vaut que j'y mette un terme… dit-il. Ravi de vous avoir revus, les garçons.

Ceci étant dit, il partit menacer un autre groupe d'élèves.

- Pourquoi est-ce qu'il n'était pas aussi sympa quand on l'avait ? demanda Daniel en frottant ses bras dans l'espoir de se réchauffer.

Il y eut un petit moment de pause avant que quiconque parle.

- Je pense que c'est peut-être parce qu'il voulait que nous fassions les choses bien, et qu'il ne savait pas comment s'y prendre autrement, dit Ciel en observant Monsieur Irons faire sortir un garçon hors des tribunes en lui pinçant l'oreille.

Il aimait cet endroit. Il aimait voir ses amis, et de toutes les écoles où il avait été, il aimait l'atmosphère de celle-ci en particulier. L'idée de partir une fois diplômé l'attristait réellement. Il serait diplômé, et ils partiraient tous de leur côté. Même s'il restait en contact avec eux, ils vieilliraient, et mourraient. C'était une pensée qui l'attristait grandement.

Au moins, il y avait une personne à qui cela n'arriverait pas. La personne avec qui le bleuté était le plus proche. Cette personne était assise sur les gradins froids avec lui, et regardait le terrain avec plus ou moins d'intérêt. Il s'agissait de la menace blonde, blottie contre lui.


La Rubrique : Foire aux Questions

Question : « j'ai une question pour ciel et alois : claude et le Comte Trancy apparaissent et ordonnent qu'alois soit leur esclave, vos réactions. » de Alecia Trancy

Réponse de Ciel : « A MORT. »

Réponse de Alois : « Mieux : ON LES DONNE A SIR INTEGRA. »