Fandélou ! C'est compliqué de mener ses projets littéraires avec un nourrisson avide de nichon… ^^ Mais je suis contente de m'imposer une limite de temps, ça motive !
J'ai publié aussi un autre extrait de la Chronique des Rêves pervertis, sur fictionpress (et je m'amuse à alimenter un comte deviantart aussi avec les mêmes textes).
Concernant au Nom du Fils, je suis en train d'achever le chapitre 14. Ça avance, ça avance…
Réponse aux reviews :
La Folleuh : Je me souviens aussi que tu avais laissé un message sur le livre d'or du site que j'avais créé pour présenter les personnages de Néréis. Halalala, c'était vraiment le bon temps, il y avait de l'enthousiasme de tous les côtés. Bonne lecture en tout cas -)
Amandine : Oui, je fais vraiment tout pour le rendre détestable… Mais dans mon monde, plus un personnage est exécrable, plus il va s'en prendre dans la tronche... mouhahaha ! Purée, le deuxième, m'en parle pas… Je ne veux pas trop tarder pour le faire parce que je crains de ne plus avoir le courage si j'attends trop, mais je t'avoue qu'une seule c'est déjà tellement du sport… XD Face aux petites bébêtes de mon homme, je suis en mode Gandalf : « Vous ne passerez pas ! »
10/ Cambriolage…
Cours de potions le lendemain… Déjà… Syd et son père seraient obligés de cohabiter dans la même pièce sans s'entredéchirer... La présence de témoins était déjà un bonus. En entendant, il méditait, nonchalamment étalé dans un canapé dans la salle commune des Serpentards.
Rogue et Madurei étaient tous deux professeurs de potions et de défense contre les forces du mal : d'un commun accord, ils se partageaient les différentes classes. Une année, Madurei était parvenue à un coup de force (coup d'état même selon son mari). Changeant l'emploi du temps à son avantage, elle s'était arrangée pour obtenir la garde des 5èmes, 6ème et 7ème années dans les deux matières, abandonnant son époux furieux avec les petits… Ainsi, chaque année, la directrice assistait à une véritable course entre les conjoints qui la harcelaient pour obtenir le meilleur morceau. Cette année-là (le rock&roll venait d'ouvrir ses ailes, dans mon coin je chantais belle, belle, belle…), Rogue avait obtenu la garde des « grands » en potion, celle des « petits » en Défense Contre les Forces du Mal, et son épouse l'inverse.
Syd ne profita pas longtemps de ce moment de calme, car un petit bruit de pas alerta bientôt ses sens de félin. Sa sœur entra en trottinant dans la pièce :
- Tout se passe comme tu veux ?
- Oui, pas de problème…
- Ce n'est pas à toi que je parlais, grand frère, tu n'es pas le nombril du monde !
« Petite peste !» songea-t-il.
Morgane s'était tournée vers un tableau vide sur le mur.
- Tu lui as fait peur, dit-elle, elle ne se montre jamais quand elle est seule avec toi !
- Cette fois-ci, annonça son frère en levant les bras comme s'il était en état d'arrestation, je n'ai pas eu besoin de dire quoi que ce soit.
Morgane eut l'air suspicieuse et s'approcha du portrait :
- Tu peux sortir de ta cachette, Joyce, je suis là, mon frère ne te dira aucune méchanceté.
- Gnagnagna ! marmonna son frère.
Une jeune fille sortit timidement d'un bosquet situé dans le fond du décor et se mit au premier plan, elle portait des cheveux courts, au carré et de grands yeux bleus naïfs. Une fillette avec des oreilles de lapin arriva subitement et bondit sur la fille de la peinture :
- Korée ! s'écria Joyce Happer, où étais-tu ?!
Syd n'aimait pas ce tableau car il représentait leur tante Néréis à l'époque où elle avait l'apparence, et l'esprit d'une certaine Joyce Happer. Mais dans le monde sorcier un portrait ne pouvait prendre vie qu'à la mort de la personne dessinée… Et donc si cette Joyce Happer s'animait…
- Tu as appris des trucs intéressants dont je pourrais me servir, Joycie ? demanda Morgane.
- Hum… Oui, j'ai espionnais les septièmes années, je crois qu'ils…
… c'était bien qu'elle n'existait plus aujourd'hui. Mais la jeune sœur de Syd ne s'en était pas rendue compte et considérait bien ce portrait comme un avatar de sa tante. Syd ne voulait pas en entendre parler, il trouvait cette histoire triste et désespérante.
- Génial ! fit Morgane en se frottant sournoisement les mains, voici d'autres pigeons que je vais faire chanter avant de les plumer, bwahahahahahahahahaha ! (Morgane a une façon bien à elle de rire)
Syd leva un sourcil revêche : outre sa passion pour Sirius Black, Morgane en avait une autre : l'argent, qu'elle appelait plus communément le pouvoir. Tout ce qu'elle faisait, elle le faisait par intérêt. Elle participait aux concours artistiques pour la récompense, elle travaillait bien pour son argent de poche. Elle ne connaissait pas la gratuité. Enfant, elle suppliait son père de l'amener à la banque Gringott pour demander des autographes aux gobelins.
Elle s'amusait à fouiner dans les affaires des autres mais généralement elle n'allait jamais trop loin et même si elle fanfaronnait, elle n'avait jamais touché à de l'argent escroqué. C'était juste un sport pour elle. Certains élèves en avaient pris l'habitude et en riaient plus qu'autre chose, mais la majorité la détestait, de même que son frère était peu apprécié.
- Tu es un modèle pour moi, Joycie, avoua Morgane.
- Tu peux m'admirer autant que tu veux, dit Joyce Happer en éclatant de rire, je suis là pour ça !
- Tes chevilles gonflent, grogna Korée dans un sourire amusé, bientôt tu n'entreras plus dans le cadre, on ne verra que tes chaussettes…
« Hé bien, ça promet » se dit Syd en plissant ses yeux noirs.
Mais à la réflexion, il se demanda si ce portrait pouvait lui être utile… Après tout, cette « Joyce Happer » devait être une part de Néréis…
- Melle Happer, dit-il et la jeune fille se transit immédiatement.
- Tu ne vas pas encore me harceler en me disant que je n'existe pas, couina-t-elle, et que je ne suis qu'une figuration vouée à répéter les même âneries jusqu'à ce que la peinture s'efface ?
- Non, rassure-toi…
Morgane bondit sur le canapé, ce qui eut pour effet de faire sautiller son frère :
- On n'a pas encore mangé, s'angoissa-t-il, et tu es déjà si lourde ! Surveille-toi !
- Grumph ! Que vas-tu demander à ma Joycie, grand frère !?
- Quelques menus renseignements…
Il se redressa et s'approcha de la peinture. Joyce Happer déglutit et Korée tirait la langue.
- Sais-tu si Néréis prépare quelque chose en ce moment même, « Joycie » ?
- Qui est-ce ? s'enquit Joyce Happer sans comprendre, qui est Néréis ?
Syd poussa un profond soupir. C'était inutile, elles étaient bien deux personnes différentes.
- De quoi accuses-tu notre tante ? s'énerva Morgane, d'abord papa, et puis maintenant elle ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?
- Morgane, durant toute la durée où je suis resté cloîtré chez cette vieille furie, elle m'a paru suspecte. Elle se cachait sans arrêt, et j'ai pu remarquer que son plancher sonnait creux. Mais elle n'a pas daigné me dire ce qu'il renfermait !
- Une cave peut-être… Crétin !
« Calme, self contrôle, ne t'énerve pas. » pensa fortement le garçon. Et de poursuivre :
- Morgane, tu sais très bien qu'elle est bizarre, personne ne le cache, elle devrait être à St Mangouste… Je veux juste l'aider.
- Menteur !
Morgane décolla de son siège et se vautra dans le couloir. Mais Syd la rattrapa tandis qu'elle trébuchait sur une marche d'escaliers :
- Ne t'emporte pas de cette façon…
- De toute façon, il faut aller manger, dit-elle.
Elle voulait pleurer, et son frère s'en aperçut :
- Ecoute, je n'ai pas voulu te faire de peine…
- Tout ce qu'il voulait, c'était découvrir ce que dissimulait Néréis dans sa grande misère.
- Seul le diable sait ce qu'elle prépare… murmura-t-il tout bas.
- Comme ceci ? Maîtresse ? susurra un petit Elfe Noir.
- Non, ça ne va pas du tout, répliqua Néréis… ça ne marchera pas…
- Nous nous en doutons Maîtresse.
- Il faut prendre des mesures radicales…
Les petites créatures gémirent sourdement : pourquoi tant de haine, de douleurs. Pourquoi ?
- Cessez de geindre, fit Néréis en grinçant des dents, ce n'est tout de même pas la mer à boire !
Et devant le silence de ses serviteurs elle décida de s'en occuper elle-même. Après tout, on n'était jamais mieux servi que par soi-même.
Alors elle tendit sa baguette et prononça les mots fatals :
- Wingardium leviosa !
Et la table du salon se souleva dans les airs et Néréis la recadra.
- Voilà, c'est parfait ainsi… On a une vue sur le jardin des Roses et elle ne gênera plus l'accès aux cuisines… (dur dur d'être une femme au foyer !)
Elle allait prendre place quand une nouvelle servante arriva en courant :
- Maîtresse Headcliff ! Il y a du nouveau…
La jeune femme suivit précipitamment l'Elfe Noir jusque dans le sous-sol. Une lumière étincelante glissait sur les murs et inondait tous les regards qui se risquaient à la capturer.
Néréis fronça ses sourcils, réduisant ses yeux à deux fentes hargneuses… Le « système » marchait beaucoup moins bien depuis que Lachésis était à Poudlard…
- Il serait préférable que votre fille revienne, Maîtresse, fit la créature.
Mais Néréis songea à ses propres années d'emprisonnement.
- Non, souffla-t-elle, je ne lui ferai pas connaître le même sort.
- Ce ne serait pourtant pas cher payé pour…
Mais l'Elfe ne put déblatérer davantage, Néréis l'avait furieusement giflée et la frêle créature s'était explosée le crâne contre un mur.
- Enterrez-la dans le jardin avec les autres, gronda la Néréide.
Ses serviteurs s'exécutèrent immédiatement dans l'angoisse la plus totale. Pourtant, tous savaient qu'il ne fallait pas défier leur Maîtresse… Mais la lumière qui irradiait de cette pièce leurs conféraient une certaine assurance. Comment dire ? Cette lueur éternelle était un stimulant sur les esprits et enhardissaient les plus timides.
Néréis passa encore quelques minutes dans cette pièce avant de pénétrer dans un deuxième sous-sol… Mais celui-là, elle était la seule à le connaître et nul n'y mettrait jamais les pieds.
Quand elle en ressortit, elle savait exactement ce qu'elle devait faire… Elle se précipita dans sa chambre à coucher et ouvrit un écrin à bijoux où se trouvaient quelques cheveux noirs, les cheveux de Syd…
- Selon l'Oracle, tu es censé mourir cette nuit, marmonna-t-elle, mais c'est ce que nous allons voir… Que tout ce que tu entreprennes, quoi que ce soit, hé bien tu le réussiras !
Néréis était loin de se douter que ce souhait résonnerait avec l'ironie la plus mordante.
Car Syd avait prévu de faire une petite excursion chez sa tante cette nuit-là. Il attendit assez pour que sa cousine dorme. Car même s'il n'était pas dans le même dortoir, Lachésis sentait tout. Il espérait juste qu'elle n'avait eu pas une vision de ce qu'il préparait. Au cœur de la nuit, il retourna dans la salle commune des Serpentards. Les tons verdâtres prenaient sous l'influence ténébreuse de l'obscurité un aspect lugubre. Le feu de la cheminée était éteint depuis longtemps, mais une odeur de brûlé flottait encore.
Syd enleva sa chaussure et dessouda sa semelle : il y cachait de la poussière Speculum, destinée à être appliquée sur les miroirs. Néréis, désireuse de fanfaronner devant son neveu, avait fini par lui montrer son fameux miroir d'Ivoire dont elle se servait pour espionner le monde sorcier. Et à peine l'avait-il vu, Syd avait compris que ce ne pouvait pas être sa seule fonction, tant il était étrange. Les bordures parcourues de signes cabalistiques invoquaient la transparence divine, et le passage dans un autre monde. Il avait fait des recherches à la bibliothèque sorcière de Londres avant de revenir à Poudlard (d'où son retard) et avait découvert que les sorciers n'avaient pas toujours voyagé par la poudre cheminette. Cela faisait maintenant mille ans qu'ils avaient abandonné ce mode particulier de transport qu'étaient les miroirs… car ceux-ci s'avéraient dangereux, et aussi parce que le « portail » ne restait ouvert qu'une certaine durée de temps, et qu'on ne pouvait plus utiliser le même miroir de plusieurs jours.
Si les cheminées de Poudlard étaient hors service pour se déplacer, personne n'avait songé à bloquer les miroirs, du moins en temps de paix, tant l'idée de les utiliser pouvait paraître saugrenue. Syd mélangea donc la poussière à de l'eau pour obtenir une sorte de gel bleu et commença à l'appliquer sur la surface réfléchissante. Il n'était pas sûr que cela fonctionne car il avait acheté la poudre de speculum au rabais dans une ruelle étroite, mais cela valait le coup d'essayer.
Au bout de quelques minutes, le miroir sembla absorber la lotion et il se mit à briller légèrement. Le jeune homme respira profondément, et pensa fortement au miroir de sa tante avant de se jeter en avant, les yeux fermés.
Il jaillit au milieu d'une pièce sombre et s'écrasa sur le sol. Le miroir d'Ivoire était posé sur une table. Il le souleva et le plaça sur un socle pourvu à cet effet : il serait ainsi plus facile de le traverser quand viendrait le moment de repartir. Une lumière chatoyante passait sur sa lisse surface. Le portail était ouvert, et vu les ondulations des lueurs spéculaires, Syd jugea qu'il devait avoir une demi-heure devant lui à tout casser.
De nuit, la maison paraissait plus grande mais elle gardait le même tracé tordu que d'ordinaire, et c'est à peine si les bruits nocturnes la rendaient plus maléfique. Les portes de verre ouvrant sur le jardin des Roses étaient encore ouvertes. Le vent faisait flotter les rideaux. De la terre fraîchement retournée émergeait une petite main noire à demi mangée par les vers.
- Accident domestique, se dit Syd, les lois de défense contre les mauvais traitements des Elfes ne sont pas passées ici ?
Il fouina partout où il le pouvait, excepté dans la chambre à coucher bien sûr. Il n'avait pas envie de croiser sa folle de tante, et encore moins son oncle… Il inspectait surtout le sol, recherchant le moyen de passer par dessous le plancher. Il aurait bien utilisé un sort de découpage mais il craignait de se faire remarquer.
Mais il ne trouverait rien… Etrangement, c'est toujours le jardin de Rose, saupoudré de la blanche lueur de la lune, qui attirait ses yeux. Il ne lui restait plus que quelques minutes… Mais il se laissa guidé par cette pâleur sélénite qui baignait chaque fleur, enrobait chaque tige comme autant de neiges éternelles.
Des roses en plein hiver… Néréis avait décidemment la main bien verte. Puis il songea que c'était peut-être les corps des Elfes qui donnaient à cette végétation tant de vigueur. Il frissonna : Néréis ne tuait peut-être pas ses serviteurs par accident...
Il aperçut un bâton qui émergeait du sol. Un long bâton de bronze. Il le saisit, le secoua, et une pointe noire commença à sortir du sol.
- Une faux ? s'étonna-t-il.
Il la dépêtra complètement et la hissa. La lame était sale, il l'essuya avec sa manche sans en détacher ses yeux. De la neige tombait avec lenteur sur ses cheveux noirs.
Le métal noir scintillait. Il voyait des ombres jouer sur ses reflets. Syd la rapprocha davantage de lui, pour l'inspecter dans ses moindres détails. Quelles étaient donc ces formes ? On aurait dit qu'un petit film se dérouler sur la lame. La faux se mit à trembler entre ses doigts.
- Chante encore…
Une voix rauque remontait des ténèbres métalliques…
- … comme pour mourir ici…
Syd ne la reconnaissait pas.
-… dans nos mains…
Et le visage de sa tante apparut dans la lame, mais il réalisa avec un juste effroi que c'était un véritable reflet.
Il reçut un formidable coup dans le dos et Néréis se tint devant lui, courbée comme un animal furieux, les yeux dilatés par la fureur. Il se releva, évita les ongles mortels qui tentèrent de le dépiécer sur place et il s'élança à l'intérieur.
Il trébucha, roula sur lui-même, Néréis entra comme un fantôme, recouverte d'une pellicule blanche…
« Elle cauchemarde éveillée » s'alarma Syd, « elle ne me reconnaît pas ! »
Exactement…
Elle se rua vers lui dans un cri d'animal malade et il ne put que prendre la fuite… Les pas de Néréis résonnaient lourdement derrière lui, il retrouva le miroir d'Ivoire, la lueur qu'il prodiguait allait presque s'éteindre… Il ne restait plus que quelques secondes…
Deux mains se refermèrent sur lui et des crocs s'enfoncèrent dans son épaule. Il se retint d'hurler, gardant ses forces pour se dégager. L'espace d'un instant, il se laissa gagner par sa forme Animagus, juste assez pour développer ses canines et à son tour, il mordit le bras de sa tante jusqu'au sang. Elle le lâcha en hurlant.
10 secondes…
Il passa à travers le miroir mais… Néréis s'était jetée dans ses jambes et il était coincé à moitié de chaque côté du miroir. Il se savait pas combien de temps il lui restait pour passer, mais il se doutait que ça ne se jouerait plus qu'à quelques secondes près…
8 secondes.
- Lâchez-moi ! hurla-t-il, sans penser qu'elle ne pouvait plus l'entendre, le portail va se fermer !
6 secondes…
Il allait être coupé en deux s'il ne faisait rien ! Il s'agrippait tant bien que mal à la moquette de la salle commune, mais il sentait des ongles lacérer ses jambes encore de l'autre côté.
4 secondes…
- NEREIS !
Elle ne le lâcherait pas ! Il avait cette certitude. Il se débattit, enragé contre lui-même d'avoir pris une telle initiative. Sa tante tirait de plus en plus fort. La moquette filait entre des doigts.
1 seconde…
Syd ne sut pas pourquoi, mais une intuition le força à lâcher prise…
« Que tout ce que tu entreprennes, quoi que ce soit, hé bien tu le réussiras ! » avait demandé sa tante… La formule n'avait peut-être pas marché comme il le fallait mais…
Syd se retrouva tiré en arrière avec une violence inouïe, et au moment où le portail se fermait, il était à nouveau du côté du manoir tordu.
Il ressentit cependant un intense soulagement. Soulagement accentué lorsque le visage de sa tante se suspendit au dessus du sien, surpris.
- Alors on se réveille ? demanda-t-il avec une expression mauvaise.
Néréis se mit à respirer avec difficulté, elle semblait avoir une boule en travers de la gorge, elle haleta, parut sur le point de vomir et finalement elle s'éloigna en rampant, dans des sanglots étouffés.
Syd était toujours par terre, les jambes en sang.
- Lumos ! fit une voix.
Une baguette étincela, boule de lumière blanche dans l'obscurité, et éblouit Syd.
- Qui donc dérange mon épouse au cœur de la nuit ? demanda donc Caïn, c'est d'une impolitesse affreuse et je pourrais mal l'interpréter…
Syd se servait de sa main comme d'une visière.
- Mon oncle… murmura-t-il.
Mais l'étrangeté du spectacle le stupéfia : Néréis s'était jetée aux genoux de son mari, et les tenait enlacés en pleurant. Caïn ne la regardait même pas, et ne semblait pas s'inquiéter outre mesure de son état.
Pour Syd qui ne connaissait pas leur histoire, cela lui apparut comme un effroyable mépris.
En vérité, ce couple respirait un amour pourrissant et prêt à exhaler dans un parfum mortuaire. Quelle misère pour ce mari incapable de soutenir sa femme. Quelle honte pour cette femme que de rester à genoux devant un homme…
- Je comprends mieux pourquoi Néréis perd la raison, cria Syd en se relevant, si vous la gardez enfermée jours après jours ! Bourreau !
Caïn abaissa sa baguette, un peu choqué :
- Non, dit-il d'une voix éteinte, je n'ai jamais voulu ça… c'est elle qui…
Syd ne savait pas que les rôles « prisonnière » « geôlier » étaient en fait inversés…
- Tu as vu ce que tu as failli me faire faire…. Syd ? avoua Néréis, la tête toujours enfuie dans le vêtement de son homme.
Le silence se fit, laissant un goût d'inachevée de ces trois êtres tandis que la baguette achevait de s'éteindre mais la lune distillait quelques pics de lumières à travers un volet qui venait de céder…
