Écrit par HateWeasel
310. Il Sait Ce Qu'il Aime.
- Messieurs, le moment tant attendu dans nos vies est arrivé ! s'écria un fils de politicien à ses compatriotes assis sur le canapé devant lui dans le calme du salon faiblement éclairé.
De la lumière se faufilait par les fenêtres, éclairant la majorité de la pièce. Bien que Preston ait été en mesure de ramener le courant, un bon nombre d'ampoules avait mystérieusement cramé. Certaines avaient même éclaté, nombre d'appareils dans la maison nécessitait une réinitialisation, et les garçons ignoraient comment s'y prendre. Sebastian n'était pas sûr de savoir non plus, alors afin d'éviter d'accidentellement manger du charbon, les garçons s'étaient passés de petit-déjeuner. De ce fait, ils n'étaient pas d'humeur à supporter les pitreries de Daniel.
- Qu'est-ce que c'est que cette merde, Daniel ? demanda Kristopherson en regardant le bout de papier que le Westley tenait en main.
- Ça, mon cher homo, c'est un défi ! cria Daniel, mettant l'objet plus près du visage du faux-blond.
Il s'agissait d'une note, écrite avec une belle écriture efféminée.
- Ça vient des filles qui harcelaient Bones il y a quelques jours, reprit le Westley, expliquant ce que la note disait étant donné qu'il l'avait mise devant le visage de l'amateur de rose seulement quelques secondes. Elles disent qu'elles veulent jouer à un jeu avec nous…
- J'ai déjà donné pour un scénario à la Saw, Dan, dit Preston en se frottant le cou. Je ne veux plus jamais me retrouver dans une de ces situations…
- Pas ce genre de jeu ! corrigea Daniel. Du Volleyball !
- « Volleyball » ? répéta un certain bleuté.
Il, comme les autres, en avait terminé avec sa toilette, il ne restait plus que Alois qui était en train de se doucher.
- J'espère que c'est une plaisanterie.
- Oui, Dan. Je suis sûr que Ciel se prépare depuis le règne de Victoria pour ce jeu, ajouta Kristopherson. Je sais que je m'y prépare depuis ma naissance. En fait, mon premier mot était « volleyball » !
- Oh, hahaha, Kris. Du sarcasme, dit le Westley. Tu ferais mieux de prendre ça au sérieux, ou la tête de ma mère que j'vais te faire la peau.
- Ta mère n'aime pas mon sarcasme non plus, répondit le faux-blond.
- J'ai cru comprendre qu'elle ne t'aimais pas juste en général, ajouta Audrey.
- Aussi, parce que je vais forcément claquer ce cul pendant qu'il ne regarde pas…
- Laisse mon cul et ma mère en dehors de tout ça ! protesta Daniel en agrippant le papier dans sa main. Sérieusement ! Pas le cul !
- C'est ce que dit ta mère ? demanda Audrey.
- La ferme ! Écoutez, il y a autre chose sur la note… reprit le fils de politicien, essayant de finir ce qu'il tentait de transmettre. Elles disent que, si elles gagnent, on devra chacun emmener chacune d'entre elles en rencard, mais si on gagne, on choisit notre récompense.
- On devrait leur faire payer notre déjeuner, dit Audrey, obtenant l'approbation de ses amis.
Aucun d'entre eux n'avaient encore mangé, et il était midi passé.
- Mais pourquoi est-ce qu'elles veulent sortir avec nous ? C'est tellement stupide… dit Kristopherson. Elles auraient sûrement pu trouver quelque chose de plus créatif.
- Elles espéraient probablement pouvoir gagner Audrey, suggéra Preston.
Le garçon au bonnet-crâne blêmit.
- Non ! Je ne peux pas ! s'écria-t-il, son visage devenant rose alors qu'il tira son bonnet afin de se cacher. Je ne sais rien sur elles ! Je ne sais pas parler aux filles !
- Les filles sont presque comme les garçons, Bones, répondit le faux-blond, sachant de quoi il parlait étant donné qu'il vivait avec une sœur seulement âgée d'un an de plus. Elles n'ont juste pas la même apparence en haut et en bas.
- Alors pourquoi est-ce que tu n'es pas hétéro, Kris ? demanda Daniel, et les joues de son meilleur ami s'empourprèrent.
- Comme je viens de le dire, elles sont physiquement différentes, et ça ne m'attire simplement pas sexuellement, répondit le Miles. Et puis, les vagins sont bizarres…
- Voilà pourquoi on doit gagner, Kris, dit le Westley. On ne peut pas laisser ces affreux vagins s'approcher de Audrey quand même !
- Je n'ai pas peur des vagins, interrompit le dieu de la Mort. J'ai peur de parler aux filles.
- Ouais, donc on est déjà trois ; Preston, Sully, Phantomhive ? Et vous alors ? demanda Daniel, ignorant complètement le fait que ni Kristopherson ni Audrey n'avaient donné leur consentement.
- Je n'ai pas vraiment envie de jouer… dit Preston.
- Moi non plus… dit Travis.
- Je n'ai pas besoin de manger, alors ça m'est égal, dit Ciel en étirant mollement ses bras.
Il n'avait aucune raison de jouer. Rien pour le motiver. S'ils ne participaient pas, alors ils ne pouvaient pas perdre, donc il n'y aurait pas de sanction. De plus, tous les garçons avaient de quoi s'acheter un déjeuner, alors quel était l'intérêt ? Mais, le Westley n'était pas content des résultats qu'il obtenait.
- Oh, allez ! On ne peut pas gagner sans toi, Ciel ! geint-il.
Il se tourna vers le distant parent du bleuté, qui se contentait de rester assis et d'écouter la discussion.
- Allez, Ollie ! Donne-moi un coup de main là !
Le Midford ricana.
- Je ne sais pas trop quoi te dire. Ciel a toujours été têtu, s'il n'y voit aucun bénéfice, alors il n'y a pas grand-chose à faire, répondit-il, levant un sourcil face au grognement mécontent du bleuté.
- Mais tu nous as nous ! dit Nigel. On est entraînés pour le combat, alors un petit jeu comme ça, ça ne devrait pas être grand-chose !
Effectivement, Nigel, Oliver, et Audrey s'étaient entraînés avec H.E.L.L.S.I.N.G, et étaient en bonne condition physique. Kristopherson n'avait pas de quoi rougir non plus grâce à sa routine matinale sportive, et Travis était plutôt costaud lui aussi. Mais, rien ne garantissait le victoire sans l'aide du Diable lui-même.
- C'est quoi le volleyball ? demanda Luka, se faufilant jusqu'au canapé déjà bien rempli pour rejoindre les autres garçons, s'asseyant sur les genoux de Travis puisqu'il n'y avait pas d'autre place.
Le garçon regarda Daniel dans l'attente d'une explication, étant donné qu'il s'agissait d'un jeu dont le garçon n'avait jamais entendu parler auparavant. Hélas, le Westley n'avait, il fallait s'y attendre, aucune idée de comment répondre à sa question.
- C'est un jeu, Luka, dit soudainement Ciel.
Son intervention surprit sincèrement les autres.
- Il y a six personnes sur le terrain et la balle ne peut pas toucher le sol. La balle ne peut être de ton côté que pendant trois passes avant d'être envoyer de l'autre côté du filet. Les joueurs échangent de positions chaque fois qu'ils reprennent la balle. Le serveur, qui change constamment avec la rotation, est à l'arrière à droite et a deux chances pour servir. Les premiers à arriver à vingt-cinq points gagnent un set dans un match. Il y a trois sets dans un match. Si les deux équipes gagnent un set, alors elles jouent un troisième tour de quinze points.
- Keua ? répondit le plus jeunes des deux Macken, inclinant la tête.
Il n'avait absolument rien compris. Le reste des garçons, cependant, étaient choqués.
- Depuis quand est-ce que tu t'y connaîs en volleyball ? demanda Kristopherson, brisant le silence tout en levant un sourcil.
- Je… suis là depuis longtemps… répondit le bleuté.
D'après son ton, il ne désirait pas aller sur ce sujet. Le silence reprit ensuite sa place. Il était étouffant, et aucun des garçons ne savaient comment en échapper. Ils se contentaient de gigoter de temps à autres à leurs places, ne se doutant pas que la menace blonde déboulait les escaliers avant qu'il ne soit trop tard.
- Daniel ! cria Alois, le bruit de pas pressés sur les marches résonnant alors qu'il se rendait au salon.
Il venait de sortir de la douche, alors ses cheveux étaient encore mouillés, et s'égouttaient sur son t-shirt violet. L'expression qu'il arborait donnait l'impression qu'il avait fait une découverte monumentale.
- Quoi ? demanda le Westley, soulagé que l'ambiance tendue ne lui pèsent plus sur les épaules.
Elle revint, cependant, lorsque la menace blonde reprit la parole.
- Est-ce que tu savais que le shampoing dans ta salle de bain ressemble à du sperme ? demanda-t-il, et le visage de son ami prit une teinte rose foncé, tandis que les autres ricanèrent.
- Pas du tout ! aboya Daniel, embarrassé, observant le blond alors qu'il trotta vers la canapé et se laissa tomber directement sur les genoux de son petit ami, ce qui consterna ce dernier.
- Même que si ! insista Alois, prêt à défendre sa cause. C'est blanc, et un peu transparent. Ton shampoing, Dan, on dirait du sperme.
- C'est dégueu, mec, dit Audrey bien qu'il souriait et ricanait.
- Qui n'est « pas gay » déjà ? taquina Kristopherson.
- Ta gueule ! cria Daniel. On ne dirait pas du sperme !
Ainsi, les ricanements commencèrent à se calmer. Le silence à nouveau. Du moins jusqu'à ce que, une fois de plus, Alois Trancy parle.
- Alors… Ça veut dire que ça en est- ?
- NON ! aboya Daniel. Allez vous faire foutre, tous autant que vous êtes ! Est-ce qu'on pourrait, s'il vous plaît, juste se décider de quoi faire pour les filles ?!
- Daniel a des filles maintenant ?! Merde ! Je rate tout ! s'écria Alois en posant sa tête contre l'épaule du bleuté, mouillant ses vêtements.
- Alois, pourrais-tu éviter ? demanda Ciel en réponse.
Cela, cependant, ne fit que provoquer une moue chez le blond avant que ce dernier décide de frotter ses cheveux mouillés contre la joue du bleuté afin de l'embêter.
- Oh mon Dieu, vous deux… intervint Kristopherson, … vous êtes pratiquement mariés.
Alois s'arrêta instantanément, mais il ne s'éloigna pas de sa « chaise » temporaire. Les joues des deux démons se réchauffèrent. Le blond fut le premier à parler.
- Non, dit-il de manière indignée.
- Je ferai ta robe… répondit Kristopherson.
- Va chier !
- Les filles qui embêtaient Audrey l'autre jour nous défient, dit Travis afin d'essayer de ramener les choses à la normale. Elles veulent jouer au volleyball. Si elles gagnent, nous devons tous sortir avec elles, mais si nous gagnons, nous leur ferons payer notre déjeuner.
- Lourd ! dit Alois en se faisant craquer les phalanges. Détruisons-les !
- Juste après que Ciel et toi vous ayez eu votre « temps à deux » ? plaisanta le faux-blond.
- Va te faire foutre… répondit Alois.
- Dégueu. Non merci. Juste les humains.
