Titre : Ad
extremum tempus diei, chapitre 8.
Base : Gundam Wing.
Auteurs :
Shakes Kinder Pinguy et Meanne77.
Couple : Le romantisme se perd,
c'est moi qui vous l'dit. D'mon temps, on avait une autre conception
du dîner aux chandelles.
Genre : Deathfic. Humour. OOC. Kawaii. Angst. Shônen ai.
Disclaimer : Les perso ne nous appartiennent pas ; le scénar s'appartient à lui-même. It's alive ! Alive ! Nous ne sommes que la Voix de sa Parole Sacrée et Temporelle.
Note :
M77 :
Tiens, on n'a pas d'note.
Shakes :
Ben, maint'nant, y'en a une !
Solo :
C'est moi ou elles deviennent de plus en plus débiles au fur
et à mesure des chapitres ?
Trowa :
¤murmure¤ Déclare le fou furieux de service.
Ad
extremum tempus diei
Chapitre 8
− Bon, au boulot ! lança Duo.
Les pilotes, minus Solo, s'écartèrent un peu pour lui permettre d'étaler une immense feuille sur le sol. Elle était recouverte de gribouillis et de schémas, certains ressemblant vaguement à des Gundams entourés d'annotations illisibles.
Les quatre pilotes levèrent les yeux vers le châtain qui arborait un air absolument satisfait.
− Vu l'état dans lequel vous ramenez les Gundams depuis quelques missions, on va plus pouvoir maint'nir le rythme très longtemps, vous les détruisez plus vite qu'on n'les répare. Je vise personne, ou plutôt j'vise tout l'monde ! Donc, j'ai décidé d'apporter quelques p'tites modif' aux machines…
− Plus que d'habitude, tu veux dire ? demanda Trowa avec un sourire en coin.
Duo le foudroya du regard.
− Toi, le chev'lu, tu la fermes ! Dans ma grande générosité, je vous permets de donner votre avis, alors c'est pas l'moment d'me faire perdre patience ! D'ailleurs on va commencer par toi, pisque tu fais l'malin !
Ils redevinrent tous sérieux.
La discussion prit un certain temps, Duo modifiant ses plans au fur et à mesure des suggestions des pilotes.
− Bon, bah, j'crois qu'c'est bon, déclara-t-il enfin. J'vais en parler aux gars, on va s'y mettre dès qu'possible.
− Et au sujet de Deathscythe ? Tu as déjà eu l'avis de Solo ? demanda Quatre.
− Solo ? Ça, ça l'intéresse pas, y s'est jamais occupé d'l'aspect technique, ça c'est mon job. Pour vous c'est pas pareil, c'est pas moi qu'ai construit les machines.
− Parce que tu as sérieusement construit Deathscythe ? s'étonna Wu Fei.
− Nan, chuis parti d'une base, mais tellement merdique qu'c'est tout comme !
Heero baissa légèrement le visage afin de cacher un discret sourire en coin. Duo dut malgré tout l'apercevoir car il s'amenda presque immédiatement avec réticence :
− Bon, d'accord, elle était pas si merdique, m'enfin c'était un truc de vieux quoi !
− Un Gundam de vieux ? répéta Wu Fei, incrédule.
− Un jour, j'te montrerai les plans, tu verras c'que j'veux dire !
− Vu l'état de tes plans actuels, si t'as gribouillé sur les originaux, je doute qu'on voie quoique ce soit… commenta Trowa, l'air de rien.
− T'es qu'un jaloux, j'construisais des Gundams qu't'étais même pas né !
Un silence général accueillit cette déclaration. Duo pointa l'index vers Heero.
− Et arrête de rigoler, toi !
Les trois autres se tournèrent vers Heero avec surprise. Ce dernier ne semblait pas différent de d'habitude mais Duo et lui se regardaient, une complicité évidente planant entre eux. Duo avait un sourire particulier sur les lèvres qu'ils ne lui connaissaient pas. Quatre cligna des yeux, déconcerté par la vague de chaleur qu'il avait dans la poitrine. Il chercha le regard de Trowa et celui-ci confirma silencieusement qu'il avait lui aussi remarqué quelque chose de nouveau. Un coup d'œil à Wu Fei renforça cette impression. Le Chinois donnait l'air d'être à la fois au courant de ce qu'il se passait et d'en être étonné. Quatre se rappela alors un commentaire de Wu Fei juste avant leur match de basket ; leur dynamique de groupe avait changé, il faudrait qu'ils en discutent plus tard tous les trois.
Quatre reprit en fronçant les sourcils :
− Je ne savais pas que tu avais participé à la conception de Deathscythe. Je croyais que le professeur G l'avait construit et qu'il en avait trouvé le pilote parmi vous. En fait, Solo et toi étiez avec G avant ?
− Nan nan, corrigea Duo avec un geste de la main. Le vioque nous a apporté les plans pour qu'on construise la carcasse mais comme je les avais retouchés, il a voulu voir les changements et c'est comme ça que Solo a été choisi pour piloter la bête.
− C'était il y a combien de temps ?
− Heu… ça doit faire environ trois ans y m'semble.
− Solo n'a eu que trois ans pour apprendre à piloter ? C'est peu…
− Qu'est-ce tu veux, Solo est un génie ! lança Duo avec enthousiasme.
− Ce n'est pas le seul, dit Quatre, amusé. Il n'y a qu'à te voir avec la mécanique.
− Je n'appellerais pas ça du génie, modéra Wu Fei. Il a été à bonne école, après tout. C'est un Sweeper.
− Nan, nan, nan ! s'indigna Duo. Quatre a raison, j'suis un vrai génie, moi aussi ! Les Sweepers m'ont peut-être beaucoup appris, mais j'suis pas un pur souche ! Quand on était encore sur L2, on piquait déjà des pièces au spatioport pour les revendre au noir. C'est comme ça que j'm'y connais !
− Vous venez de L2 ? demanda Quatre.
Duo hocha la tête, une étrange lueur de fierté dans le regard. Il se frappa le torse du poing.
– Yep ! Né là-bas, élevé là-bas ! Un pur produit des bas fonds comme on en fait plus ! Mais je ne signe pas d'autographes…
Quatre sourit et Wu Fei secoua la tête. Heero et Trowa échangèrent un regard.
− Vous êtes avec les Sweepers depuis combien de temps ? demanda le châtain, sourcils froncés.
− Heu, une dizaine d'années, j'crois. Pourquoi ?
– … Juste comme ça.
Duo lui lança un regard interrogateur mais Trowa ne s'expliqua pas davantage. Son expression soucieuse interpella néanmoins les autres.
– Dix ans… Tu n'es pas resté bien longtemps sur L2 alors.
– C'est logique. Avec la Peste, ils ont été obligés de quitter la colonie. Vous avez eu de la chance de réussir à fuir à temps, fit Wu Fei, hochant gravement la tête.
Duo le regarda avec stupéfaction.
− Quelle peste ? De quoi tu parles ?
Ce fut au tour des pilotes de le regarder avec stupéfaction.
− Heu, eh bien, la Peste de L2, répéta Wu Fei, déconcerté.
− Mais j'comprends rien d'quoi tu parles, L2 a jamais été au top question hygiène mais y'a pas d'quoi en faire des tonnes non plus…
Il y eut un silence de mort et Duo, soudainement angoissé, se tourna vers Heero mais celui-ci gardait les yeux rivés au sol.
− Il y a eu une épidémie de peste dans le cluster L2 il y a environ dix ans, expliqua alors Quatre avec douceur. Un vaccin a été trouvé mais seul un quart de la population a pu être sauvé.
Quatre n'avait jamais vu quelqu'un devenir aussi blanc de sa vie. Sous le choc, le regard de Duo se figea et aucun d'eux n'osa faire un geste. Comment Duo pouvait-il ne pas savoir ?
Le châtain finit par se lever, chancelant, et s'en aller sans un mot. Heero le suivit des yeux, intérieurement indécis, alors que Trowa et Wu Fei consultaient Quatre du regard. Le blond secoua la tête :
− Il vaut mieux le laisser seul pour l'instant, il a besoin de digérer la nouvelle. Et sans doute de parler à Solo.
¤¤¤¤¤¤¤
Duo dut se retenir à un mur pour ne pas s'écrouler. Il avait envie de vomir, son cœur battait fort dans sa poitrine et dans sa gorge, il ne savait plus où il en était. Il avait besoin de trouver Solo, que Solo lui dise que ce n'était pas vrai, que Quatre mentait ou qu'il se trompait. Il avait envie de courir se réfugier dans les bras de Solo comme ça ne lui était pas arrivé depuis… trop d'années pour qu'il s'en rappelle.
Il se remit en marche d'un pas peu assuré, espérant le trouver dans leur cabine. Mais comment allait-il pouvoir lui annoncer la nouvelle ? Comment allait-il pouvoir lui dire qu'ils étaient morts, que tous ses ratons étaient morts et qu'il n'avait pas été là, qu'ils les avaient laissés derrière…? Wu Fei avait dit qu'ils avaient fui juste à temps… C'était vrai qu'ils étaient partis précipitamment, sans que Duo se souvienne vraiment pourquoi, il ne s'était jamais posé la question.
… Ils avaient fui juste à temps…
Non, impossible. C'était ridicule, comment aurait-il pu savoir ? Et puis Solo ne serait jamais parti sans ses gosses s'il avait su. Il ne serait pas parti pour le sauver lui sans sauver les autres, ça allait à l'encontre de tout ce qu'il lui avait toujours appris. Ce n'était pas Solo, ça !
… Mais pourtant… c'était ce qu'il faisait… avec Heero… C'était exactement ce qu'il était en train de faire avec Heero, le protéger quitte à mettre en danger tous les autres…
Duo avait maintenant des difficultés à respirer, il avait la gorge trop nouée. Il fallait qu'il voie Solo, il fallait que Solo lui dise que non, qu'il ne savait pas, il le fallait !
Duo arriva enfin à la cabine et entra brutalement. Par chance, il avait deviné juste : Solo tapait à l'ordinateur lorsqu'il surgit. Le pilote, affolé par l'expression du châtain, se leva d'un bond et se précipita vers lui.
− Crevette ! Mais qu'est-ce qu'y s'passe ? Qu'est-ce qu'y t'arrive ?
− Pourquoi on est partis de L2, Solo ? Pourquoi ?
Solo eut un mouvement de recul et son visage se ferma.
− Qu'est-ce qu'y t'prend ? Pourquoi tu m'parles de ça maint'nant ? rétorqua-t-il avec brusquerie.
Le cœur de Duo se serra.
Dis-moi qu'tu savais pas, dis-moi qu'tu savais pas…
− J'viens d'apprendre qu'y a eu une épidémie sur L2, Solo ! Y sont tous morts ! Tu l'savais ?
Solo garda le silence et Duo, ses craintes confirmées, explosa :
− Tu l'savais ! Pourquoi tu m'l'as pas dit ! C'est pour ça qu'on a fui ? T'as laissé les autres
crever !
− Tu crois vraiment que j'me s'rai tiré comme ça sans rien tenter si j'avais su !
− Dis-moi pourquoi on est partis alors ! hurla Duo.
Solo serra les poings et se détourna. Il ne pouvait pas regarder Crevette à cet instant, affronter ce qu'il avait fait. Il ne pouvait pas lui avouer que c'était parce qu'il l'avait tué. Mais pour Duo, voir Solo lui tourner le dos ainsi était comme une trahison. Il lui attrapa le bras et le fit pivoter.
− Regarde-moi et réponds-moi ! J'ai b'soin de savoir ! Parce que si c'est pour nous sauver tous les deux qu'on s'est tirés, j'aurais encore préféré qu'tu m'laisses crever là-bas !
La gifle partit toute seule.
Ils se figèrent tous les deux, aussi incrédules l'un que l'autre. Solo n'arrivait pas à croire qu'il venait de frapper Crevette, mais avant qu'il puisse esquisser un geste, Duo sortit de la cabine en claquant la porte.
¤¤¤¤¤¤¤
Duo n'avait pas été particulièrement difficile à dénicher, il n'avait eu qu'à suivre l'agitation douloureuse qui secouait le châtain. Quatre n'était pas surpris de le découvrir auprès des Gundams, mais il marqua un temps d'arrêt lorsqu'il se rendit compte que, contre toute attente, Duo ne se trouvait pas dans le cockpit de Deathscythe mais dans celui de Wing.
Quatre prit une inspiration et rejoignit le châtain.
− Duo ? appela-t-il pour l'avertir de sa venue et lui laisser le temps de se reprendre, au cas où.
Il ne reçut pas de réponse. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, le châtain était recroquevillé sur le siège, les genoux contre la poitrine mais semblait maître de lui-même. Les yeux de Quatre furent attirés par une rougeur sur la joue droite de Duo. L'adolescent croisa son regard et lui dit d'une voix un peu rauque :
− Solo m'avait jamais frappé avant. Vraiment frappé j'veux dire.
− Est-ce que tu as besoin d'en parler ?
− Y'a pas grand-chose à dire.
− Est-ce que ça va aller ?
Duo haussa les épaules sans répondre.
− Tu sais, ce n'est probablement qu'une coïncidence.
− P't-être, répliqua Duo sans grande conviction. Mais y m'cache des choses, et ça c'était jamais arrivé avant.
− Quelles que soient ses raisons, c'est sûrement pour toi qu'il le fait. C'est évident qu'il tient très fort à toi. Vous êtes vraiment très proches…
− … Avant, peut-être.
− Duo, c'est compréhensible que tu te sentes déçu, mais tu ne peux tout de même pas renier ces dix dernières années…
− C'est pas d'ça dont j'parle ! le coupa Duo en le foudroyant du regard.
Quatre se sentit reculer avant même de comprendre ce que le châtain lui disait. La colère de Duo s'était brutalement redirigée contre lui sans qu'il sache pourquoi.
− Je… se défendit Quatre, pris de court.
Duo détourna la tête et la reposa sur ses genoux. Quatre aurait pu l'interpréter comme une indication que le châtain souhaitait le voir partir mais il était hors de question qu'il s'en aille avant d'être allé au fond du problème.
− Il ne s'agit pas que de Solo, n'est-ce pas ? Il y a autre chose.
Duo s'obstina à conserver le silence, refusant toujours de le regarder et Quatre décida de se montrer déloyal. Il n'aimait pas ça, mais il ne pouvait pas faire autrement. Duo semblait conserver beaucoup trop de choses en lui, des choses que Quatre aurait dû sentir bien avant. Il ne comprenait pas comment il avait pu ne pas percevoir plus tôt le ressentiment à présent évident que Duo éprouvait à son égard. Le blond prit une inspiration et se retroussa mentalement les manches.
− Tu es en colère contre moi. Tu m'en veux pour quelque chose, et ça fait un moment déjà. Tu aurais dû venir m'en parler tout de suite plutôt que de le garder pour toi. Je ne sais pas ce que j'ai fait, mais je suis sûr qu'on peut le résoudre en parlant. Alors dis-moi ce que tu as à me dire, je t'écoute.
Duo le regarda du coin de l'œil mais ne dit rien et Quatre décida d'aller plus profondément.
− … Il n'y a pas qu'à moi que tu en veux… A Trowa aussi… n'est-ce pas ?
Cette fois Duo le dévisagea avec stupéfaction. Quatre enchaîna aussitôt pour ne pas lui laisser le temps de se renfermer.
− Tu… te sens exclu… ? s'étonna Quatre.
Il ne s'était pas attendu à ça.
− Comment… ? Je suis si transparent que ça ?
Quatre secoua la tête.
− Loin de là, crois-moi. Disons simplement que… j'ai comme un don pour lire les gens.
− A c'niveau-là c'est plus un don, c'est d'l'empathie !
− … Duo, dis-moi franchement ce qui ne va pas.
Duo poussa un soupir fatigué.
− Pourquoi tu te sens exclu ? demanda doucement Quatre. Tu n'as aucune raison de ressentir ça…
Duo lâcha un ricanement sec.
− Toi, t'es p't-être doué pour lire les gens mais t'es quand même sacrément aveugle !
− Alors ouvre-moi les yeux.
Duo l'étudia, Quatre lui semblait sincère. Mais parler n'était pas facile, ses craintes et ses sentiments, dits à voix haute, prenaient une tournure ridicule en comparaison de ce que les pilotes accomplissaient tous les jours. Mais ça aussi le blond dut le deviner car il déclara :
− N'aies pas peur de parler, je ne te jugerai pas. Si ce que tu ressens te semble un caprice maintenant, dis-toi que de toute façon, j'ai déjà fait pire en la matière. Crois-moi. Et ce qu'on ressent est toujours important.
Duo le dévisagea.
− Après, va falloir qu'on parle de toi.
Quatre eut un petit rire nerveux et s'installa plus confortablement.
− D'accord.
-
Au fur et à mesure que Duo parlait, Quatre sentait une profonde consternation l'envahir. Maintenant qu'il savait de quoi il retournait, il s'en voulait de ne pas l'avoir vu avant, de ne pas avoir même deviné que ça pourrait arriver. Il était évident que ce poids pesait sur les épaules de Duo depuis longtemps.
Lorsque le châtain eut fini, Quatre ferma les yeux un instant avant de se tourner vers lui.
− Je suis désolé que tu le vois comme ça, et de ne pas m'en être aperçu plus tôt. Mais Duo, ajouta-t-il en lui posant la main sur l'épaule pour avoir son entière attention, je veux que tu saches que je considère que tu es mon ami. C'est pour ça que je suis là, bien sûr, mais aussi parce que pour moi tu fais partie de l'équipe. Et si tu n'étais pas parti aussi vite tout à l'heure, tu aurais vu par toi-même que les autres pensent comme moi. On s'inquiète tous pour toi et Wu Fei s'en veut beaucoup d'avoir déclenché… tout ça.
− Il est con, c'est pas d'sa faute, fit Duo avec un brin de gêne.
Quatre lui sourit avant d'enchaîner :
− Et Duo, tu sais, notre groupe de pilotes dont tu te sens si exclu n'existe qu'à cause de la guerre. Je… j'espère sincèrement que ce ne sera pas le cas mais il y a beaucoup de chances qu'il se dissolve une fois qu'elle sera terminée, alors que Solo et toi, eh bien, vous avez toujours été ensemble et il n'y aucune raison que ça change. Ce qu'il y entre vous est trop fort. Et surtout j'ai l'impression que tu confonds nos relations personnelles et nos relations… professionnelles, si je puis dire. Tu n'as pas à te sentir menacé. On a tous notre rôle à jouer et le tien est aussi important que les autres. Et de toute façon, aucun d'entre nous n'envisagerait de te contrarier : tu tiens nos vies entre tes mains !
Duo eut un sourire amusé.
− Je rêve ou tu m'compares à une vieille borgne avec des ciseaux entre les mains ? dit-il avec une étincelle dans les yeux.
Quatre sourit à son tour.
− Plutôt une clef à molette, mais rassure-toi, tu n'as rien d'une Parque…
− Tu viens d'te sauver la vie !
Il y eut un silence confortable, puis Quatre demanda avec une pointe d'incertitude :
− On a fait le tour ?
Duo hocha la tête et le blond ajouta :
− Il faudra tout de même que tu parles à Solo.
− Ouais, je sais… mais pas tout d'suite. Et puis cherche pas à t'défiler ! Y m'semble qu'on avait dit qu'maintenant on parl'rait d'toi !
− J'avais espéré que tu oublierais…
¤¤¤¤¤¤¤
Le Sweeper auprès duquel il s'était renseigné ne s'était pas trompé, Winner et Duo se trouvaient effectivement dans le hangar des Gundams, et plus précisément dans le cockpit de Wing. Il se demanda un bref instant si Yuy était au courant mais ses pensées furent coupées net par un éclat de rire ; et s'il ne se trompait pas, il s'agissait de celui de Duo. Comment diable Winner avait-il réussi un tel exploit ? Lui qui s'attendait à trouver un Duo au trente-sixième dessous…
− J'peux pas croire qu't'aies fait ça ! Mais quel sale gosse ! Si les autres savaient ça…
− Duo ! s'exclama aussitôt la voix de Quatre.
Le reste de la conversation dut se poursuivre à un volume normal car de là où il se trouvait, Wu Fei ne pouvait plus rien entendre.
− Winner ? appela-t-il.
Une tête blonde émergea du cockpit.
− Wu Fei ? Que se passe-t-il ?
− Réunion au sommet, le docteur J requiert notre présence à tous.
− Compris !
Le Chinois vit Quatre commencer à descendre ; il fronça les sourcils lorsque Duo ne suivit pas.
− Dépêche-toi, Duo ! Le docteur J ne semble pas être du genre patient !
A son tour, la tête de Duo émergea du cockpit.
− Moi aussi ? demanda-t-il.
Quatre ouvrit la bouche mais Wu Fei le devança :
− Bien sûr, toi aussi ! J'ai dit "nous tous" !
− Duo… ajouta Quatre d'un ton étrangement menaçant.
− J'arrive, chef ! répondit le châtain avec un sourire.
Les trois adolescents rejoignirent Howard et le reste de l'équipe dans la salle de communication. Le docteur J se trouvait à l'écran, Heero et Trowa étaient adossés à un mur et Solo se redressa lorsqu'ils pénétrèrent dans la pièce.
− Bien, à présent que tout le monde est là, est-ce que quelqu'un peut m'expliquer d'où sort cette demande de fonds exorbitante ? demanda-t-il en jetant un coup d'œil à Howard.
Le vieil homme leva les mains en signe de disculpation. J se tourna ensuite vers Heero mais celui-ci soutint son regard, sans expression particulière, et le scientifique passa alors au pilote 02, puisqu'il semblait s'être autoproclamé leader du groupe.
Le grand blond était venu se placer au centre, derrière les trois derniers arrivants, et lorsque les yeux cybernétiques se posèrent sur lui, le pilote poussa en avant un adolescent châtain que le savant n'identifia pas.
-
Lorsque Solo l'obligea à se démarquer d'un léger coup d'épaule, Duo se tourna vers lui avec incertitude. Solo l'encouragea du regard et lui adressa un sourire hésitant. Duo le lui rendit avant de hocher la tête et reporta son attention sur le Docteur J.
− Je m'suis dit qu'ça s'rait quand même moins cher que de réentraîner cinq aut' pilotes en cata.
− Oh ?
− Ouais, "oh" !
A partir de cet instant, la conversation entre J et Duo devint très technique et Solo eut un petit sourire fier en entendant sa crevette contrer la moindre objection et river son clou au vieux timbré. D'ailleurs, lui-même avait deux ou trois choses à lui dire au sujet de Heero…
− Ouais, bah on voit bien qu'z'êtes jamais passé à la mise en pratique ! Vous avez vraiment pas une vision réaliste de ce qu'est piloter un Gundam !
L'attention de Solo se reporta immédiatement sur la conversation ; cette dernière prenait un tour qui ne lui plaisait pas du tout.
− Parce que tu te prends pour un pilote de Gundam, toi ?
− Chuis p't-être pas un pilote, mais chuis pas non plus manchot comme vous ! Vous croyez qu'j'vais laisser mes pilotes et mes Gundams aller se battre sans avoir fait des simulations avant ? Y risquent suffisamment leur vie comme ça !
Quatre sentit un frisson lui remonter le long de la colonne vertébrale et jeta un coup d'œil circonspect à Solo : le blond commençait à s'agiter de manière inquiétante. Qu'est-ce qui avait énervé leur leader comme ça ? Quatre s'apprêtait à intervenir quand J se mit à rire, ce qui jeta un froid.
− Très bien, jeune homme, vous avez carte blanche. Les fonds vous seront transférés dès ce soir, j'attends de voir les nouveaux Gundams avec impatience.
− J'espère qu'y font enregistrement paske vous en croirez tellement pas vos yeux qu'faudra qu'vous vous r'passiez les images !
J eut un sourire. Il se tourna vers Heero, et à sa grande surprise, ce dernier tentait de dissimuler son amusement. Le scientifique se caressa la barbiche.
− Tu fréquentes des gens intéressants, 01.
Heero redevint immédiatement impassible. Solo foudroya le savant du regard mais il n'eut pas le temps de dire quoique ce soit, J coupa la communication.
− Vieux con, marmonna Duo.
Quatre eut un instant d'hésitation, Solo et Duo avaient tous les deux été irrités par l'intervention de J mais d'un autre côté, il ne valait mieux pas repousser à plus tard leur discussion, et peut-être qu'au contraire, leur agacement commun les aiderait à se réconcilier. Il fit comprendre d'un coup d'œil à Wu Fei et Trowa qu'il était temps pour eux de partir, et lorsqu'il se tourna vers Heero il fut surpris de trouver dans les yeux du brun le regard qu'il avait eu l'intention de lui lancer. Heero eut un hochement de tête imperceptible et se dirigea le premier vers la porte. Howard sortit en même temps qu'eux et Quatre croisa les doigts mentalement, il ne pouvait rien faire de plus pour eux pour l'instant.
-
Lorsqu'il réalisa qu'il était seul avec Solo, Duo traita mentalement Quatre de tous les noms. La sale petite vipère n'avait apparemment pas tant changée que ça par rapport aux histoires qu'il lui avait racontées. Un silence pesant régnait dans la pièce et Duo se tourna un peu à contre cœur vers Solo. Le châtain réprima de justesse un mouvement de recul surpris lorsque le grand blond leva la main vers lui. Avec une douceur inhabituelle chez lui, Solo lui caressa la joue droite.
− Pardonne-moi… J'aurais jamais dû t'frapper, Crevette.
Duo en resta stupéfait. C'était la première fois qu'il entendait Solo s'excuser directement ; le blond était plus du genre à compenser ses erreurs par autre chose qu'à les reconnaître. Rendu nerveux par le silence de Crevette, Solo réalisa que ce n'était pas suffisant et qu'il allait devoir s'expliquer un minimum.
− C'est Howard qui m'a appris pour la Peste. Ça faisait plusieurs semaines qu'on était chez les Sweeps, et tu t'es adapté tellement vite, j'voulais pas qu'tu t'inquiètes. On aurait rien pu faire pour eux d'façon.
Duo hocha doucement la tête.
− J'ai pas l'habitude qu'tu m'caches des choses, j'aime pas ça, j'ai l'impression qu'tu m'fais plus confiance, dit-il, une boule dans la gorge.
Il n'allait pas se mettre à pleurer, et surtout pas devant Solo, même si ce dernier avait lui-même une émotion à peine réprimée dans le regard.
− Dis pas ça, ça n'a rien à voir.
− Mais alors pourquoi on est partis, pourquoi qu'tous les deux ?
− Jimmy pouvait très bien s'occuper des autres.
Encore une fois, Solo répondait à côté et Duo, irrité, insista :
− Solo, pourquoi on est partis ?
Solo leva les yeux vers lui, une souffrance presque palpable dans le regard.
− J't'en prie, Crevette, cette question, me la r'pose plus jamais.
Duo, choqué que Solo se dévoile autant, acquiesça en silence, mais il savait que cette question ne cesserait de l'obséder.
Solo l'attrapa par la nuque et le regarda dans les yeux.
− Doute pas un seul instant que t'es c'qui a de plus important pour moi. Y'a personne en qui j'ai plus confiance qu'en toi.
Duo ferma les yeux et posa le front contre le torse de Solo. Il aurait beaucoup donné pour pouvoir oser refermer l'accolade, mais ce genre de sentimentalisme n'avait jamais été eux. A cet instant ils étaient déjà plus proches physiquement qu'ils ne l'avaient jamais été et ça lui suffisait. Il se contenta de fermer les doigts autour du t-shirt de Solo et de profiter d'un moment qui ne se renouvellerait probablement jamais.
Solo raffermit un peu sa prise, puis ils se séparèrent.
− Allez viens, on va rassurer not' chère petite tête blonde avant qu'il se fasse un trou dans l'estomac…
Une main posée sur son dos, Solo le guida à l'extérieur de la cabine.
¤¤¤¤¤¤¤
Heero hésita devant la porte, puis prit son courage à deux mains. Il l'ouvrit doucement et passa la tête dans l'entrebâillement. Duo était penché sur les plans des Gundams, un stylo sur l'oreille, un autre dans la bouche et un troisième dans la main, avec lequel il écrivait furieusement.
Heero hésita de nouveau, prêt à rebrousser chemin. Le châtain semblait absorbé par ce qu'il faisait. Mais Duo tourna soudainement la tête vers lui avec un grand sourire.
− Ah, entre, Pimousse ! T'enfuis pas ! J'avais b'soin d'une pause de toute façon.
Il s'étira, se leva, et alla s'installer sur le rebord de son lit.
Heero entra avec précaution et le rejoignit. Duo attendit que Heero explique la raison de sa présence, mais le brun restait obstinément silencieux. Duo allait lui poser la question quand un petit regard de côté de la part de Heero éclaira sa lanterne. Le châtain sourit ; il avait toujours pensé que Heero s'y connaissait mieux en amitié qu'il n'y paraissait.
− Ça va, Pimousse, t'inquiète.
Heero sembla se détendre, mais avant qu'il ne puisse s'éclipser, Duo intervint de nouveau :
− Dis, Pimousse, j'vais descendre à terre après-demain pour commander quelques pièces… Tu veux v'nir ? Ça nous ferait prendre l'air !
− Si tu veux, répondit le brun.
Duo lui fit un large sourire.
− Cool, on s'donne rendez-vous sur le pont à huit heures et demie, alors !
Heero acquiesça et se leva, mais Duo le retint une seconde fois :
− Nan, te sauve pas ! Tu peux rester encore un peu si tu veux… Tiens, viens voir, j'étais en train de bosser sur Deathscythe ! Qu'est-ce t'en pense, ça déchire, hein ?
Heero se pencha sur les plans et haussa un sourcil.
− Tu lui as rajouté des ailes ?
¤¤¤¤¤¤¤
Solo allait rejoindre les autres pour un poker quand Duo entra dans la cabine.
− Solo, t'as une minute ? J'ai fini les plans de 'Scythe, tu veux y j'ter un coup d'œil ?
− Euh, nan, vas-y, résume-moi…
Duo leva les yeux au ciel et lui dressa la liste des futures modifications. Solo fut très enthousiasmé par les ailes.
− Je vais commander les pièces demain, déclara Duo. Heero vient avec moi, ça pose pas de problème ?
Solo eut un sourire en coin.
− Non, pourquoi tu voudrais que ça me pose un problème ?
− Soloooo… gronda Duo.
− Quoi ? Je n'fais que poser une simple question ! Tu sais bien que j'te soutiens à cent pour cent dans ta noble entreprise !
Duo lui lança un regard meurtrier.
− T'as l'air pressé, déclara-t-il. Va donc… Va-t-en !
− Excuse-moi, susurra Solo, j'avais pas compris qu't'avais besoin d'la cabine… Je te la laisse !
Solo esquiva les plans que Duo lui avait lancés au visage et sortit en rigolant.
¤¤¤¤¤¤¤
Commander les pièces avait été assez rapide, Duo sachant où il devait aller, et très rapidement "prendre l'air" s'était transformé en une promenade de trois heures. La ville était touristique et il faisait beau ; les rues étaient envahies par la foule et Heero se sentait trop oppressé pour profiter de la balade.
Duo passait son temps à l'encourager à se détendre mais pour Heero, ils étaient beaucoup trop exposés et depuis qu'ils étaient passés devant le fort militaire infesté d'uniformes ozzies, ça avait empiré.
– Allez ! Arrête de faire cette tronche, Pimousse ! lança joyeusement Duo. Profite un peu d'ton temps libre ! On risque rien, on est qu'deux ados qui s'promènent !
Heero continua de se laisser entraîner sans rien dire.
Ça faisait au moins cinq minutes que Duo n'avait pas repris son souffle et qu'il commentait tout ce qui lui passait sous les yeux, des bateaux à quai jusqu'à la mouche qui voletait devant lui, lorsque Heero décida qu'il en avait marre.
– Crevettes, annonça-t-il.
Duo s'arrêta net et le fixa avec sérieux.
– M'appelle pas Crevette.
Heero pouvait l'appeler tout ce qu'il voulait, après tout c'était de bonne guerre, mais "Crevette", il ne l'acceptait que d'une seule personne.
– Non, corrigea le brun. Là-bas, sur l'étalage. Des crevettes.
– Sérieux ? Où ça ? Tu sais qu'j'en ai encore jamais vues ?
– Tu
n'as jamais vu de crevettes ?
– Je sais c'que c'est, enfin
vaguement, un animal marin, quoi. J'oublie toujours d'faire une
recherche !
Soudain, Heero comprit pourquoi il avait enduré la foule. Il allait savourer sa récompense avec délice.
Sans se presser, il guida un Duo impatient vers l'un des étalages qui parsemaient la grève. Le sourire du crustacé se fit incertain lorsqu'il aperçut le genre "d'animaux marins" exposés.
– Heu… Pimousse ?
Heero attrapa une petite crevette grise par les moustaches et l'agita sous le nez de Duo.
– Ceci, déclara-t-il, est une crevette.
– … … … C'est une blague ?
Heero sourit intérieurement. La tête de Duo n'avait pas de prix.
Il prit ensuite une grosse crevette rose.
– C'est
une crevette également.
– Arrête de t'fout' de
moi ! Eh, m'sieur ! appela Duo en se tournant vers le
poissonnier. C'est vrai c'qui dit ? C'est des crevettes,
ça ?
Le marchand sourit largement.
– Pour sûr qu'ce sont des crevettes ! Et des fraîches ! Allez-y, goûtez-les !
D'un geste brutal et précis, Heero arracha la tête de la crevette rose, puis pinça la queue pour la retirer et, sous les yeux exorbités de Duo, la goba d'un seul coup, prenant bien soin de faire craquer la carapace sous ses dents.
Duo était blanc comme un linge.
– Alors, elles sont bonnes hein ? s'exclama le marchand. J'ai aussi des gambas, des écrevisses, des homards…
– … Homard ? déglutit Duo.
– Là,
dans l'aquarium ! Voyez comme ils sont beaux !
Duo ne
voulut rien voir du tout. Ça commençait à bien
faire ! L'air satisfait de Heero était insupportable !
Duo l'attrapa par le bras et le tira dans la direction opposée.
– Viens un peu par là, que j'te montre c'que c'est qu'un pimousse !
Ils s'éloignèrent rapidement. Dans l'aquarium, les homards nageaient joyeusement et avec insouciance, ignorants de leur destin cruel…
-
– Bon, y'en a pas, on tente un autre magasin !
– …
-
– Mais c'est pas possible, y doit bien y avoir des pimousses quec'part ! On en essaye un autre !
– Duo, ça fait le quatrième…
– Le prochain sera le bon !
-
– Bon ! On va dans un cybercafé ! Y'aura bien un site sur les pimousses !
Heero poussa un soupir audible mais se laissa entraîner.
-
– Mais c'est pas vrai ! Y'a plein d'sites mais pas une seule image ! Ah, là peut-être… Ah ah ! Bingo !
Heero se pencha sur l'image du petit bonbon qui déclarait fièrement : « Tu sais c'qu'y t'dit, l'cassis ! »
Duo le regardait d'un air satisfait mais Heero déclara sans émotion :
– Mieux vaut être un petit pimousse qu'une crevette.
Contre toute attente, Duo eut un sourire calculateur.
– J'peux t'appeler Pimousse alors ?
Heero soupira intérieurement. Ce n'est pas un peu tard pour demander ?
Le téléphone portable sonna à cet instant et Duo décrocha.
"Eh les amoureux ! Vos rendez-vous, pas sur les heures de travail ! fit la voix de Solo. Où est-ce que tu m'as emmené ton toyboy ? J'ai b'soin d'lui, y'a une mission !"
– On est sur le port, on rentre tout d'suite. Mais va falloir qu'on ait une discussion sérieuse, Solo…
"Ah ? A propos d'quoi ? De l'usage du lubrifiant ?"
Duo gonfla les joues.
– Des crevettes, Solo ! Des crevettes !
Solo éclata de rire.
"Plus tard, Crevette, on a du boulot ! Revenez à bord, on doit partir dans une heure ! J'espère que tu m'l'as pas trop épuisé…"
Duo lui raccrocha au nez.
¤¤¤¤¤¤¤
Quatre et Duo étaient en train de discuter lorsque l'arrivée de Wing et Deathscythe fut annoncée. Wing venait à peine d'atterrir que Quatre ressentit comme un coup à la poitrine.
− Ah, pour une fois on dirait qu'il y a pas eu trop de dégâts ! constata Duo avec plaisir.
Quatre eut un hoquet et Duo se tourna vers lui.
− Quatre ? Ça va ? demanda-t-il, inquiet.
L'Arabe était devenu blanc et semblait avoir du mal à respirer.
− Tu t'sens pas bien ? Tu veux qu'j't'accompagne à l'infirmerie ?
− Non, ce n'est pas moi, répliqua le blond avec difficulté. C'est Heero…
A cet instant, le cockpit de Wing s'ouvrit et Heero sauta à terre sans prendre la peine d'utiliser le filin.
− Heero ? répéta Duo.
Le brun n'avait pas l'air blessé, un peu malade de sauter du cockpit, soit, mais…
Puis Heero bouscula un Sweeper qui était sur son chemin et se dirigea d'un pas rapide et tendu vers la passerelle. Duo fronça les sourcils.
− Heero ! appela-t-il.
Le brun l'ignora complètement.
− Je crois que Solo a recommencé, dit Quatre, toute son attention focalisée sur le pilote de Wing.
Duo n'eut même pas le temps de répondre, Quatre était déjà parti à la poursuite du brun. Solo sortit à son tour de son cockpit et Duo se dirigea vers lui. Il avait bien envie de courir lui aussi après Heero, mais il fallait que quelqu'un parle à Solo.
Il se planta devant le grand blond, une expression sérieuse sur le visage.
− Solo, il faut qu'on parle.
− Crevette, laisse-moi le temps d'arriver ! râla le blond.
− Maintenant, rétorqua Duo en faisant demi-tour, s'attendant clairement à ce que Solo le suive.
Ça avait l'air vraiment sérieux et Solo s'assombrit.
− Il y a un problème avec les trois autres ? demanda-t-il.
− Ça concerne tout l'monde, répondit Duo. On en discute ailleurs.
Ils regagnèrent leur cabine et lorsque la porte fut fermée, Solo se tourna vers le châtain.
− Alors, j'peux savoir maint'nant c'qu'il se passe ?
− Solo, j'ai beau améliorer les Gundams au maximum, si tous les pilotes ne peuvent pas se donner à cent pour cent, ça sert à rien et on va droit dans l'mur.
− … Qu'est-ce que tu veux dire ?
− Moi j'comprends à peu près ton attitude avec Heero, mais j'suis l'seul. Et dans not' situation tu peux pas t'permettre ce genre de distinction. Heero est un pilote de Gundam avant d'être l'un d'tes gosses et faut qu'tu l'laisses se battre comme les autres, on a b'soin d'lui !
− D'où est-ce que tu m'sors ça ? demanda Solo en fronçant les sourcils.
− Ecoute Solo, faudrait être bigleux pour pas voir que Heero est l'meilleur pilote. Mais tu l'cantonnes à des rôles secondaires, et mis à part que c'est pas la stratégie du siècle quant aux missions, Heero en souffre. Beaucoup.
Solo se tendit, brusquement énervé. Bon sang, mais qu'est-ce qu'avait Crevette depuis quelques jours ? D'abord L2 au bout de dix ans et maintenant Heero !
− Comment ça, Heero en souffre ? gronda-t-il.
Duo parut surpris d'une réaction aussi agressive et eut un mouvement de recul défensif, ce qui calma Solo instantanément. … Et qu'est-ce qu'il avait, lui aussi, à réagir automatiquement violemment à ce que lui disait Crevette ?
Solo se passa une main sur le visage et alla s'asseoir sur son lit.
− Vas-y, j't'écoute.
Duo s'humecta les lèvres et s'assit sur le coin de la table, face à lui.
− Tout c'que j'veux dire, c'est que Heero se sent mis à l'écart. Il m'en a un petit peu parlé, tu sais, et il a l'air de franchement croire qu'à tes yeux, c'est qu'un incapable.
De la stupéfaction se peignit sur le visage de Solo.
− Mais d'où est-ce qu'y m'sort ça, lui aussi ?
− Solo, reconnais que Heero a pas l'même genre de mission qu'les autres…
− Evidemment qu'il a pas les mêmes missions qu'les autres ! Même Quatre gère mieux sa culpabilité et les conséquences de ses actes ! Heero, lui, y m'menace de m'péter entre les doigts à chaque fois qu'y s'approche de Wing !
Duo garda le silence. Solo marquait un point, là. Le châtain continuait de devoir régulièrement retirer le bouton d'autodestruction que Heero s'obstinait à rebrancher dans son Gundam. Il faudrait aussi qu'il lui en touche sérieusement deux mots. Mais ce n'était pas le problème pour le moment.
− J'dis pas qu't'as fondamentalement tort, déclara-t-il. Mais Heero te connaît pas comme moi j'te connais et il a l'impression qu'il vaut rien à tes yeux, qu'tu lui fais pas confiance, qu'tu lui retires son statut d'pilote. Et tu sais, j'crois vraiment que Heero a besoin de savoir qu'on a b'soin d'lui…
Solo dévisagea Duo. Il est grave mordu, réalisa-t-il avec surprise et un sourire intérieur.
− Okay, Crevette, j'ai compris c'que tu veux dire. Va falloir que j'parle à Heero.
Duo eut un grand sourire soulagé.
− Choisis bien tes mots, hein ! Heero est extrêmement littéral. Ni sous-entendu, ni plaisanterie !
L'expression de Solo s'adoucit.
− T'en fais pas, va. J'te l'abîmerai pas.
Duo soupira presque mais le ton était différent de d'habitude, il n'y avait plus de trace d'humour, et le regard de Solo était sérieux, avec une pointe d'affection. Duo eut un sourire gêné et détourna les yeux, sentant quelques rougeurs lui monter aux pommettes.
¤¤¤¤¤¤¤
Quatre rattrapa Heero au niveau du terrain de basket. Ce dernier était maintenant une véritable ruche d'émotions négatives qui bourdonnaient furieusement dans tous les sens. Quatre n'avait jamais capté autant de sentiments à la fois, ni à une telle intensité, et le fait que la majorité d'entre eux semblaient pousser Heero à se jeter à la mer l'angoissait énormément.
− Heero, attends !
Quatre attrapa le brun par le bras et sa perception s'en trouva décuplée. Heero le repoussa sans douceur, des éclairs dans les yeux.
− Arrête de faire ça !
− Faire quoi, Heero ?
− Ce que tu es en train de faire ! Arrête de te mettre dans ma tête !
Quatre reçut un double choc : à l'instant même où Heero prononçait ces mots, le flux d'émotions cessa, de telle sorte que le blond eut l'impression qu'il n'y avait plus personne à l'autre bout de la ligne. C'était également la première fois que quelqu'un avait conscience de sa présence.
− Tu me sens ? demanda Quatre avec hésitation.
− Je n'ai pas trouvé comment faire autrement, répondit Heero avec humeur.
− Et… les autres aussi ?
− Non, il n'y a que toi. J'ai toujours l'impression que tu m'observes. C'est désagréable, alors arrête.
− Je suis désolé, je ne le fais pas exprès. Moi non plus je ne sais pas comment arrêter ça. Mais je vais essayer.
Heero hocha la tête et se détourna, prêt à repartir, mais Quatre le retint.
− Heero, attends. Je sais pour Solo.
Le brun se tendit et Quatre enchaîna avant qu'il ne devienne encore plus hostile :
− Trowa et Wu Fei m'en ont aussi parlé.
Heero redressa la tête. Son visage restait impassible, mais Quatre sentit sa surprise.
− Je sais que je dois aller voir Solo, mais j'attends le bon moment. Solo est… nerveux ces derniers temps.
Un sentiment de compréhension passa. Quatre saisissait un peu mieux comment sa connexion avec Heero fonctionnait : c'était comme si Heero se tenait immobile et silencieux mais toujours présent, et qu'un changement d'émotion produisait un bruit bref mais néanmoins audible que Quatre réussissait à capter s'il restait sur le qui vive.
− Sois encore un petit peu patient.
Heero acquiesça, semblant intérieurement plus calme. Quatre lui sourit mais le laissa enfin partir.
¤¤¤¤¤¤¤
− Pimousse !
Heero eut juste le temps de se retourner et de rattraper le ballon de basket avant de se le prendre en plein visage.
− J'm'améliore pour les passes, hein ? lança Duo, se rapprochant de lui à petites foulées. Y m'semble qu'on a une partie en cours ! Crois pas qu'j'ai oublié notre pari !
− Ça ne sert plus à rien, tu modifies tous les Gundams.
− Tu veux pas jouer, alors ?
Duo faisait une telle tête de chien battu que Heero lui renvoya le ballon.
− Tu es vraiment masochiste.
Duo lui adressa un sourire éclatant.
− Nan, seulement déterminé ! lui rappela le châtain. Tu m'croqueras moins facilement qu'cette crevette !
Heero lui répondit par un petit sourire en coin puis prit place sur leur terrain de basket improvisé.
− C'est ce qu'on verra, je t'attends… Ebi-chan.
− Ebi-quoi ?
Le sourire de Heero s'étira sur les côtés.
-
Solo achevait de monter sur le pont lorsqu'il croisa Crevette et Heero. Le châtain était en nage et à bout de souffle alors que Heero respirait à peine plus rapidement que d'habitude. Le ballon que Crevette tenait sous le bras indiquait qu'ils s'étaient de nouveau affrontés au basket.
En apercevant Solo, l'expression de Heero se ferma un peu. Le blond croisa le regard de Duo et celui-ci lança :
− Bon, c'est pas tout ça mais j'ai deux Gundams à inspecter ! On s'voit c'soir au dîner ! Heero tu m'dois une revanche !
Le châtain s'éclipsa rapidement.
− Quatre était plus subtil, fit remarquer Solo avant de se tourner vers Heero. On peut parler cinq minutes ?
Cette fois, Heero se rembrunit complètement. Crevette avait raison, il était plus que temps qu'ils discutent tous les deux.
− Allons ailleurs, proposa Solo.
Il le conduisit jusqu'à la cabine qu'il partageait avec Duo. Ce dernier n'y serait pas de toute façon et c'était le seul endroit où Solo était sûr qu'ils ne seraient pas interrompus.
− J'crois qu'il y a deux trois trucs qu'on doit mettre au point, tous les deux.
Heero se tendit encore plus et cela agaça Solo de ne pas avoir remarqué plus tôt que le brun n'était pas à l'aise avec lui. Solo croisa les bras.
− Je vais être franc avec toi, tu es un excellent pilote. Crois pas l'contraire. Je sais c'que tu vaux. Si tu t'demandes pourquoi t'as pas les mêmes missions que les autres, c'est pour une raison simple : tout excellent pilote que tu sois, t'as rien d'un soldat.
Heero resta impassible et Solo soupira.
− Ecoute, on va pas avancer si tu t'exprimes pas. J'vais te l'dire franchement, j'ai vu comment tu t'bats et comment tu réagis quand tu tues. T'assumes pas. C'est pas… mal en soit, mais on est en guerre, Heero. Et moi j'ai pas envie qu'tu sois bousillé par une guerre dans laquelle personne aurait dû t'impliquer.
− Tu n'as pas à décider à ma place. J'ai choisi d'être impliqué dans cette guerre, c'est ma responsabilité. Et tu te trompes, je suis né soldat.
− On naît pas soldat, pas plus que tueur.
− J'ai été élevé par les deux.
L'envie de meurtre que Solo ressentit alors le surprit lui-même. Mais si Heero disait vrai et puisqu'il avait malgré tout réussi à rester au fond de lui un enfant, alors il était d'autant plus important de le protéger.
Devant le silence de Solo, Heero sembla croire que le blond n'était pas convaincu. Il développa de lui-même :
− L'homme qui m'a élevé était un ancien soldat reconverti en tueur à gages. Je l'aidais à nettoyer ses armes avant de savoir parler le langage universel. J'ai appris à tirer à cinq ans ; à six, je participais à ses contrats. J'étais un tueur accompli avant même de savoir piloter.
Solo serra les poings avec force. Et dire qu'il avait cru avoir des envies de meurtres peu avant… C'était différent de son propre cas, lui n'avait pas eu le choix : il n'avait jamais eu personne pour s'occuper de lui, et par la suite il avait dû faire en sorte de protéger ses gosses. Mais pour Heero, il y avait un responsable direct. Heero n'était pas un gosse de L2, obligé de tuer pour survivre. Heero avait été élevé par quelqu'un, un adulte qui aurait dû prendre soin de lui au lieu d'en faire son jouet.
− Cet homme… c'était ton père ?
− Je l'ignore. Ça n'a aucune importance. De toute façon Odin est mort depuis longtemps.
− Une chance pour lui, cracha Solo. Et après ça tu t'es fait récupérer par l'aut' timbré, c'est ça ?
− Le docteur J m'a fait une proposition que j'ai acceptée.
− A t'entendre, on dirait qu'tu crois vraiment que t'as toujours eu le choix.
− C'est le cas.
− Mon cul ! Ton Odin t'as manipulé dès l'départ ! Il a voulu faire de toi un tueur et maint'nant t'es persuadé d'en être un, mais être un tueur c'est bien plus que d'tenir un flingue entre les mains ! Tu peux m'croire sur parole quand j'te dis qu't'en es pas un, Heero, parce que moi j'l'suis et je reconnais les miens.
− Tu veux dire que Quatre et les autres en sont, eux ?
− Oui. Ça veut pas dire qu'ils prennent leur pied, mais eux sont capables d'assumer. Toi, tu ne vois qu'la personne que tu tues ; eux, tous ceux qu'ils viennent de sauver.
− Et Duo ?
− J't'ai dit qu'on naissait pas tueur mais qu'on l'devenait. Je l'suis devenu pour que lui n'ait pas à le faire.
− Tu es illogique, si tu voulais vraiment le protéger, tu l'éloignerais des combats plus que ça.
− La meilleure façon que j'ai de l'protéger c'est de l'garder à mes côtés et puis d'toute façon, Crevette est toujours resté avec moi.
− Tu crois vraiment que c'est le meilleur moyen de le protéger ? Si tu voulais vraiment le tenir à l'écart des dangers, tu serais pas devenu pilote de Gundam.
− Je sais parfaitement c'que je fais avec Crevette, rétorqua Solo. Et tu laisses Crevette en dehors de ça, c'est pas l'sujet.
− Quel est le sujet exactement ? Pourquoi tu voulais me parler ?
− Parce qu'il parait qu'tu crois que j'te prends pour un incapable et si c'est le cas il est temps que j'te remette les points sur les i. Tes capacités de pilote n'ont rien à voir avec les missions que j'te confie !
− Quelles missions ? Quand tu me donnes des missions à faire seul j'ai pas à piloter et le reste du temps je me contente de t'accompagner. Finalement tu me gardes à tes côtés comme tu gardes Duo à tes côtés.
− Ouais, je sais. C'est normal, vous êtes pareils, tous les deux.
Solo marqua une pause puis développa :
− J'ai rencontré Crevette en cherchant d'la bouffe au fond d'une poubelle. Il devait pas avoir plus d'trois ans, et c'est une rencontre que j'risque pas d'oublier.
Il se rapprocha de Heero pour lui montrer une cicatrice en arc de cercle de part et d'autre de la main, entre le pouce et l'index.
− J'ai vraiment cru qu'j'allais y laisser la main, commenta-t-il avec une note d'affection et d'amusement dans la voix. Et tu vois, t'es comme lui à cette époque, un gamin terrifié planqué au fond d'son trou, qui joue les durs mais qui reste qu'un gosse. J'ai protégé Crevette depuis, et qu'tu l'veuilles ou non, j'te protégerai aussi.
− Mais ce que tu ne vois pas c'est que Duo a grandi, et que ni lui ni moi ne sommes des enfants ! Je n'ai rien d'un gamin terrifié ! Je sais me défendre, j'ai toujours su me défendre !
− Crevette aussi savait s'défendre, encore plus maint'nant, j'y ai veillé, mais comme lui à l'époque, ça t'empêche pas d'éclater en sanglots à ta manière dès que'que chose ne va pas ! J'arrêterai de te considérer comme un gosse quand tu m'prouveras qu'tu n'en es pas un !
− Tu ne m'as pas laissé une seule chance de le faire depuis New Edwards !
Solo s'étonna.
− Encore New Edwards ?
− Tu ne peux pas nier que depuis ce jour, tu ne m'as jamais laissé l'occasion de prendre la moindre initiative ! répliqua Heero d'un ton moins assuré. Tu n'as pas confiance en moi.
− Je croyais qu'on avait clos l'sujet ; pour la dernière fois, c'est pas d'avoir abattu la navette que j'te reproche, ça j'en ai rien à foutre ! Ce que j'te reproche c'est d'être resté prostré sous les tirs après ! Et c'était la deuxième fois qu'tu m'faisais l'coup ! Et tu voudrais que j'te laisse seul après ça ?
Heero serra les poings mais ne trouva rien à répondre.
− Y'a rien qui m'empêche simplement de te laisser à la base, reprit Solo plus calmement. Rien d'autre que l'fait qu'personne ne peut piloter Wing comme tu l'fais. Crois pas qu'tu m'sers à rien, t'as des capacités que personne d'autre n'a. Mais utiliser tes capacités, c'est pas forcément t'envoyer en première ligne. Les missions sont de pires en pires, et j'ai besoin de toi, pas uniquement pour assurer mes arrières mais aussi pour te battre à mes côtés.
Heero leva les yeux vers lui et Solo fut frappé par leur expression. Bordel, Crevette a raison. Ce mioche a vraiment besoin qu'on lui dise qu'on a b'soin d'lui !
− Doute plus… 01, dit Solo avec un sourire, bien que ça lui coûtait d'appeler Heero ainsi.
Heero hocha la tête et Solo ne put s'empêcher de lui ébouriffer les cheveux, ce qui lui valut un regard meurtrier.
− C'est clair, maint'nant ?
− Hn.
− Ok. Tu m'déranges pas, tu peux rester ou t'sauver si tu veux.
Solo regarda Heero s'enfuir de la cabine sans demander son reste et se passa une main dans les cheveux.
"Putain, quelle semaine…"
¤¤¤¤¤¤¤
Solo rattrapa d'une main le bout de pomme de terre initialement destiné à Heero et qui volait à présent vers lui.
− Dis donc, Crevette, on gâche pas la bouffe ! J'croyais t'avoir élevé mieux qu'ça ! Et tu vises comme un pied, en plus, le réprimanda-t-il avant d'avaler sa prise.
− Tu vas voir si j'vise comme un pied, rétorqua Duo en retentant sa chance, avec une nouvelle cible.
Solo goba le morceau de pomme de terre sans difficulté.
− Si jamais tu as besoin de te reconvertir, tu as de l'avenir dans le dressage des otaries, commenta Trowa. On n'en a pas dans mon cirque mais je pourrais toujours te faire une lettre de recommandation.
− Duo et son otarie savante, se moqua Wu Fei.
− Je rêve ou tu viens de me traiter d'otarie ? s'indigna Solo.
− C'est Trowa qui a commencé…
− Ce n'est pas bien de dénoncer ses petits camarades, sermonna Quatre.
− Je l'avais fait plus subtilement, se défendit Trowa.
Duo gloussa et s'apprêtait à y aller de son propre commentaire quand un bout de pomme de terre vint se coller gracieusement sur son front, réduisant toute la tablée au silence. Tous les regards se braquèrent sur Heero qui continuait de manger comme si de rien n'était.
− Heero, lui, il sait viser au moins, déclara Solo.
Alors que les cinq adolescents continuaient à se chamailler, Solo sourit. A les voir tous ensemble comme ça, il se dit que tout irait bien. Il avait confiance en l'avenir, ils arriveraient probablement à s'en sortir.
Il avait hâte que la guerre se termine.
(à suivre)
Omake :
Heero : Si tu voulais vraiment le tenir à l'écart des dangers, tu serais pas devenu pilote de Gundam.
Solo : … … … Euh, me battre avec un Gundam, c'est une manière pour moi d'assurer la protection du futur de Crevette !
Heero : … … … ce que tu veux dire, c'est que tu n'y avais pas pensé, c'est ça ?
Solo : … … … Eh ! C'est pas ma faute ! Les auteurs sont parties du principe "Et si Solo était le pilote 02 à la place de Duo" ! J'ai pas pensé que j'pourrais r'fuser !
Shakes : y'aurait pas eu de fic, sinon…
Meanne : c'est le dur lot de ne pas être un "réel" personnage de Gundam Wing…
¤ricanent¤
¤¤¤ ¤ ¤¤¤
Petite réponse perso à Kaorulabelle :
Solo reste
très mâle et ce en toutes circonstances, même en
tutu rose. Heero n'a pas été particulièrement
affecté par sa nouvelle tenue, mais nous connaissons tous son
goût très sûr en matière de vêtements…
Finalement, seul Crevette s'est véritablement senti atteint
dans sa masculinité…
Les autres, par contre, ont beaucoup
ri.
