Merci tout plein pour vos incroyables reviews ! Humpf, je me résous à poster ce dernier chapitre en trois parties (sinon ça va traîner en longueur et j'avais promis des updates fréquents …)

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Les Rois Mages (6), première partie

Radek se pencha sur le berceau et fronça les sourcils. Ca gigotait, ça poussait des petits cris aigus et ça sentait ce classique mélange nourriture-savon : pas de doute, c'était un bébé.

Bien qu'il ait lui-même travaillé avec Carson sur les données récupérées sur P90-666 et qu'il ait, de visu, constater les effets de la grossesse de McKay – la totale : des nausées matinales en passant par les envies de nourriture bizarre à trois heures de l'après-midi, et bien sûr, le grand final, le bibendum Michelin – Radek avait quand même eu du mal à y croire. Mais la preuve était là, sous son nez, le fixant d'un regard aveugle.

Le Colonel Sheppard et McKay avaient eu un bébé …

Un petit cri sur sa droite lui fit tourner la tête.

… ou plutôt, deux bébés.

Radek rehaussa ses lunettes et se concentra sur le bébé de gauche. Une touffe de cheveux noirs en bataille, des yeux bleus – mais tous les bébés ont les yeux bleus, non ? – et un petit nez en trompette. Et sur la droite, bébé numéro deux : même touffe de cheveux noirs, même yeux bleus et petit menton en galoche. Humpf, un Sheppard-Mckay mix.

Des McShep (7).

Bébé numéro 1 portait un petit bracelet violet et bébé numéro 2, un petit bracelet vert (8). Radek leva les yeux au ciel. Evidemment McKay étant McKay, il avait du insister pour que « la chair de sa chair » ne soit pas équipée avec les bracelets classiques, rose pour la fille et bleu pour le garçon. Il imaginait parfaitement McKay hurler au sexisme et s'insurger contre le prédéterminisme socioculturel qui découlait d'une telle aberration.

Radek plongea littéralement son nez dans le berceau de bébé violet, histoire de voir quel prénom lui avait été affublé. Les paris étaient ouverts depuis l'annonce de la naissance et il avait misé gros sur le couplé challengeur : Luke et Leia. Il prit délicatement le petit poignet entre ses doigts et tourna le bracelet.

Marie.

Hergot (9) ! Il en était de 50 dollars de sa poche et Kavanaugh allait parader avec ce sourire débile qu'il affectionnait pendant une bonne semaine en lui disant « je vous l'avais bien dit ! ».

Radek se releva et se pencha sur bébé vert.

Pierre.

Radek fronça les sourcils. Qu'est-ce qui arrivait à McKay ? Avait-il été touché par la foi ? Marie la Sainte vierge (faut dire qu'ils avaient tous les deux quelque chose en commun maintenant, McKay et elle) et Pierre l'Apôtre (il croyait peut-être détenir les clefs du paradis ?), non vraiment tout ça lui avait gentiment fait perdre la tête au petit génie d'Atlantis et … Radek eut brutalement une révélation. Marie, Pierre … il se frappa le front … comment avait-il pu être aussi stupide : Marie et Pierre Curie (10) bien sûr !

Un bruit lui fit relever la tête. Le docteur Kusanagi venait d'entrer, suivie de sa compatriote, Miko Kaneshiro. Cette dernière était un peu plus épanouie depuis que Kusanagi était arrivée sur Atlantis mais ce qui n'avait pas changé c'était l'incroyable – et complètement incompréhensible selon Radek – béguin qu'elle avait pour McKay.

Les deux femmes le saluèrent et il leur sourit mais il avait déjà été relégué aux oubliettes : elles n'avaient d'yeux que pour les jumeaux. Et Radek observa comment, en moins de deux minutes, le QI de deux cerveaux brillants pouvait faire concurrence à celui d'une huître.

« Oooooooh ! Ils sont adoooooooorables ! »

« Et ces petits pieds, et les petits orteils … c'est siiiiiiiiiiiiiiiiii trognon ! »

Radek leva les yeux au ciel. Et voilà, le piège se refermait.

Le piège à fille.

Radek secoua la tête. C'était vraiment injuste. Avec des enfants, McKay allaient rendre fou tout le contingent femelle de la Cité.

Radek connaissait l'impact d'un bébé sur les femmes, elles devenaient complètement gaga – il en avait la preuve vivante devant lui – et si en plus, elles apprenaient que vous éleviez seul le petit bout de chou, leur cœur se transformait en guimauve et hop ! elles étaient à vous … Il soupira. C'était vraiment injuste. Et Sheppard, hein, Sheppard, il n'avait pas besoin de ça pour les tomber les filles – McKay en revanche pouvait dire merci aux Anciens, leur petite intervention allait certainement faciliter sa vie amoureuse – comment lui, simple mortel pourrait-il faire le poids ! Radek poussa un autre soupir puis soudain émit un petit grognement.

Oh non !

Avec sa chance, les gamins l'appelleraient « Oncle Radek » ! Alors là c'était sûr, il était foutu : quel femme voulait sortir avec un « oncle » ? Un oncle c'était un vieux monsieur, ou un vieux garçon, un célibataire éternel. L'horreur !

Radek sursauta lorsque quelque chose l'effleura. Une petite main s'était refermée sur son doigt. Une main minuscule, toute rose. Une main qui le serrait fermement, jointure blanchie par l'effort. Bébé violet le fixait d'un regard intense et puis, il, ou plutôt elle, esquissa ce qui ressemblait à un sourire.

Et Radek sourit lui aussi. Un petit sourire sadique.

Après tout, il y aurait au moins un avantage à être « Tonton Radek » : ils pourraient apprendre aux jumeaux comment faire tourner leurs parents en bourrique …

TBC (devinez qui est le suivant …)

(­6) L'évangile ne mentionne ni le nombre des mages, ni ne leur donne la qualification de rois. La confusion provient du fait que trois cadeaux sont apportés par ses visiteurs (or, encens et myrrhe) et que le prix de ces denrées à l'époque laissait supposer une fortune personnelle importante des mages en question (d'où la tradition qui en fait des rois). Ces présents sont — dans la religion chrétienne — associés à Jésus qui est roi (l'or), grand-prêtre (encens) et qui doit mourir (myrrhe). Pour la tradition, les mages sont au nombre de trois : Melchior, Gaspard et Balthazar. Gaspard, au teint clair, apporte l'or, Melchior, à peau brune, l'encens, et Balthazar, à peau noire, la myrrhe (source : wikipedia). Bien sûr mes rois mages sont moins « politisés » !

(7) Désolée, je n'ai pas pu résister ! LOL.

(8) Yep, comme l'a dit Sashcka, j'aime pas les couleurs conventionnelles …

(9) Mot de Cambronne en Tchèque !

(10) Marie Curie (1867-1934), physicienne. Née à Varsovie dans une famille pauvre, elle arrive à Paris à 24 ans. Elle fait une licence de physique, rencontre Pierre Curie et l'épouse. Elle travaille pour sa thèse sur le rayonnement radioactif. En 1898, elle découvre de nouveaux éléments radioactifs : le polonium et le radium. En 1903, elle est la première femme à recevoir un prix Nobel (de physique), avec son mari et Henri Becquerel. Son mari est élu à l'Académie des Sciences, mais elle-même ne peut y accéder (en tant que femme). Après le décès de Pierre Curie en 1904, elle reprend sa chaire de physique générale et poursuit ses recherches. Elle obtient un deuxième prix Nobel (de chimie) pour ses travaux sur le radium. Durant la première Guerre mondiale, elle part sur le front avec un appareil à Rayons X et devient vite directrice du service de radiologie de la Croix-Rouge. Après la guerre, elle devient très célèbre comme symbole mondial de la femme de science. En 1921, elle fait un voyage triomphal aux USA et collecte des fonds pour la recherche. Elle patronne des recherches sur la radiothérapie et le traitement des tumeurs, mais elle meurt elle-même d'une leucémie sans doute due à une trop forte exposition aux rayonnements.