Bonjour, bonjour ! Ceci est ma première fanfic entièrement rédigée en français. Je suis donc très excitée de vous la présenter. Elle est composée de cinq chapitres déjà entièrement rédigés à la main en quelques jours (l'inspiration m'est venue d'un coup), vous n'aurez donc pas à désespérer de ne pas avoir de prochain chapitre pour cause de panne d'inspi.
J'espère vraiment que vous apprécierez ce que vous lirez. Si c'est le cas faîtes le moi savoir : reviewez ! Si ce n'est pas le cas faîtes le aussi je verrais ce que je peux améliorer, que ce soit au niveau de la langue (si des coquilles se glissent dans mon texte je serais ravie de les corriger) ou de l'intrigue.
Le prochain chapitre risque de ne pas être posté avant fin juillet vu que je ne vais pas avoir accès à mon ordi pendant une bonne quinzaine de jours (vacances !). Ah et le titre est voué à évoluer je pense, j'ai une dent contre choisir des titres vraiment !
Chapitre 1 : D'une pierre trois coups
La pluie tombait dru sur ses cheveux ébène. Une goutte s'était faufilée dans son col, mais cela ne le dérangeait pas. Seul le miroitement des flaques avait son attention. Le léger clapotis lui donnait envie de sauter à pieds joints dans les petites mares, ou peut-être de mettre à profit ses talents de métamorphose et laisser le grand chien noir sauter à sa place dans l'eau, s'agiter comme le chiot qu'il avait été… et était encore. Il se retint pourtant : un grand chien noir ressemblant à un ours, pataugeant dans les flaques au milieu de l'Allée des Embrumes avait de quoi surprendre les moroses habitués de ces lieux aux façades lugubres et encrassées.
Par cette froide soirée de novembre, les lieux semblaient encore plus effrayants qu'à l'accoutumée. Les murs de pierres noires, les vitrines aux vitres fissurées exposant ingrédients servant à la fabrication d'obscures potions, aux applications magiques plus sombres encore, et les objets ensorcelés diffusant une aura de magie noire, ainsi que les passants se cachant à demi derrière de sombres manteaux dégageaient une atmosphère de malaise et de peur latente dans cet endroit qui semblait n'avoir jamais connu la lumière du jour.
Le jeune homme, tout juste sorti de l'adolescence, remonta son col et ajusta sa prise sur sa baguette cachée sous sa cape. Il chassa les idées frivoles et puériles qui lui passaient par la tête et se reconcentra sur ce qu'il y avait devant lui : une sombre boutique appartenant à un apothicaire crapuleux. L'homme était connu pour pouvoir fournir toute sorte d'ingrédients illicites utilisés massivement par les Mangemorts et autres mages noirs dans la fabrication de potions.
Sirius, en tant qu'apprenti auror, avait été désigné afin de faire un contrôle-surprise au vieil homme qui était passé maître dans l'art de la dissimulation. Ainsi, ses activités, bien que connues de tous, n'avaient jamais été prouvées par les membres du Ministère qui, ne pouvant accuser sans preuve, se contentaient de le surveiller de près, envoyant des aurors en formation de temps à autres faire une descente dans son obscure boutique. Ce n'était qu'une mission sans risque, routinière, à laquelle nombre jeunes aurors auraient souhaité se soustraire; pourtant, chaque nouvelle recrue avait été une fois attirée par l'apparente autonomie de la mission, avant de se rendre compte de son manque d'intérêt. Pas de combat, de bravoure et d'exploits à la clé : juste un passage dans l'endroit le plus déprimant et répugnant de Grande-Bretagne.
C'était la quatrième fois que Sirius rendait visite à l'apothicaire, la deuxième fois en tant qu'auror, il avait donc l'habitude et n'était plus impressionné par les lieux. Or, cette visite n'était pas habituelle. En effet, Sirius Black ne venait pas seulement sous les ordres du Ministère, mais aussi pour une cause bien plus importante : l'Ordre.
Il venait chercher de précieux renseignements pour l'Ordre du Phénix, utilisant la bannière de la mission officielle comme protection contre les regards indiscrets. Pour être honnête avec lui-même, il devait s'avouer qu'il ne venait pas seulement pour cela. Il venait aussi pour une cause bien moins visible, moins grandiloquente, mais tout aussi importante : Remus.
Cette mission, qui n'en n'était pas une, était celle qui lui inspirait le plus de crainte. Elle était sûrement la moins risquée des trois, consistant seulement en l'achat d'une racine qui se trouvait uniquement dans quelques sous-bois bulgares, mais elle avait soulevé de nombreux dilemmes moraux dans sa conscience ces derniers temps. Il avait peur de ce qu'elle pourrait signifier, de la réaction de ses amis et de celui pour qui il allait bafouer une dizaine d'années d'idéaux utopiques.
Pourtant, l'heure n'était pas à l'hésitation. Le jeune auror prit une grande inspiration, releva les épaules et secoua ses cheveux mouillés avant d'entrer dans la boutique. En un rien de temps, les manières apprises durant son enfance refirent leur apparition. Son air se fit glaçant, dédaigneux, son port droit, altier, soulignant ses traits aristocratiques, et sa voix sèche, sans émotion. Tout en lui criait ce que lui-même essayait toujours de cacher : Black, ce nom qu'il portait, mais haïssait tant.
Il y avait parfois du bon, c'était bien la seule situation qui l'illustrait, à avoir été élevé dans la Très Noble et Ancienne Maison des Blacks : le respect, le fait d'être reconnu pour son sang dans les pires milieux par des mages noirs, et de pouvoir facilement s'y infiltrer, étaient bien les seuls avantages.
Se présentant au comptoir comme « Monsieur Black », Sirius observait méthodiquement la boutique de son air détaché, tout en faisant parler le vieil homme. Il le prenait de haut, d'un air méprisant, comme l'aurait fait n'importe quel membre de la haute aristocratie sorcière ralliée au Seigneur des Ténèbres, jouant à merveille ce rôle qui le faisait frémir de rage. Les frissons qu'il réprimait n'étaient pourtant pas seulement dus à son aversion pour les grandes familles de Sang-Purs, mais aussi à son appréhension quant à la demande qu'il allait faire.
D'un ton sec, il commanda son obscure plante et son prix, qu'il ne négocia pas de peur de ne pas réussir à conserver son attitude plus longtemps. Tandis que l'apothicaire empaquetait son précieux produit, Sirius demanda des nouvelles de Macnair et Avery, Mangemorts bien connus, en utilisant la couverture de vouloir les inviter à une fête familiale pour ne pas paraître suspect. Il obtint facilement les informations cruciales qui lui manquaient et se retint de sauter de joie, ce qui aurait été inapproprié.
Après de longues minutes oppressantes, l'apprenti auror se retrouva enfin dans la rue et, après un dernier regard derrière lui, transplana vers chez lui. Il avait accompli ses missions et s'en sentait débarrassé. Enfin presque.
Les renseignements pour l'ordre avaient été pleinement obtenus, c'était le plus grand soulagement. La plante dans sa main aurait à elle seule suffi à incriminer le vieil homme… c'était là que cela se compliquait. Il ne pouvait pas la rapporter au Ministère où il devrait expliquer les raisons de son achat, illégal bien entendu. Inventer un mensonge était toujours possible, mais alors il serait forcé de donner la précieuse plante à ses supérieurs et ne mettrait plus jamais la main dessus. Or, il en avait absolument besoin.
Elle entrait dans la composition d'une très ancienne et très sombre potion destinée à soulager les douleurs à la transformation des loups-garous. C'était pour cela qu'il en avait besoin : chaque mois, il regardait impuissant Remus souffrir le martyr lors de ses transformations et il aurait tout donné pour pouvoir l'aider, même sa conscience. Et c'était bien ce qu'il venait de faire : la sacrifier pour une cause plus importante.
Alors que toute sa conscience ainsi que chaque partie rationnelle de son cerveau, lui criait tout le mal de ce rite de magie noire; la partie émotionnelle, remplie d'amour pour le lycanthrope, de douleur et de frustration, l'avait poussé à bout et forcé à opter pour cette solution.
Il allait donc rentrer chez lui, rendre un rapport négatif et espérer que Remus ne lui en veuille pas trop de bafouer ses convictions. Ce fut donc abattu, mais déterminé qu'il posa la main sur la poignée de son appartement et l'ouvrit délicatement.
Moon-star-and-chocolate, juillet 22
