Harry Potter et les Gardiens du Pouvoir
Le Disclaimer habituel s'applique, les gars – mais vous savez ça, maintenant.
T/N : je ne répondrai qu'aux reviews remarquables.
Chapitre 19 : Une farce pour le Directeur
Quand toutes les pupilles rétrécies par la lumière aveuglante eurent retrouvé une taille normale, la bonne centaine d'êtres présents dans la Grande Salle poussèrent presque en unisson un cri de surprise, puis hurlèrent, faisant résonner les murs.
Severus avait réussi à retenir le corps inerte de Harry juste assez longtemps pour regarder les visages stupéfaits, cherchant une tête familière. Quand il repéra son mentor, Albus, il fit un petit signe de tête, dit " On est revenus " puis s'écroula au sol, inerte. Cara avait disparu hors de la pièce quand ils étaient arrivés, donc personne ne l'avait remarquée. Elle apparut dans le bureau de Dumbledore et s'endormit sur le perchoir de Fumseck, en compagnie du phénix écarlate qui peigna ses plumes et sifflota une mélodie de bienvenue.
Albus beugla " Silence ! " pour calmer la foule, alors que Madame Pomfresh passait en mode 100 médico-mage. " Reculez, laissez-les moi. " Elle traversa la foule comme un bulldozer, tirant sa baguette. Elle cria " Albus, amenez Severus ! " en lévitant Harry, avant de partir en courant vers l'infirmerie. Personne ne l'avait jamais vue se déplacer si vite. Albus souleva Rogue et la suivit, presque aussi vite mais avec un peu plus de dignité, criant à Dobby de garder le reste des gens dans la salle.
La foule avait été trop sidérée pour faire un mouvement jusqu'à ce que les quatre sorciers sortent, mais maintenant elle se dirigeait comme un seul homme vers la sortie, pour la trouver bloquée par un Dobby à l'allure menaçante, bras croisés sur la poitrine. " Vous allez rester là, bon sorciers, jusqu'à ce que le Directeur Dumbledore dise à Dobby de vous laisser sortir. " D'un claquement de doigts, il ferma les portes de la Grande Salle. Un second claquement de doigts garnit à nouveau les tables de nourriture et de boissons. L'assemblée grommela mais personne ne voulait prendre le risque d'affronter les pouvoirs d'un elfe de maison libre, donc ils reprirent leurs conversations, mais plus fort et avec beaucoup plus d'entrain.
Pompom fit signe à Albus d'allonger Severus sur le lit à côté de celui de Harry, tout en continuant à lancer des sorts de diagnostic sur le garçon. Elle s'arrêta après quelques moments et regarda le directeur, stupéfaite. Elle examina rapidement Severus et secoua la tête. Albus la regarda, inquiet, et leva un sourcil interrogateur.
" Ils vont bien ; bien sûr, ils sont épuisés magiquement mais à part ça ils sont en excellent état. Je peux voir des traces des blessures de Harry, mais elles sont bien guéries et en fait, il est en meilleure santé qu'il ne l'a jamais été. Severus n'est pas aussi épuisé, mais lui aussi est en meilleure santé que je l'ai jamais vu. Où qu'ils aient été, ils ont été soignés, bien nourris, et se sont bien reposés. Mais ils ont dû parcourir une distance énorme pour être à ce point épuisés. Severus devrait se réveiller demain matin. Harry va dormir un ou deux jours de plus ; après cela, ils seront en pleine forme. "
Albus soupira profondément et sourit si largement que son visage se coupa presque en deux. " Ce sont de fantastiques nouvelles, Pompom. Laissez-moi aller les dire aux autres, et puis pourquoi ne pas les confier à Dobby et venir nous rejoindre pour un petit-déjeuner de Noël ? C'est le meilleur Noël que Poudlard ait jamais eu ! "
Elle hocha la tête, perdue dans ses pensées, en allant chercher des potions, et dit au directeur de lui envoyer Dobby, et qu'elle viendrait le rejoindre environ une demi-heure plus tard. Elle versa une potion énergisante et une potion de récupération dans les gorges de ses deux patients, et leur jeta enfin le sort qui les mettait en pyjama. Elle laissa leurs vêtements au pied de leurs lits, Dobby pouvait aussi s'en occuper, puisqu'il était déjà là. Elle laissa ses instructions à l'elfe jubilant et surexcité, examina une dernière fois ses patients et partit rejoindre les autres dans la Grande Salle.
Dumbledore avait tout juste réussi à faire rasseoir tout le monde quand Pompom entra ; il lui fit signe de venir au podium pour informer la foule de l'état de leurs deux amis miraculeusement revenus. Elle hocha la tête, regarda les visages tendus et dit " Ils vont bien tous les deux, ils sont juste épuisés. Ils ont tout les deux dépensé une énorme énergie magique pour transplaner de là où ils étaient jusqu'ici. Severus devrait être réveillé demain matin. Harry est totalement guéri et a même pris un peu de poids ! Sa magie est également drainée ; je suppose qu'il a alimenté Severus en magie pure pour l'aider à effectuer le Transplanage. Il devrait être réveillé dans deux ou trois jours, et je pense qu'ils s'en sortiront très bien tous les deux. " Ses mots élevèrent une énième ovation et série d'applaudissements alors que les gens se tournaient les uns vers les autres, se serraient les mains, s'étreignaient, fondaient en larmes de joie, et parlaient avec excitation.
A l'infirmerie, Dobby ramassa les robes sales et commença à vider les poches avant de les envoyer à la laverie. Celle de Harry y fut vite envoyée, car les poches étaient vides. Le professeur Rogue avait plusieurs objets très intéressants dans ses poches secrètes, dont tous les elfes de maison connaissaient l'existence, et qu'ils fouillaient toujours avec soin avant d'envoyer à la lingerie quelque vêtement qui appartint au Maître de Potions. Dobby trouva deux malles rétrécies et un livre avec un parchemin qui LUI était adressé ! Dobby était si excité qu'il sautait sur place en lisant les instructions. Il était si content, le Grand Harry Potter n'avait fait confiance qu'à lui pour ce travail ! Il le ferait, dès que Madame Pomfresh serait revenue et l'aurait libéré. Harry Potter pouvait lui faire confiance, il le ferait ! Après avoir envoyé les coffres rétrécis dans les bonnes chambres, il s'assit, le journal glissé sous sa veste, et attendit le retour de l'infirmière.
C'était le meilleur matin de Noël que beaucoup d'entre eux aient jamais vécu, et bien qu'ils aient été debout toute la nuit, très peu de gens quittèrent la Grande Salle avant le début de l'après-midi, quand l'euphorie et l'adrénaline se furent enfin assez dissipées pour que la fatigue arrive. Mais Pompom Pomfresh avait un travail à faire et elle n'abandonnerait jamais ses responsabilités. Donc, aussitôt après avoir mangé, elle retourna à l'infirmerie, ne s'arrêtant à son bureau que pour prendre les dossiers médicaux de Severus Rogue et Harry Potter – de loin les plus épais de toute sa collection, quoique, peut-être, celui de Neville Londubat pouvait faire concurrence – et, prenant un livre, s'installa entre ses patients pour guetter un signe de leur réveil. En s'asseyant, elle remercia Dobby et lui dit qu'il pouvait retourner à la fête dans la grande Salle.
Dès que l'infirmière le libéra, Dobby fila dans la Grande Salle pour garder un œil sur les amis de Harry Potter. Il lui fallut un moment pour pouvoir approcher Hermione seule, mais Dobby réussit à lui dire qu'il avait un message de la part de Harry Potter monsieur, et que elle et ses amis devaient rentrer dans leur Salle Commune pour qu'il puisse le leur donner. Il insista bien sur le fait que personne d'autre ne devait savoir. Il s'éclipsa ensuite pour attendre dans la Salle Commune des Gryffondor. Hermione se glissa à travers la foule et réussit à prévenir Ron, Ginny, George et Fred et leur dire de quitter discrètement la pièce, sans que personne ne les remarque. Elle jeta un dernier coup d'œil pour s'assurer que personne ne leur prêtait attention et se dirigea vers la tour des Gryffondor, pleine d'impatience et de joie.
Quand elle passa à travers le trou du portrait, elle vit Dobby debout devant le feu, tenant un épais livre relié à la main, bondissant sur place. Quand elle s'assit sur le canapé entre Ron et Ginny, il leur sourit et tendit à Fred le parchemin qui accompagnait le livre.
Fred commença à lire à voix haute " Chers Ron, Hermione, Ginny et les jumeaux, je laisse ceci à Dobby car j'ai besoin de votre aide. J'ai besoin que vous lisiez ce journal que j'ai écrit pendant toute l'année. Oui, le professeur Rogue et moi avons disparu pendant un an et beaucoup de choses ont changé. Je vous suggère de lire à voix haute tour à tour afin d'avoir fini dès que possible, et si vous acceptez de nous aider Severus et moi à faire une farce au directeur et à tous les adultes, j'ai besoin que vous disiez à voix haute votre nom et que vous acceptez de participer à la plus grand farce de l'histoire de Poudlard ! Si vous êtes d'accord, le reste des instructions apparaîtra en bas de cette page. Merci, les amis, on ne pourrait pas faire ça sans vous ! Je vous aime tous, Harry. "
Les adolescents se mirent d'accord pour dormir quelques heures avant de commencer à lire le journal de Harry et Dobby accepta de les réveiller et de leur apporter des sandwiches, des chips et des boissons à deux heures pour commencer la lecture.
Il leur fallut tout l'après-midi et le début de la soirée pour finir le livre que Harry leur avait écrit. Ils pleurèrent parfois, rirent à d'autres moments, mais la plupart du temps, ils étaient sidérés par ce que leur ami avait accompli pendant qu'il était disparu. A la fin du livre, tous savaient au fond de leur cœur que Harry avait un père, et que son père l'aimait et tenait à lui. Ils allaient le faire. Tour à tour, ils dirent leur nom et confirmèrent qu'ils étaient dans le coup : bien sûr, la phrase que Harry avait choisie était 'Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises' ! Les jumeaux étaient si excités qu'ils pouvaient à peine articuler !
Ils se roulaient par terre de rire en finissant de lire le plan de Harry et Severus pour faire connaître leur nouvelle relation. Maintenant, ils devaient attendre qu'ils se réveillent. Ils riaient encore lorsqu'ils montèrent à leurs dortoirs cette nuit-là, heureux que leur ami soit revenu.
Quand Severus se réveilla, vers quatre heures du matin, il reconnut la familière, mais décidément non hospitalière, infirmerie, et comprit qu'ils étaient revenus. Il regarda le visage paisible de son fils dormant à côté de lui, la lumière de la lune faisant paraître encore plus jeune son visage transformé. Il sourit, oui, cette partie avait bien fonctionné. Il appela doucement " Dobby " et l'elfe de maison apparut avec un grand sourire, hochant la tête si vite que ses oreilles s'en balançaient.
" Maître Rogue, c'est si bon de vous voir. Comment est-ce que Dobby peut vous aider ? "
" Tu as eu notre message ? Tu as pu apporter le journal aux Gryffondor sans problèmes ? "
" Oh, oui, Maître Rogue ! Et ils sont d'accord pour vous aider vous et Maître Harry Potter monsieur. Ils attendent juste que vous vous réveilliez, monsieur. " répondit Dobby, excité.
" Très bien, Dobby. Merci, tu peux y aller maintenant. " Dobby s'inclina si bas que ses oreilles touchèrent le sol, et il disparut. Severus se concentra et appela l'entité Poudlard. 'Poudlard, nous sommes rentrés sains et saufs. Il est temps pour toi d'aider Maître Harry. Poudlard, tu m'entends ? "
#Oui, père, je suis là et j'attends vos ordres. Maître Harry dort encore. Puis-je le soigner maintenant ?#
'Oui, mais pas trop, afin que personne ne remarque sa puissance jusqu'à ce qu'il soit revenu dans sa Salle Commune. L'infirmière ne doit rien remarquer. Peux-tu faire ça ?' Il ne savait pas trop pourquoi le château l'appelait père, mais si Poudlard voulait l'appeler ainsi, il n'allait pas dire à un château âgé de mille ans de ne pas le faire ! Peut-être était-ce parce qu'il était le père de Harry et que le château considérait Harry comme son maître.
#Oui, père, je vais le soigner. Je sais comment était sa magie avant que vous ne voyagiez dans le passé et je peux lui donner cette quantité de pouvoir maintenant. J'attendrai pour lui parler. J'attendrai Maître Harry.#
Les pierres de l'infirmerie brillèrent d'une douce lueur dorée et semblèrent concentrer la lumière de la lune sur Harry, qui se tortilla et commença à bouger dans son lit. Après quelques minutes, Severus vit ses yeux verts s'ouvrir et regarder autour de lui. Il grogna et regarda son père dans le lit voisin. Il eut un faible sourire et demanda " Pourquoi est-ce que je me réveille toujours à l'infirmerie ? "
Severus gloussa. " Parce que tu ne cesses de faire ces choses stupides de Gryffondor. " Harry sourit en retour et lui tira la langue. Il envoya un léger toucher mental, ferma les yeux et se rendormit. Severus se glissa hors de son lit, borda son fils, repoussa ses cheveux hors de son front et l'embrassa. " On l'a fait, on est à la maison, fils. " Il retourna dans son lit et se rendormit rapidement.
Tôt le lendemain matin, Madame Pomfresh et le professeur Dumbledore entrèrent dans l'infirmerie pour trouver les deux occupants assis dans leurs lits, se foudroyant du regard sans dire un mot. Dumbledore roula des yeux, et les regarda " Vous n'avez pas encore appris à coopérer, vous deux ? Je pensais qu'être seuls pendant deux semaines vous aiderait à oublier votre passé et à vous rapprocher. "
Dumbledore ne pouvait pas savoir qu'il avait interrompu un duel de regards commencé par pur ennui et qu'ils comptaient leurs points, s'envoyant des insultes mentalement pour tenter de déstabiliser leur adversaire. Harry baissa rapidement les yeux quand un des coins des lèvres de Severus frémit. Il lutta pour reprendre le contrôle avant de parler. Severus répondit " Nous avons décidé d'une trêve. Je ne lui parle pas, il ne me parle pas. On s'en sort très bien. C'est un début, ne nous en demandez pas trop. " Pompom continua à leur tourner autour, lançant des sorts de diagnostic.
" Eh bien, vous avez guéri plus vite que ce à quoi je m'attendais. Je ne vois aucune raison pour ne pas vous relâcher après un bon petit-déjeuner. " Elle les laissa et demanda à un elfe de leur apporter un petit-déjeuner et des vêtements.
Dumbledore bavarda un peu avec chacun d'eux puis les regarda d'un air sérieux. " Nous savons par un informateur que vous avez été découvert, Severus, et torturé pour cela, et que Harry a été torturé et avait de nombreuses fractures. Puis Voldemort a essayé de vous tuer, d'une manière inconnue Harry l'a à nouveau bloqué, puis vous avez disparu dans un éclair de lumière. Que s'est-il passé ensuite ? Où étiez-vous pendant deux semaines et comment Harry a-t-il pu guérir aussi bien ? "
Severus bloqua totalement la vérité et ne laissa transparaître dans son esprit que l'histoire qu'ils avaient inventée. " Nous nous sommes retrouvés dans une sorte de vieux manoir, je ne sais pas où. Je ne pense pas que c'était en Angleterre car je n'ai pas reconnu les constellations. Je crois que c'était quelque part en France. Il y avait un laboratoire de potions dans le bâtiment et j'ai pu en fabriquer pour Harry et moi. Il y avait de la nourriture, donc je suppose que le manoir est habité une partie de l'année, tout était stocké mais tout était prêt pour le retour de quiconque vivait là-bas. Il m'a fallu deux jours pour pouvoir Transplaner avec M. Potter. Nous avons fait de petits sauts jusqu'à la Manche, c'est là que j'ai pu m'orienter. J'étais affaibli par les sauts, j'ai donc utilisé la magie de M. Potter pour augmenter la mienne afin de faire le dernier saut jusqu'à Poudlard, voilà. Cela dit, je ne m'attendais pas à trouver autant de monde dans la Grande Salle. Avons-nous manqué quelque chose ? "
Dumbledore ne semblait pas croire leur histoire, mais c'était tout ce qu'il pouvait lire dans l'esprit de Harry, et celui-ci ne connaissait pas l'Occlumencie, donc il devrait s'en contenter pour l'instant. Peut-être qu'un jour il aurait droit à la vraie histoire. Il avait apporté sa Pensine et l'utilisa pour leur montrer les événements importants des deux semaines précédentes. Ils rirent tous les deux devant l'histoire des gerbilles et furent stupéfaits de la réussite de la défense d'Azkaban. Severus était soulagé qu'ils aient trouvé un si bon informateur, il n'éprouverait pas de regrets de ne plus pouvoir espionner. Après avoir assisté à la veillée émouvante qu'ils avaient manqué la nuit précédente, Harry et Severus restèrent sans voix devant le tribut que leurs amis leur avaient apporté, et furent encore plus heureux d'être revenus.
Ils avaient maintenant des scrupules à mentir au directeur, mais le plan était déjà en place et ils avaient besoin d'une raison plausible afin d'expliquer le changement d'attitude de Severus envers Harry, tout en laissant à Sirius et Remus tout le temps de s'ajuster à leur nouvelle relation, surtout Sirius, qui avait été innocenté et était libre. Severus était parfaitement d'accord pour laisser Harry avoir une relation proche avec Sirius en tant qu'oncle, mais ne lui confierait jamais Harry comme fils ! Harry le rassura par le lien ; il l'aimait et ne laisserait pas tomber leur relation, même si Sirius était maintenant libre. Severus était son père et il le serait toujours !
Après que Madame Pomfresh les eut laissés partir à contrecœur, Harry courut à la Grande Salle, où ses amis devaient tout juste être arrivés pour le petit-déjeuner. Ginny fut la première à le voir quand il s'arrêta sur le pas de la porte ; elle cria et courut le serrer dans ses bras, suivie de près par les autres. Ils allèrent en groupe à la table des Gryffondor pour s'asseoir et discuter. Severus était venu à une allure plus tranquille, mais il fut accueilli par de nombreux membres de l'Ordre, qui lui compliquèrent bien la vie pour atteindre la Grande Table à travers la foule. C'était une bonne chose qu'ils aient déjà mangé car on ne cessait de les aborder pour les accueillir et se soulager de leur retour. Severus eut même la surprise de se faire étreindre par une Molly Weasley en larmes ! Il dut se forcer à prétendre le détester, car en réalité, ça lui plaisait.
Il fallut plus d'une heure aux six adolescents pour pouvoir quitter la salle et retourner comploter dans la Salle Commune, mais ils réussirent enfin à passer par le trou du portrait.
" Allez, Harry, montre-nous à quoi tu ressembles maintenant. Je meurs d'envie de voir ça depuis qu'on a lu ton journal la nuit dernière ! " dit immédiatement George alors que Harry allait s'asseoir dans son fauteuil préféré, juste devant la cheminée.
Harry regarda autour d'eux pour s'assurer qu'ils étaient seuls et reprit sa forme normale. Il lui fallut un moment pour se concentrer et atteindre Poudlard. 'Poudlard, tu es réveillée ? Nous sommes rentrés à notre époque.'
#Oui, Maître Harry, je vous ai attendu toutes ces années. Votre père a dit que vous me parleriez quand vous seriez dans votre Salle Commune, donc j'ai attendu pour vous rendre tous vos pouvoirs. Puis-je vous guérir maintenant ?#
'Merci, Poudlard, ça serait très gentil. Est-ce que quelque chose a changé à cause de notre voyage dans le passé ? On a pas trop modifié les choses ?'
#Non, Maître Harry, les Fondateurs ont pris grand soin de tout remettre en place exactement comme dans vos souvenirs. Dame Serdaigle a trouvé un moyen de me faire partager vos souvenirs et ceux de votre père afin que je puisse m'assurer que les choses restaient exactement identiques. Ils m'ont ensorcelée afin que je puisse me réveiller pleinement à votre retour. Je n'ai pratiquement fait que dormir pendant tous ces siècles d'attente, mais maintenant je suis réveillée pour vous aider à accomplir votre destinée.#
'Merci ! Maintenant, je dois parler avec mes amis pour continuer le plan que nous avons conçu. Y a-t-il encore quelque chose que je doive savoir ?' Harry était toujours en transe ; ses amis avaient renoncé à essayer de lui parler. Ils pensaient avoir compris ce qui se passait avec ce qu'ils avaient lu dans le journal, mais ils devraient visiblement devoir attendre pour s'en assurer.
#Les Fondateurs ont créé des quartiers pour vous et votre père. J'ai levé les barrières pour vous. Vous les trouverez au même endroit que là où vous habitiez dans le passé. J'attends avec impatience de vous parler à nouveau, Maître Harry, à propos de la restauration des protections. Je suis heureuse d'être à nouveau réveillée.# Harry sentit la présence réconfortante et très puissante de Poudlard glisser à nouveau hors de son niveau de conscience et se tourna vers ses amis.
Les cinq adolescents furent stupéfaits de voir le garçon maigre se transformer en jeune homme de seize ans grand, athlétiques, avec de longs cheveux noirs brillant comme du jais, et un sentiment de confiance et de noblesse qui était presque palpable. Alors qu'il restait silencieux, ils pouvaient sentir la magie monter en lui, jusqu'à ce qu'il irradie d'un pouvoir qu'ils n'avaient senti que près de Dumbledore, et encore, quand il voulait bien le montrer. Le sentiment de puissance s'effaça quand Harry détourna à nouveau son attention. Il y eut un éclair de lumière et son phénix, Cara, apparut sur son épaule gauche, complétant le tableau.
" Punaise ! " s'exclamèrent les trois garçons Weasley, presque à l'unisson. Les filles ouvrirent des yeux ronds devant le beau jeune homme, si différent du garçon timide et hésitant qu'elles connaissaient depuis des années.
Hermione fut la première à demander à voix haute ce que tout le monde pensait " Tu parlais au château, Harry ? "
" Oui, 'Mione. Elle m'a dit que les quartiers que papa et moi – oups, le professeur Rogue et moi avions sont à nouveaux ouverts pour nous au deuxième étage. Juste là où habitait Touffu ! " Il gloussa et se laissa tomber devant le feu, reprenant sa forme de quinze ans. " Maintenant, on se met au boulot. "
Tous les six parlèrent, plaisantèrent et rirent toute la journée, jusqu'à l'heure du dîner. Le professeur Dumbledore avait décidé que puisque le jour de Noël s'était déroulé de manière si inhabituelle, ils auraient quand même leur traditionnel dîner de Noël ce soir-là, même s'ils étaient le 26. La plupart des membres de l'Ordre qui étaient restés dans le château étaient partis le matin, après avoir accueilli Rogue et Potter, et seuls les Weasley, Sirius et Lupin, ainsi que les professeurs et les six étudiants dîneraient ensemble le soir.
Ils arrivèrent en premier dans la Grande Salle, et ne trouvèrent qu'une très longue table au milieu de la pièce. Les décorations n'avaient pas été accrochées ; ce n'était pas approprié avant Noël avec les deux disparus et maintenant, eh bien, Noël était passé. Mais Hagrid avait installé un immense sapin décoré dans le coin, avec une grande pile de cadeaux en dessous. Les enfants y coururent et commencèrent à trier et secouer les paquets.
Harry demanda à Dobby de prendre tous les cadeaux enveloppés dans sa malle et de les mettre sous le sapin. Ils avaient calculé qu'ils rentreraient pour Noël, alors Severus et lui s'étaient préparés. Même s'ils se donneraient leurs cadeaux plus tard, en privé. Harry avait achevé les bijoux qu'il avait commencés dans le passé et en était plutôt content.
Les adultes entrèrent, bavardant et riant, suivis par un Severus boudeur. Harry lui envoya un rapide 'Ce n'est plus très long papa, seulement deux jours. On peut le faire, pense à tout ce qu'on a accompli, et ils ne pourront pas nous punir !'
Harry se dit que le rictus de Severus ressemblait beaucoup à l'expression de quelqu'un qui se retenait de rire et se tourna vers ses amis pour cacher ses propres gloussements. Ils savaient ce qu'ils avaient à faire : Harry avait fait appel à eux pour s'assurer que tout était au point, alors ils commencèrent eux aussi à glousser, pensant aux farces contre le directeur et les professeurs auxquelles ils allaient assister les semaines suivantes.
Les adultes firent attendre les étudiants jusqu'à ce que tout le monde ait fini de manger avant de pouvoir ouvrir les paquets. Harry avait plus de cadeaux que jamais, de nombreux membres de l'Ordre lui avaient offert des livres de Défense. Il remarqua le regard moqueur de son père et roula des yeux, lui envoyant 'Oh, ça va, il peut y avoir quelque chose que je ne sais pas encore là-dedans !' Cette fois, Rogue s'étouffa avec son thé et dut tousser pour camoufler son rire.
Tout le monde aima les bijoux qu'il avait fait, même si seuls les cinq étudiants savaient qu'il les avait vraiment faits et pas qu'il les avait commandés avant sa disparition. La soirée s'acheva de manière plaisante, tout le monde se souhaita bonne nuit et partit dormir profondément et paisiblement, pour la première fois depuis un bon moment.
Harry, Ron, Ginny et Hermione étaient assis à table, mangeant leur petit déjeuner, le matin du 28, l'air aussi innocent que possible. Tout les autres étaient là, à l'exception des jumeaux et de Severus Rogue qui attendaient à l'extérieur que Harry leur fasse signe. Il envoya à son père 'Tout le monde est là. Allez-y !'
Il leva un doigt pour installer le brouillard invisible que son père et lui avaient utilisé pour piéger Sal et Godric juste sur le pas de la porte et attendit. La porte s'ouvrit pour laisser passer les jumeaux qui traversèrent le brouillard et se retrouvèrent, avec un gros 'pop', habillés de robes roses identiques, et des nœuds dans les cheveux. Ils allèrent joyeusement vers leur table, ne réalisant pas ce qui s'était passé. Tout le monde leva les yeux au 'pop' et commença à rire en voyant que les jumeaux avaient été victimes d'une blague, avant de s'arrêter, horrifiés, en réalisant que la blague avait aussi touché l'irascible professeur de potions qui était juste derrière eux. Et lui réalisa qu'il portait une robe rose, avec des nattes et des rubans dans ses cheveux. Et il n'était pas joyeux. En fait, la meilleure expression pour le décrire était fou de rage !
Il passa sa baguette d'un geste brusque le long de son corps pour supprimer les sorts, se dirigea à grands pas vers la table des Gryffondor, appuya ses deux mains sur la table et se pencha jusqu'à ce que son grand nez touche presque le visage terrifié de Harry. " POTTER ! DANS MON BUREAU ! MAINTENANT ! " Sans attendre de réponse, il se tourna et sortit de la pièce. Les camarades de Harry lui chuchotèrent des encouragements alors qu'il se levait, la tête basse, et sortait lentement de la pièce, sans dire un mot.
Personne ne vit 'l'ombre' des deux concernés jusqu'à l'heure du déjeuner. Ils avaient passé un moment très agréable, riant des visages des adultes, mais ce n'était pas ce que les autres pensaient qu'ils faisaient.
Quelques minutes avant le déjeuner, Ron et Hermione allèrent au bureau du professeur Rogue, comme prévu. L'étape suivante était cruciale pour la réussite du plan alors ils étaient assez nerveux. Ils entèrent et, entendant des voix à travers la porte de la salle de classe, ils y entrèrent et trouvèrent Harry et leur professeur le plus détesté en pleine conversation à propos de ce qu'ils allaient maintenant faire. Un grand chaudron rempli d'une substance verte et gluante attendait derrière eux. Ils levèrent la tête quand les deux adolescents entèrent.
Le professeur Rogue leur sourit. " Vous savez tous les deux ce que vous avez à faire ? " Ils répondirent à l'unisson " Oui, monsieur. "
Harry serra son père dans ses bras, recula et agita un doigt vers lui. Le visage de Severus perdit son expression hargneuse et beaucoup de ses rides. Son corps se redressa et il sembla beaucoup plus jeune. Au lieu d'avoir 37 ans, il en avait à nouveau 24. Harry enleva ses vêtements, ne gardant que ses boxers – Hermione avait tourné la tête – et prit la forme d'un enfant d'environ deux ans. Severus l'enveloppa ensuite dans ses vêtements trop grands et, d'un mouvement de sa baguette, fit jaillir la mixture verte, qui les aspergea de haut en bas, jusqu'à ce qu'ils soient trempés et que le chaudron gise sur le côté, complètement vide.
Harry tendit les bras vers Ron qui le souleva avec précaution. " Tout va bien, Ron, j'ai vraiment seize ans, enfin, quinze. Mon esprit et mes pouvoirs sont toujours là, exactement comme quand Tonks change d'apparence. Je vais juste faire semblant. " Même si Harry parlait comme un garçon de quinze ans, il prononçait les mots comme s'il en avait deux. Ron hocha la tête, l'air soulagé.
Severus leur sourit, attrapa la main d'Hermione et dit " Que la fête commence ! " Elle sursauta, regarda la main de son professeur fermement serrée dans la sienne et gloussa. " C'est trop BIZARRE ! " bafouilla-t-elle avant de mener la voix hors de la pièce.
Le temps qu'ils arrivent à la Grande Salle, Harry hurlait à pleins poumons, braillant comme seul un enfant de deux ans terrifié peut le faire ; Ron, Hermione et Severus couraient et ils étaient tous essoufflés quand ils se ruèrent dans la pièce, dans un silence stupéfait. Dumbledore se leva en voyant la scène et fit rapidement le tour de la Grande Table pour rejoindre le groupe. Ron posa un Harry hurleur dans les bras du directeur avec soulagement et recula pour se mettre hors de portée. Hermione tenait toujours la main du professeur Rogue et était au bord de la crise d'hystérie ; bien sûr, la plupart de l'assistance ne savait pas que c'était de rire, et pas de panique.
" On est allé confesser au professeur Rogue qu'on avait participé à la blague et on les a trouvés dans la classe. Un chaudron a explosé et maintenant Harry est un bébé et le professeur Rogue ne sait pas qui il est ! J'ai dû lui dire son nom et l'amener ici ; il ne savait pas où il était. "
Elle tendit la main du professeur au professeur McGonagall qui était aussi venue voir le problème. Elle était si stupéfaite qu'elle acceptait sans même réaliser ce qu'elle faisait et lui tint la main alors qu'il souriait d'un air béat, regardant la pièce avec un visage émerveillé. Rogue dit " J'aime bien cet endroit ; c'est joli. Quel est votre nom, jolie dame ? "
Dumbledore, l'air paniqué, essayait de calmer un bébé en pleurs, McGonagall regardait Severus comme si une deuxième tête venait de lui pousser, les autres professeurs ainsi que Remus et Sirius étaient ébahis et les enfants les regardaient avec espoir. Bien sûr, personne ne remarqua les enfants, ils étaient trop occupés à essayer de trouver quoi faire. Ils ne remarquèrent pas non plus l'appareil photo magique et invisible qui prenait des photos de toute la scène !
Pompom sortit sa baguette, et Harry comme Severus emplirent leur esprit avec ce qu'ils voulaient qu'elle trouve. Elle se tourna vers le directeur " Ils vont bien tous les deux, Severus ne se souvient que des trente ou quarante dernières minutes, et Harry est un petit garçon de deux ans en parfaite santé, mais très en colère. Je ne sais pas ce qui s'est passé, et je ne sais pas comment ramener les choses à la normale. Désolée, Albus, mais là, ça me dépasse. "
Sirius avait pris Harry mais n'avait pas plus de succès pour calmer l'enfant écarlate et furieux. Il le passa à Remus, Remus paniqua et le passa à Hermione qui ne s'en sortit pas mieux que les autres. Elle se tourna et tendit Harry à Severus qui installa le petit garçon contre son épaule, caressant son dos et murmurant des choses à son oreille. Harry se calma, n'émettant plus que quelques hoquets, et s'endormit rapidement. Un silence stupéfait emplit la salle, les six farceurs ayant bien du mal à garder un visage innocent.
Albus se présenta à Severus et lui montra son siège à la Grande Table. Le déjeuner fut unique. Rogue semblait fasciné et ravi de parler à tout le monde. Il mangea plusieurs sandwiches, Harry endormi sur ses genoux. Severus mangeait d'une main, caressant le dos de l'enfant de l'autre, tout en posant des dizaines de questions, sur un ton émerveillé. Il sentit le léger contact du Directeur tentant de lire son esprit mais le garda rempli de ce qu'il venait de voir et d'entendre. Albus secoua la tête et abandonna. Severus sourit en voyant les rouages mentaux du vieil homme se mettre en branle alors qu'il acceptait la situation et essayait de trouver comment ramener les choses à la normale. Eric Maîtrequeux était fasciné par le fait qu'une potion puisse avoir des effets aussi dévastateurs que ces symptômes. Hm, il devrait créer une potion qui les ferait vieillir chacun d'environ treize ans ; ça, il pouvait le faire ; par contre, il ne savait pas comment permettre au Maître de Potions de retrouver la mémoire ! Bon, ils allaient résoudre un problème à la fois.
Sirius n'était pas un homme heureux. Pourquoi Harry voulait-il rester avec Serv... bon, d'accord, il avait promis de lui donner une deuxième chance – Severus Rogue. Et pourquoi avait-il pleuré dans ses bras, Harry l'avait toujours aimé quand il était bébé, en fait il jouait souvent avec Harry et James. Il décida qu'il allait rester collé à son filleul et à Rogue pour s'assurer que l'homme ne lui faisait pas de mal. Mais il ne semblait plus le haïr ; évidemment, il ne semblait plus les connaître. En fait, Rogue avait semblé ravi de faire sa connaissance au déjeuner et avait vraiment aimé les histoires que Lunard et lui lui avaient racontées. En fait, il devait bien l'admettre, cet homme semblait être un type assez sympa si on excluait tout ce qui s'était passé – ce qui n'existait d'ailleurs plus vraiment. S'il n'y avait pas eu Harry âgé de deux ans et ne l'aimant pas, ça ne le dérangerait pas si ce problème n'était jamais réglé.
Après un déjeuner très sympathique, Albus avait emmené Severus et Harry dans les quartiers du Maître de Potions, dans les cachots. Sirius avait insisté pour les accompagner et Albus accepta, ça lui était égal. Les trois hommes venaient juste de s'asseoir quand Harry se réveilla. " Papa (Daddy – vous vous souvenez ?), j'ai faim ! " Cela dit, il se laissa glisser des genoux de Severus et courut vers les toilettes. Les adultes entendirent un soupir puis le bruit de la chasse d'eau avant que le petit garçon revienne et remonte sur les genoux de Severus, appuyant sa petite tête sur sa poitrine et suçant son pouce. Albus rit " Eh bien, au moins tu n'auras pas à changer ses couches, mon enfant. " Il demanda à un elfe de maison d'apporter un sandwich au fromage et une banane, ainsi qu'un verre de jus de citrouille pour le petit garçon.
Sirius s'était assis à côté de Severus sur le canapé et essayait d'apprivoiser Harry. Le petit garçon semblait un peu méfiant mais au moins il ne hurlait plus. Il mangea son déjeuner sur les genoux de son 'papa' (Daddy), alors que les adultes discutaient sans lui prêter attention. Harry se dit qu'il avait assez torturé son parrain et accepta de s'amuser par terre avec les cubes que Sirius avait invoqués.
Les trois hommes avaient décidé que Sirius allait rester avec Severus pour l'aider avec bébé Harry et lui faire redécouvrir le château et le monde de la magie. Puis, le lendemain, ils commenceraient à préparer un antidote pour la potion ratée qui avait rajeuni les deux victimes d'environ treize ans.
Albus s'était porté volontaire pour surveiller Harry le lendemain matin, afin de permettre aux deux hommes d'aider Eric dans le laboratoire. Il ne savait pas dans quel traquenard il se fourrait. Minerva avait aussi offert son aide, même si, en toute honnêteté, elle n'avait pas plus d'expérience que lui pour s'occuper d'un enfant de deux ans. La pleine lune était trop proche pour que Remus les aide.
Sans qu'ils le sachent, les adolescents avaient mis tous les autres Weasley dans le coup visant à rapprocher Sirius et Severus et à faire une bonne blague au directeur, donc ils n'étaient malheureusement pas disponibles pour aider à garder l'enfant. Le journal de Harry avait fait le tour de la famille pour expliquer ce qui se passait. Molly se disait qu'elle avait bien envie d'aller secouer ces deux têtes de mules, mais elle vit rapidement le comique de la situation et admit qu'enterrer la rivalité et la haine puériles qui duraient depuis des années entre Severus, Sirius et Remus valait bien la farce.
Harry avait enchanté l'appareil photo pour le suivre partout et prendre des photos à chaque fois qu'il pensait 'clic', et il accumulait beaucoup de charmants souvenirs. Il était sûr qu'il ne pourrait plus jamais se passer des photos d'Albus Dumbledore, plus grand sorcier de son siècle, lui donnant sa bouillie du matin. Dumbledore avait ouvert sa propre bouche et fait des grimaces pendant qu'il lui donnait à manger, et il devait prétendre avoir besoin d'aide. Franchement, cet homme était un danger public ; il manquait la bouche de Harry presque à chaque fois et lui en mettait partout sur son visage et ses vêtements. Et il n'arrêtait pas de lui donner des biscuits.
Maintenant, ils étaient tous les trois par terre, Dumbledore affublé d'un bavoir et d'un bonnet pour bébé, alors qu'ils jouaient au papa et à la maman, Minerva faisant la 'maman' et lui le 'papa'. C'était assez rigolo de voir les deux adultes le laisser leur en faire voir de toutes les couleurs – sans jeu de mots.
Pour avoir joué avec Bella, Harry savait qu'on ne donnait pas de peinture à doigts à un enfant de deux ans, mais qui était-t-il pour corriger ses professeurs ? Albus avait maintenant de jolis nœuds multicolores dans sa barbe, et Minerva d'adorables empreintes de main sur sa jupe, la hauteur maximale que bébé Harry pouvait atteindre. Harry avait ensorcelé la peinture pour qu'elle résiste à tous leurs efforts pour l'enlever, et ce fut donc ornés de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, et trop fatigués pour penser à changer de vêtements, qu'ils descendirent dans la Grande Salle pour le déjeuner.
Les deux adultes avaient d'abord été sidérés, puis fiers, mais ensuite peu à peu agacés par les démonstrations de 'magie accidentelle' de bébé Harry. Minerva arborait maintenant de magnifiques boucles blondes, les cheveux d'Albus étaient rouge vif et accidentellement arrangés en 'afro', et ils portaient toujours leurs traces de peinture. 'Par le Grand Merlin', pensa Albus 'Je veux retrouver un château rempli d'adolescents dirigés par leurs hormones. Ils représentent moins de travail qu'un maudit bébé !' Il aurait été encore plus mécontent s'il avait su que l'appareil les suivait toujours, faisant scrupuleusement son travail pour remplir un album très gros, et très drôle.
Quand les cinq adolescents arrivèrent pour le déjeuner, ils ne purent s'empêcher de rire en voyant la scène que présentait la Grande Table. Les trois hommes les suivaient de près. Rogue babillait toujours pour Sirius qui avait beaucoup de mal à ne pas rire. Le professeur Dumbledore avait un grand afro rouge vif et des petits paquets de peinture de toutes les couleurs dans sa barbe, et le professeur Mc Gonagall avait de jolies boucles blondes et des petites empreintes de main partout sur sa jupe. Harry se tenait entre eux, en tenant chacun par la main, l'air angélique et innocent. En voyant les trois hommes arriver, il cria " Papa ! (Daddy) " et courut vers Severus pour le tirer vers la Grande Table où il s'assit sur ses genoux pour lui raconter sa journée.
Il noua les bras autour du cou de Severus et lui fit un gros baiser baveux, puis se tourna et attrapa un sandwich à la dinde dans un plat. Albus le foudroya du regard quand il vit que Severus lui avait donné une coupe de compote de pommes et une cuiller pour manger seul, ce qu'il faisait très bien. A la fin du repas, Harry somnolait dans les bras de Sirius alors que Severus finissait de manger, et Albus et Minerva semblaient tous les deux prêts pour une sieste.
Hermione et Ron allèrent vers la Grande Table et se portèrent volontaires pour surveiller Harry pendant l'après-midi, promettant d'appeler le Maître de Potions s'ils avaient besoin de lui. Harry envoya à son père 'Viens après, on jouera dans la neige, ça devrait être bien ! Comment avance 'l'antidote' ?'
Severus répondit 'Assez bien, en fait, Eric est un bon Maître de Potions, peut-être que nous pourrons nous partager les cours quand j'aurai retrouvé la mémoire. Et figure-toi que je m'entends bien avec Sirius, il n'est pas si atroce quand nous n'essayons pas de nous tuer. Je pourrais peut-être bien l'appeler mon ami un jour ! Donc, nous pourrons peut-être accélérer le plan, ça devrait prendre encore deux jours. Je t'aime, fils, je dois y aller maintenant.'
Harry reprit sa forme normale quand ils furent entrés dans la Salle Commune et ils passèrent un très bon après-midi à jouer aux échecs et à la bataille explosive, et à préparer d'autres attaques de 'magie accidentelle' contre les professeurs. Les jumeaux se révélèrent, sans surprise, une bonne source d'idées, et Harry se disait sans arrêt qu'il avait intérêt à ne pas se retrouver contre eux ou Ginny. Ces trois-là pouvaient être de véritables terreurs !
Durant les neuf jours suivants, il se révéla que personne n'était à l'abri de bébé Harry. Le professeur Flitwick flotta la tête en bas pendant plus d'une heure un matin, Madame Pomfresh fut transformée en gros lapin rose lorsqu'elle essaya de forcer bébé Harry à prendre des vitamines, et Hagrid se retrouva vêtu d'un ravissant tutu jaune avec chaussons de danse assortis quand il effraya le garçon en apportant un Botruc au déjeuner 'pour lui montrer'. Et l'appareil photo continuait à travailler.
Quand il était en colère, effrayé ou très fatigué, Harry ne pouvait être calmé que par son père (Daddy). Et Sirius, ainsi qu'un Remus à peu près remis, s'étaient habitués à voir leur ancien ennemi tenir Harry dans ses bras et prendre soin de lui avec une vraie tendresse. Harry les appelait maintenant Oncle Patmol et Oncle Lunard, et ils en étaient ravis. Ils avaient décidé qu'ils pouvaient apprécier Rogue maintenant et espéraient très profondément qu'il ne changerait pas trop quand la potion serait finie, le lendemain après-midi.
Albus et Minerva pensaient que tous les parents devraient recevoir l'Ordre de Merlin et que les Weasley devaient être canonisés après avoir gardé Harry plusieurs fois. L'un dans l'autre, tout le monde attendait le lendemain avec impatience.
Tous les occupants du château, ainsi que la famille Weasley au complet, se tenaient dans la salle de potions, attendant que le remède achève de refroidir avant de pouvoir être donné à Severus et Harry. Eric versa délicatement deux mesures de potion absolument inefficace dans deux gobelets et en tendit un à Severus qui le prit et l'avala cul-sec. Tout le monde le regarda, et personne ne vit Harry pointer deux doigts vers Severus, qui reprit lentement le visage qu'ils connaissaient, sans le rictus habituel. Il se tourna pour les regarda et sourit.
" Oui, ça semble avoir marché. Merci à tous pour votre aide. " Il se tourna vers Eric, puis Sirius et Remus, et leur offrit un large sourire et ses remerciements. Regardant Sirius dans les yeux, il dit doucement " J'ai oublié pourquoi au juste nous avons commencé à nous haïr, et je ne m'en souviens toujours pas, mais ces derniers jours ont plus signifié pour moi que ce que je pourrais te dire. Amis ? " Il tendit la main et Sirius, souriant en retour, la serra. " Amis, et merci, Severus, d'avoir sauvé Harry. "
La poignée de main et le serment furent répétés entre Severus et Remus, puis tout le monde se tourna vers Harry. Severus le souleva et embrassa son front. " Allez, fils, tu dois grandir aussi. " L'assistance était encore stupéfaits de voir comment Severus traitait Harry, même après sa réconciliation avec les deux Maraudeurs. Severus installa Harry sur ses genoux et lui fit boire la potion, heureusement pas autant que lui, et Harry reprit lentement sa forme de quinze ans. Il pivota et serra Severus dans ses bras. La larme à l'œil, d'une voix vibrante, il demanda " Tu voudras encore être mon papa (Daddy – si je vous le dis !), Severus ? " Il se tourna ensuite vers les deux hommes à côté d'eux " Patmol, Lunard, vous voulez bien rester mon parrain et mon oncle ? "
Sirius avait eut l'air déçu un instant à l'idée que Severus soit le père de Harry, mais il avait vite réalisé que pendant les journées précédentes, il avait été beaucoup plus content d'être un oncle plutôt qu'un père et qu'il avait encore douze ans à rattraper avant de vouloir s'occuper d'un adolescent à plein temps. Remus et Albus avaient fini par le convaincre qu'Azkaban l'avait empêché de mûrir et qu'il était resté à l'âge qu'il avait lors de son emprisonnement, et qu'il avait donc besoin de grandir.
Les deux hommes serrèrent dans leurs bras l'adolescent toujours perché sur les genoux de Severus et hochèrent la tête, après avoir regardé Severus pour s'assurer que c'était d'accord. Intérieurement, Severus et Harry criaient 'Ouais ! Ça a marché !' à travers le lien. Et avec un léger geste du doigt, Harry envoya l'appareil photo dans son dortoir pour attendre le développement des photos des dix jours précédents.
Deux jours plus tard, les autres étudiants revinrent au château pour le second trimestre et les choses retournèrent à la normale, enfin, aussi normal que Poudlard pouvait l'être.
T/N : Eh, ben, finalement, je finis de traduire dimanche à quasiment huit heures du soir. Vraiment crevée ! (Je crois que les antidépresseurs ne sont toujours pas au point – mon moral est très fluctuant et je fais des cauchemars toutes les nuits – et ça peut aussi provoquer de la fatigue). Enfin, le chapitre sera bien là lundi !
Je tiens parole pour ne pas vous révéler la suite de l'histoire. Disons juste que les choses sérieuses vont enfin pouvoir commencer... (glousse). Bon, vous verrez bien, et moi aussi, puisque je n'ai retenu que très peu de détails de l'histoire. Elle était tellement bonne que j'ai très vite décidé de la traduire, et dès que j'ai eu l'accord de l'auteur, j'ai copié/collé le texte dans mon ordi, je l'ai simplement parcouru. Je me souviens de plusieurs scènes, mais je ne sais plus quand elles ont lieu ni comment elles s'articulent. Il est donc totalement inutile de me torturer pour obtenir des informations !
Je n'ai pas de fanart pour l'instant, mais je vais commencer à mettre au propre la BD sur les fanfictions – croyez-moi, ça dépote – donc surveillez le blog de blogspot (je ferai une annonce dans ma page ici – mais est-ce que vous lisez tous cette page ?)
