Harry Potter et les Gardiens du Pouvoir
Disclaimer : Je ne possède rien de l'Univers Harry Potter à part l'intrigue tordue, quelques personnages originaux, et un désir de partager mon étrange obsession avec d'autres.
T/N : Je ne répondrai qu'aux reviews remarquables.
Chapitre 4 : Amis ou Ennemis ?
Severus se réveilla après une autre nuit de petits sommes interrompus pour nourrir Harry, s'occuper du feu et examiner le périmètre pour repérer les dangers potentiels. Il nourrit et donna à nouveau ses potions à Harry, notant que sa fièvre montait toujours. Il se creusa la cervelle pour une solution autre que tout ce qu'il faisait déjà. Il avait cherché avec acharnement mais en vain d'autres ingrédients de potions, mais il n'y avait rien d'utilisable à proximité. Il ne voulait pas laisser Harry trop longtemps ou aller plus loin que la distance à laquelle il pouvait voir ou entendre l'enfant.
Severus avait enroulé le garçon dans sa cape après l'avoir redressé autant que possible pour l'aider à respirer. Ça avait été un soulagement de voir le garçon plongé dans un sommeil réparateur, au lieu de l'état de demi conscience où il était resté pendant une semaine.
Alors que Severus emportait la cruche pour aller prendre de l'eau au ruisseau, il tourna brusquement sur lui-même, baguette brandie. Une charrette avec deux hommes à l'avant et tirée par une grande jument apparut et s'arrêta en voyant le sorcier armé et prêt à se défendre.
" Du calme, compagnon sorcier. Nous venons offrir notre aide. Nous avons remarqué une grande montée de magie qui venait de cette prairie il y a une semaine. Ma petite-fille a eu une vision de votre besoin d'aide et nous a envoyés en nous suppliant de vous ramener au château, où le garçon pourra être soigné. Ma petite-fille, qui est aussi au château, est une guérisseuse renommée. Il y a des bandits par ici et beaucoup d'animaux sauvages qui vont être attirés par le pouvoir. Gardez votre baguette levée et voyez dans mon esprit que nous ne vous voulons pas de mal. Je peux dire d'après vos barrières que vous êtes aussi un Occlumens. Je vais vous laisser entrer. " lança le plus âgé des hommes.
Le vieil homme ressemblait beaucoup à Dumbledore avec une longue barbe et des cheveux blancs. Ses robes, en revanche, étaient d'une teinte de terre avec un sac d'or accroché à la ceinture. Il tenait un grand bâton orné de gravures, avec une pierre verte au sommet. Le plus jeune semblait avoir une trentaine d'année et portait des robes brunes ; il était rasé de près et ses cheveux bruns étaient attachés dans une queue de cheval courte qui arrivait juste à ses épaules. Aux pieds, les deux hommes portaient des sandales.
Severus fixa les yeux verts du plus âgé des sorciers et sentit l'homme l'autoriser à entrer dans son esprit. Il vit une superbe femme avec des cheveux noirs parler au vieil homme d'un enfant et de son gardien qui avaient besoin d'aide et devaient impérativement être emmenés au château pour leur sécurité et l'avenir du monde. Il sentit également une bonté totale et la même douceur que quand Dumbledore le laissait passer sous ses barrières. Severus hocha la tête et baissa sa baguette.
Avec un léger mouvement des rênes, le jeune homme amena la charrette près de l'abri et ils descendirent tous les deux. Avec une rapidité qui fit paraître l'aîné des deux hommes beaucoup plus jeune, ils commencèrent à déballer des choses rangées à l'arrière de la charrette. Severus versa l'eau dans le chaudron et entra en hâte dans la tente pour être près du garçon avant que les étrangers puissent entrer. Il voulait bien leur faire confiance pour ce qui était de les aider, mais pas d'avantage. Il ne laisserait pas le garçon seul avec eux avant d'être tout à fait sûr qu'ils ne lui feraient pas de mal.
Alors que le jeune homme commençait à préparer un repas à partir des ingrédients qu'il avait amenés, le vieux sorcier s'agenouilla près de Severus, lui tendit une boîte pleine de potions et de pommades et le laissa les examiner. L'étiquette de chaque fiole correspondait à la couleur et à la consistance et le Maître des Potions les flaira attentivement, les observa et enfin les goûta toutes avec précaution. Il trouva de puissants antidouleurs, des potions de sommeil, des potions pour réparer les nerfs, les os, et pour faire baisser la fièvre. Enfin, hochant la tête pour montrer son respect, Severus se glissa doucement derrière Harry et le souleva contre sa poitrine pour lui donner les potions. " Harry, enfant, tu dois te réveiller et prendre ces potions. Harry, réveille-toi ! "
Harry grogna et lutta pour ouvrir les yeux. Il savait que la voix lui parlait, il savait qu'elle lui donnait à manger et le soignait mais, avec la fièvre et la douleur, il ne savait pas trop encore qui c'était. La conscience lui revint et la douleur revint une fois de plus brusquement dans son corps. " Je ne veux pas... ça fait trop mal... " croassa-t-il d'une vois à peine audible.
" Harry, cet homme a apporté de vraies potions pour te guérir mais tu dois te réveiller pour les prendre. "
" Des vraies ? Pour me guérir ? "
" Oui, enfant stupide. " Le ton de la voix faisait presque sonner l'insulte comme un terme affectueux.
Harry ouvrit les yeux et ouvrit ses lèvres craquelées avec obéissance pour avaler les potions offertes. Ce ne fut qu'après avoir avalé ce qui lui sembla être des douzaines de potions que Harry remarqua le vieil homme à côté de lui. Comme il n'avait pas ses lunettes, il pensa d'abord que c'était Dumbledore, mais non, cet homme avait les mêmes yeux verts que lui, même si ses cheveux et sa barbe le faisaient ressembler au directeur. " Qui êtes-vous ? " murmura-t-il.
" Tu peux m'appeler Emrys, mon enfant. Mon compagnon, Artemus, et moi avons senti la magie et su que tu étais blessé et nous sommes venus pour te ramener à mon château où ma petite-fille pourra te soigner. Quand nous t'aurons donné d'autres potions, deux repas et que tu auras eu une bonne nuit de sommeil, nous t'emmènerons avec ton gardien au château. C'est à seulement deux jours d'ici. Il nous a fallu plus de temps pour venir car nous ne savions pas bien où vous étiez et nous avons dû vous chercher plusieurs jours. "
Harry sentit immédiatement le soulagement que les potions apportèrent à son corps, le soignant et lui apportant un sentiment de chaleur et de confort. Il profita pleinement du toucher de l'homme qui le tenait dans ses bras, contre sa poitrine. Il n'était pas sûr de vouloir guérir. Il commençait à considérer " l'idiot graisseux " qui s'était occupé de lui comme un père.
A chaque fois qu'il était éveillé, Severus lui avait parlé, lui expliquant comme il s'était échappé, comment évoluaient ses blessures, et une myriade d'autres sujets. Par Merlin, ils avaient même discuté de pourquoi Harry était si nul en potions alors qu'il était doué dans ses autres cours. Severus lui avait parlé de l'histoire de sorciers et de culture sorcière, de ses propres sentiments envers lui, et de pourquoi il avait agi comme s'il le haïssait. Ils avaient même discuté de comment ils allaient agir l'un envers l'autre quand ils rentreraient au château. Harry devait admettre que la plupart des discussions étaient à sens unique car il était incapable de dire plus d'un mot ou deux d'affilée à cause de ses côtes.
Harry n'avait pas encore parlé de son enfance avec le professeur mais il savait que celui-ci attendait qu'il puisse dire plus qu'une ou deux phrases sans que la douleur de ses côtes l'arrête. Severus ne savait pas que Harry l'avait entendu réfléchir à voix haute à propos de sa garde ; alors le sujet n'avait pas été abordé. Harry avait peur que l'homme le rejette à cause du poids qu'il avait été pendant toute cette semaine. Oncle Vernon et Tante Pétunia avaient toujours dit qu'il était un poids, indigne des soins ou de l'amour de qui que ce soit et il savait que quand Severus le réaliserait, il l'abandonnerait. Donc pour l'instant il s'appuyait sur la poitrine puissante, rassuré par les mouvements de la respirations et bercé par la vibration de la voix grave et soyeuse au-dessus de lui, parlant au vieil homme.
Harry se réveilla en sentant une délicieuse odeur de saucisses et de pain chaud avec du fromage fondu. Severus le tenait toujours contre sa poitrine et mangeait tout en parlant doucement avec le vieil homme.
" Bonjour, enfant. Comment te sens-tu ? Je sais que tu n'es pas encore guéri, mais tu dois te sentir beaucoup mieux. " demanda doucement Emrys après avoir posé son assiette. " Veux-tu boire un peu de bouillon ? "
" Je n'ai plus mal à la poitrine quand je respire, et ma tête a l'air presque normale. Mais mes bras et mes jambes me font encore mal, même si c'est moins qu'avant. " admit Harry. " Et ça sent très bon. "
Severus rit et dit " Ça sent peut-être très bon, mais tu n'auras que du bouillon, un peu de pain et du thé jusqu'à ce qu'on soit sûr que ton estomac peut supporter plus. Tu es resté inconscient pendant plus d'une semaine. "
Harry se tortilla légèrement contre l'homme qui le tenait. " Severus, j'ai besoin de votre 'sort spécial' avant de manger " murmura-t-il afin que seul l'homme qui le tenait puisse entendre. Severus gloussa et murmura l'incantation, qui le fit tout de suite se sentir mieux.
Artemus apporta un bol de bouillon et un morceau de pain pour Harry qui fut assez déçu de son repas. Severus éclata de rire en voyant son visage et lui expliqua que s'il gardait le bouillon et le pain, il pourrait avoir autre chose dans quelques heures. Avec la semaine écoulée, Harry n'était plus embarrassé d'être nourri et soigné, mais il fut tout de même soulagé que les deux étrangers sortent pendant que Severus lui donnait à manger puis changeait ses bandages et le nettoyait. Les choses amenées comportaient des vêtements propres pour tous les deux et Harry se sentit beaucoup mieux dans les robes douces et chaudes que juste enveloppé dans la cape de Severus avec son pantalon et ses chaussettes. Heureusement Severus connaissait les sorts pour habiller quelqu'un couvert de bandages.
" Ah, Harry, tu as meilleure mine. Peut-être qu'Harry et moi pourrons faire connaissance pendant que vous allez vous nettoyer, Severus ? Je vous appellerai s'il a besoin de quoi que ce soit. Artemus a fait chauffer de l'eau dans votre chaudron près du ruisseau si vous voulez vous laver. " dit Emrys en souriant, se glissant dans l'abri de fortune.
Severus regarda Emrys avec gratitude, prit la pile de vêtements et de sous-vêtements soigneusement pliés que tenait le vieux sorcier, et laissa les deux ensemble. Severus savait d'après ses discussions avec le sorcier qu'il pouvait lui faire totalement confiance. Il savait que le vieil homme gardait un secret, comme Albus faisait toujours, mais tout ce qu'il lui avait dit était vrai. Il n'avait simplement pas encore dit toute la vérité.
Après le départ de Severus, Harry apprit qu'Emrys vivait dans un château à environ deux jours de voyage de là où ils étaient. Sa petite-fille, son époux ainsi que son petit-fils et sa femme résidaient aussi au château. La petite-fille d'Emrys était une guérisseuse, son mari un maître des potions ; c'était eux qui avaient fait les potions pour Harry. Son petit-fils et sa femme étaient tous deux des érudits et sa petite-fille était également connue comme divinatrice, et avait 'vu' la situation désespérée de Harry et Severus et les avait envoyés pour les ramener.
Alors que le vieil homme parlait doucement à Harry, ses yeux clignèrent de plus en plus lentement jusqu'à ce qu'il ne puisse plus les garder ouverts. Juste au moment où Severus revenait à l'abri, propre et habillé de frais, Emrys se glissa au dehors et dit en souriant " Il s'est rendormi. Vous pourriez peut-être en profiter pour faire de même. L'arrière de la charrette est bien rembourré pour le voyage et Artemus ou moi vous réveillerons s'il a besoin de vous. "
Comme Severus n'avait fait que de courts sommes la semaine précédente, il accepta avec gratitude et s'endormit presque à l'instant où sa tête toucha l'oreiller.
Harry se réveilla à peine assez longtemps pendant l'après-midi et la soirée pour manger, avaler des potions, et se rendormir. Severus ne s'éveilla pas une seule fois. Artemus et Emrys prirent des tours de garde auprès de Harry cette nuit-là.
