Chapitre 37 : Nouvel An

Ils rentraient de leur promenade du matin le jour du réveillon du nouvel an, lorsqu'oncle Vernon les intercepta au moment où ils montaient :

- Venez ici que je vous parle immédiatement !

- Monte Harry, dit calmement Drago sans se retourner, d'abord on enlève nos vêtements et après on redescendra voir ce qu'il veut.

- Je vous l'interdis ! Je veux vous parler immédiatement !

- Lorsque vous apprendrez à parler aimablement, on fera peut-être un effort, rétorqua brutalement Drago tandis qu'Harry riait sous cape en montant avec Narly qui se montrait légèrement apeurée.

- Bon, dit Drago, on va faire ce qu'on sait le mieux, alors …

- Tu n'as pas l'impression de nous faire une petite crise d'autoritarisme, là, bougonna Harry.

- Mais, Harry ! Commença Drago sous le regard de ce dernier. Bon, d'accord après tout, soupira-t-il. Qu'est-ce que tu préfères ? La cuisine ou la discussion avec l'autre tas de lard ?

- La cuisine, bien sûr, dit doucement Harry.

- Alors franchement, pourquoi tu ne m'as pas laissé parler ?

- Parce qu'il est hors de question que tu décides de tout. Voilà pourquoi !

- Mais ça ne change rien au résultat final ?

- Non, ça ne change rien, mais au moins on est sûr l'un et l'autre de ce que l'autre veut ! Et puis, maintenant, oncle Vernon va vraiment être remonté, pouffa Harry pour terminer. Une vrais partie de plaisir pour toi !

- Ca, mon petit lion, tu me le paieras tôt ou tard !

- Drago ! Gronda Harry en jetant un regard noir vers Drago en se dirigeant vers la cuisine avec Narly. Tu veux vraiment des petits pois pour ce midi ?

- Oh oui, papa Harry ! Avec des carottes ! J'adore les petits pois et les carottes ! S'écria Narly

- Alors là, vous allez être deux à me payer cela ! Bon allons voir ce que l'autre tas veut !

Lorsqu'il entra dans le salon, il esquissa un sourire goguenard lorsqu'il vit les trois Dursley assis sur le canapé, l'air pincé.

- Alors, qu'y a-t-il de si urgent, demanda-t-il d'un ton insolent à souhait.

- Ne me parlez pas sur ce ton ! Rugit oncle Vernon.

- Tant que vous rugirez de la sorte, je vous parlerai sur le ton que je veux. Et je vous préviens, on ne va pas y passer trois heures. Alors soit vous vous décidez à me parler tout de suite, ou je vais voir ce qu'Harry nous prépare de bon à la cuisine.

Il avait terminé sa phrase en fixant Dudley d'un air moqueur. Celui-ci lui rendit un regard plein de haine que Drago ignora totalement.

- Ma sœur vient dîner ici ce soir, alors je ne veux voir personne en bas à partir de dix-huit heures. Et je ne veux pas un bruit non plus !

- Alors je veux un accès total pour Harry à la cuisine entre seize et dix-huit heures, contra Drago.

- Il n'en est pas question, glapit tante Pétunia. J'ai de la cuisine à faire, moi !

- Harry aussi, rétorqua Drago. On ne va pas se contenter de chips pour ce soir !

- Et pourquoi pas ? Demanda aigrement tante Pétunia. Ce sera bien suffisant pour des dégénérés comme vous !

- Et vous, vous n'avez pas besoin de la cuisine toute l'après-midi pour préparer les trois tomates et deux morceaux de fromage qui sont au menu de ces messieurs, non ? Alors, c'est très simple : ou Harry peut cuisiner tranquillement de seize à dix-huit heures et nous ne ferons pas de bruit, ou alors, il faudra bien qu'il fasse quelques aller-retour vers la cuisine supplémentaires vers vingt ? Vingt-et-une heure ? Vous avez encore quelques heures pour choisir. Sur ce, votre compagnie m'indisposant, j'espère ne pas vous revoir de la journée ni de l'année prochaine d'ailleurs !

- Restez ici, petit insolent, éructa oncle Vernon.

- Pour me recevoir vos postillons ? Même les meilleurs sorts de nettoyage seraient encore insuffisants ! Alors c'est hors de question. Je vous ai indiqué la façon dont nous procéderions, si vous n'êtes pas d'accord, ce la m'indiffère totalement !

Drago avait le sourire en quittant le salon pour se rendre à la cuisine. Son sourire se rétrécit un peu lorsqu'il sentit l'odeur des petits pois. Harry et ses légumes verts ! Et Narly qui en aimait certains pour tout couronner !

- Alors, qu'est-ce qu'il voulait ? Demanda Harry curieux.

- Il paraît que ta tante vient ici ce soir, donc en gros, on doit devenir invisibles et inaudibles à partir de dix-huit heures.

- Tante Marge ? Gémit Harry. Remarque, il vaut mieux effectivement que je ne la croise pas, sinon, elle est encore bonne pour un sort d'oubliettes …

- Pardon ? Tu as déjà lancé un sort d'oubliettes sur elle ?

- Moi, non, mais à Sainte-Mangouste, oui.

- Elle a été à Sainte Mangouste ? C'est une sorcière ?

- Oui. Et non, soupira Harry.

- Là, je pressens encore un grand épisode potterien. On peut manger là ? Tu vas me raconter cela pendant le déjeuner …

- Episode potterien ?

- Oui, c'est ainsi que tous les serpentards surnomment toutes tes excentricités …

- Qu'est-ce que j'aimerai qu'on ne me remarque pas comme cela, soupira Harry.

- Pourquoi ? C'est bien d'être célèbre, protesta Drago.

- Parle pour toi ! Moi, je déteste cela …

- Mais à Poudlard, tu le cherches tout de même ! Il t'arrive toujours un truc dans le courant de l'année. Et quand je dis un …

- Mais je ne cherche pas les ennuis, ils me trouvent Drago ! On dirait que je les attire !

Harry profita du déjeuner pour raconter à Drago et Narly, en évitant les mots blessants pour les oreilles de Narly, la façon dont il avait fait gonfler sa tante trois ans auparavant. Ceux-ci rirent de bond cœur en imaginant oncle Vernon tenter de retenir sa sœur en la tenant par un pied. Ils arrivèrent donc à seize heures dans la cuisine pour qu'Harry fasse un peu de cuisine pour le réveillon et que Narly prenne son goûter. Drago s'ingénia à lui faire un bon goûter à partir de tout ce qui était interdit à Dudley qui en bavait presque d'envie. A un peu moins de dix-huit heures, Harry et Drago portaient deux plateaux chacun remplies de petits canapés froids et chauds. Drago était déterminé à faire réchauffer ces derniers d'un coup de baguette.

- C'est ça, ou il faudra qu'on redescende pour utiliser le petit truc à onduler, là !

- Le micro-ondes, Drago, soupira Harry. Décidément, tu n'es pas plus doué pour retenir les noms moldus que Ron …

- Quoi ? La belette fait aussi bien que moi ?

- Il est plus exact que la fouine ne fait pas mieux que Ron, oui. Pas mieux.

Drago lui jeta un regard exaspéré pour deux choses : il avait vraiment horreur qu'Harry l'appelle la fouine, et ensuite, que Ron réussisse quelque chose aussi bien que lui l'insupportait.

- Bon, enfin bref, on les réchauffera d'un coup de baguette.

Ce n'est qu'au moment du dessert, alors qu'ils avaient entendu la sonnette annonçant l'arrivée de tante Marge depuis un moment qu'Harry se rendit compte avec consternation que les desserts étaient restés dans le frigo.

- Bon, pas le choix, soupira-t-il, je vais descendre en bas les chercher le plus discrètement possible.

Bien entendu, malgré toutes ses précautions, il refermait juste la porte du frigo lorsque tante Pétunia arriva en trombe du salon et poussa un hurlement en le voyant. Hurlement qui fit aussitôt apparaître les visages d'oncle Vernon, de tante Marge et de Dudley à la porte de la cuisine.

- Que fais-tu ici, hurla oncle Vernon, je lui avais … enfin, je t'avais dit que je ne voulais plus te voir ici !

- Mon cher Vernon, tu as encore eu l'amabilité d'accueillir ce … vaurien chez vous ?

- Crois-tu ma chère sœur, que si j'avais eu le choix, je l'aurai fait ? Malheureusement, encore une fois, je n'ai pas eu le choix …

- Et qu'est-ce qu'il volait dans votre frigo ma chère Pétunia ?

- Je ne volais pas, dit lentement Harry à voix basse, je prenais mon dessert.

- Ton dessert ? Ironisa tante Marge. Voyons, Vernon, tu le laisses manger deux mousses au chocolat, une crème à la vanille et trois parts de gâteaux ?

- J'ai faim en ce moment, rétorqua Harry. Alors maintenant, je vais aller manger en haut et je ne vous dérangerai plus.

- Pas si vite, vaurien, interpella tante Marge. Vernon, tu ne vas pas le laisser emporter tout cela, n'est-ce pas ?

- Non, non, certainement pas, dit oncle Vernon avec des petits yeux rusés. Tu prendras un morceau de pain pour ton … dessert !

- Pas question, rétorqua Harry. Je prends tout et vous avez du calme, ou je ne réponds de rien.

- Tu oses me menacer ? Gronda oncle Vernon.

- Ne te laisse pas faire par ce vaurien, dit tante Marge. Au pain sec, un point c'est tout. Et à nous les mousses au chocolat et crèmes à la vanille ! Les bâtards dégénérés n'ont pas à avoir de la nourriture de choix ! Ma pauvre Pétunia, comme je vous plains d'avoir eu une sœur telle que la votre capable d'engendrer une telle … anomalie de la nature …

- Ne parlez pas ainsi de ma mère, gronda Harry tout en retenant à grand peine ses desserts des mains crochues d'oncle Vernon qui tentait de lui reprendre. Et vous, bas-les-pattes, laissez mon dessert.

- Tu ne prendras pas tout cela, rugit oncle Vernon les yeux brillants de gourmandise.

- Pas question ! Rugit Harry qui sentit les barrières de sa patience voler en éclats. Il finit par lâcher les desserts pour sortir sa baguette. Les trois Dursley reculèrent immédiatement et oncle Vernon dit d'une voix malgré tout apeurée :

- Tu n'as pas le droit de sortir ta chose !

- Mais enfin, qu'est-ce que c'est que ça, s'écria tante Marge. Vernon, tu ne vas pas te mettre à avoir peur d'un bout de bois, non ?

- Je … c'est à dire que …, balbutia oncle Vernon sans faire un geste alors qu'Harry reprenait les desserts en les plaçant sur une assiette.

- Maintenant, je vais manger mon dessert et on se revoit l'année prochaine, termina Harry en sortant à reculons de la cuisine.

- Mais, Vernon, protesta tante Marge, tu ne vas pas le laisser faire, non ?

- Ecoute, maintenant, je ne vais pas gâcher mon réveillon pour ce … cet abruti ! Oublions-le. Son dessert n'est rien côté de celui que nous a fait Pétunia, n'est-ce pas ma chérie ?

Harry n'entendit jamais la réponse de sa tante, mais il grimpa les escaliers quatre à quatre. Il trouva Drago en embuscade en haut de l'escalier. Il soupira en voyant Harry la baguette à la main mais Harry fut le premier à jeter brutalement :

- Ecoute, c'était ça, ou pas de dessert. Et encore, sois heureux, personne n'est transformé en ballon cette fois. Alors allons manger, maintenant.

- Mais pourquoi as-tu toujours besoin de ta baguette pour régler tes problèmes, Harry ? Je suis sûr qu'avec un peu de discussion, tu aurais pu …

- Ecoute, le coupa Harry, si tu étais descendu, les choses se seraient passées autrement, d'abord parce que oncle Vernon aurait dû expliquer ta présence. Et puis de toute façon, ça ne sert à rien d'épiloguer, ce qui est fait est fait. Alors tu fais comme tu veux, mais Narly et moi, on mange la mousse au chocolat, n'est-ce pas ma puce ?

Juste après avoir couché Narly, Harry prit une plume et un parchemin et ne leva pas la tête lorsque Drago dit doucement :

- Rien qu'à ta tête, tu vas encore faire une bêtise, Harry …

- Je sais exactement ce que je vais faire avec certaines douceurs de chez Fred et Georges.

- Harry, Harry, mais tu ne peux pas faire ça … Enfin, toute la brigade de répression de je ne sais plus quoi des moldus va te tomber sur le dos !

- Pas si je ne demande que des choses qui ne donnent que des symptômes typiquement moldu. Finalement, ça a un avantage d'avoir été éduqué chez les moldus. Je sais exactement ce dont j'ai besoin …

- Et les Weasley vont te l'offrir comme cela ? Et te le livrer un jour de l'an ?

- Fred et Georges ? Bien sûr. J'explique à Fred et Georges mes soucis. Ils vont adorer envoyer quelques douceurs aux Dursley, crois-moi !

Le lendemain matin, sans surprise, un colis de Fred et Georges était déposé sur le perron du 4, Privet Drive à l'attention des Dursley. Harry le déposa sur la table de la cuisine. Ce fut Dudley qui le trouva le premier, fouinant toujours dans la cuisine au cas où sa mère aurait laissé de la nourriture à portée. Il n'hésita pas un instant avant d'ouvrir le paquet et encore moins lorsqu'il vit les bonbons multicolores qui étaient devant lui. Il les mangea par pleines poignées avant que ses parents ne finissent par intervenir. Ils ne purent eux non plus résister à la tentation de manger quelques bonbons si délicieux. Et Oncle Vernon accusa une tante Pétunia mortifiée de leur avoir préparé des aliments avariés tellement ils furent malades pendant trois jours. En particulier Dudley qui réussit le miracle de perdre quatre kilos pendant ce laps de temps.

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RAR

Amand1 : la relation Remus/Severus ne sera jamais très explicitée car je veux me consacrer à Harry et Drago.