Hello !

J'ai 4 chapitres d'avance que j'avais écrits à l'époque, j'en ai terminé un 5ème… J'ai décidé de publier du coup un chapitre tous les 15 jours pour garder un peu d'avance. Cela me permettra de faire des corrections et des changements si jamais certaines choses me semblent ne pas coller. Quand j'écrivais Néréis, j'avais plus d'une vingtaine de chapitres d'avance, c'était confortable comme avance, lol…

Je vais essayer de tenir le rythme tout au long de l'année, tout dépendra du temps que j'arriverai à dégager pour mes textes. Bébé Lulu est une gourmande, elle me réclame beaucoup ! ^^ (Dire que dans 15 ans, elle dira que sa mère l'emmerde et qu'elle préfère ses copines, sniiiffff !)

Cette fanfic est censée être composée de 5 actes (le dernier sera très court cependant)… Je pense qu'il me faudra écrire entre 15 et 20 chapitres pour l'achever convenablement.

Réponses aux reviews :

Rhyannon : On prend un coup de vieux, c'est clair, mdr ! Nous étions des étudiantes insouciantes et nous voilà mère de famille… Tu vas pouvoir souffler maintenant qu'ils vont tous les deux à l'école tes petiots ! ^^ Le premier mois a été très dur physiquement et mentalement mais maintenant ça roule, ma petite Lulu est extrêmement tonique, je ne sais pas d'où elle tire son énergie…

La Folleuh : Ouiii, je me souviens de toi, tu m'as laissé de nombreuses reviews à l'époque ! :D (mdr, quand je dis ça, j'ai l'impression d'être une vieille de 80 ans XD)


9/ Le grand retour du fils prodigue.

Les cours avaient repris depuis deux jours mais Syd n'était pas encore revenu… Les rumeurs allaient bon train et tous les élèves avaient pu suivre l'affaire dans la presse mais il ne va pas s'en dire que le Ministère avait tout fait pour l'étouffer. Pour ces jeunes gens nés dans une époque de paix et d'abondance, c'était ce genre de détails croustillants qui complétaient leur petit bonheur. Surtout que la famille Rogue n'avait jamais attiré la sympathie autre part que dans la maison Serpentard…

Le soleil se levait sur Poudlard. Magnifique paysage se profilant en un manteau de neige revêche, éclatante de blancheur tel un sourire colgate… Arrêtons là les clichés.

L'école n'avait quasiment pas changé. Seulement quelques professeurs avaient goûtés à un repos bien mérité, parmi lesquels le professeur Flitwick, directeur de Serdaigles, le professeur Binns, qu'on avait enfin réussi à exorciser grâce à un prête orthodoxe, le professeur Sinistra, qui en guise de repos, avait été en faite mutée à l'étranger pour suivre son mari et un autre d'une matière obscure dont chacun se moquait éperdument. (L'étude des moldus…)

Clarisse Black descendit en courant de la tour des Serdaigles, c'était son tour de garde ce matin-là et elle devait coûte que coûte parvenir dans le couloir principal avant le lever des autres élèves ou alors…

- Miss Black, dit une voix sévère.

Trop tard…

- Mme la directrice, dit Clarisse en baissant les yeux.

L'ancienne professeur de Métamorphose, Melle Macgonagall, remit son chapeau en place d'une main furtive avant d'entamer les reproches qu'elle avait en tête :

- Rappelez-moi ce que vous êtes, mademoiselle…

Clarisse rumina :

- Une préfète ?

Et que font les préfets ?

- La ronde ?

Et à ce moment précis, une réplique de film vint à l'esprit de la jeune fille : si un jour on met les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner… Chouette…

La directrice leva deux yeux lassés :

- Vous ne pouvez pas vous contenter de sortir à la dernière minute, miss Black… Quand je vous ai choisi comme préfète, j'avais de nets espoirs en vous mais je vois que…

- Pardonnez-moi, Melle la directrice, cela ne se reproduira plus.

Elle n'écopa d'aucune punition et put commencer à tourner en rond dans les couloirs, à la recherche d'une infraction. « T'as pas fini de tourner, ma vieille » se dit-elle à elle-même.

Clarisse avait hérité d'une responsabilité dont elle n'avait jamais voulu. Devant les professeurs, elle faisait profil bas mais au fond d'elle-même elle bouillait. Elle n'avait pas été choisie par apport à son intégrité ou sa valeur, non, elle était persuadée que la décision de Macgonagall n'avait été instituée que par un seul facteur : sa solitude. Qui de mieux pour faire le gendarme qu'un loup solitaire qui n'a rien d'autre à faire ?

Elle n'aimait pas Poudlard, elle ne s'y sentait absolument pas à l'aise. Elle aurait dû retourner chez sa moldue de mère pour finir sa moldue de vie dans un monde de moldus, quand il en était encore temps...

Sais-tu que j'ai croisé, un jour triste et trop fade

Un ange déplumé sur le bord des chaussées

Et ses yeux me fixaient, un petit rien malade,

Dans lesquels on voyait son esprit terrassé…

Elle ne récite pas ce poème, ni ne l'entend… Et pourtant, elle aurait pu s'apercevoir à quel point il était vrai tandis que les premières lueurs de l'aube dardaient le ciel. Car au moment où elle passait devant une fenêtre, comme pour repaître de lumière ses yeux d'un bleu sombre, elle aperçut une silhouette connue.

- Déjà de retour, Syd Rogue, marmonna-t-elle.


Les élèves affluèrent lentement dans les couloirs. Rogue avait dû se rendre dans le hall, car un visiteur l'attendait : Hermione Granger était là.

- Qu'y a-t-il ? Pourquoi la crèche déploie-t-elle ses effectifs ? Maugrey a enfin pris sa retraite ? ricana sourdement le Maître des potions.

Les doigts de la jeune femme se crispèrent sur le petit sac bordeaux qu'elle portait :

- Effectivement, j'ai pensé qu'il était préférable que je mène cette enquête… Alastor a bien droit à un peu de repos, il a passé assez de temps à traquer vos ex-amis (Si les yeux de Rogue pouvaient lancer des poignards, elle pisserait le sang comme une passoire en cet instant précis) … Quand votre fils sera enfin de retour, envoyez-le moi, je l'attendrai dans le bureau de la directrice.

L'ancienne gryffondor ne souhaita pas rester plus longtemps en compagnie de Severus Rogue et elle se mit en route avec hâte.

- Ce sera avec joie ! gronda Rogue, encore faudrait-il qu'il montre le bout de son nez !

- Il faut dire que le tien a toujours eu une longueur d'avance…

- Merci Madurei, très chère épouse, tu n'as pas cours ?

Sa cape de cuir retombante de part et d'autre de son corps, Madurei s'immobilisa en croisant les bras dans un air sardonique.

- Si, mais je ne pense que les bougres d'imbéciles qui me servent de laborieux disciples verront un inconvénient à ce que je leurs sucre une demi-heure de cours…

Trêve de plaisanterie, il était temps de passer aux choses sérieuses.

- Je me doute que tu dois brûler d'envie de faire valoir ton autorité maternelle, seulement si ça ne te dérange pas, je compte bien ouvrir les hostilités moi-même…

Rei soupira, peu ravie d'être reléguée dans un rang second. Mais bientôt un sourire se forma sur ses lèvres :

- Si tu veux jouer le mauvais rôle, à ta guise, Severus. Mais ne viens pas me supplier de raccommoder les morceaux ensuite.

- Comme si tu avais déjà su raccommoder quoi que ce soit.

Madurei n'avait certes pas été un exemple de vertu dans sa vie. Orgueilleuse et rancunière, elle était restée aveugle une bonne partie de sa vie, et ses sœurs en avaient subi les frais. Elle haussa un sourcil et prononça avec détachement :

- Tu n'aurais pas quelque chose à me dire ?

Elle venait de recevoir la note de l'hôtel moldu, ainsi que l'amende du Ministère, et ce n'est qu'au prix d'un effort surhumain qu'elle parvint à se contenir. Rogue ricana avec douceur :

- Pourquoi, il y a un problème ?

Mais un petit toussotement vint les interrompre. Rogue ne put s'empêcher d'arborer une horrible grimace pleine de rancœur : la fille de Black

- Professeur Rogue, dit Clarisse en s'adressant à Madurei, je venais vous chercher parce que…

Madurei s'en tapa presque le front :

- J'oubliais que j'avais les Poufssouffle et les Serdaigles aujourd'hui ! Les seuls assez travailleurs, ou idiots, pour traquer leur professeur jusque dans l'entrée !

- Oui mais, riposta la jeune fille, si c'est un élève qui est en retard, il perd des points, alors vous pourriez…

Mais elle n'osa pas finir sa phrase et baissa la tête, rouge de honte.

- 20 points en moins pour Serdaigle, gronda Rogue, de quel droit parlez-vous ainsi, Black ?

- J'arrive, Clarisse, intervint Rei, retournez dans votre salle de classe.

La serdaigle ne demanda pas son reste et fila comme une fusée. Rogue adressa à sa femme un regard indigné :

- Tu l'appelles par son prénom ?!

- Et toi tu l'appelles Black, et non pas Miss Black ? Attention, Severus, ce n'est pas Sirius…

Et elle abandonna son mari là pour rejoindre sa salle. Lasse d'attendre, Rogue s'apprêtait à retourner dans son bureau quand la porte s'ouvrit enfin.

Un tourbillon de neige accompagna gracieusement les élans de la noire cape que portait Rogue junior.

Syd entra… et Morgane trottinait à ses côtés en éparpillant des cris de joie.

- Pourquoi as-tu attendu si longtemps dans la neige, grand frère ! Il fallait venir déjeuner avec moi…

Le garçon lui sourit avec tendresse avant de jeter sur son père un œil mauvais. Pourquoi avoir tardé ?! Rogue savait la réponse : Syd avait attendu sa sœur pour s'en servir de bouclier…

- MORGANE ! aboya Rogue, tu sèches les cours ?!

- Je voulais juste accueillir mon frère…

Sa voix s'était faite fluette avant de remonter dans un timbre enthousiaste :

- On vient de s'expliquer lui et moi ! Je lui ai tout dis, TOUT ! Maintenant vous n'avez plus de raison pour vous disputer.

Rogue se méfia :

- Qu'as-tu dit ?

- Que ton passé t'appartenait et qu'on n'avait pas à te juger… répondit-elle dans un sourire radieux.

Rogue parut dubitatif : comme si c'était aussi simple… Il n'était pas sorti de l'auberge… Syd caressa les cheveux de sa sœur en affichant un air volontairement candide, mais la moquerie se lisait dans ses yeux vagabonds.

- Tout ira mieux alors, dit le garçon dans un sourire forcé, n'est-ce pas ?

Rogue le fixa dans les yeux pour déchiffrer ses pensées. Syd n'essaya même pas de résister et…

« Morgane est d'une naïveté incommensurable, tâchons de la bercer d'illusions… Ce serait dommage que tu perdes son affection… »

Mais une expression énigmatique se forgea sur le visage de Rogue. Même son fils ne put se prononcer quant à ce nouveau faciès…

- La directrice veut te voir… se contenta de dire son père.

Il fit volte-face et s'en alla, sa fille sur ses talons. Il devait être hors de la vue de Syd quand Morgane s'agrippa férocement à sa cape :

- Papa ! Je pense avoir compris que tu as pris… une mauvaise voie quand tu étais jeune… Black s'est trahi quand je l'ai engagé…

Il fixa brusquement sa fille, stupéfait.

- Mais Syd n'est pas aussi mature que moâ, avoua-t-elle avec ce petit orgueil qui démontrait l'inverse, alors ce sera notre petit secret à nous…

Elle exerça une légère flexion sur ses jambes et bondit sur place pour décocher un baiser sur la joue de son père qui n'en croyait pas ses oreilles. C'était un vrai miracle… comment lui, Severus Rogue, avait-il pu engendrer une créature si… ingénue ? Morgane sourit avec satisfaction avant de disparaître…


Syd souffla avec mauvaise humeur. Il n'était pas parvenu à impressionner son père comme il l'aurait voulu. C'était un adversaire de taille. Les escaliers menant au bureau de la directrice de Poudlard étaient déjà ouverts, comme attendant sa venue. Il se laissa monter et pénétra dans la pièce qu'il ne connaissait que trop bien. Ce n'était pas la première fois qu'il était convoqué.

Fumseck était toujours là, perché à bonne hauteur comme un juge placide. Syd reconnut avec irritation Hermione Granger.

- Asseyez-vous, Mr Rogue, dit Macgonagall, ce seront juste quelques questions de routine.

Ce qu'il fit sans broncher mais il croisa les jambes pour montrer clairement son impatience à sortir de cet endroit.

- Ne rendez pas la tâche plus difficile qu'elle ne l'est, dit Granger, et Syd remarqua qu'elle était repassée dans le mode de vouvoiement.

- Vous auriez soi-disant croisé un ancien Mangemort ? demanda la directrice pour faire avancer le processus d'enquête.

Hermione rougit d'avoir été quelque peu doublée, et dut seulement approuver la question d'un signe de tête.

- Oui effectivement, dit Syd, c'est Black qui vous en a parlé ?

- Et de jeunes gens l'accompagnaient ? poursuivit Macgonagall sans prendre la peine de lui répondre.

Syd acquiesça, mais il ne voulait pas évoquer le nom de Larendutia.

- Qui était ce Mangemort ? s'enquit Hermione avant que MacGo ne frappe encore.

- Normon, répondit le jeune homme. C'est ainsi qu'il s'appelait.

Ce nom fit comme une explosion dans la tête d'Hermione, et Syd vit son trouble.

- Qui est-il ? demanda-t-il brusquement en se relevant, qui est-il vraiment ?

- Un simple ancien partisan de Voldemort, répondit Hermione à mi-voix.

- Seulement ? grinça-t-il, légèrement agressif.

Mais la directrice le fusilla du regard à travers ses lunettes :

- Calmez-vous, jeune homme.

Syd se rassit dans un grognement de colère.

- Syd, dit Hermione en lui prenant les mains, mais il la repoussa d'un geste vif, avez-vous recroisé cet homme ?

- Non.

- Vous avez passé la fin des vacances chez votre tante ?

- Oui.

-Toute la fin des vacances ?

- OUI !

- C'est faux ! Vous l'avez quittée hier matin, qu'avez-vous fait pendant toute une journée ?

Quelle suspicion ! Syd s'accouda avec une désespérance teintée d'amertume :

- J'étais dans les environs, ne vous en faîtes pas…

Puis Hermione parut plus désolée… elle devait en venir à un sujet encore moins attrayant, et le jeune homme le sentant se plaça déjà sur la défensive. Il aiguisa son regard comme une épée de haine et respira calmement, pour adoucir cette ardeur inopportune qui lui broyait le ventre ces derniers temps.

- Syd, j'ai commencé à interroger des témoins hier, des élèves de Poudlard… qui étaient dans le train.

Ils y étaient, Syd fit un grand effort pour conserver son calme.

- Tu t'es disputé avec Michel Sinos le jour même de son suicide ?

Etrangement pour Syd, la sérénité s'empara de son être en un clin d'œil, comme si soudainement la mort de ce pauvre garçon ne le touchait plus.

- Il a tapé à la mauvaise porte, dit-il, je ne me doutais pas qu'il se suiciderait mais je n'ai rien fait pour l'aider.

Et devant le silence de ses interlocutrices il ajouta :

- Il était bien trop faible…

- Expliquez-vous ! rétorqua durement Macgonagall.

- Non ! C'était le mot de trop mais Syd ne put s'empêcher de continuer :

- Figurez-vous un petit chien qui ne vit que des restes de son maître… Ce garçon était trop lèche-botte, trop… J'ai l'impression qu'il a bien fait en mourrant.

- ROGUE ! Comment pouvez-vous dire une chose pareille !

Mais la directrice arrêta là les frais. Pour Syd, c'était plus un signe de mauvaise augure qu'autre chose : la vieille femme ne lui accordait plus la moindre confiance et ne elle prendrait même plus la peine de le remettre sur le droit chemin.

- Ecoutez-moi bien, Rogue, dit-elle, vous vous êtes suffisamment fait remarquer ces derniers temps. Votre famille a un don pour s'attirer les scandales, faîtes bien attention. Et surtout…

Ses narines frémirent, et ses fines lèvres s'écartèrent pour lâcher ces mots comme coupés à la hache :

- Je vous connais aussi bien l'un que l'autre. Oui, ne grimacez pas, l'autre c'est votre père… Et écoutez-moi bien, je vous interdis, INTERDIS, de faire de Poudlard le terrain d'une lutte parricide. Vous réglez vos problèmes de famille dehors !

Bien malgré lui, Syd se mit à ricaner :

- Qu'allez-vous faire ? Me renvoyer ?

Hum… Quelle honte pour son père ! Cette solution le ravissait déjà.

- Non ! Je connais votre point faible…

Point faible ? Elle n'allait quand même pas soumettre Morgane à la torture ?

Coup d'œil entendu entre les deux femmes et Hermione susurra d'une voix rauque :

- … Ta mère…


- Je connais votre point faible, répéta Syd une fois seul dans le couloir d'une voix fluette. Pfff ! Vieille chouette…

De toute façon, il en avait plus qu'assez. Mais il était trop fier pour aller présenter des excuses à son père, même pour temporiser… Il n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui le tourmentait le plus… Severus Rogue, Mangemort puis espion de Dumbledore… Etait-il un héros pour autant ? Quid de cette période trouble où il n'avait pas encore rejoint les forces du bien ? Enfin… Puisqu'il avait raté la moitié des cours, il décida d'en faire de même avec l'autre moitié. Pourquoi se gêner en effet ?

Il croisa quelques élèves dans le couloir qui le jaugèrent avec dégoût. Syd comprenait ce que ces pupilles accusatrices sous-entendaient, Michel Sinos était mort à cause de lui.

Mais il ne se sentait déjà plus coupable. Ce garçon en avait lourd sur le cœur depuis longtemps, ce n'était pas un mot de sa part qui l'aurait ramené aux joies de l'existence.

- Que vouliez-vous que je fisse ? s'emporta Syd devant un autre groupe d'élèves qui retournait à sa salle commune, allez, dîtes-le moi puisque tout le monde semble savoir mieux que moi !

Mais personne ne lui répondit et au contraire, les étudiants accélérèrent le pas.

Il se terra donc dans la bibliothèque, pensant pouvoir lire dans la paix la plus totale. Mais c'était sans compter les affres du destin car bientôt il devrait affronter une personne qu'il avait su éviter avec brio jusqu'à présent.

Une main agile vint saisir son oreille telle une pince avide et elle tira violemment dessus pour le hisser vers deux lèvres frémissantes de colère :

- On ne vient pas dire bonjour à sa mère ?

- Tu… vas… m'estropier…

Les paroles de la vieille Macgogo étaient prophétiques. Trelawney n'avait qu'à suivre son exemple.

Madurei s'assit en face de son fils, délaissant l'oreille endolorie.

- Que feras-tu quand je ne serai plus à la maison, maman, sur qui te défouleras-tu donc ? dit-il en massant ce qui restait de son lobe.

- Je pendrai ta sœur par ses tresses.

Il fit mine de vouloir lire et souleva son livre avec dédain. Madurei, d'un coup de poing, l'aplatit sur la table :

- Il faut qu'on parle, jeune homme. Tu crois que tu vas t'en tirer ainsi ?

- Il y a un autre criminel sous notre toit, maman, tu ne l'as peut-être pas encore vu.

- C'est petit d'utiliser le passé de ton père simplement pour essuyer ta crise d'adolescence…

- C'est sa manière d'être que je déteste…

- Alors, un conseil, ne passe jamais devant un miroir…

Elle se pencha vers lui pour bien faire entendre sa voix veloutée :

- Sais-tu seulement tout ce que ton père a fait pour l'Ordre ? Il était espion pour Dumbledore…

- Je sais, je sais, Malefoy y a fait allusion…

- MALEFOY ?!

Sa mère se glaça à ce nom.

- Tu étais donc chez ce minable petit aristocrate…

- Je n'y suis pas resté longtemps si c'est ce que tu veux savoir…

Mais comme il ne voulait pas poursuivre cette discussion, il se frotta le fond, fronça les sourcils, balaya une mèche qui l'empêchait de respirer et acquiesça avec lenteur :

- Très bien… Très bien… Je ferai des efforts avec mon père… Mais il a intérêt à en faire de son côté !

- Parfait, petit râleur (mais c'est pour ça qu'on t'aime… ou pas.).

Elle se leva, satisfaite, mais avant de s'en aller :

- Au fait, Syd, si tu sèches encore une fois, je serai obligée de te pendre par les pieds dans la forêt interdite… Les Centaures auraient une chouette pinata... Alors tu ferais mieux d'aller préparer tes affaires au lieu de faire semblant de lire, tu tiens ton livre à l'envers...

Il regarda son ouvrage, surpris : décidément, ses problèmes le troublaient davantage qu'il ne se l'avouait…

Au final, Syd se demanda si c'était bien au bon parent à qui il avait déclaré la guerre…