Chapitre 2

Elle attendait ce bal avec impatience, avait préparé à cet effet une très jolie robe, féminine à souhait, réfléchissait à sa coiffure. C'était si neuf, et si rare pour elle de penser à son apparence !

Et Viktor occupait toujours de plus en plus ses pensées, elle imaginait ses mains puissantes serrant étroitement sa taille, ce large torse tout près de sa poitrine, son regard posé sur elle, sa bouche vers laquelle il suffirait de se tendre, quand ils danseraient, ensemble.

Elle trouvait de plus en plus difficilement le sommeil, se tournait maintes fois dans son lit, tout en craignant de déranger celles qui partageaient son dortoir. Elle ne savait que faire de cette tension qui la prenait, ces pensées obsédantes et cette chaleur qui l'envahissaient. Elle ne savait encore nommer ce sentiment, ne pensait même pas à le faire. Car tout était neuf, et confus.

Il neigeait abondamment quand vint enfin le moment du bal. Harry et Ron avaient trouvé tant bien que mal une cavalière, et personne, personne ne se doutait de ce qu'ils allaient voir.

Hermione était resplendissante, et descendait, intimidée mais aussi ravie les marches qui menaient à la porte de la Grande Salle.

Une foule bigarrée était rassemblée là, et personne ne songeait encore à regarder dans sa direction. Hermione était prise d'un léger vertige, et se tenait à la rampe de marbre. Tout ceci semblait si étrange. Mais alors beaucoup de regards se tournèrent vers lui, superbe dans son uniforme de gala. Et ces regards le suivirent jusqu'au pied de l'escalier. Hermione avait l'impression de rêver et savourait son plaisir devant la stupéfaction de tous. Car Viktor la saluait comme le plus parfait des gentlemen avant de lui tendre son bras pour faire leur entrée dans la grande salle en compagnie des autres champions. Les joues d'Hermione avaient pris une teinte joliment accordée à sa robe…

Hermione sourit à ce souvenir, tout en s'étirant dans le lit. Du bal lui-même, elle se rappelait de la joie et de la tristesse mêlées. Un tourbillon de plaisir, de la colère, de la déception, des larmes, de la surprise.

Elle se décida à se lever, pour vite se rendre compte de la fraîcheur du matin. Elle ne portait rien, et d'ailleurs, n'avait pas songé à emmener quoique ce soit pour la nuit, quand elle avait quitté la maison de ses parents. Elle regarda Viktor, qui dormait encore. Il était venu à Londres pour les affaires de l'Ordre dont il était le contact en Bulgarie, et il avait préféré descendre dans un hôtel moldu, pour plus de discrétion. Il était encore très tôt, Hermione pouvait entendre passer les premiers bus. Sans se soucier de sa nudité, elle regarda par la fenêtre l'activité du petit matin, le distributeur de journaux, la camionnette du laitier. Ses parents la croyaient chez les Weasley, et d'ailleurs, depuis qu'elle était capable de transplaner, elle pouvait leur dire qu'elle était à Tombouctou sans qu'ils trouvent ça bizarre. Elle sourit, mais elle appréciait vraiment la tolérance et l'ouverture d'esprit de ses parents, car ce n'était pas évident d'apprendre que sa fille était sorcière et de pouvoir s'adapter en conséquence. Par chance, ils avaient sympathisé avec les Weasley, grâce à la curiosité et la gentillesse d'Arthur. Elle se sentait légèrement coupable de leur avoir menti la veille au soir, mais ne se doutait pas à cet instant qu'elle passerait la nuit avec Viktor.

Hermione frissonna, et se décida à se réfugier à nouveau sous la couette, puis se blottit contre Viktor. Elle poussa un soupir de contentement, il avait ce don de la faire se sentir femme, de toutes les manières, et ceci dès le début, Hermione se demanda pourquoi elle avait perdu tant de temps à espérer quoique ce soit de Ron.