Au Royaume de nos âmes
Ash of Mine
Warnings du chapitre : Chapitre centré sur notre bambin adoré. Il n'existe qu'un seul Harry et des centaines de fangirls... faites la queue comme tout le monde et évitez d'étouffer le pauv' chou, j'en ai encore besoin… ;p Petit chapitre de transition entre les 'Premiers Pas' et les débuts d'Harry dans la sorcellerie.
Remerciementsà Picadilly, sakura007, nyo, Nienna-lo, Lupiot, mariL, Vol de Mort, bibou et NEPHERIA pour avoir gentiment pris le temps de me laisser une p'tite review au dernier chapitre et pour leurs opinions !
CHAPITRE V
Le Monde d'Harry
Harry aimait beaucoup M'sieur Tom.
C'était le seul adulte qui ne le regardait jamais avec dégoût ou indifférence.
Avec curiosité, peut-être.
Quand il levait son regard rubis vers le petit garçon attendant que ce dernier parle enfin de ce qui le dérangeait au lieu de le fixer bêtement et de triturer inconsciemmement le bord du coussin qu'il serrait fortement contre lui ou le bas d'un autre T-shirt encore trop grand pour lui.
Avec exaspération, souvent.
Quand l'enfant, prenant son courage à deux mains, se décidait enfin à prendre la parole et à poser des tas de questions plus ou moins importantes juste pour voir combien de temps son aîné allait tenir avant d'arrêter de l'ignorer.
Parce que M'sieur Tom ne le grondait jamais quand il ouvrait la bouche.
Pas comme Tante Pétunia, du moins. Pas avec un regard qui le forçait à retenir ses larmes et une voix qui lui donnait envie de se boucher les oreilles.
L'homme était toujours calme, passait la plupart de son temps à lire dans le petit salon ou dans sa chambre et ne lui adressait la parole que lorsqu'Harry lui demandait quelque chose d'important.
Il lui répondait.
Et le petit garçon savait qu'il existait à ces moments-là.
Harry aurait aimé qu'il lui parle plus souvent, bien sûr.
Mais ce n'était pas grave.
Parce qu'il était là quand il avait besoin de lui.
Lorsque les regards de Tante Pétunia devenait trop lourds, il lui suffisait de s'imaginer de retour dans son petit 'royaume' à lui et à M'sieur Tom. Et il pouvait voir ce dernier penché sur un gros livre, laissant quelquefois échapper un marmonnement avant de gribouiller rapidement quelque chose sur une feuille qu'il venait de faire apparaître.
Lorsque le silence devenait oppressant et qu'il sentait la tristesse l'envahir, la voix de M'sieur Tom lui rappelait toujours qu'il n'était pas seul.
Même s'il n'était pas toujours d'accord avec ce que lui disait M'sieur Tom à ces moments-là.
Oui, peut-être qu'il avait tord de vouloir que Tante Pétunia lui parle. Tord de vouloir que Tante Pétunia le prenne dans ses bras. Qu'elle lui parle de ses parents.
Qu'elle lui sourit.
Mais il ne pouvait pas s'empêcher de désirer tout cela.
Etait-il pour autant un mauvais garçon ? En demandait-il trop ?
Avait-il tord de vouloir appartenir à sa propre famille ?
Avait-il tord ?
Ces misérables ne valent pas la peine que tu me donnes la migraine aussi tôt le matin, gamin. Tu penses trop fort. Arrête.
Peut-être.
Mais ce n'était pas grave.
Plus maintenant.
Et même si ce désir persistait, il s'amenuisait aussi de jour en jour, au fur et à mesure qu'Harry grandissait, qu'il prenait conscience du monde qui existait en dehors du 4, Privet Drive, des Dursley.
Il avait trouvé quelqu'un d'autre sur qui reporter son trop plein d'affection et il pouvait ignorer ce désir secret d'exister aux yeux des Dursley… Parce que M'sieur Tom était apparu lorsqu'il avait eu besoin de lui.
Et que M'sieur Tom était désormais la personne la plus importante à ses yeux.
Il était son meilleur ami.
Son seul ami même s'il l'avait créé de toutes pièces.
Harry avait juste peur que M'sieur Tom ne disparaisse un jour… le jour où il arrêtera de croire en lui.
Et de l'aimer.
Harry aimait beaucoup l'école.
Il y apprenait à lire et à écrire et à compter. C'était un nouveau monde qu'il découvrait en dehors du 4, Privet Drive, un lieu avec de nouveaux visages, de nouvelles occupations.
Lorsqu'il avait fini ses devoirs avant les autres élèves ou lorsqu'il restait sous le préau pendant la récré ou caché derrière un arbre, il s'amusait à observer tout ce beau monde.
A s'imaginer ce qu'ils pensaient, ce qu'ils se disaient, pourquoi ils jouaient à tel ou tel jeu…
Harry avait cru pouvoir se faire des amis, trouver des gens à qui parler, des gens qui accepteraient son sourire et qui lui souriraient en retour lorsque Tante Pétunia lui avait appris, à sa grande surprise, qu'il irait à la même école primaire que Dudley.
Mais il avait vite déchanté.
« Ne t'avise surtout pas à faire des bêtises, tu entends ? Estime-toi déjà heureux que je te permette d'aller à l'école. Reste dans ton coin et fais ce qu'on te dit. »
« Eh, cousin ! Tu seras tout seul à l'école ! Personne ne voudra d'un petit gringalet comme toi ! Moi, j'ai Piers, et Bruce et Bryan ! Toi, toi t'as personne… »
Il avait alors pu sentir consciemment pour la première fois une colère froide monter en lui, une colère qui lui était étrangère. Qui lui faisait peur. M'sieur Tom allait-il encore prendre le contrôle de son corps ? Il avait l'impression de voir de plus en plus flou, que les muscles de ses bras se contractaient presque douloureusement alors qu'il sentait une chaleur se dégager de ses mains…
J'en connais qui vont devoir se taire. A tout jamais.
A ces mots murmurés si froidement, Harry s'était efforcé de baisser doucement la tête et de reporter toute son attention sur M'sieur Tom.
Ils le paieront tous un jour, gamin…
Il 'faut pas, M'sieur Tom.
Mais seul le silence lui répondait, accentuant le malaise grandissant d'un petit garçon.
Il devait faire confiance à M'sieur Tom.
°OHoPO°
Dudley avait dit vrai.
Il n'avait pas fallu longtemps avant qu'on ne le laisse seul dans son coin. Au début, d'autres enfants lui avaient adressé la parole et M'sieur Tom avait préféré aller s'enfermer dans sa chambre avec d'autres livres.
Je n'ai pas besoin d'apprendre à lire ou à écrire, gamin, et tous ces pialleries me donnent mal au crâne. Va travailler.
Il avait trouvé d'autres enfants aussi excités que lui à l'idée du premier jour d'école. Harry les avait écoutés parler de contes et de dessins et de goûter sans jamais vraiment saisir tous les sens de ces nouveaux concepts. Malgré tout, il avait vite été gagné par l'enthousiasme qui se dégageait de ses semblables. C'était un sentiment énivrant que de se voir au milieu d'un groupe.
Et puis Dudley était arrivé.
Il avait bousculé la petite fille avec des couettes blondes qui se tenait à sa droite pour se planter devant lui, Piers et Bryan campés en retrait derrière lui. Le silence était alors tombé sur le petit groupe jusqu'au moment où Dudley prit la parole, une expression méprisante sur le visage.
« Eh, qu'est-ce que tu fais là cousin ? T'as pas encore trouvé un endroit où te cacher ? Vous autres là, qu'est-ce que vous faites avec lui ? »
Les autres enfants avaient tout de suite pris peur face à la figure imposante de Dudley qui, bien qu'il eut même âge qu'eux, leur prenait facilement une tête. Sans oublier Piers et Bryan, suivis de Bruce qui venait tout juste de les rejoindre, qui s'étaient placés aux côtés de Dudley, encerclant ainsi le petit Harry.
« Eh, les gars, j'ai trouvé un jeu. Ca vous dit de partir à la chasse ? On va chasser Harry ! »
Les autres enfants avaient alors appris à éviter le petit garçon par peur de devenir une victime de la bande à Dudley.
Mais M'sieur Tom était toujours là.
Il avait tenté d'encourager Harry à se venger, mais ce dernier ne l'écoutait pas.
Parce que ce n'était pas grave.
Quelqu'un était resté avec lui malgré tout.
Le sortilège de lévitation permet de soulever un objet dans les airs de la simple plume à une armoire pleine en fonction de la puissance et de la volonté du sorcier. L'incantation utilisée est 'Win-gar-dium le-vio-sa' avec une ac-centuation sur la deuxième syllabe de chaque mot et accompagnée d'un mouvement sec du poignet vers le haut…
Tu ne bégaie pratiquement plus. Applique-toi plus sur le latin maintenant.
Hmmm.
Tu pourrais tenter quelques sort aussi, tu sais ?
Maintenant ?
Maintenant et plus tard, quand tu te réveilleras.
Harry poussa un petit gloussement.
Lord Voldemort poussa un petit soupir.
Avec un petit sourire, Harry fit alors flotter le livre d'enchantement, niveau de première année qu'il lisait, vers la bibliothèque, puis dans son emplacement habituelle sur l'avant dernière étagère.
Tout cela sans baguette.
Et silencieusement.
Rien n'était impossible ici après tout et M'sieur Tom lui avait bien dit qu'il ne suffisait qu'un peu de volonté et d'imagination… alors pourquoi se compliquer la vie.
Mais la façon dont Harry concevait sa simple vie depuis sa rencontre avec M'sieur Tom, deux ans plus tôt, devait peu à peu s'effriter malgré tous les efforts qu'il avait fourni pour nier l'évidence.
Des choses étranges arrivaient tout autour d'Harry Potter. C'était un fait.
°OHoPO°
Tante Pétunia lui avait répété encore et toujours que la magie n'existait pas. Le mot commençant par la lettre 'M' était devenu un terme proscrit dans la demeure du 4, Privet Drive. Rien n'avait été épargné et ce n'était que de justesse que le Père Noël avait été sauvé – qu'en dirait les voisins ? Et Dudley n'avait pas à souffrir de manque de cadeaux à cause de lui… – mais les émissions de télévision et les contes de fées qu'un parent lisait à son enfant à l'heure du coucher qu'un enfant aurait dû connaître, n'existaient pas chez les Dursley.
Et Harry avait appris sa leçon depuis son plus jeune âge.
La magie ne pouvait pas existait réellement, seulement dans sa tête quand les choses allaient mal et qu'il avait besoin d'un peu de réconfort.
Il niait donc l'existence des phénomènes irrationnels qui se produisait autour de lui quand ses émotions le dépassaient, une expression toujours confuse sur le visage lorsque quelque chose arrivait sans pour autant obéir aux règles de la normalité.
Après tout, pourquoi des inconnus habillés de manière étrange viendraient-ils lui serrer la main en lui offrant des cadeaux ? Comment connaissaient-ils son nom d'ailleurs. Il avait demandé à M'sieur Tom ce qu'il en pensait la première fois que c'était arrivé mais ce dernier était resté silencieux.
Comment pouvait-il savoir la raison pour laquelle les cheveux de sa maîtresse étaient devenus tout à coup bleu électrique alors qu'elle le grondait à cause de son cahier aux pages déchirées…
Comment pouvait-il savoir la raison pour laquelle il s'était retrouvé sur le toit du préau de l'école en tentant de fuir Dudley et sa bande ?
°OHoPO°
« Il est là ! »
Ce cri fut le seul avertissement qu'Harry reçut avant de prendre ses jambes à son cou, traversant la cour sous les regards détournés des maîtres et des maîtresses qui prétendaient encore qu'ils jouaient tous à chat.
Harry courait aussi vite qu'il le pouvait mais ses petites jambes et son souffle rapidement essoufflé ne le menèrent pas aussi loin qu'il l'aurait voulu. Son cousin et ses copains étaient en train de le rattraper ! Mais en bougeant sa tête de gauche à droite à la recherche d'une cachette, le petit garçon se rendit vite compte de son erreur.
Il s'était dirigé vers le terrain de billes et devant lui se dressait le mur extérieur du préau. Il était coincé ! Son cousin allait l'attraper d'une seconde à l'autre ! Harry sentit alors la panique monter en lui et l'envahir complètement, son estomac était noué et il n'arrivait presque plus à respirer !
Il sentit tout à coup une main agripper son chandail pour le retourner.
« Ah ! On te tient maintenant ! »
Harry se débattit de toutes ses forces et arriva à se dégager mais perdit son équilibre. Il serra alors fortement ses paupières attendant l'inévitable chute et les coups qui allaient s'abattre d'un instant à l'autre sur lui…
Mais rien ne l'atteignit, si ce n'est le vent qui soufflait sur son visage. Et plus un bruit. Ouvrant doucement les yeux, Harry se rendit alors compte qu'il était seul.
Sur le toit du préau.
Qu…quoi ?
Décidément, tu es plein de surprises, Potter.
M'sieur Tom ?
Magie accidentelle. Je dirais transplanage mais c'était bien trop fluide et discret comme déplacement. Une autre forme de téléportation peut-être.
Non… Je… c'est le vent qui m'a soulevé M'sieur Tom, juste le vent.
Idiot.
Mais avant qu'il ait pu répondre quoi que ce soit, le cri de sa maîtresse l'interrompit. M. Dawes, maître des CM1, monta sur une échelle et le ramena à terre. Il fut aussitôt envoyé au bureau de la directrice. Il avait beau répété d'une voix tremblante qu'il ne savait pas comment il s'était retrouvé sur le toit du préau, que ça devait être le vent, personne ne le crut. Retenant avec peine ses larmes, le petit garçon baissa sa tête tentant de se cacher des regards désapprobateurs et colériques des autres adultes. Il attendait alors en silence.
Puis les Dursley étaient arrivés.
Il l'avait ignoré, parlant de lui comme s'il n'existait pas.
« … C'est un petit menteur et un gosse qui aime bien attirer l'attention qur lui. Cela ne m'étonne absolument pas de lui…
… Oui, oui, je comprends, nous avons aussi beaucoup de mal avec lui. Il ne tient pas en place…
… Trois jours de renvoi ? Vous êtes bien indulgent, Madame la directrice…
… Oui, bien sûr, heureusement que personne n'a été blessé…
… Ne vous inquiétez pas, il sera puni comme il se doit. Il ne recommencera pas, soyez-en sûr… »
Harry n'avait jamais vu Oncle Vernon réagir de la sorte. Il conduisait, les deux mains fermement agrippées au volant, le visage rouge de colère contenue. Il ne quittait pas la route des yeux alors que sa tante, elle, ne se gênait pas pour lui lancer des regards furieux en se retournant de temps à autre.
Mais c'était son oncle qui lui faisait le plus peur.
Une fois arrivé au 4, Privet Drive, le petit garçon s'était vu aussitôt entraîné de force dans la maison par l'homme imposant puis jeté et enfermé dans le placard sous l'escalier.
« Ne t'avise surtout pas d'essayer de sortir, tu m'entends ! Reste dans le placard ! Tu ne mangeras pas ce soir ! » entendit Harry à travers la porte en retenant avec difficulté les larmes de douleur qui menaçaient de se déverser. Recroquevillé sur le vieux matelas, il tenait en effet son bras droit serré contre lui, massant légèrement l'endroit où son oncle l'avait agrippé, espérant de tout son cœur que rien n'était cassé.
Repose-toi, gamin. Je vais arranger ça.
Et Harry s'était retrouvé assis dans le petit salon qu'il partageait avec M'sieur Tom.
L'enfant ignorait ce que M'sieur Tom faisait avec son corps mais la douleur dans son bras disparaissait peu à peu. Il sentait comme une douce chaleur se répandre là où un énorme bleu s'était déjà formé et chasser toute trace de doigts qui y était restée imprimé sur sa peau pâle.
M'sieur Tom était là pour s'occuper de lui et à cette simple pensée, il pouvait sentir cette chaleur qui guérissait son bras pénétrer son cœur.
Et en attendant le retour de ce dernier, Harry avait décidé de s'occuper et de faire quelque chose qui lui remontait toujours le moral.
Lire. Avoir entre ses mains un trésor de connaissances auquel il n'aurait pas eu droit en temps normal. Découvrir de nouvelles histoires ou des créatures plus étranges les unes que les autres mais néanmoins magnifiques était en effet son passe-temps favori lorsqu'il était ici, et avait le don de le faire rêver.
Et cette fois-ci ce sera de l'histoire qu'il découvrirait. Peut-être la suite du règne de Gripfort Le Fou ou bien les origines de Salem ? Qui sait, M'sieur Tom était-il peut-être un célèbre aventurier, un héros et avait sa propre histoire ! Avait-il inventé une machine à voler ? Etait-il un charmeur de serpents qui avait sauvé un village de la destruction ?
Déterminé et plein d'anticipation, le petit garçon tendit alors son bras vers la bibliothèque et souhaita très fort qu'une histoire concernant son meilleur ami lui parvienne.
Et un gros volume à la couverture reliée en cuir noir bougea de sa place sur la dernière étagère de la bibliothèque avant de flotter lentement vers ses mains ouvertes.
°OHoPO°
Tom Marvolo Riddle avait grandi dans un vieil orphelinat à Londres lorsque sa vie changea le jour de son onzième anniversaire avec l'arrivée d'un hibou…
26 juin 2006
OoOoOoOoO
Oulà ! Trois semaines pour ce chapitre… ça se voit que j'ai eu du mal ? Et on peut pas vraiment dire que je sois totalement satisfaite en plus… XD En tout cas, désolée pour ce retard… Le bon côté des choses, c'est qu'il y en ait un avant que tout le monde ne parte bronzer ailleurs, ne ? ;p
Mais que va donc découvrir Harry sur le passé de M'sieur Tom ?
Je monte à Paris pour la Japan dans quelques jours… Il faudra donc attendre un peu/beaucoup de temps pour le prochain chapitre selon si moi, pauvre paysanne de la province, me suis perdue dans la jungle parisienne, s'il y'a encore du monde qui suit cette histoire pendant les vacs ou si j'ai tout simplement succombé à la canicule montpelliéraine en allant hyberner dans le frigo le plus près dès mon retour…
Trop de soleil tue le soleil… urgh.
La voix du peuple : 8 pour un HP/LV, 2 Drarry, 1 HP/SS, Serdaigle ou Serpentard en tête, 1 Poufsouffle, 0 Griffondor…
Vos impressions ? Vos avis ?
Vos encouragements ? Vos caillous ?
Désolée mais même les auteurs partent en vacances ;p
Bonnes vacances à tous et à la prochaine !
Ash.
