Titre : Miracle sur Atlantis
Auteur : Rieval
Rating : Gen (yep, lisez et vous verrez bien !)
Genre : si je le mets là, ça gâche un peu la surprise donc, soit vous lisez et découvrez, soit vous allez en fin de chapitre ...
Résumé : version pégasienne d'un des plus jolis mythes de la religion chrétienne, façon Rieval ! Si les croyants s'offusquent, j'en suis désolée, qu'ils ne lisent pas cette fic' et en oublient le nom, ainsi que celui de l'agnostique qui l'a écrite.
Spoiler : courant saison 3 mais à vrai dire, c'est sans impact sur le contenu.
Disclaimer : si seulement, si seulement …
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L'annonciation
Rodney était en train de mourir. C'était évident. Il devait avoir un cancer ou quelque chose dans ce genre, ce qui n'était pas étonnant vu le nombre de fois où il avait été exposé, sans protection, à toutes sortes de radiations !
Tout avait commencé un bon matin à la cafétéria. Il avait travaillé non stop pendant presque dix heures sur l'analyse des données qu'ils avaient pu récupérées du vaisseau wraith (1) et s'était installé, en compagnie de Radek, pour un repos bien mérité devant une bonne tasse de café, colombien le café, juste ce qu'il faut de mousseux et d'amer, le rêve.
Sauf que le rêve s'était transformé en cauchemar lorsqu'au lieu de saliver à l'odeur du divin breuvage, il avait eu la nausée et avait du courir jusqu'aux toilettes les plus proches (2). Et le pire … le pire c'était que c'était la même chose lorsqu'il essayait de manger. Il avait l'impression de mâcher du carton en grignotant des barres énergétiques et les MRE ne lui semblaient guère plus appétissants. Les MRE ! En temps normal, il tuerait père et mère pour en manger !
Bien sûr, dans le meilleur des mondes, Rodney aurait au moins pu espérer que cette situation ait un avantage quelconque, comme par exemple, l'aider à perdre un peu de poids – non pas qu'il en ait vraiment besoin, mais bon – mais noooon, bien au contraire, en fait, plus il perdait son appétit et plus il se sentait ballonné, au point d'être constamment gêné dans son treillis.
Cette fois, il était temps qu'il affronte la réalité. Quoiqu'il ait, il ferait face bravement et Carson pourrait dire aux autres, notamment à Sheppard, avec quel courage il avait pris la nouvelle de son éminente et inévitable mort.
Seulement, après l'avoir piqué avec tout un tas d'instruments dont, Rodney en était certain, Carson devait être loin de comprendre le fonctionnement exact, après lui avoir extrait plus de fluide – sang et autre … – qu'il n'aurait aimé, Carson resta silencieux, sourcil froncé, pensif. Et un médecin pensif, ce n'est jamais une très bonne chose …
« Carson … vous pouvez tout me dire, je suis prêt. »
Ok, c'était sorti de façon peut-être un chouilla mélodramatique mais hey, Rodney était en train de mourir et en tant que tel, il avait droit d'être un peu « à fleur de peau ».
Carson leva les yeux vers lui, comme s'il était étonné de le voir encore là.
« Quoi ? Mourir ? Mais non, où avez-vous été chercher une idée pareille, non, c'est juste que … »
Et voilà, encore ce froncement et l'air pensif à la Rodin.
« Juste que quoi ? Carson … »
« Je dois faire des analyses complémentaires. Je vous contacte dès que j'ai du nouveau. »
Et ce genre de phrases était fait pour le rassurer peut-être ?
Rodney retourna donc à ses recherches avec une boite de Primperan pour ses nausées, ainsi que la promesse formelle de ne rien faire de « trop fatiguant », cette dernière recommandation prononcée sur un ton autoritaire et tout ce qu'il y avait de sérieux.
« Ne rien faire de trop fatiguant », cette fois Rodney en était sûr, il était en train de vivre ses derniers moments.
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C'est un Rodney hagard et sur les nerfs qui entra dans l'infirmerie à la requête de Carson.
Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit, son hypocondrie ayant rajouté aux nausées du matin tout son cortège de symptômes en images technicolor vraiment très réalistes : peau qui part en lambeau, cheveux qui se décollent, … et bien sûr, après ça, impossible d'avaler quoi que ce soit.
Et pour couronner le tout, il avait hérité d'un chevalier servant. Sheppard l'avait récupéré dans les toilettes du mess alors qu'il était en train de se vider l'estomac (3) – un estomac déjà vide, ce qui ne rendait pas les choses très agréables – et il avait insisté pour l'accompagner à l'infirmerie, un air inquiet sur le visage. C'était presque pire que l'air pensif de Carson : si Sheppard s'inquiétait pour lui, c'était qu'il devait ressembler à ce que Rodney avait l'impression d'être, quelqu'un de malade, de très malade.
Ils arrivèrent à l'infirmerie et trouvèrent Carson penché sur une machine qui avait tout de terrien. Le médecin était à peu près dans le même état que Rodney, signe qu'il avait lui aussi passé une nuit blanche. Il leva la tête à leur approche et le regard qu'il fixa sur Rodney fit frissonner ce dernier. Ca y'est c'était le moment de vérité, il allait enfin savoir de quoi il était en train de mourir.
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« NON ! Nonnonnonnonnon et NON ! Je refuse Carson, vous entendez, c'est non, il n'en est pas question, pas une seconde, ce n'est pas … c'est … c'est IMPOSSIBLE, contraire à ce que la science … Je l'ai toujours dit, la médecine n'est pas une vraie science et vous n'êtes qu'un … un charlatan ! » hurlait Rodney. Seulement personne ne lui prêtait la moindre attention, les deux personnes qui se disaient ses amis étaient trop fascinées par ce qu'ils examinaient.
« Hum, peut-être que ce truc ne fonctionne pas.» Sheppard donnait de petits coups de la pointe de son index sur l'écran de la machine qui se trouvait devant lui et affichait une image floue en noir et blanc et surtout, laissait échapper ce petit bruit régulier et au combien familier.
Thump, thump, thump …
« Ce matériel fonctionne parfaitement bien, Colonel. Je suis actuellement plusieurs athosiennes et je peux vous assurer qu'il n'y a aucun problème, non, c'est juste, et bien c'est fascinant, tenez regarder, il n'y a pas de doute, là … et là, oui fascinant … »
Carson marmonnait dans sa barbe et lui montrait plusieurs points en se lançant dans des explications pseudo médicales. Sheppard fronça les yeux, histoire de « voir » lui aussi, mais l'image sur l'écran aurait tout aussi bien pu être la photographie de l'univers, des points blancs, un fond noir, yep, un ciel étoilé, avec peut-être un trou noir, juste … Oh. Oooooh.
« Heyyy, je le vois juste là, c'est ça, non ? »
« Oui, oui, et vous pouvez l'entendre aussi, il est très … » Carson et Sheppard étaient tous les deux penchés sur l'écran, y allant chacun de leurs petits commentaires.
« Je le jure, vous allez me le payer TOUS LES DEUX ! »
Le médecin et le militaire se retournèrent vers Rodney qui avait parlé, ou plutôt susurré ses mots, presque en un grincement, les dents serrées.
Il était là, allongé sur une table d'examen, vêtu d'une simple chemise d'hôpital relevée sur sa poitrine, son abdomen couvert d'une substance froide et gluante, et ses deux clowns s'amusaient de … de sa situation ! Situation … Oh non. Non, non, non, ce n'était pas possible.
« Je veux … je veux … la pilule du lendemain, je veux … Vous allez m'arranger ça, vous entendez Carson, je ne sors pas d'ici avec … avec … » Rodney, désormais au bord des larmes, désignait alternativement son ventre et l'écran de la main, incapable de les regarder, « ce truc à l'intérieur ! »
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On aurait pu entendre une mouche voler dans la salle de débriefing, si bien entendu il y avait eu des mouches sur Atlantis. Le silence qui avait suivi le rapport de Carson sur l'état de Rodney avait laissé les participants tantôt sous le choc, tantôt émerveillés, tantôt vaguement dégoûtés ou tout simplement curieux et tous très silencieux.
Carson ignorait le comment mais était parfaitement certain du quand. Au regard des éléments dont il disposait, ce petit miracle – là, il avait eu droit à un regard incendiaire du miraculé en question – avait du avoir lieu lors de la mission sur P90-666, il y avait quatre mois de ça.
Le silence fut finalement brisé par Rodney.
« Je refuse, vous entendez, JE RE-FU-SE. Carson, vous allez … »
Sheppard essaya de le raisonner.
« Ecoutez Rodney, je crois que … »
Sheppard fut interrompu par un regard type rayon laser.
« Vous ! Vous, vous ne dites rien, je crois que vous en avez assez fait comme ça, non ! »
Sheppard leva les yeux au ciel.
« Bon sang McKay, combien de fois faudra t-il que je m'excuse ! Je suis désolé, ok, je ne pensais pas que … »
« Non, en effet, et c'est exactement ça le problème, Colonel, vous ne pensez pas, vous agissez d'abord et inspectez l'étendue des dégâts après et les dégâts, c'est moi qui devrait les supporter pendant les 30 prochaines années ? Non merci … alors la ferme ! »
Carson fronça les sourcils. Il n'avait guère l'habitude d'entendre Rodney jurer, mais il fallait bien dire que la situation était des plus inhabituelles. Il avait fait et refait les examens, utilisé tour à tour techniques terriennes et Anciennes, et les résultats étaient toujours les mêmes, des résultats incroyables.
Rodney poussa un petit gémissement et posa sa tête sur la table devant lui. Il allait encore être malade, il en était sûr. Et avec un peu de chance, il vomirait sur Sheppard. Ce dernier ne lâcha pas le morceau.
« Ca suffit McKay, je suis votre supérieur et … »
Bien que sa bouche soit pâteuse et son haleine certainement dévastatrice, Rodney parvint à répondre.
« Helloooooo ! Moi civil, vous militaire. »
Rodney se leva et se mit en devoir de frapper la poitrine de Sheppard qui se tenait assis devant lui, mains sur les hanches, d'un doigt vengeur comme pour appuyer ses propos.
« VOUS-N'AVEZ-AUCUN-POUVOIR-SUR … »
Il ne prononça pas le « moi » fatidique, Sheppard intercepta l'index frappeur.
« Rodney … »
Sheppard grognait maintenant, visiblement au bord de l'explosion. Carson lui, fixait Rodney avec un air tout à la fois stupéfait et ébloui, le menton dans sa main. Les autres jugeaient plus prudent de garder le silence.
« C'est tout simplement extraordinaire, oui extraordinaire … cet appareil, quel qu'il soit, a ni plus ni moins remodeler votre organisme … plus de prostate, votre vessie est un peu plus basse, tout ça pour accommoder la présence de cette poche qui je suppose est sensée servir de … »
Rodney écoutait Carson, changeant progressivement de couleur, passant du vert au gris. Prostate disparue ? Vessie tombée ? Poche …
Boum.
Une demi-douzaine de « Rodney ! » et de « Docteur McKay ! » retentirent simultanément. Rodney venait de leur faire une petite syncope à sa façon.
Carson appela une équipe médicale et se pencha vers le scientifique. Il soupira et leva les yeux au ciel. Ca promettait … Pourquoi ? Pourquoi lui et pourquoi eux ?
De tous les hommes capables de tomber enceintes, euh, enceints, il avait fallu que cela soit le docteur Rodney McKay l'heureux élu et bien sûr, qui était le géniteur ? Je vous le donne en mille, le non moins célèbre Lt. Col. John Sheppard. Et qui allait jouer les obstétriciens, lui !
Une chose était sûre, il annoncerait au Colonel qu'il allait être papa mais il allait laisser le soin à Biro de dire à Rodney que la seule manière dont ce bébé pouvait sortit ce serait avec une césarienne.
TBC (cette fic' est au trois quart finie (trois chapitres au total), donc, vous aurez des updates fréquents sur cette étrange maternité.)
(1) Episode No Man's Land. Du moins j'espère qu'ils auront pensé à récupérer deux ou trois trucs avant le faire exploser AUSSI ce vaisseau (y cassent tout, ces idiots).
(2) VLU vous dira que j'ai un problème avec les phénomènes « émétiques » !
(3) Voir note 2, LOL.
Genre : Mpreg – Humour. Ou version pégasienne de l'Immaculée Conception.
Dédicace spéciale à Juliette et à Matt, les deux petits monstres créés respectivement par VLU et Saschka, qui m'ont inspirée cette fic'.
