Écrit par HateWeasel

278. Mais C'était Sûr.

Des livres étaient jetés sur un petit bureau chez un certain sorcier alors que Dafydd Blake les feuilletait les uns après les autres afin de trouver une solution à son dilemme. Ce n'était un secret pour personne que ce dernier portait un certain intérêt à un autre garçon du nom de « Alois », mais tout le monde savait également que le cœur de la menace blonde appartenait à un autre. Comme il était frustrant, de désirer quelqu'un qui aimait déjà. Comme il était douloureux, de voir cette personne être heureuse dans les bras de quelqu'un d'autre, surtout, si l'individu en question était considéré comme « indigne » par le pauvre prétendant.

C'est ainsi, lassé de tentatives vaines, d'avances gâchées et tout bonnement ignorées, que le jeune sorcier décida d'aborder ce problème de la seule manière qu'il connaissait : avec la magie. Livres après livres, il lut ; pages après pages. Certains étaient anciens, d'autres non, certains étaient dans d'autres langues, tandis que d'autres ne contenaient aucun mots, mais tous en venaient à la même conclusion :

- Nul ne peut forcer l'amour de l'être désiré, et si vous veniez à essayer, malgré cet avertissement, et prononciez le nom de cette personne, cela se retournerait sûrement contre vous- blah, blah, blah, blah… lit et ignora à moitié le sorcier en se penchant vers son bureau, le menton dans la paume.

Ce n'était pas ce que le garçon voulait entendre. Pour qui se prenait ce livre, à lui dire ce qu'il pouvait et ne pouvait pas faire ? Il était un maître de la magie ; « magister magica ». Assurément, il en savait davantage sur la magie qu'un vulgaire livre. Les instructions n'étaient que des lignes directives, et elles pouvaient, sûrement, être ajustées afin de correspondre aux besoins de l'utilisateur.

Et ainsi, il fit rouler sa chaise d'un coup de pied sur son bureau jusqu'à l'énorme étagère dans sa chambre. Il retroussa ses manches avant d'attraper quelques objets, puis il s'élança cette fois depuis l'étagère afin de revenir au bureau. Il posa les ingrédients, les énumérant alors qu'il les lisait sur la page.

- Une bougie rose, de la menthe, de l'acacia, du thym, quelques pièces en cuivre, un peu de craie… dit-il à voix haute avant d'ouvrir un tiroir de son bureau et d'en sortir quelques allumettes.

Il alluma la bougie, et fit de la place sur le bureau. Avec la craie, il traça un cercle avant d'y placer un brûleur au centre. Il quitta sa chambre, mais quelques minutes plus tard, il revint avec une petite marmite d'eau qu'il mit sur le modeste feu.

C'est alors que les marmonnements débutèrent. Il marmonna et murmura, s'arrêtant de temps à autres pour regarder le livre tandis qu'il ajoutait les ingrédients, en rajoutant d'autres. Une fois satisfait de sa popote, il ouvrit un autre tiroir de son bureau, en sortit une dague en topaze et se mit à mélanger avec.

- Scientia de anima ! dit-il, faisant appel à ses pouvoirs.

Le petit cercle sur le bureau se mit à luire, et la flamme de la petite bougie rose vacilla, dansa avec les bourrasques sorties de nulle part.

- O Aphrodite, dea amoris, volo audire? Domine, Venus, si consideretur hoc concedentes cor meum verberans Romanorum? O Hathor o Heraclitus, tu mihi concedas, homo simplex, et misericordiam volui? O decus, o passionem, volo enim aliud quam Alois Trancy !

Un petit nuage de fumée rose en forme d'anneau sortit de la marmite, les lumières faiblirent, et les bourrasques se calmèrent. Dafydd prit la dague de la marmite, tapota avec sur le bord, se débarrassant des quelques gouttes en trop de potion avant de la sentir. Le sorcier sourit fièrement, sachant que la potion était un succès alors qu'il essuya l'objet avec un chiffon.

Le garçon fredonnait tandis qu'il retournait vers son étagère, poussant divers objets de la main jusqu'à ce que ses doigts se referment enfin autour d'une petite fiole. Elle était assez petite pour tenir dans sa paume, et plutôt propre à l'intérieur. Seul l'extérieur était recouvert de poussière. La magie pouvait résoudre beaucoup de choses, mais une chambre sale n'en faisait pas partie.

La fiole fut aussitôt remplie de potion, et la marmite fut couverte alors que le sorcier marchait jusqu'au bord de son lit, s'asseyant. Il tint la fiole au niveau de ses yeux, sentit la chaleur qui s'en dégageait, observa la lumière du lustre au-dessus de lui passer à travers le liquide. Cette mixture l'aiderait à obtenir le cœur de la menace blonde, c'était sûr, il en était absolument certain.

Il laissa un léger ricanement lui échapper avant de poser la fiole sur sa table de nuit. Dafydd resta assis quelques instants de plus puis il passa une main derrière sa tête afin de défaire sa queue de cheval, et se leva pour se préparer à aller au lit. Demain serait un grand jour, le jour où Alois serait enfin sien.

Le lendemain, il se rendit à l'école comme à son habitude, un grand sourire sur le visage. Il s'assit à sa place habituelle, et attendit la menace blonde. Anxieux, il regardait sans cesse tout autour de lui, ses yeux restant souvent posés sur la porte par laquelle il savait que le blond passerait. C'est alors qu'il fit une affreuse découverte qui lui noua l'estomac.

Comment allait-il faire boire la potion au blond ?

Dafydd frappa la table du front sans le vouloir. La douleur qui le lançait à présent ne fit rien pour faire disparaître la colère qu'il éprouvait vis-à-vis de sa propre stupidité. Le sorcier serra les dents, et regarda la fiole sur la table devant lui, comme si elle détenait la réponse. Il était si préoccupé par cela, qu'il sursauta avec surprise en sentant quelque chose heurter sa jambe tendue entre deux tables.

CRASH !

Le bruit de verre se brisant résonna dans la pièce. Dafydd cligna des yeux, ayant manqué toute la scène. La fiole qui était sur la table n'y était plus, et des doigts en tenait le rebord, comme si la personne à qui ils appartenaient avait essayée de se rééquilibrer avant de tomber.

Une vague de culpabilité s'empara du sorcier lorsqu'il les aperçut. Son estomac se retourna, cependant, quand il baissa les yeux vers le sol pour voir à qui ils appartenaient. Il s'agissait d'Alois, qui se tenait là, des morceaux de verre mélangés à la potion dans ses mèches blondes.

- Oh mon Dieu, tu vas bien ?! demanda Dafydd, essayant d'aider le garçon à se relever.

Il écarquilla les yeux lorsqu'il vit que le blond saignait.

- Je suis tellement désolé ! T-Tiens, laisse-moi t'aider-

Il fut interrompu alors que son menton fut prit entre l'index et le pouce du blond. Un rougissement se forma sur le visage de Dafydd quand il vit le sourire du blond, et le regard dans ses yeux.

- Seulement si tu me guéris d'un baiser, répondit Alois d'un ton affriolant, son visage proche de celui du sorcier.

Le cœur de Dafydd bondit de joie. Son plan, quoique ne s'étant pas déroulé comme il l'avait voulu, était un succès !

Le bonheur qu'il éprouvait fut de courte durée, cependant, alors qu'un frisson le traversa. Le blond lui fut aussitôt arraché, et qui était le responsable ? Nul autre que le démon bleu lui-même, Ciel Phantomhive. Le bleuté fusilla du regard le sorcier, comme s'il tentait de le faire trépasser d'un regard.

Ce garçon était la seule chose qui se mettait en travers de son chemin, mais plus maintenant. Ce rougissement sur le visage du blond, ce regard sensuel dans ces yeux bleus glacés, ce sourire, ce ton ô si séduisant qui s'échappait naturellement de ses lèvres, à cet instant, tout cela n'était pas destiné au bleuté. Tout cela était pour Dafydd. Le sorcier se leva, regardant de haut le bleuté avec un sourire narquois. Alois était désormais sien. Il avait gagné.

- Bien le bonjour, « Satan », dit-il d'un ton à la fois gai et condescendant. Comment va la vie ?

- Ne le touche plus, dit le bleuté, ne perdant pas de temps à tourner autour du pot.

- Oh, non, non, non, monsieur Phantomhive, répondit Dafydd en gesticulant le doigt devant le visage de l'autre garçon. Je crois bien que tu te trompes. C'était lui, qui me rentrait dedans.

- Arrête-toi là, il est impossible que- mmphf !

Le bleuté n'eut pas l'occasion de finir alors que ses lèvres furent agressées par la menace blonde, et cela devant tout le monde ! Un rougissement se forma sur son visage tandis que les bras d'Alois se faufilèrent autour de sa taille, ses mains placées juste au-dessus de son postérieur. Ciel reprit bien vite ses sens, cependant, et il repoussa le blond par les épaules, séparant leurs visages, pourtant la prise du blond sur lui restait solide.

- Qu'est-ce que tu fais ?! demanda le bleuté, presque au summum de l'embarras.

D'abord, il tenta de lancer un regard mauvais à l'autre garçon, mais il écarquilla l'œil lorsqu'il vit le visage du blond. Ce n'était pas le visage d'Alois, même lorsqu'il était d'humeur à jouer. Alois n'avait jamais fait cette tête auparavant devant le Phantomhive. L'expression du blond était hébétée, presque hypnotisée, le regard perdu, un faible sourire. On pourrait confondre cela avec l'expression d'un saoul, mais non, c'était loin de cela. Elle disparut du champ de vision du bleuté alors que le blond se rapprocha pour chuchoter à son oreille.

- Coucou, p'tit cœur… dit Alois en chuchotant, donnant des frissons à l'autre garçon.

Mais, Ciel n'allait pas faillir. Il savait où il se trouvait. Il savait qu'il devait mettre un terme à tout cela, peu importe de quoi il s'agissait.

- Va-t'en, dit-il du ton le plus ferme qu'il pouvait.

Le blond se contenta de produire un « hmm ».

- Mais je ne veux pas… dit-il en léchant l'arrière de l'oreille du bleuté.

Alors ça, c'était une sensation qui lui rappelait des choses.

- Ça suffit, Alois, ordonna le bleuté. Quoi que tu sois en train de faire, arrête-

Ciel se raidit, son visage tournant au rouge alors que le blond s'était emparé de son lobe, le mordillant tout en faisant des cercles avec sa langue autour de sa boucle d'oreille. Les Sept Sensationnels pouvaient seulement observer cette scène dans un choc et un embarras total. Enfin, jusqu'à ce que Audrey voit finalement le regard désespéré de Ciel qui criait à l'aide.

- Mais qu'est-ce qu'il te prends, Alois ? demanda Audrey en arrachant le blond au Phantomhive.

Il écarquilla les yeux, et son expression se transforma en un curieux mélange de choc et de dégoût lorsque la menace prit ses joues entre ses mains tout en laissant échapper un petit gloussement.

- Aw~ ! On est jaloux, Bones~ ? roucoula le blond.

- Putain, non, non ! dit Audrey en attrapant les mains de l'autre garçon afin d'essayer de le dégager. Désolé, mais je ne suis pas de ce bord !

Ensuite, ce fut au tour de Kristopherson de venir à la rescousse, offrant à Audrey un mince échappatoire du moment sans doute le plus embarrassant de sa vie. Le faux-blond tint le Trancy sous les aisselles, empêchant Alois de l'attraper tout en le retenant. Il fronça les sourcils.

- Eh, crétin, tu ne penses pas que c'est un peu, oh, je sais pas, tordu d'essayer de molester les gens d'un seul coup en public, et devant ton putain de copain, en plus ?! demanda-t-il, ses joues devenant roses lorsque Alois tourna la tête afin de lui faire face.

- Heeeein~ ?

Le blond n'écoutait pas vraiment.

- Eh, Kris, on t'as déjà dit que t'avais de beaux yeux ?

Alois laissa un petit grognement de surprise lui échapper alors que le Miles le lâcha, laissant simplement ce dernier tomber au sol dans l'hébétement et la confusion.

- Alois, mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ?! demanda Daniel, et ce fut sur ces paroles que l'estomac du sorcier ne fit qu'un tour.

Tout était de sa faute.


La Rubrique : Foire aux Questions

Question : « Non je ne la « fermerai pas », et eh Ciel ? Puisque Alois a l'air d'avoir un truc pour lécher des trucs est-ce que ça veut dire que… tu sais… qu'il utilises sa langue et/ou sa bouche plutôt bien dans la chambre ? Oh ! Oh ! Kris ! Alors comme ça t'en as une grosse, hein ? Oh mon dieu, ça me bute, sans offense, mon petit Kris, mais c'est plutôt drôle. Surtout avec les commentaires d'Alois. » de ParanoiaAlois

Réponse de Ciel : *rougit* *détourne le regard comme s'il t'avait ignoré* « ... »

Réponse de Kristopherson : « Pourquoi est-ce que tout le monde s'intéresse tellement à ma bite ? »