Bon, bon, bon…
Ça fait à nouveau un petit bail… Madre de dios… Par où commencer ? Je me suis pris plein de mésaventures dans la gueule depuis la dernière fois. Allez, pour le plaisir, je vous les conte en version rapide :
Tout a commencé en juin 2019, quelques jours après l'anniversaire de ma fille. Une tâche noire est apparue dans le champ de vision de mon œil gauche. Après plusieurs passages à l'hôpital et quinze jours d'angoisse (car les médecins ne trouvaient pas ce que j'avais et leurs hypothèses – anévrisme, dégénérescence précoce-) étaient effroyables…), des examens m'obligeant à mettre en pause mon allaitement alors que ma fille ne s'endormait qu'au sein (je vous explique pas les nuits blanches…), on finit par me dire que c'est une inflammation de l'œil du au post-partum (un an après, vraiment ?!), et que c'est déjà en train de cicatriser mais je garderai la tâche toute ma vie et qu'il n'y a rien à faire. Ha, ha, ha. Bon. Suite à ceci, je me tape pendant les mois de juillet et août des crises de gastrite aigue que je crois liées au stress que j'ai subi. En effet j'avais été sujette à ce genre de maux par le passé. Sauf que les crises ont commencé à se rapprocher, à ne plus passer avec les médicaments habituels, et fin août la crise devient permanente. Je finis aux urgences : ma vésicule biliaire était pleine de calculs, et l'un d'eux s'est coincé dans mon cholédoque et je dois être opérée en urgence.
On m'opère, on m'enlève la vésicule. Mon conjoint est obligé de se démerder avec notre enfant allaité pendant mon séjour à l'hôpital. Là, le chirurgien m'apprend qu'en ouvrant il a vu que mon cholédoque est difforme. Or, c'est un problème car il y a une chance plus tard que ça devienne un cancer. Il me faut accepter une ablation du cholédoque. Je lui dis que je compte mettre bébé n°2 en route et je demande si je peux différer l'opération d'un an ou deux. « Ah non, madame, c'est cette année qu'il faut le faire ». Okay… On prévoit l'opération pour les vacances de la Toussaint. Je suis contrainte d'arrêter l'allaitement en prévision de cette opération. Je le vis très mal (beaucoup plus mal que ma fille qui s'est très bien adaptée) et je déprime, je pleure tous les jours. La rentrée des classes arrivent, c'est la fin de mon congé parental, je dois reprendre le boulot. Un de mes collègues (et accessoirement ancien gus dont j'avais été éperdument amoureuse des années auparavant) meurt en faisant une fausse route dans sa cuisine. Re-déprime.
Ceci dit, il y a quand même une bonne nouvelle : la tâche que j'avais à l'œil gauche a disparu, contrairement à ce que m'annonçait l'ophtalmo… C'est génial d'avoir angoissé pour rien.
A la toussaint, je suis malade, l'opération est reportée. On doit désormais m'opérer fin janvier 2020. 15 jours avant l'opération, l'une de mes meilleures amies que je connaissais depuis plus de vingt ans, me lance un ultimatum par texto : pour conserver notre amitié, je devais quitter mon mec qu'elle ne supportait plus… Je ne réponds pas à son injonction et elle me jette comme un vieux caca moisi.
On m'opère, ça se passe mal, je fais une péritonite, on m'opère à nouveau pour me sauver la vie, je termine en soins intensifs sous morphine. J'ai des hallucinations à cause de ces substances. Au lieu de 5 jours, je passe 12 jours à l'hôpital. Je devais reprendre le boulot après les vacances de février, finalement je serai arrêtée jusqu'à la mi-mars. Et la mi-mars, c'est bien entendu le…. Tadaaaaaaaaaa… CONFINEMENT ! Depuis fin janvier j'étais enfermée à me remettre de cette épreuve et voilà qu'au moment de retrouver ma liberté la crise sanitaire éclate. Vivifiant !
Pour rappel, je suis prof de français et de latin. Je me mets en ASA (autorisation d'absence) pour garder ma fille mais je travaille quand même le soir pour aider mes élèves qui n'avaient pas eu de remplaçant et qui n'avaient plus cours de français depuis fin janvier déjà… Mais je ne réussis pas à suivre le rythme : toute la journée je m'occupais de ma fille seule (car mon conjoint faisait de vrais cours à distance) et le soir je n'avais pas assez d'énergie pour tenir plus de deux heures devant l'écran.
Dans l'été 2020, j'ai encore passé des examens car j'avais toujours des douleurs au niveau du ventre, mais finalement c'est passé tout seul, c'était sans doute les restes des opérations…
Dès septembre qui suit, je presse mon conjoint de lancer bébé n°2 mais la crise sanitaire le rend très réticent et s'ensuit donc une période sombre où tout va de travers. Finalement, je suis tombé enceinte en février 2021 et j'ai accouché en novembre dernier d'un adorable petit garçon. Cette grossesse s'est bien passée mais je n'ai pas eu l'énergie d'écrire, j'ai consacré toute ma force à offrir des moments privilégiés à mon aînée avant que le petit frère n'arrive. Tout aurait été parfait si mon chien n'était pas mort juste après ce Noël, il avait douze ans… Chienne de vie, si je puis me permettre.
Enfin, bref, je signe pour un deuxième congé parental jusqu'aux vacances d'été. J'aimerais vraiment finir cette fanfic et passer à autre chose. Raphaël est un gros dormeur, pendant que sa sœur est à l'école j'arriverai peut-être à me dégager du temps pour écrire.
Je dois dire que comme beaucoup je suis très affectée par la tournure des évènements, ces dernières années ont été rythmées par la maladie, la trahison, la mort... Il y a du positif mais j'ai un besoin vital de me remettre dans mes rêves et les concrétiser. Si ma vie se résume à faire des tâches ménagères, m'occuper des gosses et faire mon boulot de prof, j'aurais l'impression de passer à côté de quelque chose d'important. J'aime mes enfants au-delà de tout, mais j'ai besoin de faire sortir ces mots qui me dévorent…
Si j'ai pris le soin de tout énumérer, ce n'est pas tant pour me plaindre que d'en rire nerveusement. Purée que j'ai pris cher sur ces deux dernières années, heureusement que j'ai des enfants en bonne santé… Je me serais flinguée, je crois.
Bref, je vais pouvoir poster quelques chapitres que j'ai en avance. J'avais bien avancé il y a deux ans, j'ai la trame de l'acte trois qui est terminée, l'acte cinq est rédigé. J'ai quelques pistes pour le quatrième acte…
Concernant JK Rowling, il y a des controverses à son sujet en ce moment. Je suis déçue, je l'avoue, par ses sorties sur twitter. Pour rappel, elle est accusée de transphobie. Elle confond sexe biologique et genre, comme beaucoup de personnes, mais comme elle est célèbre cela prend une ampleur catastrophique. L'autre problème étant qu'elle persiste et signe dans l'erreur. Elle a le droit d'avoir sa propre opinion, bien sûr, mais pour une personnalité publique elle manque de discernement à mon humble avis. C'est dommage parce qu'elle a blessé bon nombre de ses fans. J'espère qu'elle mettra de l'eau dans son vin.
Disclaimer : ce monde appartient à JK Rowling.
Chapitre 16 : Tragicomique.
« Ventre Saint-gris… je suis Syd Rogue… Je suis Syd Rogue… Je suis froid, implacable, je ne me laisse pas impressionner… P'tain ! Le père Rogue lit dans les pensées ! Si je le regarde dans les yeux, je suis FOUTUE ! »
Clarisse était mortifiée. Elle suivait Rogue dans les couloirs d'un pas mal assuré. Heureusement pour elle, il ne la regardait pas, car elle avait une démarche chaloupée, telle la vache que l'on traîne à l'abattoir. Elle avait marmonné quelque chose d'inaudible à l'intention de son professeur quand il lui avait demandé de la suivre, la prenant pour son fils. Vu de l'extérieur, cela avait pu passer pour la mauvaise humeur légendaire de Syd. En réalité la jeune fille était juste transie de peur.
Elle essaya de visualiser Syd autant qu'elle le pouvait il fallait coûte que coûte qu'elle imite sa façon de faire et de s'exprimer.
Elle pensait que Rogue l'emmènerait dans ses quartiers, ou bien dans son bureau, mais contre toute attente ils se dirigeaient vers la grande porte de l'école. Ils ne tardèrent pas à sortir, à marcher à l'air libre. Il faisait un soleil radieux, en total contraste avec le cœur de Clarisse qui s'était glacé.
- Où va-t-on ? s'enquit-elle en forçant sa voix pour la rendre un tantinet menaçante, tel que Syd aurait pu le faire.
- A Pré-au-Lard !
Elle s'arrêta net : et la vision de Lachésis ?! La petite s'était trompée ? Que se passait-il ? Rogue était au courant ?! C'était quoi ce bin's ?!
- Non ! cria-t-elle malgré elle d'une voix assez aiguë.
Elle se reprit et fronça les sourcils, feignant la posture amère et hargneuse de Rogue junior.
- Pardon ? s'enquit Rogue.
- Qu'est-ce que cela signifie ? continua-t-elle. Je croyais que j'étais puni. Voilà qu'on me récompense avec une gentille balade ?
« Parfait, Clarisse », se dit-elle, « continue avec ironie ! C'est du Syd tout craché. » Mais si elle fixait Rogue, elle prenait soin à regarder entre ses deux yeux de sorte à lui faire croire qu'elle soutenait son regard sans le croiser réellement. Il ne devait pas lire en elle.
Le maître des potions lâcha une sorte de soupir qu'elle ne sut pas analyser.
- Nous savons tout, Syd…
« Pas vraiment tout, professeur », songea Clarisse en regardant vers le sol, serrant les dents et pestant dans sa barbe, toujours dans le souci d'imiter Syd.
- Je ne voudrais pas que tu manques ton petit rendez-vous à Pré-Au-Lard aujourd'hui, continua Rogue avec un sourire de mépris.
Clarisse qui avait pertinemment senti que Syd avait menti ne put retenir son regard rempli de curiosité : elle allait peut-être en apprendre plus grâce au vieux Rogue ! Elle se prit au jeu avec beaucoup plus de plaisir.
- Un rendez-vous ? minauda-t-elle, je ne vois pas de quoi tu parles.
Elle sourit avec hauteur.
- J'étais sagement à la bibliothèque et y serais resté si tu n'étais pas venu me déranger.
- En effet, répliqua Rogue en plissant ses yeux noirs, c'est étrange que tu n'aies rien prévu pour te soustraire à notre surveillance. C'est même suspect.
Oups ! Pente glissante ! En voulant trop en faire, Clarisse risquait de compromettre sa couverture.
- Peut-être que je n'avais pas envie de bouger en définitive.
Elle tenta, espérant être cohérente :
- Ce n'est pas parce qu'on me siffle que je vais accourir comme un chien.
Rogue s'approcha d'elle d'un pas, elle faillit déglutir.
- Le simple fait que tu gardes le silence au sujet de cette proposition de rencontre est un aveu. Nous avons intercepté les chocolats... Nous leur avons permis d'arriver jusqu'à toi pour voir ta réaction.
Des chocolats ? Mais de qui ?
- Je ne te pense pas assez tordu pour demander à ta sœur et à son abrutie d'amie de se rendre au rendez-vous à ta place mais dans le doute, ta mère est sur leurs talons.
« Aouch ! Les époux Rogue n'ont pas deviné concernant le polynectar mais ils ont compris qu'il y a anguille sous roche ! »
- Comme si je pouvais risquer leur vie ! Tu me prends pour qui ?! s'énerva-t-elle.
« Syd, tu es un crétin… » Un point de doute la titillait encore… La vision de Lachésis ne parlait pas de Madurei Rogue… Mais qu'est-ce qui allait se passer ?! Le maître des potions arboraient une mine étrange, à la fois triste et décidée. Impossible de deviner ce qui se tramait dans son esprit farouche.
- Syd, continua Rogue, il est temps de crever l'abcès.
Il y eut un long silence penchant lequel le cerveau de Clarisse se vida comme une chasse d'eau.
Du côté de Syd et de Morgane, tout se passait le plus tranquillement du monde. Ils étaient arrivés à Pré-Au-Lard, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de pouffer en songeant que sous cette apparence douce et agréable à ses yeux se cachait l'esprit de son sinistre de frère. De temps à autre, Syd la foudroyait du regard, ayant la vive impression qu'elle se moquait de lui.
- Tu ne vas pas me laisser ? s'enquit-il.
- Oh non, cela paraitrait suspect. Clarisse, toi et moi sommes des inséparables.
- Je ne serai pas surpris… surprise de vous voir en couple un de ces quatre. (Il faisait des efforts pour parler au féminin.)
- C'est ton fantasme ? minauda Morgane, et elle éclata de rire.
S'efforçant de ne pas trop paraître renfrogné, Syd but une gorgée de polynectar dissimulée dans une bouteille passe-partout. Il ne devait pas oublier d'en absorber régulièrement pour maintenir son alibi.
Il y avait encore du temps avant le rendez-vous, un temps précieux qui lui permettrait peut-être de se débarrasser gentiment de sa sœur ou de la semer. Mais tandis qu'il cherchait une idée, il sentait – et c'était désagréable – des regards furtifs portés sur lui. Il n'arrivait pas à mettre le doigt sur cette impression fugace qui lui titillait la nuque.
Enfin, ses yeux agacés croisèrent, au milieu de la foule éparse, une tête rousse bien connue.
Son cœur rata un battement.
- Il est temps de crever l'abcès.
« Mer… qu'est-ce que je dois dire ?! »
- Je t'écoute, finissons-en une bonne fois pour toute, que veux-tu savoir ?
« ….. MAIS RIEN ! JE NE VEUX RIEN SAVOIR ! NOOOON ! IL VA ME TUER ! JE SAIS PAS QUOI REPONDRE, IL VA COMPRENDRE QUE JE… IL NE FAUT PAS QUE JE PENSE… »
Le navire prenait l'eau de toute part. Clarisse s'était complètement liquéfié à l'intérieur, son regard vide fixait un point invisible derrière le professeur Rogue. Impossible de parler, sa gorge s'était asséchée comme un fruit au milieu du désert le plus aride. Elle ouvrit vainement la bouche, le souffle lui manqua.
Rogue n'eut pas le temps de trouver son attitude étrange. Une gigantesque explosion les tira tous deux de leur conversation. Il se tourna vivement vers Pré-Au-Lard : une colonne de feu s'élevait dans les airs, véritable tornade de flammes. Un son étrange, sourd, résonnait.
- Syd, tu… dit-il en reportant son attention sur son f… sur…
Obnubilée par le maintien de son rôle, Clarisse en avait oublié de boire régulièrement la potion.
Son visage pâle observait avec angoisse le feu qui tournoyait, crevant le ciel. Elle attrapa machinalement une mèche de ses longs cheveux noirs, réalisant du même coup qu'elle avait repris son apparence… mais elle n'en avait cure en cet instant. Elle ne vit pas la figure ulcéré de Rogue, n'entendit pas ses exclamations parfaitement outrées.
Morgane, Syd… songea-t-elle avec désespérance.
De la tour de divination, Néréis observait le phénomène avec placidité. Derrière elle, Lachésis frissonnait.
- Tout se passe comme dans ta vision ? s'enquit la néréide d'un ton froid.
- … Tante Madurei…
- Elle s'en sortira.
- Mais…
L'enfant baissait la tête, ses yeux s'embuèrent de larmes.
- La vision a changé… Clarisse… Clarisse Black en fait partie désormais… Tu devrais sans doute aider tante Madurei, les évènements vont peut-être mal tourner, tout est devenu incertain.
- Lachésis, soupira sa mère avant de la regarder avec hauteur, c'est parce que tu prends les choses beaucoup trop à cœur que tu ne parviens pas à maîtriser tes pouvoirs. Tu laisses une brèche ouverte et nos ennemis en profitent pour brouiller tes visions !
La petite s'approcha de la néréide et attrapa un pan de sa longue robe :
- Mais j'ai pourtant dit à Clarisse qu'elle ne devait pas y aller ! Pourquoi elle ne va-t-elle pas m'écouter ?!
- Ah, ça, commença Néréis avec un sourire en coin.
Rogue s'était métamorphosé en sa forme d'animagus pour foncer vers Pré-Au-Lard, abandonnant Clarisse. La jeune fille, d'abord étonnée de voir son professeur disparaître ainsi, pensa aux recommandations de Lachésis. Elle serra les poings. La colère prit le pas sur la peur et elle se mit à courir, aussi vite qu'elle le put, en direction de son amie et son imbécile de frère !
- Sache, Lachésis, continua la néréide, qu'il est dans la nature humaine…
Clarisse dévalait le chemin comme jamais, manquant plusieurs fois de se rompre le cou. A contre-sens, elle croisa des élèves de Poudlard qui s'enfuyaient et retournaient vers le château. Enfin, elle aperçut un individu étrangement vêtu (enfin, sauf pour un sorcier…) aux allures quelque peu agressives. « Tant pis, dans le doute » songea-t-elle avant de s'élancer, le pied en avant. Et elle défonça la mâchoire de l'inconnu.
- …. De défier le destin !
Autour de l'immense colonne de feu tournoyait un ange aux longs cheveux noirs. Madurei avait canalisé l'explosion dès le départ et contraignait le feu à s'élever vers les cieux. Ce n'était certes pas sa magie de prédilection, mais tenant sa baguette, elle ne cessait ses incantations pour contenir l'incendie qui menaçait d'éclater et de tout consumer sur des kilomètres à la ronde. Il était clair dans son esprit que ceux qui avaient déclenché un sort aussi destructeur et incontrôlable ne cherchait qu'à l'occuper. Elle ne voyait plus ce que devenait sa fille et son amie mais elle savait que Severus ne devrait pas tarder, conformément aux dispositions qu'ils avaient prises. Elle ne laissa donc pas distraire par l'inquiétude et se consacra à la tâche titanesque qui requérait toute son attention…
Au sol, Syd, toujours sous l'apparence de Clarisse, protégeait sa sœur avec une hargne palpable. Des individus masqués avaient surgi de toutes parts pour les attaquer. Des masques qui ne ressemblaient pas à ceux des Mangemorts de jadis, c'étaient des masques vénitiens somme toute esthétiques mais complètement hors de propos. (Hormis l'un des agresseurs qui portaient un masque étrange que Syd ne put identifier : une créature canine à l'air loufoque -instant culture moldu : oui, vous l'aurez compris, il s'agit de Dingo !) Il remarqua très vite que personne ne leur jetait des sorts potentiellement mortels. Ils cherchaient sans doute à les capturer vivants. Une prise d'otage, peut-être ? Morgane se défendait aussi avec sang-froid, agitant sa baguette et multipliant les flipendo sur ses assaillants.
La jeune fille, d'ailleurs, prenant ses aises dans la bataille, finit par s'éloigner de son frère qui pesta en voulant la retenir. Mais ses succès la rendirent quelque peu arrogantes et elle crut pouvoir se débrouiller seule au milieu de la mêlée.
Larendutia Nenza, que Syd avait aperçu peu avant l'explosion, se tenait en retrait. Elle observait la scène avec autant d'intérêt que de perplexité. Elle se serait attendu à ce que Syd Rogue accompagne sa sœur… Quelque chose clochait.
L'un de ses assaillants se prépara à lancer sur Morgane un tonitruant doloris quand Clarisse, la vraie, débarqua comme une furie pour lui casser le tibia d'un coup sec et magistral. Morgane n'en cru pas ses mirettes, elle lâcha un « hoooo » d'admiration avant que Clarisse ne lui bondisse dessus afin de la sauver d'un stupefix lancé par un nouvel ennemi.
Et Larendutia sourit : tout devenait clair. Son attention se focalisa sur l'autre Clarisse. Sur Syd. « Vas-y » communiqua-t-elle avec l'assaillant au masque de Dingo, « Maintenant ! »
« J'espère que tu es sûre de ton coup… » lui répondit l'autre.
C'est ainsi que Dingo, sans attendre, pointa sa baguette sur les deux jeunes filles :
- Avada Kedavra !
Syd, qui était à quelques mètres d'elles, sursauta en attendant le sort. Mais Larendutia intervint :
- Repulso !
Elle lança sur le duo un sort pour les déplacer vivement : Morgane et Clarisse se retrouvèrent catapultées en arrière, évitant de justesse le sortilège de mort.
Syd accourut vers elles… sous sa forme d'animagus. Il s'était transformé vivement pour bondir sur un autre adversaire. Un odeur connue lui titilla alors les nasaux sans qu'il ne sut pourquoi.
« Syd Rogue… » La voix de la jeune fille aux cheveux roux résonnaient dans sa tête. « Je vais essayer de réduire le nombre de vos assaillants… mais je ne promets rien… » Soudain, une vision d'horreur, une araignée gigantesque telle que Hagrid lui-même n'en a jamais vu dans ses rêves les plus fous, se dressa au-dessus des bâtiments, faisant peser ses pattes poilues sur la chaume des toits.
Une illusion ! Syd se souvenait du pouvoir de Larendutia. Une partie des sorciers masqués détala devant cette apparition soudaine.
Les deux jeunes filles se mirent à suivre Syd sous sa forme de léopard.
- Tu connais cette bestiole ? s'enquit rapidement Clarisse tout en courant.
En effet, elles n'avaient pas vu Syd se transformer.
- Mon père m'en a parlé brièvement, dit Morgane –et Syd fut surpris-, c'est certainement celui de Sirius !
« Tsss… Il a vraiment cru au coup de l'animal de compagnie… » songea le jeune homme.
- Quoi ?! Mais mon père n'a pas de…
- Où est mon frère ?! l'interrompit Morgane.
- Aucune id…
Pas le temps pour une discussion plus approfondie. Des étincelles explosant à quelques centimètres de leurs jambes les alertèrent : leurs ennemis étaient sur leur talon.
Ils durent s'arrêter : on venait de les encercler. Clarisse se précipita au corps à corps avant que les sorts ne fusent et commença à administrer des coups avec une violence inouïe, Morgane lançait des experlliarmus pour la seconder : une fois les sorciers dépourvus de leur baguette, ils devenaient des proies faciles. Syd, pour ne pas révéler le secret de sa transformation, demeura félin et mordit quelques derrières charnus.
Ils ne furent bientôt plus seuls :
- Repulso maximo ! hurla une voix bien connue.
Et leurs adversaires giclèrent comme des quilles au bowling. Severus Rogue était là. Il avait repris forme depuis un moment déjà pour neutraliser tous les « nemo » qui avaient croisé son chemin, car il reconnaissait en eux le fameux groupe qui s'attirait les foudres du ministère. Clarisse l'avait devancé car elle n'avait pas forcément pris le soin de tous les arrêter et en avait esquivé pas mal.
Rogue s'avança vers elle d'ailleurs et la prenant pour Syd la choppa par le col pour lui aboyer dessus :
- Nooon ! fit-elle apeurée, je suis la vraie Clarisse ! Vous ne reconnaissez pas les habits que je portais tout à l'heure !
- Aaah, Merlin ! Rogue la repoussa avec la plus grande répugnance.
- Où est Syd ?! s'énerva-t-il.
- On l'a perdu de vue, dit platement Morgane.
Soudain, Syd se mit à courir sans signe précurseur… Il avait senti à nouveau l'odeur… Il commençait à remettre un nom dessus… Mais non, ce n'est pas possible. Il dévala une pente comme un fou et parvint sur un quai bordait un lac.
Le nemo au masque de dingo était là. Serait-ce possible que…
Derrière lui, Rogue, Clarisse et Morgane l'avaient suivi, tous persuadés que le félin, intelligent, avait flairé la piste de Syd.
Mais en glissant le long de la descente, Morgane trébucha et se ratatina sur le sol :
- Vous faites pas d'bile, je vais b… Héééé, mais attendez-moi !
Rogue et Clarisse avaient continué sur leur lancée mais le professeur risqua un œil derrière lui pour vérifier l'état de sa fille.
C'est alors que Dingo (appelons ainsi pour le moment) lança :
- Petrificus !
Le sort frôla la joue de la serdaigle pour frapper Rogue qui perdit sa baguette du même coup. Le léopard bondit sur Dingo mais ce dernier fut plus rapide :
- Repulso maximo !
Et le félin voltigea dans les airs avant de chuter misérablement dans le lac… Rogue n'eut pas le loisir d'agir et il se métamorphosa en statue de pierre. Clarisse eut un instant de panique mais le sorcier au masque débile transplana.
Elle courut donc vers le rivage. Pendant ce temps, dans le ciel, la colonne de feu cessa de brûler et se dispersa en nuées légères.
Clarisse plongea sans réfléchir, mue par son instinct. Cette créature l'avait tantôt aidée, elle ne pouvait pas la laisser se noyer sans réagir. L'eau froide glissait sur sa peau, ses joues gonflées retenaient le peu d'air qu'elle avait réussi à absorber avant son entrée brutale dans les flots agités. Ses bras esquissant des gestes amples et vigoureux pour se frayer un chemin vers les profondeurs. La silhouette du félin s'enfonçait dans l'obscurité. Clarisse dont la robe de sorcière gonflait autour d'elle à la manière d'une méduse peinait à la voir… quand soudain la forme parut changer… Surprise, Elle laissa échapper une bulle d'air. L'extrémité des pattes semblèrent s'affiner, les poils disparurent, la queue aussi (Note de l'auteur : la queue caudale, hein….) Et une ébauche d'être humain apparut sous ses yeux. Syd Rogue flottait, les paupières closes, le teint pâle. Elle se ressaisit et nagea vers lui avec désespérance. Elle l'attrapa par une épaule et tenta une laborieuse remontée. C'est alors que deux mains salvatrices vinrent en renfort : Morgane saisit son frère par l'autre bras. Mais même à deux, les jeunes filles peinaient à remonter : le froid, la peur, la fatigue, l'eau si sombre et le corps inerte de l'adolescent, tout cela conjugué rendait la tâche extrêmement ardue.
Un moment de panique, la bouche de Morgane s'ouvre… Un son, un son étrange s'en échappe, l'onde frémit, le bruit monte en puissance et voilà que les eaux obéissent… Morgane et Lachésis se sentirent tout à coup propulsées vers le haut et elles jaillirent bientôt, portées par une colonne d'eau, dans les airs. La serdaigle prit une large bouffée d'air frais, hagarde. Les iris de Morgane luisaient comme deux lunes radieuses. Elle manipula l'eau de sorte à ce qu'elles reviennent, maintenant toujours fermement le serpentard, vers le quai.
Elles tombèrent lourdement sur le sol, Morgane relâcha la pression et l'eau cessa de se plier à sa volonté pour retrouver son aspect paisible et plat. Clarisse était en train de prendre le pouls de Syd : il ne semblait plus respirer. Elle s'empressa de lui redonner de l'air via un bouche-à-bouche tonique (comprenez petit massage cardiaque en prime) et il ne tarda pas à recracher l'eau qu'il avait dans ses poumons. Ils restèrent là une bonne minute, tous les trois, l'air misérables et épuisés, mais tellement soulagés d'être sortis de ce cauchemar. Syd murmura un merci à peine audible en direction de la serdaigle qui sourit doucement.
Morgane remarqua alors l'étrange statue qui ressemblait à son père avant de comprendre…
- Oh non ! fit-elle en se relevant vivement.
Elle courut vers la statue de pierre, des larmes bordant ses yeux clairs. Clarisse la rejoint prestement :
- Il n'a rien, Morgane, j'ai entendu le sort de pétrification que son agresseur a lancé… C'est un stupefix amélioré, et avec le contre sort il retrouva sa forme première. Il faut juste éviter de le faire tomber parce que s'il se brise… là par contre…
- C'est tentant, lança Syd derrière elle.
Il plaisantait, bien sûr, mais sa mine amoindrie lui donnait un air sérieux.
- Vous avez le sort pour le rendre normal ? demanda Morgane.
- Heeeu… commença la serdaigle, on l'apprend en 5ème année mais… Je ne suis pas sûre, je passe mon tour.
- Oui, oui, je connais… fit Syd, mais je préfère prendre mon temps.
Il retrouva un sourire dans lequel on sentait la jubilation de voir son père dans l'incapacité complète de réagir.
- Tu réalises, lui dit Clarisse en fronçant les sourcils, qu'il t'entend là ? Il n'est pas inconscient !
- Je sais…
Morgane retenait son souffle, ne sachant si elle devait rire ou craindre la réaction de son paternel. Son frère se tourna vers elle :
- Tu as ton rouge-à-lèvres ?
-… Il a pris l'eau… Mais Syd… non, tu ne peux pas… réfléchis…
Syd lâcha un rire très singulier, un rire où perçait une sombre désespérance :
-S'il n'est pas trop c*n, il a dû comprendre que je suis un animagus non déclaré, qu'il m'a déjà croisé sous cette forme durant ma fugue, que je leur ai caché que des gens bizarres avaient repris contact avec moi et qu'en plus je me suis servi de vous pour m'échapper de Poudlard… Alors foutu pour foutu…
Ceci étant dit Morgane n'osait pas esquisser de geste vers sa sacoche. Ce fut donc Clarisse qui sortit un feutre d'une de ses poches intérieures :
- Il sera furieux contre moi aussi, j'ai accepté de t'aider avec l'échange d'apparence… Le capuchon était bien fermé, je pense qu'il fonctionne encore.
Madurei fendait le ciel de ses ailes blanches aux extrémités quelque peu noircies car calcinés par les torrents de flamme qu'elle avait affrontés. Elle aperçut en contre-bas les trois adolescents et la forme rocheuse. Elle se posa à trois mètres d'eux. Syd eut tout juste le temps de refermer le feutre dont il s'était servi et il se sauva sans crier gare. Il avait tracé sur l'auguste figure paternelle un cercle autour de son œil gauche, une cicatrice sur sa joue droite et enfin il avait orné sa bouche d'une petite moustache imitant celle d'un dictateur moldu allemand du 20ème siècle. Madurei observa son époux figé dans la pierre, sachant que son fils ne perdait rien pour attendre, et d'un coup de baguette le libéra de son sortilège. Le contre sort agissait de haut en bas, un tonitruant juron jaillit des lèvres de Rogue tandis qu'il se débattait de rage, son corps redevenant souple au fur et à mesure de ses imprécations. Quand ses jambes retrouvèrent sa mobilité, il partit tel un fou furieux sur les pas de Syd.
Clarisse et Morgane se figèrent face à cet effrayant spectacle mais les mains rudes de Madurei, les saisissant d'un geste brusque, les tirèrent de leur contemplation :
- Vous deux ! lança-t-elle avec colère, avec moi !
Et elle transplana en emportant les deux jeunes filles.
