Kiko! J'espère que vous passez tous de bonnes vacances! Je profite de cette occasion pour poster un nouveau chapitre avant de replonger dans la tourmente des partiels.

Un problème se pose: Les Réponses au Rewievs désormais interdites dans la fic. Pour ceux qui ont un compte fanfictionnet, j'enverrais la réponse par la fonction «reply», tout simplement. Pour les autres, je les mettrais dans cette nouvelle option qu'offre le site, celle de faire des forums. Allez dans ma bio, cliquez sur «my forums» et voux y êtes.

Sauf que pour cette première fois, ce forum ne me servira à rien, puisque seulement deux personnes ont posté leur rewievs en anonyme, or je sais que ces personnes ont un compte ffnet, et donc je vais pouvoir accéder à leur adresse email pour leur répondre directement. (Vous suivez la force de ce raisonnement?)

Loool, j'ai encore parlé pour ne rien dire. Gros bisous et joyeuses fêtes! Hihaaaaaaaaaaaaaaaaa!


6/ Rencontre avec Bô Black.

«Et quand un roi commande, on lui doit obéir.»

Le Cid, Corneille.

Morgane entraîna Lachésis dans sa chambre, sous le regard nonchalant de Caïn qui montait la garde avec toujours plus d'entrain.

«- Il est temps de contacter Mister Black», annonça-t-elle.

«-Le fameux gars qui va retrouver ton frère?»

«-Oui!»

«-Le même que celui qui a dévoilé les dessous de ton père devant toute l'école?»

«-O… Quoi!»

«-Ho, pardon! J'oubliais que tu ne peux pas être au courant.»

«-Je me moque bien de ces histoires de collégiens! Seul compte le présent.»

Sur la commode à côté de la fenêtre, un oiseau somnolait dans une cage, c'était le rouge-gorge de Morgane. Lachésis prit place sur un pouf moelleux en battant des pieds avec bonne humeur.

«-J'aime te voir comme ça», l'assura Morgane, «ça veut dire au moins que tu n'as pas eu de mauvaises visions!»

«-Non, c'est vrai, pas dans l'immédiat…»

«Pas dans l'immédiat…» Brrr! Morgane en frissonna. Et sur ce, elle sortit le coquillage de sa poche:

«-Sirius Black, le Magnifique, a le même! C'est moi qui lui ai donné.» (J'ai pu lui effleurer la main du coup! Hihihihi! T'es jalouse, hein? T'es jalouse!)

«-Il marche comment?» (Nan, j'm'en fous, moi chuis fan d'Alan Rickman)

«-Je l'ouvre, et celui de Sirius va se mettre à chanter!» (Kyyyyaaaa! Je vais pouvoir lui reparler! Tu sais que je l'ai même embrassé sur la joue? Je ne me laverai plus jamais les dents!)

«-Et bien vas-y, ne me fais pas mourir sous ce suspens insoutenable…» (Bravo, tu feras concurrence à ton père…)

Morgane contemplait le petit coquillage placé au creux de sa main. Elle s'apprêta à l'ouvrir de ses doigts délicats quand:

«- TAINTED LOVE! Hohooooooooo! TAINTED LOVE! »

Cette fulgurante mélodie avait jailli par derrière. Morgane sursauta. Lachésis ne réagit pas: elle l'avait prévu et souriait déjà en songeant à celui qui les contactait. Le bruit provenait de dessous le lit.

Morgane se baissa tandis que la chanson continuait: il y avait un autre coquillage. Elle le saisit, l'ouvrit, et le visage de son frère apparut.


Syd ricana en voyant la figure paniquée de sa petite sœur qui ne savait plus où donnait de la tête. Lachésis vint montrer sa petite tête brune en sautillant aux côtés de sa cousine.

«-Ma chère Morgane», soupira Syd avec une certaine tendresse. «Comment vas-tu?»

«-Comment TOI tu vas, grand frère! Pourquoi t'es parti? Tout le monde te cherche! Reviens!»

«-Je suis heureux de te retrouver en bonne forme… Le reste peut bien aller au diable.»

«-Reviens, Syd, je t'en prie! Rentre à la maison!»

«-Non, pas encore… N'ai pas peur… Je ne risque rien. On se reverra à Poudlard…»

«-Où es-tu?»

«-Tu crois sincèrement que je vais te le dire?»

«-Je ne le dirai pas à nos parents! Allez!»

Elle fit une petite moue attendrissante et para sa voix de milles fleurs nouvelles:

«-Syyyyd, s'iiiiiiil te plaît….»

«-Seeeeeerpent!» Répondit son frère qui ne savait pas résister à ce genre de mimique. (Quand l'origine en est sa petite sœur! Cela va sans dire…)

Il soupira…

«-Ce n'est pas une fugue, Morgane, je ne compte pas me cacher… Je vais me rendre chez notre tante, tu n'as qu'à leurs dire…»

«-Où es-tu en ce moment

«-Notre petite medium ne peut pas le deviner?»

«-Je n'ai pas des visions sur commande! Râla Lachésis, je sais juste que tu es dans un rayon de 1000 km… (quelle précision!) Je vois que tu n'as pas pris en compte les conseils que je t'avais gracieusement donnés dans le train!»

«-De quoi parlez-vous?» S'enquit Morgane en serrant les dents.

«-De rien», l'assura son frère.

Syd fit mine de réfléchir: Ho, et puis zut! Quelle importance? Il n'avait pas peur de son père… Il irait voir Néréis quoi qu'il arrive.

«-Je suis dans le village de Bugland, en Irlande… Je pense m'établir dans la ville la plus proche pour… mettre à contribution le coffre Gringot de notre père…»

«-Hé! Attention avec sa carte de crédit…»

«-Nyarf, Nyarf… Au revoir, petite sœur, je te rappellerai bientôt.»

Mais d'un coup, comme s'il avait remarqué quelque chose:

«-Ton piaf ne gazouille pas? D'habitude cette chose chante sans arrêt –Morgane tourna la tête en direction de la cage- il doit être malade! Occupe-toi en un peu!»

Il lui envoya un baiser qui était plus chargé d'ironie qu'autre chose et il interrompit la liaison.

Il y eut un court silence:

«-Ton frère se moque de nous, chuchota Lachésis en haussant les sourcils. On appelle tes parents?»

«-Non… Je lui ai promis de ne pas le cafeter…»

«-Il n'a pas tenu compte de cette promesse! Il veut que tu les préviennes pour mettre du piment!»

«-Ce n'est pas mes parents que je vais prévenir.»

Elle posa le coquillage légué par son frère et ouvrit enfin celui qui la reliait à son chasseur de prime préféré…


Décidemment ces moldus étaient bien bêtes… Syd se targuait d'avoir prêter une oreille attentives aux ennuyeux cours d'études moldues, après tout un bon Serpentard se devait de tout connaître pour maîtriser n'importe quelle situation. Et la mauvaise foi du jeune homme lui permettait d'oublier qu'il passait son temps à recopier ses cours de Défense Contre les Forces du Mal au lieu d'écouter cette étrange manie qu'avait les moldus à garnir leur route de feux clignotants. Ça lui aurait été utile lorsqu'il essaierait de traverser un passage piéton, l'un de ces quatre… En attendant, il était parvenu à tromper son monde. Il s'était engouffré dans l'hôtel le plus cher de la commune, ce qui n'était pas peut dire car malgré l'aspect rustique du village, l'on trouvait toujours dans les environs des gens plutôt riches et aisés en quête de tranquillité et… de confort.

«-Mon père vous a appelé tout à l'heure», dit Syd qui en fait avait imité la voix paternelle sans aucune difficulté. «Je viens déposer ses affaires.»

«-Oui, bien entendu.»

Il avait l'art et la manière de mentir. Il fit mine de tirer difficilement sur la grosse mallette grise, et vide, qu'il avait acheté le matin même. Il revint à l'accueil: le maître d'hôtel lui tendit un appareil où… il devait insérer la Gringott-card de son père.

«C'est le moment» se dit le jeune homme, «j'espère que je n'ai pas été trop sûr de moi…» Il avait transmuté la carte pour qu'elle ressemble à celle d'un moldu. De sa main gauche enfouie dans sa poche, il étreignit sa baguette. Au moment où il allait faire glisser la carte dans la fente, une ampoule éclata au-dessus d'eux. L'hôtelier leva la tête avant de décrocher son téléphone:

«-Passez-moi le technicien…»

Faire exploser l'ampoule sans pointer sa baguette dessus avait demandé un grand effort de concentration à Syd mais il ne devait pas se relâcher: il sortit discrètement sa baguette:

«-Transfero», murmura-t-il.

L'appareil fut chauffé à blanc pendant quelques secondes avant de redevenir normal. Syd se prit à sourire: si son stratagème marchait, l'hôtel débiterait directement sur le compte sorcier de son père. Il inséra la carte: Merveille! Tout marchait!

Il se laissa tomber sur un lit qui se gonfla voluptueusement de part et d'autre. D'un geste nonchalant, il alluma la télévision et commença à zapper avec la télécommande. Il atterrit sur une chaîne de sport. Pfff! Du football! Pire que le Quiddicht… Mais il se ravisa: selon le catalogue, cette chaîne était d'un prix exorbitant, ainsi fut-il! La note serait salée, cher professeur Rogue, accessoirement son père. Il laissa la télé allumée et commença à fouiner dans les placards. Il trouva des cacahouètes, de la pâte d'amande de grands confiseurs. Il n'avait pas faim mais il ouvrit tous les paquets possibles en comptant d'un air sadique les galions d'or qui s'en allaient à fumer à mesure que ses doigts décortiquaient les plastiques.

Il tourna la tête: quelqu'un grattait derrière la porte.

«Le garçon de chambre?»

Il posa sa main sur la poignée, mais prépara sa baguette dans son dos, au cas où. Malefoy lui avait peut-être renvoyé l'un de ses sbires. Et il ouvrit: fausse alerte.

C'était juste un chien noir.

Il s'apprêtait à claquer la porte quand l'animal passa son petit museau. Syd s'arrêta juste à temps: il aurait pu lui briser la mâchoire!

«-Dégage», siffla-t-il, «allez, ouste!»

Mais le chien entra sans autre cérémonie. Syd soupira et referma la porte: après tout, garder un chien sans autorisation pouvait peut-être donner lieu à une amende?

«-Hum?»

Le chien grattait sa jambe avec des petits yeux larmoyants. Syd n'avait jamais eu d'animaux de compagnie mais il se doutait bien que cette sale bête devait avoir faim.

«-Tu aimes la pâte d'amande?»

Le chien ne se fit pas prier: alors que Syd s'était rassis sur le lit en lui tendant une barre de pâte, il bondit sur ses genoux:

«-Hé! Arrête!»

Le chien noir avala la nourriture sans prendre la peine de la mâcher et remercia Syd de sa langue gluante. L'adolescent se releva en pestant et essuya sa joue pleine de bave.

«-Saleté!»

Il chassa le chien et lui désigna un endroit où il devait dormir, à l'autre coin de la pièce. Mais l'animal se mit subitement à courir dans tous les sens. Exaspéré, Syd préféra se rallonger en fusillant le chien du regard.

Mais pas le temps de fermer les yeux: un déchirement dantesque résonna dans toute la chambre: le chien venait de déchirer sa veste pour s'en faire une couverture. Il tourna sur lui-même et finit par s'y coucher en boule.

Syd serra les dents et se jura de ne jamais avoir de chien.


Ils somnolaient tous deux, tranquillement. Quelque chose vibra dans la poche de Syd: le coquillage (mode vibreur, comme les portables!). Il le déplia et le visage de Morgane apparut en gros plan:

«-ça va grand frère adoré et vénéré?»

«-Oui, humble petite sœur.»

«-Tout va bien?»

Les traits de Morgane exprimaient un étonnement sincère: on eut dit qu'elle s'attendait à quelque chose.

«-Tu n'as croisé personne?» S'enquit-elle malgré elle.

«-Non, pourqu…»

«-… Pour rien! Pour rien! Ho! Kassil m'appelle, je te laisse!»

«Pfff! Elle a dû prévenir mon père, je m'y attendais…» songea Syd en rabaissant les paupières. Non, quelque chose clochait. Si vraiment son père savait où il était, ils seraient déjà en train de se disputer à l'heure qu'il était. Hum… Il pourrait mieux réfléchir si ce chien noir arrêtait de ronfler comme une cheminée.

«-La ferme, le chien», marmonna-t-il.

Hum… Réfléchissons: pourtant Morgane semblait vraiment s'attendre à ce qu'il croise quelqu'un et de toute façon, il n'y avait pas 36 milles personnes qu'elle aurait pu envoyer à sa rencontre. En premier lieu: Néréis…

Il devait en être ainsi, et sa tante s'était perdue en chemin, c'était évident! Il sourit, toujours somnolent. Qui Morgane aurait pu prévenir à part cette vielle folle ? Black peut-être? Pouah!

- Ce sale cabot, murmura Syd à la limite du sommeil.

Sale cabot… Chien noir…

Cabot…

CABOT!

Comme s'il était électrocuté, Syd se redressa d'un coup, les yeux fulminants de rage: L'ENFOIRE DE FILS DE BOURBE!

«Il m'a léché le visage! Sirius Black m'a léché le visage! Cet immonde Black a…»

Mais Sirius dormait encore… Syd se leva calmement, essayant d'oublier que ce sale clebs l'avait souillé. (Ho! Le grand mot!) Il prit le téléphone, appela les renseignements et tomba enfin sur le vétérinaire de la commune:

«-Oui, oui, disait le jeune homme d'une voix onctueuse. Mon chien est malade… Il faudrait que vous veniez tout de suite: il ne bouge plus. Non, non, rien de grave à mon avis, c'est la douleur qui l'empêche de remuer. Oui, c'est cela, et je crois qu'il a des vers, j'en ai trouvé dans ses besoins. Oui, il faudrait un puissant vermifuge, vous lui mettrez tout de suite? Pensez au thermomètre aussi, je crois qu'il a de la fièvre. Par contre, j'ai un problème, je dois m'absenter quelques heures, mais je dirai à la direction de vous mener à ma chambre. Oui, merci bien.»

Il raccrocha et leva sa baguette pour stupéfixer Sirius…


Syd n'aimait pas qu'on dise qu'il était rancunier, il estimait juste que les bons comptes faisaient les bons amis et qu'il ne fallait jamais remettre au lendemain ce que l'on pouvait faire le jour même. En y réfléchissant, s'il avait employé ce superbe adage vis à vis de son père, il ne serait pas en train de traîner dehors, sous une pluie torrentielle. Cela faisait quelques heures qu'il avait abandonné Sirius sous sa forme animale.

Il descendit vers le port, guidé par son instinct. La mer s'effilait sur le rivage clair avant de se regonfler d'une grosse vague écumante qui s'éclatait sur les roches semées par-ci par-là. Il préféra marcher sur un pont de bois, plutôt que sur le sable. Les profondeurs de l'océan ne le laissaient pas indifférent, peut-être à cause de ses origines néréides. Les ondulations des flots étaient aussi compliquées et violentes que celles de son cœur.

Il balançait sa tête, comme s'il entendait une musique enivrante, mais il réalisa bientôt que c'était le cas : sur un rocher en deçà de la jetée, un étrange musicien soufflait avec grâce dans une flûte traversière. La pluie ne le gênait en rien.

L'homme fermait les yeux et ses mèches argentées flottaient dans le vent. Syd allait lui adresser la parole mais une nouvelle venue le devança:

«-Va-t-en! Va-t-en, Normon!»

Une pierre vola, mais le musicien l'esquiva dans un grand éclat de rire. La musique s'était éteinte et l'harmonie aussi du même coup, Syd se libéra de l'emprise qu'exerçait sur lui le paysage maritime et sortit sa baguette: ces gens ne lui inspiraient pas confiance.

«-Larendutia», répondit l'homme à la flûte, «aurais-je fait quelque chose qu'il ne fallait pas?»

«-A moi, non, répondit la fille avec colère, mais à lui, OUI!»

Elle montra Syd du doigt.

Il cligna des yeux: elle avait de splendides cheveux de feu et de sang, tressés comme des cordages, et des yeux d'une coloration qui avait l'ancienneté d'un vieux chêne.

«-Pardon», siffla Normon, «j'ai seulement soufflé l'idée.»

«-De quoi parlez-vous?» s'enquit Syd en les menaçant de sa baguette.

Il remarqua alors que ce Normon possédait un regard des plus dorées, mais c'était l'or de l'avide rapace.

Les deux accusés répondirent précipitamment et presque en même temps:

«-C'est elle qui t'envoie les lettres», dit Normon en désignant la jeune fille.

«-Il veut tuer ta sœur», dit l'autre.

«-C'est une fille de Mangemort.» ricana l'homme.

«-C'est un Mangemort!» s'alarma la fille.

La réaction de Syd ne se fit pas plus attendre, il tenta de les stupéfixer. Mais ses adversaires ne l'entendirent pas de cette oreille. Larendutia dégaina sa baguette à son tour et se protégea:

«-Je ne savais pas pour ta sœur! Je te jure! Je voulais te trouver avant Normon.»

De son côté, Normon transplana. Voyant cela, la jeune fille tourna activement sur elle-même, comme si elle s'attendait à ce que l'homme revienne pour l'attaquer par surprise. Syd en profita immédiatement pour l'envoyer au tapis.

«-Saleté!» Gronda-t-elle, «ce n'est pas contre moi que tu dois te battre.»

«-C'est cela, oui», siffla-t-il, «tu as quelques explications à me fournir. Mais d'abord, qui es-tu?»

«-Larendutia Nenza», répondit-elle.

Ses cils battirent, elle sembla ne plus faire de résistances mais d'un coup une douleur fulgurante paralysa Syd: du sang coula sur son front, il gémit et se retrouva à genoux.

«-NORMON!» hurla Laren, «laisse-le!»

Normon tenait un énorme gourdin en os et Syd fit facilement le lien: il lui avait écrasé sur le crâne.

Le sang s'éparpillait, pareil à une crue du Nil. Il allait mourir. Mon Dieu, tout ce sang! Il en avait perdu au moins la moitié…. Même plus… Oui, il avait perdu largement plus de sang qu'il n'en coulait dans ses veines. C'est dingue! Il y avait du sang partout! Il fit rougir les flots de la mer et monter le niveau de l'eau. Incroyable… La terre entière allait se noyer dans son sang.

Syd n'entendit plus que des échos lointains...

«-Jamais… tuer… voir…»


«-J'AURAIS JAMAIS CRU CA!» vociféra Sirius, «JE VAIS TE TUER, TU VAS VOIR!»

Syd ouvrit les yeux: il était sur le dos, allongé sur le pont. Diable! Il avait du se faire hypnotiser, mais par qui? Par ce Normon, ou cette fille? Il toucha son crâne avec appréhension et fut bien soulagé: il n'avait reçu aucun coup. Autant, il avait tout simplement rêvé…

«-Sirius Black, je présume?» dit le jeune homme en jetant un regard méprisant sur l'homme qui se tenait au dessus de lui.

Il se releva, Sirius avait une mine affreuse. Syd avait bien envie de lui demander s'ils lui avaient administré le vermifuge mais mieux valait ne pas énerver davantage ce pauvre diable. Syd s'épousseta et montra son intention de partir mais le chasseur de prime le saisit par son col et le hissa au-dessus du sol:

«-Lâchez-moi tout de suite, Black! Je peux savoir ce qu'il vous prend?»

«-P'tit con! Tu ne crois pas que je vais te laisser partir comme ça! Mais qu'est-ce qui me retient de…»

Arf! Ce gamin avait le même regard méprisant que ce sale Snivellus! Sirius le reposa brutalement sur le sol, comme pour briser ses chevilles.

«-Je n'ai pas aimé votre façon de vous introduire dans ma chambre! gronda Syd.

«-Peuh!» cracha Sirius, «on croirait entendre une vierge effarouchée (Syd se mit à rougir et serra les dents de rage)! C'était une raison pour me livrer à des moldus? Ils ont voulu m'envoyer à la fourrière parce que je n'avais pas de tatouage!»

«-Je n'ai pas de leçon à recevoir de la part d'un sale cabot envoyé par ma sœur!»

«-Je crois que tu n'as pas remarqué que je faisais une tête de plus que toi…»

«-Je crois que…»

«-… que tu n'as pas vu», l'interrompit Sirius, «qu'en plus de ça, tu es chétif, maigre, maladif, et que je pourrai te rompreles os en un seul coup.»

Syd détourna les yeux, soupira, et reposa un doux regard sur lui:

«-Vraiment, quel langage de brute», monsieur Black, «pourquoi en arriver à de telles extrémités? Je ne veux tout simplement pas rentrer chez moi…»

Sirius en fut ébranlé, il ne s'attendait à un tel retournement.

«-Ne croyez-vous que je souffre d'être toujours comparé à mon père? Je sors tout juste de l'enfance… et les gens pensent déjà que je suis capable d'assumer de telles choses… Après tout, je ne suis qu'un…»

Brutalement son ton devint aussi ironique que celui d'un serpent s'apprêtant à réveiller sa victime pour mettre plus de piquant dans la lutte:

«-… abominable menteur…»

Et en lâchant ces dernières paroles il avait sorti sa baguette. Black évita le sortilège et se métamorphosa en chien pour se battre.

«-Sale gosse!» aboya-t-il (Oui, il aboie vraiment, autant dire que Syd ne peut le comprendre!) «T'es bien un Rogue! J'ai failli me laisser prendre à ton petit jeu!»

«Black! Black!» Répétait Syd dans sa noire pensée, «je te ferai roussir à petit feu et tu m'imploreras de t'achever au plus vite!»

Cette fois, le jeune homme envoya une telle rafale d'énergie que l'Animagus s'envola presque. Mais Sirius en avait vu d'autre, en un bon dantesque, il avait atteint et renversé son adversaire. Syd le repoussa violemment, rouge de colère, le chien semblait rire, ce qui lui conférait un air très étrange.

Mais d'un coup, Sirius se figea. Syd se relevait lentement, trop occupé à s'essuyer pour voir ce qu'il se passait: derrière lui, une poutrelle au-dessus d'un échafaudage avait cédé et roulait dans sa direction. Sirius eu juste le temps de se retransformer pour attraper le garçon et éviter la barre d'acier. Mais cette poutrelle n'aurait jamais pu tomber sur eux par les seules lois de la gravitation, on l'y avait aidée.

«-Normon!» S'exclama Syd.

Ils étaient certainement encore là à l'observer. Il se remit debout d'un coup et courut vers l'entrepôt.

Il était… rempli de poissons qui distillaient une odeur pestilentielle. «Et les gens mangent ça» se dit Syd en grimaçant.

Black, à nouveau en chien, était resté sur le seuil à attendre et l'appelait en jappant.

«-Qu'il y a-t-il Black?» ricana Syd en écartant les bras, «vous avez peur? Normon! Je sais que vous êtes là!»

Une flopée de rires résonna autour d'eux et Sirius fit silence.

«-Wigardium Leviosa!» dit une voix.

Syd frissonna de rage: ce n'était ni la voix du musicien, ni celle de la fille! Mais bon sang, ils étaient combien?

Les poissons s'élevèrent dans les airs. Les sourcils de Syd se levèrent presque en même temps: que comptaient-ils faire? Leurs jeter à la figure? Cette poiscaille avait beau sentir comme le diable, il devait exister pire torture.

«-Transmutans!» ajouta une autre voix.

Et les poissons se métamorphosèrent en piranhas.

«-Vita fiat!»

Et la vie leurs fut donnée.

«-Meeeerde», fit simplement Syd, baguette baissé avec un air de dépassement complet.

Et ces horribles monstres des mers foncèrent sur lui!

«-Protego!» Hurla-t-il.

Quelques piranhas se fracassèrent contre l'onde magique, se réduisant en une gelée flageolante. Mais l'une des petites bébêtes mordit Syd au poigné, lui faisant lâcher sa baguette. Une autre vint se loger dans sa cuisse. Il rattrapa sa baguette mais les poissons cessèrent momentanément leurs assauts: Sirius, redevenu humain, avait lancé un sort de défragmentation: les piranhas avaient perdu leurs dents. Alors, comme dans une fresque épique, les courageux chevaliers des océans utilisèrent mailles, nageoires, ailerons pour frapper leurs ennemies qui, d'un revers de main, les envoyaient sur le sol, tout suffoquant.

Au loin, une silhouette enveloppée dans une cape noire s'écroula sur le sol, après avoir perdu tout bêtement l'équilibre. Syd en l'apercevant, accourut vers elle en faisant fuser des sorts d'immobilisation. Mais Sirius tenta de l'en empêcher. Bientôt deux autres «encagoulés» firent irruption pour récupérer leur camarade et fuir.

«-Ce sont sûrement les néo-Mangemorts!» lui cria Syd.

«-Et des gamins…» remarqua Sirius qui ne croyait pas ses paroles, «peut-être plus jeunes que toi! Des plaisantins!»

«-Non, il y avait un homme tout à l'heure! Un vrai Mangemort!»

«-Comme ton père?» lança Sirius dans un petit rire cruel.

Syd tenta de le frapper, enragé de ne pas être pris au sérieux, mais Sirius immobilisa sa main:

«-ça suffit, je te ramène. (J'veux être payé, moi!)»

Une silhouette plus fine que les autres jaillit d'une caisse et courut rejoindre les fuyarts. Les sens de Syd en furent électrisés: Laren!

C'était la fille…

Il prit appui sur une seule jambe et envoya son pied dans le visage de Sirius qui se retrouva par terre. Sans attendre, Syd se précipita dans la direction prise par la jeune fille. Il l'aperçut bientôt, ses voiles virevoltants derrière elle.

«-Je n'y arriverai pas une seconde fois!» entendit-il…

Mais cette phrase avait été détachée comme des accents musicaux.

«-Essayequand même !» répondit-on.

Harmonieuses tonalités… Syd comprit alors que c'était des pensées. Il entendait les pensées de Larendutia.

«-Il a déjà été victime une fois de mes illusions», expliqua-t-elle toujours dans son esprit. «Il ne me suivra plus!»

«-Oblige-le à se révéler!»

La personne avec qui conversait Larendutia possédait un brin d'autorité dans sa voix pourtant douce comme une goutte de pluie.

Et Laren se retourna donc, Syd aperçut quelques mèches de sa rousse chevelure ondulantes un instant sur le ciel.

«-Pas une seconde fois, effectivement!» cria-t-il en pointant sa baguette.

Les yeux de terre vrillèrent ceux du néant mais le vide l'emporta et Laren dut interrompre son attaque mentale. C'est le moment que choisit Sirius, retransformé en chien pour bondir sur le dos de Syd, qui pour le compte trébucha et se vautra dans quelques barils de poisson.

Et la jeune fille put transplaner sans attendre.

Sirius gronda, menaçant, en dévoilant de larges et aiguisées canines prêtes à mordre. Des tonneaux s'éleva alors un grondement encore plus terrible.

«Il s'est enroué» s'étonna Sirius en s'approchant avec prudence. Ses poils se raidirent instinctivement, puis ses oreilles se plaquèrent pour signifier toute sa terreur: là! Devant lui! Un énorme félin avait surgi et l'avait renversé. La créature le plaqua contre le sol et rugit, tout près de son museau, avec plus de hargne et de détermination. La patte du léopard s'appuya contre sa gorge, avant de ronronner triomphalement.

Syd n'avait pas voulu révélé sa forme Animagus, mais surpris par l'attaque, ô combien frauduleuse de Sirius Black, Laren avait pu pénétrer une partie de son âme et elle avait déclenché le processus de transformation. A présent, il n'avait plus rien à perdre et décida de jouer un peu avec Black, qui devait être terrorisé.

Effectivement, Sirius se maudissait de s'être mis dans une telle galère. «Il va me bouffer!» pouvait-il se dire. Mais que faire? Rester tel qu'il était ou redevenir sorcier pour utiliser sa baguette? Mais est-ce que ce sale Snivell jr. lui en laisserait le temps?

Le léopard fit un bon en arrière, les reflets du soleil jouaient dans son superbe pelage. Son échine se cabra, comme pour se préparer à une nouvelle attaque. Le chien noir le regardait, la queue entre les jambes.

«Tu vas me payer le coup du vétérinaire!» grogna Sirius pour se redonner de la prestance.

«Mon sport favori: casser du Black!»

Les oreilles de Sirius tiquèrent: il arrivait à le comprendre, mais cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas été en contact avec un autre Animagus. Syd semblait s'apercevoir de la même chose.

«Casser du Black?» aboya-t-il, «je peux savoir pourquoi tu ne m'aimes pas, toi? Pourtant tu détestes ton père: tu devrais m'apprécier, rien que pour l'enquiquiner…»

« Quel manque de subtilité, Black! Comme si j'allais feindre le plus pur amour rien que pour me départager d'une figure paternelle honnie!»

«Je peux savoir ce que tu as contre moi, alors?»

«Tu as un charme détestable sur les petites filles…»

«C'est pas ma faute si ta sœur m'admire, quoique je la comprenne…»

«Sigh!»

«Quoi?»

«C'est ça le problème, Black! Très mauvaise réponse! Non, sans blague. A dire vrai, je n'ai rien contre toi personnellement…»

«Attends, je pense à un truc!»

«Première nouvelle…»

«Casser du Black? Tu ne parlais pas de ma fille par hasard?»

«…»

«Réponds, morveux!»

«La douce et charitable Clarisse, je compte bien m'occuper de son cas…»

Il n'en fallait pas plus pour que Sirius relance les hostilités. Mais il partait confiant au combat: il avait pour lui l'expérience, la force et la sagesse. Syd avait la ruse, la force aussi (C'est un bon gros chat, un léopard) et la colère. La joute ne dura que peu de temps avant que Sirius ne détale comme un lapin, poursuivi par Syd.