Salutations ! Je crois que je mérite les tomates pour ce retard successifs… je suis désolée, visiblement je n'arriverai pas à me tenir à deux chapitres par moi… La troisième année de licence est une HORREUR ! Mais je ne vous oublie pas !

En outre, vous avez certainement eu de la lecture avec le PRINCE DE SANG-MELE… Si vous avez besoin d'en parler, vu les évènements qui s'y déroule, n'hésitez pas à venir sur mon forum, ou sur celui de VirginRogue… (Lol, comment saisir toutes les opportunités pour se faire de la pub)

(A propos, VirginRogue a ouvert un site de Roguefiction où nous pouvons posté nous-mêmes, n'hésitez pas à y aller !)

Bonne lecture et gros bisous !

RAR :

Ryannon : Merci Pour ma part, j'aurais verser quelques torrents de larmes je crois. Je ne suis pas très solide face à ce genre de révélation. Syd est un petit teigneux, et il a beaucoup de mal à pardonner… Kisss !

Angie Black : Mdr ! Au début, j'ai cru que tu étais sérieuse en parlant de Corneille. (lol) Voilà la suite ! Bisous !

Etincelle de vie : Oui, tu es très pessimiste. Mais ce qui vient d'arriver ne serait pas une raison suffisante pour que Syd disparaisse complètement de la circulation. Héhé ! Bisous !

La folleuh : C'est vrai pour le manque de communication, et c'était déjà le problème de l'ancienne génération. Kissss !

Ayuluna : Rhô ! Une nouvelle lectrice ! C'est vrai que j'aurais du mal à dépasser mon quota de mort cette fois-ci, kissss !

Elfie : Merci beaucoup ! (Une nouvelle lectrice, bis ! Trop contente moi, hihaaaa !) Je suis ravie que ça te plaise, et aussi que tu aies visiblement aimé cette pauvre Ecarlate ! Zoubis !


4/ L'homme de la situation !

« Les hommes valeureux le sont du premier coup »

Le Cid, Corneille.

Madurei entra la première dans la maison, elle alluma la cheminée d'un coup de baguette. Rogue la suivait, marchant aux côtés de la civière que les deux médecins transportaient.

« -Posez-la ici », ordonna-t-elle.

Une fois avertie, elle avait accouru le plus vite possible, et était arrivée au moment même où on sortait sa fille de la vieille usine.

« -Kassil », commanda Rogue, « va préparer un chocolat chaud. »

Madurei souleva doucement Morgane et l'installa sur le divan. Elle lui caressa le front avant de l'embrasser. Morgane contempla sa mère avec admiration : elle était si belle, le feu de la cheminée auréolait son visage à la noire chevelure. Ses yeux verts irradiaient d'une rare intensité.

« -Voilà le chocolat », monsieur, annonça Kassil.

« -Déjà ? » s'étonna Rogue.

« -Je m'y attendais maître, alors j'ai commencé à préparer quelques douceurs dans la cuisine. »

« -Comment cela ? » S'enquit Rogue avec perplexité.

Mais les médecins les interrompirent, prétextant que l'enfant serait mieux à l'hôpital. Morgane secoua fermement la tête :

« -Je me sens déjà mieux. » Assura-t-elle, « je veux rester ici. »

Rogue et Madurei se consultèrent du regard :

« -Je ne laisserai pas ma fille seule », déclara l'épouse, « Dieu seul sait ce qui pourrait arriver dans une chambre d'hôpital. »

« -Madame ! » S'indigna l'un des sorciers, « elle a été agressée à même pas quelques kilomètres de votre maison. Elle n'est pas plus en sécurité ici ! »

« -Nous veillerons sur elle », répliqua Rogue en fronçant les sourcils.

« -Et pour les soins « ? Fit l'un des deux hommes.

« -Vous vous en occuperez. (Sans compter que je la gaverai de potions…) »

« -Monsieur, vous êtes bien gentils, mais nous avons une vie nous aussi. Et puis qui payerait nos horaires ? »

« -L'argent n'est pas un problème », répondit calmement Rogue.

« -Ce le sera bientôt, maître », couina Kassil.

Cette fois-ci, Rogue regarda son Elfe avec plus d'attention. Une certaine colère semblait déjà emplir Madurei.

« -C'est ce que je voulais vous dire, maître, votre fils est arrivé juste avant vous. Il avait l'air d'un fou furieux. Je crois qu'il vous a volé votre carte de crédit et il est reparti aussi sec. »

« -IL A QUOI ! » Beugla Rogue.

« -Mes félicitations, Severus », applaudit Madurei, « j'ai toujours aimé tes talents diplomatiques. »

Il jeta son regard le plus mauvais à son épouse. Madurei lui rendit une grimace dégoûtée en échange. (Non, non, ne vous inquiétez pas, c'est comme cela que ces deux-là communiquent).

« -Vous voulez un petit gâteau ? » Proposa naïvement Kassil en croyant tout aussi naïvement que cela suffirait à calmer la rage d'un Severus Rogue.

« -OU EST-IL PARTI ? » Rugit ce dernier.

« -Qu'est-ce que c'est que cette histoire ! » Gémit Morgane, « pourquoi mon frère s'est sauvé ! »

Ramené à la réalité, Rogue fixa sa fille. Contrairement à son frère, elle ne le regardait avec aucune rancœur ou dégoût. Elle paraissait juste terriblement désappointée.

« -Il a eu une petite dispute avec ton père », dit Madurei, « rien de grave, on va le ramener. Viens, je te monte dans ta chambre. »

« -C'est ma faute ? » Demanda Morgane, « c'est parce que j'ai été blessée ? »

« -Ton frère a eu seulement très peur. » Répliqua sa mère avec douceur, « mais d'un ton ferme. Il t'a cru morte et s'est défoulé sur la première personne qu'il a vue. »

Rogue se rembrunit : Syd semblait au contraire avoir réfléchi longuement à la question. Les deux médecins prirent alors congé. L'un d'eux avait tout de même donné sa carte, secoué par un scrupule. Madurei aida Morgane à regagner sa chambre.

Rogue tourna en rond dans le salon comme un lion en cage… Ou plutôt un serpent car il ne va pas sans dire que cette comparaison ne lui plairait guère. Mais où avait filé ce gosse ! Il se souvint du dernier regard qu'ils avaient échangé. Ce fut un contact visuel des plus étranges, il n'arrivait pas à définir quelle était cette lueur qui avait animé les yeux de son fils. Son fils… Il aurait voulu lui expliquer mais ce sale gosse ne lui a laissé aucune chance ! Dès le départ il l'avait traité en ennemi ! Une vive déception l'empoigna : il ne pensait pas que son garçon puisse être la proie de préjugés. Pas comme lui, non, il ne voulait pas qu'il devienne comme lui.

« -Severus ! »

Madurei était redescendue.

« -Et la petite ? » Demanda-t-il.

« -J'ai mis des Sortilèges de protections aux murs et à la fenêtre, elle ne risque rien. »

Elle lui tendit sans attendre une enveloppe :

« -J'ai trouvé ça dans notre chambre, c'est l'écriture de Syd. »

Rogue préféra s'asseoir pour lire… Madurei s'installa face à lui, les iris aussi flamboyants que le feu qui crépitait dans la cheminée.

« -Qui a pu lui envoyer cette horreur ? »

« -Je n'en sais rien », répondit sa femme, « mais il faut le rattraper le plus vite possible et ne pas le laisser dans l'erreur. »

Il la scruta avec étonnement.

« -Il croit que tu es un Mangemort. Il ne sait pas que tu es un ex-Mangemort repenti. Il ne sait rien de ce que tu as fait pour l'Ordre. Il croit juste que tu es un de ces salauds qui ont retourné leur veste une fois Jédusor mort. Détrompe-le. »

« -Il refuse d'entendre ! »

« -Laisse-lui le temps, afin que ça potasse dans sa petite tête. » Répliqua-t-elle avec un petit sourire narquois.

Il en fallait beaucoup pour déstabiliser Madurei Rogue. Elle s'attendait à ce retournement de situation depuis longtemps. Et par le diable ! Elle ne laisserait pas sa famille à l'abandon.

« -Je me demande à quoi ça sert, Rei », déclara Rogue en se relevant, « tu n'as pas vu comme il m'a regardé ! »

« -Si ces débiles congénitaux ont agressé Morgane, ils s'en prendront à lui aussi. »

« -Je ne dis pas que je ne chercherai pas à le retrouver ! Seulement, est-ce que lui voudra encore revenir ? »

« -Ça, ce n'est pas un problème. Il va tout juste sur ses 16 ans, ce n'est pas lui qui va faire la loi. »

Rogue ricana sourdement : il reconnaissait bien là son épouse.

« -Bon, je vais le chercher », annonça-t-elle soudainement.

« -Non, moi j'y vais. »

« -Il faut quelqu'un pour veiller Morgane. »

« -Exactement, tu restes ici. »

« -Non, je me charge de notre fils. »

« -Non, merci Madurei », répliqua-t-il avec impatience, « mais c'est à moi de m'en occuper. »

« -Très bien, donc vas-y. Je monterai la garde. »

Il serra les dents : Madurei aimait donner des ordres, elle cherchait toujours à avoir le dernier mot. Mais elle l'embrassa doucement et toute rancœur s'envola. C'est seulement ensuite qu'elle se munit d'un papier et d'une plume.

« -A qui écris-tu ? »

« -A ma sœur, Syd va peut-être chercher refuge chez elle, qui sait ? »

« -J'espère quand même le retrouver avant qu'il n'aille se perdre au fin fond de l'Ecosse ! »

Il allait sortir sur ces sèches paroles et tomba nez à nez avec Maugrey Fol-Œil.

« -J'ai à te parler », Rogue, maugréa celui-ci.

« -Pas maintenant ! » Répondit l'autre, « je n'ai pas le temps. »

« -Que se passe-t-il ? Rien de grave, j'espère… » Demanda l'Auror avec une pointe d'ironie dans la voix.

Rogue allait le foutre tout bonnement dehors mais la voix de Madurei se fit entendre :

« -Syd a fugué… »

« -C'est vrai ? » Demanda Maugrey, sans l'ombre d'une surprise.

« -Madurei… » Gronda Rogue.

« -Tu peux bien râler », dit froidement sa femme, « mais je préfère que les Aurors soient au courant. Qu'attendez-vous, tous les deux, pour retrouver mon fils ? Allez ! Ouste ! »

Et en définitive ce fut Madurei qui mit les deux hommes à la porte.


Morgane eut de la peine à retenir son souffle : son frère avait fui et les « gens » qui l'avaient attaquée le tuerait sans doute sans pitié ! Elle était encore toute tremblante, elle se souvenait de tout : la façon dont ils l'avaient attrapée sur le chemin, cette usine, cette Marque… « Mon père n'est pas un Mangemort ! » Leur avait-elle crié en y mettant toutes ses forces. Des larmes roulèrent sur ses joues en grosses billes : Non ! Son père n'était pas un Mangemort. Mais si son frère le croyait, il ne reviendrait pas à la maison. Que faire ? Il fallait le retrouver à tout prix… Et si les Aurors revenaient bredouilles ? Morgane se pinça les lèvres, et la solution lui apparut : il existait UNE personne capable de retrouver un fuyard en moins de deux. L'adolescente saisit alors sa tirelire serpent et la cassa net : 10 galions… Est-ce que cela suffirait à convaincre Sirius Black ?

Morgane ne disposait pas d'un temps infini pour se décider. Sa mère sortit pour lancer son corbeau postal, et l'enfant en profita pour se faufiler dehors à son insu. Elle bondit dans la neige, emmitouflée dans sa cape verte. Madurei regarda l'oiseau disparaître avant de rebrousser chemin. Morgane retint sa respiration, sa mère passa juste devant le monticule de neige où elle se cachait mais elle rentra sans rien remarquer.

« -Ouffffff ! » Soupira Morgane.

Elle se releva, toute recouverte de gouttes gelées. La petite voie champêtre conduisant au village semblait plus lugubre la nuit. Et à peine Morgane s'y était-elle engagée que des larmes roulèrent sur ses joues : tous les souvenirs de cette matinée lui revenait en bloc. Elle suffoqua : sentant encore la douleur qui étreignait sa poitrine. Mon Dieu ! Mais quelle journée horrible ! Le pire, pensait-elle, c'était que lorsqu'elle était encore allongée par terre, elle était consciente. Oui, elle entendait les médecins dire qu'elle ne s'en sortirait pas. Elle sentait leurs doigts s'activer autour de ses blessures. Elle hurlait intérieurement pour leur signaler qu'elle était encore en vie : non, non ! Je vous en prie, n'abandonnez pas !

Mais « On ne la sauvera pas » qu'elle entendait !

Et surtout… Elle n'avait pas tout suivi de la dispute de Syd et de son père mais il lui semblait qu'elle avait compris l'essentiel… « Tu ne lui as pas laissé le temps de s'expliquer, Syd », pensa-t-elle fortement. « Sinon, papa aurait certainement dit…. Il aurait certainement dit… qu'il n'était pas un Mangemort ! »

Elle s'avança dans l'obscurité, la peur au ventre. Mais que faisait-elle encore ? Seule, au milieu des bois ? Elle s'immobilisa, saisie de terreur. Elle n'y arriverait pas, ses blessures étaient encore trop fraîches, elle n'osait plus avancer. Et pourtant, l'image de son frère baigna son esprit avant de l'illuminer : Morgane retrouva une respiration plus lente et se remit en route. Il n'était plus temps de se recroqueviller comme une petite fille, il fallait avancer.


Sirius Black sirotait tranquillement son café au comptoir de l'auberge où il devait passer la nuit, savourant cette tranquillité retrouvée après avoir dû faire face à une nuée d'admiratrices. « Qu'est-ce qu'on ferait pas pour casser la croûte, j'vous jure… » Maugréa-t-il en lui-même. Ses activités de chasseur prime ne lui rapportait pas assez gros. En ces temps de paix, les grands criminels étaient déjà sous les verrous.

« -Bah », dit-il au barman qui était l'un de ses anciens camarades de classes, « je devrais cacher des produits illicites chez Snivellus et aller le cueillir pour empocher une récompense… »

« -Bonne idée, Patmol, mais sa charmante épouse risquerait de te pendre haut et court. De même que ses bambins tout aussi charmants. Ça ne rigole pas chez eux ! »

Sirius ne saisit pas tout de suite toute la gravité qui pointait sous cette réplique anodine.

« -Tu n'es pas au courant ? » Demanda alors le barman devant son absence de réaction.

Sirius balança ses cheveux en arrière :

« -Au courant de quoi ? »

« -Des Aurors sont venus boire un verre ici tout à l'heure, c'est pour ça que je le sais. Tout ce qui est sorcier dans ce village en parle à présent : Syd Rogue aurait appris les frasques de son père et l'a envoyé baladé. »

« -Oups », fit Sirius mais sans avoir l'air désolé du tout. « J'en connais un qui doit se… »

« -Ce n'est pas tout ! Reprit l'aubergiste alias commère-man, la fille de Rogue a été victime d'une attaque. Elle aurait dû en mourir mais elle a eu une sacrée chance.

Cette fois-ci, le sourire de Sirius s'effaça. Il souhaitait beaucoup de mal à Rogue, mais pas au point de voir ses enfants victimes d'un sort tragique.

« -Ha bon et… »

Ils entendirent un grand bruit derrière la porte. Une enfant entra brusquement. Des bandages dépassaient de ses manches, quelques écorchures parsemaient son visage et ses yeux étaient bouffis comme si elle avait abondamment pleuré. Elle abaissa sa capuche. Ses cheveux étaient décoiffés et courts, mise à part deux longues tresses qui trouvaient naissance juste derrière ses oreilles pour s'arrêter au niveau de ses hanches.

« -Sirius Black ? » Demanda-t-elle.

« -Lui-même », répondit l'intéressé en la dévisageant avec des yeux ronds. (Pitié, devait-il penser, pas une nouvelle fan furieuse !)

« -Voulez-vous m'ép… Travailler pour moi ? »

Il la considéra avec plus d'étrangeté encore. Les yeux de Morgane se plissèrent pour envoyer des éclairs :

« -Je suis Morgane Rogue… »

Ceux de Sirius devinrent aussi gros que des œufs de mouette.

« -… Et j'ai besoin de vos services… » Continua l'adolescente. « Mon frère s'est enfui, j'aimerais que le preniez en chasse. Je vous en prie ! »

Elle se précipita vers lui pour s'arrêter net devant son tabouret en tremblant.

« -Barney », dit Sirius à son ami, « prépare un chocolat chaud pour cette demoiselle. »

« -Ce n'est pas le froid qui me fait trembler. »

« -Et des anti-dépresseurs en poudre, s'il te plaît… »

Morgane se força à sourire mais elle trouva la plaisanterie déplorable. « Ce n'est pas grave », songea-t-elle, « sa beauté excuse tout ! » (L'auteur ne partage pas du tout l'avis de son personnage et refuse toute responsabilité.)

« -Ecoute, Morgane… » Commença Sirius.

Mais au son de sa voix, la jeune fille avait compris que sa réponse serait négative. Elle attrapa l'une de ses larges mains et y déposa son modeste pécule.

« -C'est tout ce que j'ai », avoua-t-elle, « mais Syd a volé les économies de mon père. Si vous le retrouvez, vous pourrez vous servir ! »

Voilà qui était alléchant ! Sirius imaginait déjà la tête de Rogue, mais il dut se ressaisir :

« -A propos de ton père, il sait que tu es là ? »

« -Non », fit-elle, « il vous déteste, il aurait refusé. »

« -Tu ferais mieux de rentrer chez toi… Tu es souffrante qui plus est, tu ne devrais pas… »

« -NON ! »

Elle serra les poings et le fixa avec véhémence et furie. Ses prunelles disparurent, suivies bientôt des iris, conférant ainsi un regard effrayant à l'enfant. Sirius hoqueta de surprise, s'attendant presque à voir surgir du feu de cette charmante bouche.

« -Mon frère s'est enfui sur un coup de tête à cause de ces sales pseudos Mangemorts ! Ils ont raconté des horreurs ! Ils lui ont fait croire que mon père était l'un des leurs ! Mais moi je sais que… »

« -Morgane », l'interrompit Black d'une voix ferme, « est-ce que ton père t'a dit lui-même qu'il n'avait jamais été un Mangemort ? »

Il regretta immédiatement ses paroles, la figure de la petite s'était décomposée. Ses yeux reprirent leurs couleurs originelles, quoique teintées de mélancolie, et elle soupira avec une profonde tristesse :

« -Non… Il ne nous parle jamais… mais quand vous êtes la fille de Severus Rogue, apprendre à faire avec le silence est la base si vous ne voulez pas devenir dingue… »

« -Le chocolat est prêt », dit Barney en le posant sur le comptoir.

Morgane n'esquissa aucun mouvement et semblait attendre une réponse affirmative de son interlocuteur.

« -Ton frère s'appelle Syd, n'est-ce pas ? »

« -Oui… »

« -Il est comment ? »

« -Grand, cheveux noirs, yeux noirs… »

« -Hum… Hum… (Il me rappelle quelqu'un…) »

« -Il a emporté la Gringot-Card de mon père… Aujourd'hui, il portait… Ha ! J'oubliais que je n'ai pas pu le voir aujourd'hui justement ! Il est toujours habillé en noir de toute façon… Et encapé aussi… »

Elle se perdait dans les détails, angoissée qu'elle était de ne pouvoir fournir des informations pertinentes.

« -Bon », fit Sirius, « ça marche… je vais essayer de le trouver… »

Morgane parut frappée par la grâce divine, elle bondit au cou de son sauveur et déposa un baiser… sur sa joue. Barney en fit tomber le verre qu'il essuyait. (Attention la commère ! Ne va pas raconter n'importe quoi ! Papa Rogue ne serait pas content.).

Toute heureuse, Morgane se mit à farfouiller dans ses poches : elle en sortit un coquillage et un mouchoir :

« -Tenez », fit-elle, enthousiaste, « c'est un coquillage à communication rapide, j'ai le même. On pourra communiquer. Et puis ce mouchoir appartient à Syd, si vous voulez connaître son odeur… »

Depuis la fin de la guerre, Sirius était un Animagus déclaré et tous connaissaient très bien sa forme animale. En échange, Sirius lui tendit sa boisson qu'elle put enfin boire en se brûlant la langue.

« -Tu as grandi… » murmura Sirius. « Enfin, pas tant que ça se ravisa-t-il en considérant sa petite taille (Morgane faillit s'étrangler), je ne t'ai pas reconnue tout de suite mais il me semble je vous avais déjà croisés, toi, ton frangin et ton père, il y a une dizaine d'années… Mais ça reste très vague… »

La fin de cette phrase porta le cœur de Morgane dans les paradis célestes : Sirius Black se souvenait de l'avoir croisée petite fille !

« -Très bien », annonça-t-il, « je vais quand même te ramener chez toi avant de… »

Mais il réalisa que ce n'était pas la peine :

« -Ta mère est là », conclut-il.

Morgane fit violemment volte-face. Aussi silencieuse qu'une souris, Madurei avait pénétré dans la taverne et attendu, tapie dans l'ombre, avant de se montrer. Sirius tenta de cacher sa rancœur mais au fond de lui, il considérait toujours le beau-frère de Madurei, Caïn Headcliff, comme le responsable de la mort de son filleul. En effet, quinze ans auparavant, l'Ordre du Phénix avait du suivre le plan plus ou moins conçu par Caïn et Néréis pour venir à bout de Voldemort. Mais bien entendu, Mr Headcliff avait omis de préciser que Harry Potter en mourrait. Et cela, Sirius ne l'oublierait pas, lui au moins.

« -Maman ! Mais depuis quand… »

« -Je t'ai suivie tout le long », répondit Rei. « Pensais-tu sincèrement que je ne t'avais pas remarquée ? Je voulais voir ce que tu mijotais, quoique je m'y attendais, à vrai dire. »

Madurei prit doucement sa fille par les épaules et commença à l'entraîner vers la sortie.

« -Merci pour votre aide, Sirius ! » Lança Morgane, « j'attends vos nouvelles », ajouta-t-elle en brandissant son coquillage.

« -Bonne chance Black », dit Rei en parvenant à la porte. « Si vous mettez la main sur Syd, n'hésitez pas à lui communiquer… mon mécontentement. »

« -Sans problème », rétorqua Sirius, « Lady Madurei, s'il ressemble tant que ça à Snivellus, ce sera même un plaisir… »

« -Quoi ! » S'exclama Morgane.

Mais la porte claqua et sa mère continua à la pousser en avant :

« -Dépêchons-nous, ma petite, Caïn sera bientôt là, il faut l'accueillir. »

« -Nous mettons tous le paquet pour retrouver mon frère, hein ? »

« -… Je préfère qu'on ne prévienne pas ton père, en ce qui concerne ton initiative… »

« -Pas de problème, m'man ! Je te parie que Black trouvera Syd avant papa… »

Madurei leva les yeux au ciel : dans les deux cas, il y aurait un meurtre.