Auteur : RatselGott (anciennement Marieke5)

Origine : Naruto

Disclaimer : Les personnages et lieux de Naruto appartiennent à Masashi Kishimoto. Senada Yôno, Devalois Akin et Louis, ainsi que Kiri no Kaeru sont de moi.

Genre : La toile de fond est Yaoï, mais j'en sais pas plus. Y'a de l'action, un peu de mystère…

Pairing : Naruto/Sasuke

Blabla : Pardon ? Mais non, il n'est pas trois heures du matin… Ah si ? Oh, mince alors !

Je sais pas pourquoi le chapitre s'appelle comme ça…

LA BALLADE DE KONOHA

II - Let's play Hide and seek !

Le lendemain, Naruto et Sasuke se levèrent aux aurores pour assister à la procession qui avait toujours lieu de bon matin. Bien qu'il fut très tôt, la place du village était déjà noire de monde et ils durent jouer des coudes pour se frayer un chemin dans la foule.

Le défilé n'avait pas encore commencé que le vacarme était déjà à la limite du supportable. Les enfants criaient d'excitation, leurs parents les sommaient en vain de se calmer, et les plus jeunes, apeurés par l'effervescence générale, pleuraient en hurlant.

Soudain, le silence se fit sur la place. Un coup de gong assourdissant venait de retentir. A peine son écho tu, il fut reprit par les tambours. Le rythme était lent, limite hypnotique, mais surtout envoûtant et faisait trembler la terre sous les pieds des spectateurs. Suivant le son des percussions qui s'amplifiait de seconde en seconde, le haut d'un mat émergea au bout de la grand-rue. La foule silencieuse sembla retenir son souffle.

Au sommet du mat flottait un étendard jaune orné d'une simple paire d'ailes stylisée. Un premier groupe de moines s'avança jusqu'à la foule sous le son puissant des tambours. Leur rythme s'amplifia pour devenir beaucoup plus rapide et finalement se taire brusquement. Mais loin de laisser au silence le temps de reprendre ses droits, des fifres firent leur entrée. Derrière les moines venait une colonne de jeunes gens soufflant dans les instruments de bois tout en effectuant une petite chorégraphie rudimentaire mais plaisante.

Les oreilles exercées de Sasuke repérèrent non loin de l'endroit où il se tenait un son qui n'était pas de la musique. Il tourna brièvement la tête et aperçut un petit garçon blond qui parlait avec un autre que le brun reconnu aussitôt : Kaeru.

"Kaeru, j'aime beaucoup cet air. Ecoute-le bien s'il te plait" disait le blond d'une voix que Sasuke jugea trop grave et trop sérieuse pour son âge.

Kaeru acquiesça sans cesser de fixer la procession du regard.

Sasuke détailla le blond du regard. Il lui disait quelque chose, il avait déjà dû le voir quelque part, mais ne savait plus où. Il fut distrait par Naruto quand celui-ci lui saisit le bras en murmurant :

"C'est vraiment magnifique ! On n'en fait pas des comme ça à … Là-bas."

Ils échangèrent un sourire et se tournèrent de nouveau vers la procession. Un autre changement intervint dans la partition : les fifres reprirent l'air qu'ils venaient de jouer, mais cette fois accompagnés de cornemuses dans lesquelles soufflaient les anciens du village qui venaient de faire leur entrée sur la place.

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Le défilé dura prés d'une heure et Naruto, comme Sasuke, était tellement absorbé qu'il ne remarqua pas les trois visages connus qui se fondaient dans la foule. Les trois personnes se séparèrent, encerclant peu à peu les deux déserteurs. Il était bien évidement hors de question d'agir au milieu de cette foule, ni même avant de prendre certaines précautions. Mais ils ne les quitteraient pas des yeux, les suivant jusqu'au moment propice.

Quand un second coup de gong vint annoncer la fin du spectacle, la foule commença à se disperser lentement. Les artistes regagnèrent leurs campements respectifs pour y attendre les badauds et accomplir leurs propres numéros.

Alors que Naruto et Sasuke s'éloignaient de la place, ils entendirent appeler leurs noms dans leurs dos.

"Fuyu-niichan ! Natsu-niichan ! Ohé !"

Ils reconnurent aussitôt la petite voix comme étant celle de Louis. Les deux interpellés se retournèrent et virent courir vers eux trois jeunes garçons : Louis, Kaeru et le blond que Sasuke avait aperçut pendant le défilé.

"Salut ! Vous vous souvenez de nous ? On s'est vu au lavoir hier. J'vous présente mon petit frère, Akin." dit Louis en attrapant le blond par les épaules.

Celui-ci ne broncha pas, se contentant de toiser les deux hommes en face de lui, réussissant à les regarder de haut malgré la différence de taille. Les deux se sentirent mal à l'aise, il y avait quelque chose de troublant chez cet enfant. Son visage était aussi fermé et neutre que celui de son frère était rieur.

Cependant, Sasuke comprit vite pourquoi il avait eu l'impression de le connaître : maintenant qu'il avait les deux en face de lui, il apparaissait clairement que Louis et Akin étaient jumeaux. En dehors de la couleur de leurs cheveux, ils étaient parfaitement identiques.

Une femme se dirigea vers eux, le visage sévère. Louis ajouta sur le ton de la confidence :

"Et la vieille qui arrive, c'est Yôno-sensei. Elle est pas bien dans sa tête."

Puis il se tourna vers la femme et dit à haute voix :

"Yôno-sensei ! Justement, je disais à nos nouveaux amis à quel point vous étiez charmante !"

"C'est ça, ouais ! A d'autre !" s'exclama-t-elle vivement en lui assénant une petite tape à l'arrière du crâne. Puis, se tournant vers Naruto et Sasuke : "Excusez moi, j'espère qu'ils ne vous ont pas trop embêtés. C'est moi qui m'occupe d'eux, mais il m'ont échappé juste avant le défilé."

"Non, ils ne nous embêtent pas du tout !" assura Naruto. "Nous avons déjà fait connaissance avec Louis et Kaeru au lavoir hier."

"Ah ! Mais vous devez être Natsu-san et Fuyu-san, alors ! Ils m'ont beaucoup parlé de vous. Enfin, Louis a parlé surtout, il n'a pas laissé à Kaeru le loisir d'en placer une et Akin a dû le faire taire de manière forte !"

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Le premier jour du festival de Shaï était toujours celui qui fatiguait le plus les artistes de rue. Comme personne ne voulait manquer la procession, tout le monde se retrouvait dans les rues et préférait traîner dans la ville plutôt que de rentrer chez eux tout de suite. Naruto et Sasuke n'eurent donc pas le loisir de discuter d'avantage avec Yôno. Mais celle-ci leur fit promettre de venir partager un repas dès le lendemain soir.

Senada Yôno était une femme forte, dans le sens où elle avait un fort caractère et beaucoup de personnalité. Lors du repas auquel elle les avait conviés, Naruto et Sasuke purent observer la manière dont elle s'occupait des trois enfants. Très peu de gestes affectueux, un ton sec et sans réplique. Mais cela ne semblait pas déstabiliser les trois garçons. Et on devinait aisément pourquoi : ils étaient sous sa responsabilité mais, comme elle le confia aux deux hommes, on ne lui avait pas vraiment laissé le choix.

La mère des jumeaux l'avait contactée par l'intermédiaire d'une connaissance commune et les lui avait confiés le temps de retrouver quelqu'un. Les frères étaient alors très jeunes et leur mère ne voulait pas leur imposer ce voyage qui s'annonçait difficile. Quant à Kaeru, c'était Louis et Akin qui avaient insisté pour qu'elle l'adopte. Ils avaient fait sa connaissance dans un petit village lors d'une représentation. Ce petit bout de chou (il avait alors quatre ans) les avait touché de par son amour de la musique et son passé malheureux.

Yôno ne voulu pas s'étendre sur la vie de Kaeru, évoquant simplement le jour où, attaqué par une meute de chiens sauvages, il avait perdu la voix à cause d'une morsure à la gorge. Cet incident avait eu lieu quelques mois seulement avant qu'il ne sympathise avec les jumeaux.

Yôno avait toujours vécut seule et voilà qu'en l'espace de quelques semaines, elle se retrouvait avec trois jeunes enfants à charge. Mais malgré le ton de sa voix et son apparente rigueur, on devinait dans tous ses regards une profonde affection pour les trois enfants. Elle les aimait clairement comme s'ils avaient été les siens.

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Après le repas, Kaeru proposa de jouer un morceau de sa composition. Naruto et Sasuke le regardèrent avec étonnement ouvrir une boite et en sortir des blocs de papier épais.

Bien qu'il n'eu pas tourné le regard vers eux, Akin sembla surprendre leurs airs et expliqua :

"Kaeru est un génie en matière de musique. Ce qu'il préfère, c'est l'orgue de barbarie. Plutôt que d'écrire sa musique sur des partitions, il perfore des feuilles de carton. D'ailleurs, il ne connaît rien au solfège."

Impressionné par le talent de Kaeru, Naruto remarqua surtout la façon de parler d'Akin. Cet enfant n'avait que huit ans, mais il parlait déjà comme un adulte ! De plus, sa voix grave et sérieuse n'avait pas grand-chose de puéril.

Le jeune garçon à la chevelure verte glissa une bande de papier dans l'orgue de barbarie qu'il venait de sortir de la roulotte de son sensei et commença à tourner la manivelle. Aussitôt, Louis bondit sur ses jambes et s'exclama :

"Kaeru, je t'adore ! C'est mon préféré ! Akin, debout ! Viens danser !"

Au grand étonnement des deux invités, le blond ne se fit pas prier et se leva à son tour pour prendre la main que lui tendait son frère. En seulement quelques secondes, les deux frères semblèrent avoir oublié le reste du monde. Plus rien ne comptait en dehors de leur danse et tous purent remarquer qu'Akin souriait.

Yôno se rapprocha de Naruto et Sasuke.

"Je suis contente de le voir sourire aujourd'hui. Il a l'air mature mais Anakin n'est qu'un enfant. Je crois que l'absence de sa mère le perturbe plus qu'il veut bien le laisser paraître."

"Quel âge avaient-ils quand ils vous ont été confiés ?" demanda Naruto.

"Quatre ans. C'étaient encore des bébés. Mais on ne peut pas en vouloir à leur mère, c'est même mieux qu'elle me les ai confiés. Le voyage qu'elle a entreprit n'était pas pour eux."

Naruto sentit Sasuke se cramponner à son bras. Le brun n'avait que trois ans de plus que les jumeaux quand son frère aîné avait massacré leur clan, le laissant seul. Malgré tout, les jumeaux avaient eu de la chance : ils n'étaient plus avec leurs parents, mais ils étaient ensemble et s'étaient trouvé une nouvelle famille auprès de Yôno et Kaeru.

"Les petits sont vraiment soudés," continua la conteuse. "Kaeru n'est pas leur frère biologique, mais ça ne change rien à leurs rapports. Pourtant, il y a quelque chose de particulier entre Louis et Anakin. C'est peut-être parce qu'ils sont jumeaux, mais ils semblent vraiment être les deux facettes d'un seul être."

A quelques pas de l'endroit où étaient assis les adultes, les enfants étaient toujours en train de danser. Même Kaeru se trémoussait en tournant la manivelle de son orgue avec une régularité quasi mécanique.

"Il n'y que Louis qui ai droit aux sourires d'Anakin. Ils sont tous pour lui, lui seul connaît le véritable Anakin." murmura Yôno. "Je redoute le jour où Marieke reviendra chercher ses fils. Je ne sais pas comment Kaeru réagira, mais j'aurais moi-même du mal à les laisser partir."

"Parce que vous pensez qu'elle reviendra ?" demanda Sasuke, clairement sceptique.

"J'en suis absolument persuadée. Je connais très peu Marieke, mais je lui fais confiance. Elle aime ses fils plus que tout au monde, elle ne les laissera pas tomber." affirma la femme d'un ton qui ne souffrait pas la moindre réplique.

Naruto décida de changer de sujet, histoire de détendre l'atmosphère.

"Ce morceau est vraiment génial ! Il me donne envie de danser, moi aussi. Viens Fuyu, on y va !"

Contrairement à Akin, le brun se fit prier.

"Taiyô, j'aime pas tellement danser…"

Mais il ne pu résister longtemps aux supplications du blond. Il ne remarqua pas le sourire qu'eu Yôno quand elle entendit le surnom.

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Quelques jours plus tard, le festival de Shaï se terminait. Naruto et Sasuke avaient très bien sympathisé avec la troupe de Yôno. Aussi avaient-ils décidé de concert de voyager ensemble jusqu'au prochain festival. Les enfants étaient ravis. Ils avaient totalement adoptés les deux musiciens et ceux-ci le leur rendaient bien. A se demander si les deux troupes n'allaient pas s'unir pour n'en former plus qu'une.

La nuit suivant leur départ de Tokage, tout le monde dormait profondément dans le campement. Sortant de la lisière de la forêt près de laquelle les artistes s'étaient installés, une petite forme blanche se dirigea sans bruit dans la direction de la couche de Yôno. La femme ouvrit les yeux, vit l'animal et sembla le reconnaître. Silencieusement, elle se leva et suivit le chien dans la forêt.

Quand elle fut assez loin du campement pour être sûre de ne plus être entendue, elle accéléra le rythme de sa marche. Le chien avançait toujours devant elle, la guidant vers son maître. De temps en temps, elle vérifiait que personne ne la suivait. Elle savait que les enfants dormaient à poings fermés, mais qui savait pour les deux autres. Des ninja déserteurs de leur envergure n'étaient pas à prendre à la légère.

Elle arriva enfin dans une clairière déserte. Le chien s'assit au pied d'un arbre et ne bougea plus.

"Je croyais vous avoir clairement fait comprendre de ne pas compter sur moi." dit-elle calmement.

Depuis le feuillage de l'arbre au pied duquel se trouvait le chien, une voix lui répondit :

"Obtenir votre soutien fait partie de notre ordre de mission. Hokage-sama a lourdement insisté sur le fait que vous nous seriez indispensable."

"Votre Hokage-sama devrait se tenir au courant des évènements ! Il y a longtemps que je ne travaille plus dans le milieu du mercenariat. Aujourd'hui, je suis conteuse et j'ai trois enfants à charge."

Le silence s'installa. Yôno se demanda un instant si elle était à présent seule, mais derrière elle, une seconde voix annonça :

"Senada-san, vous avez été suivie. Je peux voir le Uchiwa à trois cent mètres. Il progresse vite."

"Est-ce que le Kyûbi est avec lui ?" demanda la première voix, celle du leader de l'équipe de chasseurs.

"Je ne le vois pas."

"Il est à six cent mètres environs." annonça une troisième voix.

"Le Uchiwa n'est plus qu'a cent mètres." reprit la deuxième voix.

"Ok, on bouge."

Un faible bruissement de feuilles, et Yôno comprit que cette fois, les chasseurs étaient bel et bien partis. Le chien avait disparu depuis longtemps. A peine quelques secondes plus tard, Sasuke faisait son entrée dans la clairière.

"Senada-san, en voici une heure pour vous promener. Vous seriez-vous égarée ?"

"Laissez tomber, Uchiwa-san. Vous n'avez pas perdu un mot de la conversation."

"En effet. Et il me semble avoir comprit que vous ne nous aviez pas tout dit à votre sujet."

"J'en ai tu autant que vous. Ce qui manque tient en quelques mots : il y a des années, j'étais mercenaire. Et il faut croire que ma réputation était bonne car même longtemps après ma retraite, on vient encore me proposer des contrats."

"Quel genre de contrats ?" demanda Naruto qui venait de les rejoindre.

"Par exemple, prêter main forte à des chasseurs de déserteurs dont le commanditaire pense que mon aide ne serait pas superflue pour attraper un Jinchurukii et un possesseur de Sharingan."

"Mais vous avez refusée leur offre. Pourquoi ?"

"Je suis à la retraite. J'en ai eu marre de tuer, alors je me suis retirée de la profession. De plus, les enfants n'ont pas besoin d'une mercenaire comme tutrice."

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En retournant au campement, les déserteurs firent part à Yôno de leur intention de quitter la troupe d'ici le lendemain matin.

"Même s'il n'ont pas obtenu votre soutien, les chasseurs tenteront tout pour mener à bien leur mission. Nous ne voulons pas mettre les enfants en danger."

"Je comprends, mais ça ne va pas être facile de leur expliquer que vous êtes partis sans leur dire au revoir."

"Nous vous faisons confiance, vous vous en sortirez."

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Quelques heures plus tard, dans une grotte.

"Ca y est."

"Oui"

"A ton avis, qui ont-ils envoyé ?"

Sasuke prit le temps de réfléchir pendant que Naruto se blottissait un peu plus contre lui.

"Une équipe de trois, comme le veut la tradition des chasseurs de Konoha. Il y avait des traces de chien dans la clairière."

"Inuzuka Kiba et Akamaru."

"L'un d'entre eux m'a vu quand je suis entré dans leurs cinq cent mètres.

"Hyûga Neji."

"Et le capitaine est extrêmement prudent."

"Nara Shikamaru."

xxxxx à suivre xxxxx