Disclaimer : Tout appartient à Rowling, sauf mes personnages. Hue hue hue !
Ventre-Saint-Gris ! J'ai traversé une petite période de vide en octobre et novembre : plus d'inspiration, beaucoup de fatigue (je ne croyais pas la vie de mère de famille si éreintante…). Du coup je n'ai même pas eu la force de relire un chapitre avant de le poster… Mea culpa… Et puis, décembre, le déclic ! ça doit être la magie de Noël.
L'acte II aura besoin d'un 17ème chapitre (déjà écrit) pour être clôturé. Il ne me reste plus qu'à terminer une scène du chapitre 16 et tout est bon. L'acte III m'apparait plus clairement, de même que les derniers chapitres de l'histoire… Du coup, j'écris dans tous les sens, je profite de ce regain d'inspiration pour rédiger des scènes clés. Comme je l'ai déjà dit, il faudra environ une trentaine de chapitres pour que cette fanfic soit complète.
Je me régale notamment parce que j'ai enfin écrit des scènes où mon exécrable petit serpentard s'en prend plein la tronche. C'est jouissif. Profitez bien de ce petit merdeux arrogant, la pente ne va pas tarder à s'inverser, héhéhé !
Par contre, parfois je me rends compte de petites erreurs par rapport à l'univers HP original… faut dire que je n'ai pas lu les romans depuis des lustres… N'hésitez pas à signaler des contre-sens violents…
RAR :
Alindorie : Tu m'étonnes, la famille Rogue a un petit grain… Je l'aurais torturé ce bon vieux Severus, mais je suis quand même moins sévère que JK Rowling et son histoire (grrrr) avec Lily Evans…
Chapitre douze : Les liens de Sang et de Potion.
Nouveau cours de Potions pour Syd. L'heure commença comme d'habitude, le professeur Rogue inscrivit les ingrédients aux tableaux d'un coup de baguette. Les lisant, Syd fit une grimace, il espérait se tromper mais… quand il ouvrit son manuel, il sut avec certitude qu'il n'en était rien.
« Alba Scuma » La potion de l'Ecume blanche, une potion capable de faire évaporer un individu dans un nuage d'eau salée avant de le reconstituer aussi sec. Son usage était très réglementé mais sa composition complexe devait être étudiée durant le premier cycle afin de préparer les élèves à ce genre de manœuvre. Mais surtout, elle était contre indiquée pour les Animagi.
Pendant un instant, le jeune homme se demanda si son père ne l'avait pas percé à jour… Non, impossible. C'était un simple hasard.
De son côté, Rogue avait le même problème que son fils, il était un Animagus non déclaré sans que ce dernier ne le sache. « Foutu programme scolaire… » pensait le Maître des Potions. « Je suis obligé de faire une telle potion au moins une fois dans l'année… Veillons plutôt à ne pas se faire asperger… » Il avait bien entendu pris une contre-potion auparavant, mais il préférait jouer la prudence.
Syd versait ses ingrédients avec minutie, mais à mesure que le liquide prenait consistance, des vapeurs âcres s'en échappaient.
Premier chavirement. Syd se rattrapa au coin de sa table et se redressa en vitesse avant qu'on ne le remarque.
« Il ne doit pas me voir dans un tel état… » se dit-il avec force. « Surtout pas… » Mais plus les secondes passaient, plus le malaise s'accentuait. Ses yeux devinrent rapidement vitreux. Il s'écarta de son chaudron pour dépiécer quelques bestioles, le temps de reprendre ses esprits.
- Un problème Rogue ? dit une voix qu'il apprenait à haïr.
Il aurait voulu répondre instantanément mais sa gorge le brûlait.
- Aucun, finit-il par dire au prix d'un grand effort.
- Alors vous devriez peut-être rester au-dessus de votre chaudron. Vous n'avez pas lu les consignes ?
- Si, monsieur.
- Rafraîchissez-moi la mémoire.
- Après l'ajout de la poudre Sélénite, rester au-dessus du chaudron pour ne pas rater son changement de couleur. Dès que le liquide vire au blanc, versez le Sel Blanc…
- Hé bien alors ?
Syd se replaça, sans même prêter un regard à son père. Ses pupilles se mirent à palpiter, il fixait obstinément son reflet distordu par d'énormes bulles que provoquait l'ébullition.
- Evanesco ! cria le professeur Rogue.
- Quoi ?! cria Syd en se retournant violemment contre lui.
Son père le toisa gravement :
- Visiblement, votre état fébrile a brouillé vos réflexes, votre potion avait déjà viré au blanc depuis quelques secondes. Tant pis. Vous ferez mieux… ce soir. Retenue à 18 heures. Ha non, pardon, fit-il avec perfidie, vous êtes déjà collé ce soir, donc ce sera pour demain, 18 heures. Vous me referez cette potion, je veux qu'elle soit parfaite, et vous l'apporterez à mon bureau.
Depuis que Syd était devenu la cible de son propre père, les Gryffondors respiraient la quiétude et la sérénité. Du coup, Syd ne savait pas s'il fallait lire dans leurs yeux des remerciements ou des moqueries.
C'était la fin du cours, les autres élèves se dépêchèrent de vider la classe, comme il était coutume de le faire après un cours du professeur Rogue.
Mais Syd ne bougea pas.
Son père lui tournait le dos, arrangeant quelques tubes à essai.
Maintenant que tous les chaudrons imprégnés de cette infernale potion avaient disparu, il commençait à reprendre des couleurs. Il donna un coup de pied dans son propre chaudron, le faisant rouler à terre.
Rogue fit volte-face tout en lenteur pour voir son fils s'avancer vers lui :
- Je peux savoir à quel jeu tu joues ?! hurla-t-il.
- Rogue, reprit calmement l'autre, parlez sur un autre ton ou j'enlève vingt points à Serpentard.
- Ce n'est pas au prof que je parle, c'est à mon père !
- Quoi ? Tu as toujours un père, Syd ? s'enquit Rogue avec un sourire cruel. J'aurais cru le contraire pourtant.
- Est-ce une raison pour me harceler sans arrêt ?! Fous-moi la paix, va plutôt torturer un moldu ou deux…
- Arrête… Ne va pas plus loin sinon…
- Sinon quoi ? Tu vas m'enlever des points, me faire récurer tout le troisième étage ? Me renvoyer ? Je n'attends que ça ! C'est ce que tu veux, non ?!
Mais Rogue garda un calme imperturbable, malgré la colère qu'il éprouvait. Une pointe d'amertume avait percé dans la voix de Syd, et il avait bien l'intention de l'utiliser contre lui.
- Ce que je veux ? fit-il innocemment. Il faudrait en effet que je te pousse à bout comme la petite crapule immature que tu es, pour que finalement, tu reviennes me demander pardon à genoux.
- Rêve ! (1) cracha son fils. Mais j'ai pu voir que tu t'es bien mis Morgane dans la poche… Elle est au courant, mais c'est un ange cette petite ! Elle pardonne tout ! Pas moi.
- Ce n'est pas à toi que j'ai fais du mal, de ce fait tu n'as pas le moyen de me pardonner.
- Normal, la majorité de ceux-là sont morts ! Ce n'est pas parce qu'ils ne sont plus là aujourd'hui pour te juger que tu dois t'autoproclamer innocent !
- Je n'ai jamais fait une telle chose.
- Alors pour quoi n'as-tu pas purgé une peine à Azcaban, même petite ? Tu considères que les cachots de Poudlard sont pires ?
- Qu'est-ce qui t'arrive Syd ? Tu veux me mettre en prison ? Tu aurais voulu que ta sœur m'en veuille tout comme toi ? Qu'est-ce que tu cherches à faire ?
- Elle a failli mourir à cause de toi, et c'est toi le premier qui était à son chevet !
- Personne ne t'a obligé à fuir !
- Je protégerai certainement mieux Morgane que toi ! Nous n'avons pas besoin de toi !
- Mais je suis son père !
- Je serai capable de…
- ET TU NE VEUX PAS NON PLUS MA PLACE DANS LE LIT DE TA MERE AUSSI ?!
Cette fois-ci, Rogue avait hurlé. Syd fut pris d'un tremblement d'horreur et recula d'un pas :
- T'es malade… murmura-t-il.
Mais le jeune homme réalisa l'énormité de tout ce qu'il venait de dire. En somme, il donnait réellement l'impression de vouloir prendre la place paternelle, jugeant son père indigne de l'assumer. Mais ce n'était pas là sa véritable intention.
Sans piper mot, il sortit de la salle, les idées en désordre. Il s'aperçut que les Serdaigles de 5ème année qui attendait derrière avaient dû attendre la fulgurante indignation de son père, aux vues de leur air contrit.
- Rogue, souffla une voix.
C'était Clarisse, et elle paraissait très ennuyée.
- Tu sais très bien que j'ai cours juste après toi, poursuivit-elle, alors pourquoi ? Pourquoi tu l'as mis en colère ? Ça va me retomber dessus à tous les coups… Tu ne pouvais pas le saouler un autre jour, hein ?
Syd lui fit son rictus le plus méprisant et la poussa pour passer son chemin.
- Attends Rogue, cria-t-elle, en marchant sur ses pas, qu'est-ce qui s'est passé ?
- Ça te regarde ? répliqua-t-il avec colère.
- Ho ! Et puis zut ! T'es pas aussi sympa que ta sœur, toi ! Je vais aller à l'infirmerie, moi, hors de question que j'aille en cours si Sniv… si le prof est hors de lui…
Syd lui fit alors face, les yeux survoltés. Mais rapidement, une idée germa dans sa tête.
- Très bonne idée, Black !
- Quoi ? s'étonna Clarisse.
Quelques Serdaigles tendirent l'oreille.
- Très bonne idée, poursuivit Syd, je ne pensais pas que tu aurais le cran d'être une meneuse…Black, mais puisque tu sembles si déterminées…
- Comment ça ? fit un élève, et les autres se rapprochèrent d'un pouce.
- Black me disait, reprit Syd avec un air pernicieux, qu'elle en avait assez de souffrir la mauvaise humeur d'un vieux mal luné. Depuis que mon père enseigne ici, il a terrorisé les élèves génération après génération. Elle propose de boycotter ses cours jusqu'à l'obtention de son renvoi.
- J'ai dit beaucoup de choses en deux secondes, s'inquiéta Clarisse.
Mais derrière elle, un murmure s'étendait en s'amplifiant :
- Elle n'a pas tort…
- Pourquoi pas ?
- Mais il faut qu'on le fasse tous ensemble.
- Faites passer le mot aux autres classes, souffla Syd. En plus, Black ajoute qu'avec l'approche des concours pour les cinquièmes et septièmes années, la directrice ne pourra pas permettre à cette situation de durer éternellement, vous aurez rapidement gain de cause…
A ce moment-là, le professeur Rogue ouvrit la porte avec fracas :
- ALORS, C'EST POUR AUJOURD'HUI OU POUR DEMAIN ?! beugla-t-il.
Poussés par la même panique, tous les élèves détalèrent en poussant des couinements ou des rires nerveux.
Syd lorgna sur Clarisse, qui s'était transie :
- Cela t'apprendra à te mêler de tes affaires… et éventuellement d'éviter de corrompre ma sœur avec tes bêtises de pauvre serdaigle désœuvrée… Bye !
Il s'éloigna discrètement, sans que son père ne le voie. Seule Clarisse était encore dans le couloir, seule avec Rogue.
- Black ! Qu'est-ce que cela signifie…
Elle haussa les épaules d'un air peiné et prit les jambes à son cou.
Elle aurait dû se taire… Elle savait bien que Rogue junior cachait un fond de méchanceté sous une apparence… exécrable !
Ça avait commencé le jour de leur rencontre… Ainsi Clarisse tomba dans un retentissant flash-back.
Point de vue hautement subjectif de Clarisse : elle se revoie à 11 ans, mais elle a la même tête que maintenant, perchée sur un petit corps de fillette. Syd Rogue arrive. Il a un groin de cochon et des défenses de phacochère, sa voix est celle de Sylvester Stallone.
- Mon père a dit que le tien n'est qu'un sale cabot !
Et Clarisse, la voix fluette :
- Hé ben le mien a dit que le tien a des narines si grandes qu'il peut déterrer des truffes rien qu'en respirant…
Depuis… ils s'envoyaient des coups d'œil de temps à autre, sans autre forme d'hostilité.
Ses craintes se confirmèrent lorsqu'elle débarqua dans sa salle commune. Tous les Serdaigles présents la félicitèrent pour son courage et son heureuse initiative.
Elle se gratta le sommet du crâne. Elle tenta de nier mais personne ne l'écoutait. Une étrange euphorie avait gagné tous les élèves. Clarisse se contenta donc de s'enfermer dans son dortoir, espérant que cette affaire s'arrêterait là.
Elle avait tort.
Le lendemain, le professeur Rogue ne reçut aucun élève en cours pour les deux premières heures. Personne.
Ensuite, seuls les Serpentards, dont Morgane, vinrent au cours de Défenses. Elle fut bien étonnée de ce phénomène. Son père était furieux. Les Elfes de Maison qu'il avait envoyés chercher des explications étaient revenus bredouilles.
A midi, il pénétra dans la Grande salle avec un immense brouhaha. Il s'assit aux côtés de la directrice, délaissant pour une fois Madurei qui envoyait des regards tranchants aux élèves.
Après quelques mots susurrés dans son oreille, Macgonagall se leva :
- SILENCE ! beugla-t-elle. Cette attitude est inqualifiable, trois classes ce matin ont séché les cours. Que ceux qui ont quelque chose à dire pour leur défense se lèvent tout de suite !
Clarisse reçut un coup de coudes de la part de sa voisine de table. Mais non, elle ne voulait en aucun cas être la leadeuse de cette révolte.
- Pitoyable, s'indigna la directrice, vous n'avez même pas le courage de vous expliquer. A partir de cet après-midi, les cours reprendront normalement, quiconque désobéira sera immédiatement renvoyé.
- Non ! cria une petite voix.
Les professeurs recherchèrent sa provenance des yeux. Mais l'élève s'était enfoui dans le silence.
C'était maintenant des dizaines de coups de coude que Clarisse recevait dans l'estomac. Un grand nombre de ses camarades tournait leur tête dans sa direction par moment, ce qui n'échappa pas au Maître des Potions. Un murmura grandissait parmi les élèves des trois maisons hostiles à Rogue.
- Des langues se délient ! s'écria Macgonagall, hé bien, jeunes gens, parlez donc !
Finalement un gryffondor se leva :
- Melle la directrice, clama-t-il tout haut avant de dire avec précipitation, Clarisse Black a quelque chose à dire…
Rogue serra les dents alors que la fille de son ennemi se ratatinait sur sa chaise.
Clarisse se tourna un instant vers la table des Serpentards, une grimace plein de rancœur destinée à Syd. Celui-ci la recueillit et en échange, il lui offrit deux yeux mauvais.
« Bonne chance !» sembla-t-il lui dire. « J'connais une fille de gentil toutou à mémère qui va recevoir son vermifuge… » (2)
Morgane remarqua ce manège. Lachésis lui susurra quelque chose à l'oreille et elle acquiesça sombrement.
Finalement, la Serdaigle se leva. Des centaines de cœur plein d'espoir battirent à son rythme, elle portait le rêve de tous les étudiants maltraités par le sadisme Roguien.
- Je n'ai pas grand chose à dire, Melle la directrice.
Et baissant les yeux, rougissante :
- Sauf qu'il n'y a pas de fumée sans feu.
Ces mots furent accueillis avec enthousiasme de la part des élèves, qui l'interprétèrent comme un « Rogue l'a bien mérité… » Mais Clarisse se disait en réalité : « J'aurais pas dû interagir avec Rogue junior…»
Macgonagall ne parvint pas à se faire obéir des élèves. Quand on les prenait au cas par cas, chacun s'excusait en disant que s'il ne suivait pas le mouvement de groupe, il le paierait cher. Mais ce n'était qu'un prétexte pour rester solidaire. Beaucoup détestaient cordialement Rogue. Et pour une fois qu'ils pouvaient se rebeller au sein de Poudlard, ils n'allaient pas s'en priver. C'était presque un mai 68 sorcier…
Rogue se sentait las de cette journée, mais c'était la lassitude qu'entraînait la plus noire colère. En près de 30 ans de carrière, il n'avait jamais vécu une telle… humiliation. Sa dernière grande honte remontait à l'époque des maraudeurs… Présentement, il devait cette situation à la fille de Sirius Black. C'était à croire que la félonie était une maladie génétique.
18 heures… Merlin ! Il avait Syd en retenue. Il dévala les escaliers pour se rendre aux cachots où son fils devait préparer sa potion. Mais quand il entra…
- Haaa ! criait Lachésis avec désespoir. Syd est dingue ! Me faire faire ça à moi… J'y connais rien en potion, elle est trop compliquée, j'y arriverai pas… Pourtant, je veux bien lui rendre service mais…
Elle se démenait en vain au-dessus d'un chaudron mélangé à la hâte.
- LACHESIS ! braya Rogue.
La petite brisa une fiole sous la surprise. Qu'est-ce qu'elle aimait avoir des surprises ! Elle n'en avait pas souvent avec son pouvoir.
- Tonton, je suis désolée, je…
- Ce n'est pas à toi de faire ça ! Allez, va-t-en d'ici !
Elle sortit précipitamment sans rien dire. Rogue aperçut la chose avec laquelle elle parlait filer dans son sillage. Ses yeux se plissèrent à cette vue : c'était Sévy junior, le psychonaute, une espèce de modèle miniature, de 30 centimètre, de sa propre personne. Il avait depuis longtemps pris la place de l'esprit frappeur de Poudlard, Peeves, qui avait mystérieusement disparu au cours de la guerre Sueur Froide que les deux êtres s'étaient livrée en l'an 5 après Voldemort. (Entendez par là sa mort, et non pas sa naissance.)
Sévy junior devait sa vie à Néréis, ainsi, Lachésis était la seul personne à laquelle il acceptait d'obéir… un petit peu…
Mais quelle mauvaise journée… Rogue préféra se rendre directement dans ses appartements. Rei l'y attendait de pied ferme, les bras croisés.
- Qu'est-ce que tu as encore fait à mon fils ? gronda-t-elle.
M…rde ! N'était-il pas déjà au supplice ? Fallait-il en rajouter toujours ?
- Je croyais que tu ferais des efforts, et qu'est-ce que je vois ? Un Syd toujours plus fermé. Tu as remarqué comme il te regardait à midi ?
- Tu crois que je suis responsable ?! Ce gamin est insupportable ! Il ne veut rien entendre, rien voir. Tu ne penses quand même pas que je vais me soumettre à ses caprices ! Vas-y, toi ! Puisque tu sembles être la mère idéale !
- Te rends-tu compte que nos élèves demandent ton renvoi ? Syd n'y est certainement pas étranger. Que lui as-tu dit pour qu'il s'en prenne à toi de cette façon ?
- Rien ! RIEN !
- Tu as toujours été d'une mauvaise foi incroyable !
- Tu aimais bien ça, non ? C'est peut-être comme ça que je t'ai séduite…
- La ferme !
Tournant sur ses talons, elle claqua brutalement la porte de leur chambre derrière elle :
- Canapé ce soir ! hurla-t-elle.
Rogue dîna seul, des tas d'idées noires lui triturant le cerveau. Syd était-il réellement l'instigateur de cette grève d'élèves ? Etait-il le complice de Clarisse Black ? Ou bien la menait-il en bateau ?
Le canapé était des plus inconfortables, et il était hors de question qu'il y dorme dessus. Il prit donc la direction de sa chambre… s'approcha du lit où était couché Madurei et…
- Chérie ? souffla-t-il doucement.
Rei lui tournait le dos, emmitouflée dans les couvertures d'un air rageur.
- Dégage de mon lit, siffla-t-elle.
De forte méchante humeur, Rogue tenta quand même de se frayer un chemin à côté de son épouse.
- Je t'ai dit de t'en aller ! poursuivit Madurei avec toujours autant de rancœur, dégage de mon lit, Rogue !
- Rogue toi-même ! répliqua-t-il en la poussant vers l'extérieur. C'est MON lit ! Je dormais déjà ici alors que tu faisais encore mumuse avec des sirènes dans l'océan !
- C'est MON lit autant que le tien ! gronda-t-elle en se défendant. Je l'ai méritée en t'épousant.
- C'est surtout à moi que le mérite revient, mais laisse-moi te dire que tu devrais alors remplir tes devoirs d'épouse un peu plus souvent.
- QUOI ?!
Un sourire moqueur s'étira sur le visage de Rogue :
- Je parlais seulement, continua-t-il, mimant le parfait macho, en termes de ménage, de cuisine, de vaisselles et de repas, ma chérie, pour tout le reste : tu es parfaite…
Rei rougit de colère devant son air effronté :
- Severus !
Comme il aimait l'entendre prononcer son nom. Elle le laissa enfin se faufiler dans les couvertures avant de lui retourner le dos avec véhémence. Mais Rogue se colla contre elle et commença à l'embrasser dans le cou.
- Nonmaisundecesjoursjevaisletuer…. marmonna Rei.
- Hum ? Ne te gêne pas surtout, mon trésor, fais comme si je n'étais pas là.
- Tu ne vas quand même pas… alors que j'essaie de dormir !
- Où est le problème ? Je connais le chemin pour me servir tout seul.
Et il multiplia les caresses en entremêlant ses bras autour de son corps et commença à lui mordillait l'oreille.
Encore quelques secondes et… il la lâcha soudainement pour se tourner vers l'extérieur du lit.
- Severus ? fit Madurei un peu… frustrée.
Silence…
- Va au diable ! gueula-t-elle en se recroquevillant avec fureur.
Un sourire satisfait accompagna Rogue dans son sommeil : il savait que, déçue comme elle devait l'être, c'est elle qui ne fermerait pas l'œil de la nuit.
Le lendemain, on s'affairait dans la salle des Serdaigles, de même que dans celles des Poufsouffles et des Gryffondors. Des banderoles et des drapeaux représentant des caricatures de Rogue étaient peu à peu assemblés.
Clarisse n'y prenait pas part, mais les autres la considéraient quand même comme le symbole de leur lutte. Elle savait qu'elle finirait par avoir de graves ennuis, et elle craignait la réaction de Morgane. Son amie croirait-elle qu'elle avait réellement pris part à ce délire collectif contre son père ?
Soudain, un garçon aux larges lunettes carrées s'engouffra dans la pièce, se rétamant au passage sur un tapis…
- C'est horrible ! cria-t-il… Les Serpentards répliquent !
La gorge de Clarisse se serra.
- Explique-toi, fit-on.
- C'est Morgane Rogue ! Elle… Ho ! Il faut que vous veniez voir ! Elle a perdu l'esprit !
Folle d'inquiétude, Clarisse décida enfin de descendre de la tour, à ses risques et périls.
(1) Cette scène est déjà écrite mon gars…
(2) Si tu savais comme tu vas prendre cher toi-même.
