Merci pour vos reviews ! Et maintenant, pour la joie des grands et des petits, voici ... Nounours !
ooOOoo
Les rois mages, seconde partie
Carson était épuisé. Il s'écroula sur la chaise de son bureau. Il allait enfin pouvoir prendre des vacances, de très, très longues vacances … après huit mois d'enfer !
Ces deux là ne lui avaient rien épargné … Carson sourit en pensant à la tête du Colonel lorsqu'il lui avait tendu non pas un mais deux bébés emmaillotés. Ok, ils lui avaient rendu la vie impossible mais tout avait été oublié en voyant le visage stupéfait de Sheppard. Ca avait valu le coup : voir le grand Colonel Sheppard, l'exterminateur de wraiths, le tueur de Geniis, pleurer en serrant ses enfants contre lui.
Pendant toute la grossesse, les deux « papas » avaient insisté pour ne pas connaître le sexe de l'enfant. Carson, nous voulons juste savoir s'il est en bonne santé lui avait dit Sheppard. Il semblerait qu'il y ait eu un pari en cours : Sheppard penchait pour un futur joueur de football américain et Rodney pour la prochaine Hypathia d'Alexandrie, euh, d'Atlantis. Bref, Carson s'était exécuté : il n'avait rien dit et surtout pas que Rodney attendait des jumeaux.
Pauvre Atlantis, elle allait devoir gérer trois McKay ou trois Sheppard, tout dépendait du point de vue dont on se plaçait. Carson frissonna, quel que soit le point de vue, de toute manière, ça promettait !
Il se leva et ouvrit la petite armoire qui se trouvait près de la porte. Il farfouilla un moment dedans et finit par en sortir une bouteille de scotch et un verre. Oh que oui, il avait besoin d'un bon remontant. Il se rassit et se versa une bonne rasade du liquide ambré. Oui, ces derniers mois avaient été, disons, rudes …
Il y avait tout d'abord eu Rodney. Carson ne comptait plus le nombre de fois où ce dernier avait refusé de suivre ses instructions. Ce type n'en faisait jamais qu'à sa tête ! Et qui devait gérer un Sheppard au bord de la crise de nerf – mais dites lui Carson, dites lui que ce n'est pas bon pour lui dans son état ! Combien de fois avait-il entendu cette phrase lancée par un Sheppard inquiet. Rodney se contentait de lever les yeux au ciel et de leur fausser compagnie pour se faufiler dans un des laboratoires de recherches. Quoique vers la fin de sa grossesse, il était devenu plus facile pour Sheppard de récupérer Rodney avant qu'il n'atteigne un laboratoire : son ventre bien rebondi ralentissait considérablement sa vitesse …
Mais il y avait eu aussi quelques frayeurs. Carson fronça les sourcils au souvenir du retour de SGA1 de P433-H78. C'était au quatrième mois de grossesse de Rodney. Et ç'avait aussi été sa dernière mission.
Les habitants, un peu trop primitifs, les avaient pris pour des démons et leur étaient tombés dessus pas surprise. Carson se rappelait du ton de la voix de Sheppard lorsqu'il les avait joints par radio. Une angoisse sourde, mêlée de colère.
Carson avait sauté à bord du Jumper dès qu'il avait atterri et avait foncé droit vers Rodney, laissant son équipe s'occuper de Ronon et de Teyla. Il se rappelait combien Rodney était pâle, sa main posée sur son ventre.
Il avait demandé à Rodney ce qui s'était passé mais ce dernier avait juste secoué la tête, incapable de répondre. C'est Sheppard qui lui avait dit. Un des guerriers de P433-H78 lui a asséné un violent coup de poing dans l'abdomen. Sa voix contenait toujours cette incroyable rage, à peine contrôlée.
Les bébés n'avaient rien eu, juste une grosse frayeur pour les parents mais Sheppard avait, disons, un peu, euh, disjoncté. Il s'était mis à édicter des interdictions. Il y en avait eu des dizaines, pour tout, pour rien, comme par exemple « Interdiction pour Rodney de travailler avec Cadman ».
Les explications de Sheppard avaient donné à peu près ça. Carson vous ne croyez quand même pas que je vais laisser Rodney travailler avec une femme qui a réussi, sans que l'on comprenne tout à fait comment, à partager son cerveau, une femme qui est de surcroît une experte en explosif. La catastrophe est inévitable si ces deux là sont ensembles !
Suivie de « Interdiction pour Rodney de travailler avec Kavanaugh ». Lorsqu'il avait demandé des éclaircissements sur celle-ci, Sheppard avait juste haussé un sourcil, genre « comment pouvez vous seulement oser me poser la question ? ».
Et il y en avait d'autres, toutes accompagnées d'un petit commentaire du Colonel : interdiction de rester à proximité des cuisines (à cause des citrons, on ne sait jamais …), interdiction de se balader sur les quais d'Atlantis (toute cette eau glaciale, un accident est si vite arrivé …) et ça continuait comme ça sur plusieurs pages.
Sheppard avait diffusé la liste par mail afin que chacun sache à quoi s'en tenir. Il l'avait aussi communiquée à Rodney, certainement pour que ce dernier sache ce qu'il pouvait faire … sauf que malheureusement, il ne restait pas grand-chose.
Au grand étonnement de Carson Rodney était resté très calme à la lecture de la liste, impressionnante, d'interdictions en tout genre. Il l'avait lue, et relue, fronçant les sourcils ici et là, et puis, pfiout ! il avait filé – aussi vite que son ventre le lui permettait – laissant Carson seul avec une partie des interdictions s'appliquant à lui et à son staff, comme par exemple : interdiction de donner à Rodney un lit d'infirmerie « classique » (Carson, j'ai commandé un lit orthopédique au cas où …), etc.
Le lendemain, tout le monde avait reçu dans sa boite courriel, un petit mémo de Rodney concernant les interdictions auxquelles le « futur père de son enfant » était tenu de se plier : interdiction de mourir en jouant au héros (je refuse d'avoir à expliquer à ma fille pourquoi son père a choisi de l'abandonner …), interdiction de jouer au Capitaine Kirk (voir règle précédente …), etc.
Autant dire qu'il y avait eu quelques changements après ça, essentiellement du côté du Colonel qui s'était un peu calmé.
Carson vida son verre, hésita un moment puis s'en resservi un.
Evidemment, cela n'avait pas été plus calme pour autant, non, Rodney avait décidé de faire des emplettes … Il avait mis la Cité sans dessus dessous pour enfin trouver ce qu'il cherchait : la nursery.
Rodney avait insisté pour lui montrer ses trouvailles et notamment un landau fonctionnant sur le même principe que les Jumper : énergie anti-gravitationnelle ou quelque chose d'approchant. Il faisait un petit woooosh avant de s'élever à un bon mètre au dessus du sol, s'arrêtant juste au niveau de celui qui le « poussait » et, nec plus ultra, il était équipé d'un système « mode furtif », à la plus grande excitation de Rodney.
Non mais franchement qui avait besoin d'un landau en mode invisible ! Décidément, avait pensé Carson – et il le pensait toujours en fait – les Anciens étaient soit des fous furieux, soit des paranoïaques. Peut-être un peu des deux …
Mais le pire – au souvenir de ce qui c'était passé, Carson vida son verre d'une traite – le pire, c'était que ce matin lorsqu'ils avaient installé les jumeaux dans ledit landau, les parois de ce dernier s'étaient illuminés.
« Coooool ! » avait été la réaction de Sheppard. Il s'était tourné vers Rodney et lui avait dit sur un petit ton taquin : « Et maintenant, essayez donc de dire qu'ils ne sont pas de moi … » et Rodney était bien entendu parti sur une longue explication sur la différence entre hérédité et génétique (11).
Carson ferma les yeux. Les vingt prochaines années promettaient d'être mouvementées, oui, très mouvementées …
TBC (avec, avec … allez devinez !)
(11) Bon, je sais qu'il y en a une : un élément génétique ne se transmet pas nécessairement, bref, il faudrait mieux demander à Lou pour une explication, disons, un peu plus scientifique, coz que moi, la science …
