Titre : Ad extremum tempus diei, chapitre 1.
Base : Gundam Wing.
Auteurs : Shakes Kinder Pinguy et Meanne77.
Genre : Deathfic. Humour. OOC (oui, nous révolutionnons le genre, ça pose
un problème ? ;p). Nous avons une boîte d'Oreos tout chocolat et un
sachet de Kinder Shokobon à portée de main. Tremblez.
E-mails : mei_fanel@hotmail.com et meanne77@noos.fr
Disclaimer : Les perso ne nous appartiennent pas ; le scénar, si. Et vous
allez vite comprendre pourquoi !
m77 : enfin, comprendre... ¬_¬
Shakes : Meanne, arrête de leur faire peur...
m77, innocemment : bin quoi ?
Note : Ce chapitre débute pendant l'épisode 23 de la série...
m77 : *débute* hein !
Shakes *pouffement*
Merci à Shinia et Erszebeth pour leur avis et enthousiasme, lol ^^
Ad extremum tempus diei
(Jusqu'à la dernière heure du jour)
Chapitre 1
Duo Maxwell poussa à fond les moteurs de son Leo tout en gardant un oeil sur
le radar. Ses poursuivants étaient encore assez loin et s'il jouait bien, il
pourrait s'en tirer. Le Leo qu'il venait de voler à OZ pour s'enfuir ne valait
pas son Deathscythe mais après tout, il était le meilleur, alors qu'avait-il à
craindre ? Il devait absolument rejoindre la base lunaire où il savait que les
professeurs travaillaient sur une nouvelle version d'armures mobiles pour le
compte d'OZ. Il n'aurait jamais cru que G trahirait les Colonies... Enfin, son
ex-mentor aurait tout le temps de le regretter une fois qu'il se retrouverait
face à Shinigami.
Une série de tirs le prit par surprise et Duo les esquiva avec adresse mais dut
légèrement modifier sa trajectoire. Chaque chose en son temps, le plus urgent
était de se débarrasser de ses poursuivants.
_ Ah vous le prenez comme ça ? Si vous cherchez la mort, vous allez la voir en
face. J'peux bien prendre le temps de m'occuper de vous, ça m'prendra que
quelques secondes !
Duo fit volte face pour affronter ses ennemis. Il fallait dire que cette fille
était particulièrement enragée ! Ce qu'il lui manquait en technique, elle
l'avait en enthousiasme ! Dommage qu'elle refusait de voir qu'en réalité ils se
battaient pour la même cause...
_ Mais ce n'est pas mon problème ; moi, j'ai une base à détruire !
Il abattit sans difficulté les MS les plus proches, mais la fille, Hilde, était
une autre affaire.
_ Mince, l'est pas mauvaise cette fille ! Ce serait dommage de trop l'amocher...
Mais Duo n'eut pas le temps de finasser, une navette armée avait profité du
combat pour se rapprocher. Il valait peut-être mieux mettre les voiles. Il
avait confiance en ses capacités, mais il n'avait qu'un Leo après tout.
Malheureusement, il se retrouva pris entre les tirs de Hilde et de la navette,
et fut plusieurs fois touché.
_ Merde ! Le système anti-gravité est out ! s'exclama-t-il alors qu'il était
secoué de tous côtés, perdant en partie le contrôle de son armure mobile.
Duo serra les dents et s'agrippa plus fort à ses manettes. Il devait à tout
prix s'éloigner de la Colonie !
S'ensuivit une course-poursuite dans l'espace, le natté usant de tout son
talent pour échapper à ses poursuivants. Il parvint à en détruire deux autres
encore, mais la navette le collait de près et se faisait de plus en plus
menaçante, sans compter les dégâts qu'il avait déjà subis.
_ Si j'm'en sors, j'aurai vraiment droit à la palme du meilleur pilote !
Au même moment, ses appareils s'affolèrent et son Leo se mit à tournoyer dans
tous les sens, envoyant Duo valdinguer contre les parois du cockpit.
_ Shit ! J'ai pas eu le temps de mettre le harnais de sécurité ! Si Q-man était
là, il me passerait un de ces savons ! Mais qu'est-ce qui se passe encore
bordel, c'est vraiment d'la merde ces Leo !
Le jeune homme était en train de jurer lorsqu'une secousse brutale lui fit
percuter violemment les moniteurs, le sonnant pendant un instant. Se secouant
pour reprendre le combat, il remarqua que ses ennemis avaient cessé la poursuite
et faisaient demi-tour.
_ Ouch la tête... Hey, y s'cassent ! Ça leur ressemble pas de fuir comme
ça, qu'est-ce qui se passe ?
De la fumée s'éleva alors sur sa gauche. Il était salement touché, les
appareils ne répondaient quasiment plus.
_ J'suis pas dans la merde, moi, marmonna-t-il en remarquant que tous ses
détecteurs étaient devenus complètement fous.
Le pilote tentait de reprendre le contrôle, sans succès, lorsqu'il constata
avec un peu d'affolement que son Leo dérivait tout seul, mais beaucoup trop
vite, comme s'il était aspiré par quelque chose. Pourtant, il était trop loin
d'une quelconque masse pour en subir l'attraction. Avec appréhension, il
regarda autour de lui, pour apercevoir une sorte de tache noire, comme une
déchirure parmi les étoiles. Toute proche de lui.
Trop.
_ Oh, oh...
Il n'eut pas le temps d'ajouter autre chose, les secousses devinrent si
violentes qu'il s'empressa d'enfiler son harnais et de se cramponner aux
manettes. Ça allait être dur.
Il tenta de pousser les moteurs à fond, mais ça faisait un moment déjà qu'ils
étaient complètement morts et il se sentait inexorablement attiré par la zone
sombre.
_ J'avais pourtant toujours eu de la chance jusqu'ici… Qu'est-ce que ça fout
ici ce truc ? C'était pas sur la carte !
Le coeur battant la chamade, il regarda avec terreur le néant l'avaler
totalement. Bientôt, il ne vit plus aucune étoile. Respirant de plus en plus
difficilement, ballotté de tous côtés, il finit par perdre connaissance...
Lorsque Duo se réveilla, il avait la gueule de bois du siècle. Enfin, ça
aurait été plus agréable si elle avait été causée par de l'alcool !
_ Ouch ! J'ai l'impression qu'ma tête a explosé !
Le jeune homme défit son harnais, grimaçant à cause de la vive douleur qui lui
traversa le bras gauche, puis tenta d'ouvrir le cockpit. Miraculeusement,
celui-ci fonctionnait encore.
Il s'extirpa du Leo et fut soulagé de constater qu'il n'était pas entouré de
noir. Apparemment, il se trouvait sur une Colonie, et à en juger l'odeur, sur
L2.
_ Décidément tout me ramène à ce lieu, marmonna-t-il en se tenant la tête Une
aspiriiiiine ! Mon Gundam pour une aspirine !
Il ôta tant bien que mal sa combinaison, trop voyante, et fit quelques pas
vacillants pour dénouer ses muscles douloureux.
_ Retour à la case départ, comment je vais rejoindre la base lunaire maintenant
?
Tout à ses réflexions, il s'éloigna rapidement ; il savait d'expérience qu'il
ne fallait jamais rester trop longtemps sur place sur L2, surtout si l'on était
seul.
Ça ne faisait pas dix minutes qu'il marchait quand il sentit distinctement
qu'il était observé, voire suivi. Tous ses sens en alerte, il fit quelques pas
supplémentaires pour confirmer ses impressions, mais son instinct en la matière
ne l'avait jamais trompé. De petites silhouettes se déployaient autour de lui
pour l'encercler. Les rats avaient repéré leur proie et pour la première fois,
il ne faisait pas partie des chasseurs. Une nausée le saisit en songeant qu'il
allait probablement devoir tuer des gosses, mais ce serait lui ou eux. Ça lui
faisait mal d'y penser, mais il avait été à leur place et il comprenait. Il ne
savait que trop bien ce que c'était que de mourir de faim. Et objectivement, il
était le gibier idéal.
Il s'arrêta, sachant le filet refermé sur lui, et fit volte-face en sentant que
leur chef venait de surgir des ombres. Il ne fut pas surpris d'avoir affaire à
un gamin d'une douzaine d'années. Sale, guère plus que la peau sur les os,
couvert de haillons, il était typique des gens du lieu. Son regard déterminé et
son couteau déjà tiré en étaient les meilleures preuves. Tout le monde se
ressemblait sur L2, les autres étaient morts depuis longtemps.
***
Ses gosses avaient vraiment repéré la proie idéale. Propre, bien portante,
les joues rondes de ceux qui mangent à leur faim, et blessée de surcroît. Un
vrai don du Ciel ! Leur pigeon portait d'ailleurs un costume ressemblant à
celui des prêtres, mais ça faisait longtemps qu'il avait appris à ne plus faire
de différence. Une proie était une proie : Dieu pouvait bien penser ce qu'Il
voulait, il s'arrangerait avec le Vieux plus tard ; lui, il avait des gamins à
nourrir.
Il fut surpris lorsque l'attitude de son gibier se modifia imperceptiblement,
indiquant qu'il se savait repéré. Inutile d'attendre d'avantage, de toute
façon, ils l'avaient encerclé. Les mioches avaient fait leur boulot, maintenant
c'était à lui de jouer.
Il bondit en avant, la lame de son couteau nue et prête à frapper. Au même
moment le prêtre lui fit face. Il était jeune, plus qu'il ne l'avait cru, et
son attitude ne trahissait aucune peur. Ce serait peut-être moins facile que
prévu...
Serrant les dents, furieux de ne pas bénéficier de l'effet de surprise qui lui
assurait en général la victoire, il passa à l'attaque. Il visa immédiatement un
point vital, mais l'autre para le coup avec une dextérité surprenante, surtout
blessé comme il l'était.
Un prêtre qui savait se battre, mais merde, où allait le monde ?
Ses yeux verts affrontèrent le regard indigo de sa proie, et il porta le coup
suivant.
Duo esquiva de justesse le coup latéral que lui porta son agresseur. 'De
Dieu il se battait bien, même pour un gosse des rues ! Sans quitter son
adversaire des yeux, il surveilla du coin de l'oeil les gamins qui refermaient
peu à peu le cercle autour d'eux. Putain qu'ils étaient jeunes, il avait
presque oublié.
Sa tête le martelait, son bras lui faisait mal, et l'autre en face avait un
style qui le mettait mal à l'aise, un peu comme si chacun d'eux devinait le
prochain coup de l'autre. Il pouvait voir à l'expression du gosse que c'était
réciproque.
Il devait abattre le leader, alors les gamins se disperseraient, mais si le
combat s'éternisait, ce seraient eux qui lui tomberaient tous dessus, et vu
leur nombre, il ne ferait pas le poids. Il fallait en finir maintenant, tant
qu'il en avait encore la force. Il s'apprêtait à changer de style de combat
pour en adopter un plus militaire, lorsque des exclamations s'élevèrent du
cercle des ratons.
_ Vas-y Solo, fais lui la peau !
_ T'es l'meilleur Solo !
Il se figea. Contre tous ses instincts qui lui hurlaient que c'était
complètement stupide de tourner la tête vers l'origine du cri, il ne put s'en
empêcher. Son attention avait déjà été détournée et il ne vit pas le coup
arriver.
Solo sentit une brusque montée d'adrénaline lui booster les mouvements. Il
n'avait encore jamais eu un adversaire de cette qualité. Il était bon,
probablement meilleur que lui, et il était désarmé.
Il était temps d'en finir, avant que l'autre ne prenne définitivement
l'avantage. Il entendit le cri d'encouragement de Crevette, suivi d'un autre,
et vit juste après l'occasion qu'il attendait. La faute que commit le prêtre le
surprit il n'avait pas l'air être du genre à faire ce type d'erreur,
mais lui n'était pas le genre à laisser passer une opportunité pareille. Il
frappa, toucha, et sut qu'il tuait.
Duo se rendit compte qu'il était touché lorsqu'une douleur brusque et aiguë
explosa dans sa poitrine. Il reporta son attention vers son agresseur et
entendit un nouveau cri à sa gauche.
_ Ouais ! Bien joué Solo, tu l'as eu !
Ses jambes le lâchèrent, sa vision se troubla, et il sut qu'il ne s'en tirerait
pas cette fois-ci. Mais quelque part il s'en moquait. Ainsi à genoux, le visage
levé vers le blond, il le vit comme il l'avait toujours vu et un sourire vint
étirer ses lèvres.
_ Solo...?
Il ne comprenait pas, mais ça n'avait pas d'importance. L'important c'était que
Solo était là, que Solo était revenu.
_ Solo... c'est vraiment toi ?
Son sourire grandit encore et vint illuminer son visage d'un bonheur qu'il
n'aurait jamais cru ressentir de nouveau ; le sourire d'un enfant.
En entendant cette façon de prononcer son nom, Solo plongea ses yeux dans
ceux de l'autre, des yeux qui semblaient maintenant horriblement familiers. Et
cette façon de le regarder, de lui sourire... Ce sourire unique, si lumineux et
qui avait le pouvoir de le réchauffer, qui paraissait si heureux alors qu'il
était en train de mourir, et qu'ils le savaient tous les deux. Sa gorge se
serra.
Il vit l'instant précis où la vie s'éteignit dans les yeux indigo, et l'autre
s'écroula, sans jamais cesser de sourire.
L'un de ses gosses se précipita vers lui en s'exclamant avec inquiétude :
_ Solo ! Solo ! T'es blessé ? Qu'est-ce qui va pas ?
Solo se tourna vers lui, fixant ses yeux grands ouverts... et indigo.
_ Solo ! Réponds-moi, Solo !
Solo se tourna vers le cadavre, fixant ses yeux grands ouverts... et indigo.
Ses jambes le lâchèrent. Il tendit une main tremblante vers le jeune prêtre.
_ Cre...vette ?
_ Ouais, qu'est-ce qu'y a, Solo ? répondit la voix aiguë à ses côtés. T'es
blessé ? Y t'a eu ?
Solo agrippa brusquement le visage de Crevette et le força à le regarder. Il
sentait l'horreur lui tordre les tripes et monter jusqu'à sa gorge en lui
broyant le coeur. La nausée le saisit.
_ Cholo ? répéta le gamin, confus. Qu'echia ? 'u m'fé mal !
Solo le libéra brutalement, le bousculant un peu.
Il ne comprenait pas, il ne comprenait pas mais il savait tout au fond de lui
qu'il venait de tuer Crevette, que c'était le corps de Crevette qui était
étendu là, à la merci de...
_ Vous approchez pas ! Bougez d'là, le touchez pas ! hurla-t-il pour éloigner
ses ratons qui commençaient déjà à profaner le cadavre.
La bande obéit immédiatement, sans comprendre.
_ Qu'est-ce qui va pas, Solo ? demanda Crevette d'une voix inquiète. Solo
n'avait encore jamais agi ainsi et ils devaient récupérer tout ce qu'ils
pouvaient puis filer d'ici avant que les autres bandes ne débarquent.
Solo s'approcha en silence du corps, observa ses traits avec attention, les
gravant dans sa mémoire, puis lui ferma les yeux en tremblant.
_ Crevette... murmura-t-il.
Puis il se tourna vers les autres, vers sa bande, vers Crevette.
_ Personne ne l'touche, c'est clair ? ordonna-t-il d'une voix dure.
_ Mais Solo... protesta l'un des gamins.
_ J'ai dit : personne ne l'touche. Dégagez d'là, allez ! Même toi Crevette !
ajouta-t-il en voyant que le gosse ne faisait pas mine de bouger.
Il ignora la brève lueur blessée dans les yeux violets et prit délicatement le
corps dans ses bras. Il se redressa en vacillant et le resserra contre lui,
comme s'il essayait d'en conserver la chaleur. Comment il pouvait y avoir deux
Crevette, il l'ignorait comment Crevette pouvait à la fois avoir sept
ans et la quinzaine, il l'ignorait, mais il savait qu'il avait tué Crevette. Il
avait tué Crevette. Il avait... il devait empêcher ça. Mais d'abord, il devait
s'assurer que le corps ne serait pas pillé puis désintégré dans la fosse
commune comme un vulgaire déchet. Crevette méritait mieux que ça. Il devait
s'assurer qu'on prendrait soin de lui.
Il se dirigea vers l'église du quartier_ grand Crevette en venait-il ? Le
prêtre était un homme bon, il leur distribuait parfois du pain le dimanche...
Il prendrait soin du corps pour lui.
Sur le seuil, il déposa avec précaution le corps, remarqua la petite croix
dorée qui lui pendait au cou, et la détacha avec douceur. Il la regarda un
moment puis l'accrocha autour du sien, pour ne pas oublier, jamais.
Il cogna à la porte et courut se cacher non loin. Il voulait être sûr qu'on
s'occuperait de Crevette.
Une nonne sortit de l'église, poussa un cri avant de se précipiter sur le corps
étendu, puis de se signer. Elle se tourna et cria quelque chose, et l'instant
d'après le père Maxwell la rejoignit et s'agenouilla, se signant à son tour.
Tous deux portèrent le corps dans l'église et Solo poussa un soupir de
soulagement. Crevette serait entre de bonnes mains...
Il marcha seul dans les rues, l'esprit ailleurs, lui qui d'ordinaire était
constamment sur ses gardes. Quelque chose de pas net était arrivé. Il ne savait
pas quoi, mais ce qui était sûr, c'était qu'il devait éloigner Crevette d'ici.
Qu'il ne revienne jamais sur L2. Il s'en assurerait.
Sa décision prise, il rejoignit sa bande, imposant le silence pour que tout le
monde l'écoute. Ses ratons protestèrent lorsqu'il leur annonça leur départ,
s'efforçant de les rassurer. Il les laissait aux soins de Jimmy, le plus âgé
après lui. La vie de Crevette était en jeu, ce qui fit taire toute objection.
Ils posèrent peu de questions, ils discutaient rarement des décisions de Solo,
et si Solo devait partir avec Crevette, c'était ce qui devait être fait et puis
c'était tout. Personne ne comprit réellement, Crevette pas plus que les autres,
mais tant qu'il pouvait rester avec Solo, il se foutait du comment ou du
pourquoi, même s'il était un peu triste de quitter sa famille.
Ils ne firent pas de réels adieux, trop habitués aux pertes rapides pour s'y
attarder. Ils vivaient au jour le jour, sans se retourner.
Solo l'emmena directement au spatioport à la recherche du premier vaisseau-poubelle
qui accepterait de les prendre. C'était pour eux l'unique moyen de quitter la
Colonie, ils n'avaient bien entendu pas l'argent pour s'offrir un départ en
navette. Et à présent qu'il avait pris sa décision, il voulait quitter L2 le
plus rapidement possible. Mais les réponses étaient toujours les mêmes :
" Je te prendrais bien, gamin, mais ton frangin est trop jeune."
" Laisse tomber, on fait pas garderie ici !"
"Dégage de là avant que j'te foute mon pied au cul !"
Solo s'efforçait de rester calme, se répétant que la vie de Crevette était en
jeu. Et il sentait que le gamin commençait à fatiguer aussi, et ce n'était
jamais bon. Une Crevette fatiguée était une Crevette dangereuse.
De toute façon, il restait peu de possibilités, il fallait que celui-là les
prenne.
_ Désolé, les mioches, j'peux pas vous prendre, leur répondit-on encore et Solo
allait insister quand ce qu'il avait craint arriva : Crevette craqua.
_ J'suis pas un mioche, s'exclama-t-il de sa voix haute perchée des mauvais
jours.
_ Chut, Crevette, intervint rapidement Solo avant que l'irréparable ne se
produise.
Au même instant, un type étrange s'approcha d'eux, les regardant par dessus ses
lunettes de soleil.
_ C'est quoi, c'rafus ?
Solo ouvrit la bouche pour s'expliquer lorsque Crevette prit les devants avec
sa diplomatie habituelle :
_ Woé, p'tain, dans quelle poubelle tu l'as choppée, ta chemise ?!
A la défense de sa Crevette, Solo devait reconnaître que la chemise en question
était la pire qu'il avait jamais vue, et il en avait vues, mais il pensait
avoir inculqué au moins un minimum de tact au gamin. Une chose était sûre, il
pouvait rayer ce vaisseau de la liste, et il n'en restait plus que deux.
Il allait falloir discuter un instant avec Crevette avant de les approcher...
Mais contre toute attente, passé le premier silence, le vieux éclata de rire.
_ Vous sortez d'où, les gosses ?
_ Ils veulent qu'on les engage, expliqua, hilare, celui à qui ils avaient
parlé.
_ Parfaitement ! déclara Crevette au désespoir de Solo. J'te prends où tu veux
quand tu veux !
_ Putain, mais ta gueule, Crevette !
Le vieux dévisagea la petite chose gesticulante et hurlante.
_ Tu manques pas de caractère, toi...
Crevette lui renvoya un regard de tueur. Il en avait marre, ras le bol de
jamais être pris au sérieux. Ça faisait des heures qu'ils quémandaient deux
petites places dans un vaisseau, et il commençait sérieusement à être fatigué.
_ M'insulte pas, le vieux, rétorqua-t-il du tac au tac, ou j't'explose tes
lunettes de soleil ! Et pis d'abord chuis sûr que j'pilote cette poubelle mieux
qu'toi !
Il ponctua sa déclaration d'un coup de pied au tibia bien senti, et pendant que
le vieux sautillait sur place en se tenant la jambe et en jurant sous les rires
de son équipage, Solo se prit la tête dans les mains et marmonna :
"Bordel, mais comment j'l'ai élevé ?", ajoutant à l'hilarité
ambiante.
Mais Crevette avait été impressionné par le vocabulaire du vieux.
_ Wouah ! J'le connaissais pas, ç'uilà ! Finalement t'as p't'être des choses à
m'apprendre...
Les rires devinrent hystériques et Solo crut même en voir un se rouler par
terre.
_ Mais c'est quoi, cet entretient d'embauche ? lança l'un d'eux, les larmes aux
yeux.
_ Allez, Howard, fit un autre, ils doivent pas prendre beaucoup de place
d'façon...
Visiblement, ledit Howard tenta de rester digne, rajustant ses lunettes de
soleil, mais se laissa fléchir en regardant tour à tour la bouille comique de
Crevette et l'air totalement désespéré de Solo. Essayant de contenir sa propre
hilarité, il désigna du pouce le vaisseau derrière lui.
_ Allez, les terreurs, grimpez, on va voir ce qu'on peut faire de vous.
Crevette redressa le menton, impérial.
_ Bon, d'accord, mais c'est juste pask'on est gentil, fit-il, bon prince.
Solo, n'osant pas y croire, poussa vite le gamin vers le vaisseau avant que le
vieux ne change d'avis.
_ Avance, Crevette, et s'il te plaît... Ferme-la !
(à suivre)
*******
Shakes : Oh, ça va, c'est pas comme si vous saviez pas ce qui vous attendait
!
m77 : Elle vous plaît, notre deathfic ? * éclate de rire *
Duo : Vous m'avez tué ! Vous m'avez encore tué !
Crevette : Ben nan, t'es bigleux ou quoi ? Chuis là !
Solo, épuisé : Et bien là !
Duo : Et toi tu m'as tué !
Solo : Techniquement parlant... c'est Meanne qui t'a tué !
m77 : *regard noir vers Solo, puis coup d'oeil en coin à Shakes*
Shakes : Ah, me mêle pas à cette histoire, toi !
m77 : On en reparlera !
Solo, mauvais : Oh, ça oui !
