Disclaimer : Et non, je ne suis pas l'auteur vénérée de Harry Potter. Seul les personnages n'apparaissant pas dans la série écrite par J. K. Rowling sont de mon cru !
Marie : Désolée de te faire devenir chèvre ! J'essaies de m'améliorer, promis !
Chapitre 6-Révolution.
Sianti avait pris un bus pour retourner au Chaudron Baveur et regardait, indifférente, les rues de Londres à travers la vitre. Alors que le bus tournait au coin d'une rue, une immense librairie apparut. Sianti ne réfléchit même pas et se précipita sur le bouton d'arrêt. Elle descendit en trombe du bus et courut jusqu'à la librairie. C'était fantastique, impressionnant, excitant, ... encore mieux que les montagnes russes. Le cœur battant à cent à l'heure et un sourire jusqu'aux oreilles, elle poussa la porte de verre du bâtiment et y entra. Cette quantité de livres... c'était phénoménal, magistral, merveilleux...absolument indescriptible ! Sianti se sentait comme un poisson dans l'eau, elle adorait ça !
Elle écuma le plus de rayons possible, s'y perdit, parla aux vendeurs, demanda conseil, feuilleta, et finalement sortit avec deux énormes sacs remplit de livres en tout genre et avec un sentiment de sérénité totale. Il faisait beau, la petite rue commerçante était ravissante et elle se sentait pleine d'énergie. Elle décida de faire un tour de quartier et reprit son chemin d'un pas vif.
- Sianti Manala?
Sianti se retourna et se retrouva face à une femme d'une trentaine d'années, un adorable bébé dans les bras.
- Tu es bien Sianti Manala, n'est-ce pas ? interrogea à nouveau la femme.
- Euh, oui, c'est exact, répondit Sianti en détaillant la femme.
Celle-ci était souriante, avait des cheveux auburns coupés courts, le teint basané, des yeux très foncés et un petit nez. Elle était petite, fine et portait un jean bleu avec un chemisier blanc. Le bébé qu'elle tenait dans les bras avait de grosses joues, des yeux bleu turquoise et un teint plus pâle. Il portait une adorable salopette bleue avec un ourson dessus.
- Enchantée, s'écria le femme en lui serrant vigoureusement la main et en lui souriant. Je suis la cousine de ton père, Assia, si tu savais comme ça me fait plaisir de te voir ! J'ai tellement entendu parler de toi !
- La cousine de mon père ? Je suis désolée mais je ne vois pas qui vous êtes.
- Ton père ne t'a pas parlé de moi ? Oh, c'est normal, nous ne nous sommes pas vu depuis plus de vingt ans ! répliqua la femme toujours aussi excitée. Mes parents sont venus s'installer en Angleterre quand j'avais douze ans et je n'ai pas revu ton père depuis !
- Vous êtes la petite fille de ma grande tante Yasmina ? interrogea Sianti emportée par l'entrain de sa parente.
- Oui ! Je suis étonnée que tu te rappelles d'elle !
- Elle me gardait souvent quand j'étais petite ! expliqua Sianti avec un brin de nostalgie dans la voix. Vous vous entendiez bien avec mon père ?
-Très bien ! On s'adorait quand on était petit, on passait toutes nos journées ensemble ! C'était comme un frère pour moi ! Ce fut terrible quand j'ai du partir en Angleterre... Mais nous n'avons pas perdu contact pour autant. On s'est régulièrement envoyé des lettres jusqu'à l'an dernier où j'ai plusieurs fois changé d'adresse ce qui nous a fait perdre contact.. je ne savais pas que vous étiez en Angleterre ! Vous êtes en vacances ?
- Non, papa a du s'installer ici pour le travail.
-C'est pas vrai ? Mais c'est génial ! On va pouvoir se voir ! Tiens,dit-elle en sortant une carte de son sac à main, c'est ma carte. Dis à ton père de m'appeler dès qu'il le peut. Mon dieu, ça fait tellement longtemps ! Tu penses que vous pourrez venir manger à la maison cette semaine ?
- Oui, certainement.
- Ce serait tellement bien ! Au fait, je ne t'ai même pas présentée, voici Erwan. Il a un an aujourd'hui ! s'exclama-t-elle en lui montrant le bébé qu'elle tenait dans ses bras.
- Oh, bonjour Erwan, joyeux anniversaire, dit Sianti en caressant la joue de cet adorable bébé. C'est votre premier ?
- Tutoie-moi enfin !
- D'accord, répondit Sianti avec un sourire. Alors, c'est ton premier ?
- Non, mon deuxième, j'ai une petite fille de trois ans, Lisbeth.
- Ce ne sont pas des prénoms courants.
- C'est le moins qu'on puisse dire ! répondit Assia en riant. Mais leur père tenait absolument à les appeler comme ça et je dois dire que ça me plait !
- Dans ce cas !
- Tu veux le prendre dans tes bras ?
- Je peux? demanda Sianti contente de la proposition.
- Bien sûr, répondit Assia en lui tendant Erwan. Fais bien attention à sa tête.
Sianti prit Erwan dans ses bras et, comme beaucoup de filles face à un bébé, fondit devant cet être si petit et si mignon. Elle s'amusait avec le bébé quand elle entendit une série de plops. Elle releva la tête brusquement et vit, dans le dos d'Assia, au bout de la rue, cinq Mangemorts. Elle devint livide ce qui perturba Assia et fit qu'elle se retourna.
- Qu'est-ce que... Assia n'eut pas le temps de terminer sa phrase que des sorts fusaient déjà.
- Doloris !
- Avada Kedavra !
Les pauvres moldus dans la rue ne comprenaient rien. Ils subissaient, hurlaient, pleuraient, couraient dans tous les sens ne sachant même pas ce qu'ils devaient fuir et pourtant conscients qu'ils se trouvaient devant un danger mortel. Sianti n'eut pas le temps de faire un mouvement que des rayons verts avaient jaillis vers Erwan, Assia et elle. Elle s'effondra sur le sol, Erwan toujours dans ses bras.
Elle entendait du bruit, des voix, des gens qui criaient, pas des cris de douleurs et de peur mais des appels, des ordres, des pas aussi, on bougeait près d'elle...
Elle ne comprenait pas... où était-elle ? Que c'était-il passé ? Etait-elle morte ? Une vague de panique déferla en elle, elle fut soudain prise de tremblements... Au bout de quelques minutes, elle reprit son calme et tenta d'analyser la situation. Elle écouta attentivement ce qui se déroulait autour d'elle mais n'osait pas encore ouvrir les yeux, sans savoir qui étaient ces gens, c'était peut-être dangereux. Elle décida finalement que ces personnes ne pouvaient être des Mangemorts.
Elle ouvrit les yeux, doucement, pour ne pas être éblouie par la lumière. Elle releva la tête et vit les dégâts qu'avaient causés les Mangemorts : des corps inanimés étaient étalés dans la rue, des voitures accidentées étaient en feu, l'une d'entre elles avait embouti la façade d'un magasin situé juste à côté de la librairie... Ceux qui avaient échappé à l'attaque regardaient la scène d'un air effaré ou pleuraient ou déambulaient tels des pantins, le regard vide. Des gens s'activaient tout autour, on donnait des ordres, on emportait les morts et on soignait les vivants.
Sianti reconnut des magicomages, les autres devaient être des Aurors. Elle se redressa, elle ne comprenait toujours pas comment elle avait survécu car il était certain qu'elle n'était ni au Paradis ni Enfer.
Elle vit Assia, étendue près d'elle, sans vie, un sourcil levé en signe d'incompréhension. Les larmes lui montèrent aux yeux. Morte, Assia était morte. Sianti l'avait à peine rencontrée qu'elle était morte. Sianti pleura, puis elle regarda Erwan, désormais orphelin.
C'est là qu'elle comprit, il avait le regard rive sur elle, un demi-sourire figé, les yeux grands ouverts et ses si petites mains crispées sur la robe de Sianti. Il était mort. C'était lui que le sort avait touché, pas elle, lui. Ce si petit être, plein de vie, de joie, d'envie de vivre aurait un an pour toujours. Il ne ferait jamais ses premiers pas, ne dirait jamais ses premiers mots, ne s'amuserait pas avec ses amis dans la cour de récréation, n'embêterait jamais sa grande sœur, ne tomberait jamais amoureux, ne se marierait pas. Rien, il ne connaîtrait rien.
Pour avoir servit de bouclier à une jeune fille, pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment, on l'avait privé de tout.
Non, pas « on », c'était les Mangemorts qui l'avaient tué, encore et toujours eux. Sianti poussa un cri de rage et de désespoir et s'effondra en larmes. Elle serra Erwan de toutes ses forces et le berça en lui demandant pardon, en lui promettant que ça n'arriverait plus, que plus personne ne mourrait à sa place, qu'elle allait devenir plus forte, qu'elle protègerait de toutes ses forces les gens qu'elle aimait et qu'elle penserait toujours à lui, qu'il ne la quitterait jamais.
- Mademoiselle !
Sianti ne bougea pas.
- Mademoiselle, ne restez pas là !
Sianti releva la tête, un vieil homme se tenait face à elle. Elle arrêta immédiatement de pleurer non pas grâce à la bonté et au sourire chaleureux qu'il lui adressait mais à cause de l'effroi que son visage provoquait. Il était horriblement déformé par les cicatrices, sa bouche, distordue, semblait être un trou en diagonale maladroitement taillé et il ne restait plus que la moitié de son nez. Mais par-dessus tout, c'était ses yeux qui pétrifiaient Sianti. L'un était petit et marron, l'autre grand, d'un bleu électrique et bougeait dans tous les sens.
- Bon sang, relevez-vous ! s'écria-t-il brusquement.
- Qui...qui êtes-vous ? réussi à articuler Sianti, toujours assise.
- Alastor Maugrey, je suis Auror, répondit-il sans une once de délicatesse envers la jeune fille. Allez-vous vous levez, oui ou non ?
- Je...oui... dit-elle en essayant de se relever mais elle n'avait plus de force dans les jambes et retomba presque aussitôt.
- Bon sang de bonsoir ! s'exclama-t-il en la soulevant par le bras.
- Mais vous me faites mal ! s'exclama Sianti qui sentait la colère monter devant cet homme sans aucune délicatesse. Il poussa un grognement sans prêter attention aux protestations de la jeune fille. Sianti réussit à se relever d'elle-même, Erwan toujours dans ses bras.
- Suivez-moi, des magicomages vont vous examinez.
Sianti le suivit donc et ils rejoignirent un homme en blouse blanche qui vérifia si Sianti était blessée.
- C'est bon, elle n'a rien, dit le magicomage.
- Bien, dit le dénommé Maugrey en se retournant. Vous devriez déposez ce bébé sur la civière près de sa mère.
- Pardon ? dit Sianti qui ne comprenait pas de quoi il parlait. Elle se rendit compte alors qu'elle tenait toujours Erwan dans ses bras, par automatisme. Elle sentit les larmes remonter à ses yeux. Je...où allez-vous les emmener ? balbutia-t-elle avec difficulté.
- A l'hôpital le plus proche.
- Mais que...que vont-ils devenir ?
- On les identifiera et ensuite on convoquera la famille.
- Ah...
Elle éclata en sanglot. Maugrey la laissa pleurer un peu.
- Venez !
Ils rejoignirent la civière sur laquelle on avait allongé Assia. Sianti la regarda un moment, puis voulut déposer Erwan à ses côtés mais ses mains étaient toujours crispées sur la robe de Sianti et elle n'arriva pas à l'en détacher. Elle pleura à nouveau, elle était incapable de déposer le bébé. Maugrey détacha les mains de l'enfant de la robe et le posa aux côtés de sa mère. C'était la première fois qu'il faisait preuve de délicatesse en présence de Sianti ce qu'elle remarqua à peine à travers les larmes.
- Où habitez-vous mademoiselle ?
- Dans Baker Street.
- Baker Street ?
- Oui, la maison du diplomate Egyptien.
- Vous êtes sa fille ?
- Oui.
- Alors nous allons à l'Apple's Heart.
- Comment savez-vous qu'il est là-bas ?
- Je suis un ami de Dumbledore et ce dernier m'avait prévenu de cette entrevue.
- Pourquoi ?
- Vous n'avez pas à le savoir. Maintenant suivez-moi ! reprit-il d'un ton bourru.
Sianti le suivit sans broncher, elle monta dans une voiture sans y prendre attention. Elle était de nouveau plongée dans ses pensées.
Elle ne voulait plus jamais se retrouver dans une situation pareille, sans défense, incapable de réagir, incapable de protéger ceux qu'elle aimait et surtout, incapable de se protéger. Jamais elle ne deviendrait un poids pour les autres. Elle voulait devenir forte et vite car le besoin était pressant.
Si elle subissait une nouvelle attaque bientôt, elle serait incapable de se défendre et n'y survivrait certainement pas. Tout au plus pouvait elle fuir. Encore fallait-il avoir de bonnes jambes.
Elle réfléchit au moyen de se renforcer durant tout le trajet.
Maugrey la sortit de sa torpeur en ouvrant la portière contre laquelle elle était appuyée. Elle faillit s'étaler sur le sol.
- Nous y sommes.
- Merci j'avais compris ! répliqua Sianti en se relevant.Elle trouvait cet homme franchement antipathique.
- Attendez-moi ici, je vais chercher votre père et le professeur Dumbledore.
Sianti regarda donc l'homme entrer dans le tea-room, son sentiment d'insécurité grandissant.
- Kephren ?
Elle se retourna sentant la présence du chat et le vit courir dans sa direction. Le choc de l'attaque avait du être plus important qu'elle ne l'avait pensé car, maintenant, elle avait des hallucinations. Comment Kephren pouvait-il être là ? Il devrait être à la maison.
Elle le vit arriver près d'elle, sauter et se dit qu'en tant qu'illusion il allait lui passer à travers mais elle se retrouva allongée sur le sol pour la deuxième fois de la journée. Kephren était bien là, en train de lui lécher le visage, et elle ne comprenait toujours pas pourquoi.
- Kephren ? Qu'est-ce que...comment ?
- Sianti, pardonne-nous, nous aurions du être là...pardon ! C'est de notre faute. Tout est de notre faute !
- Mais de quoi est-ce que tu parles ?
- L'attaque !
- Quoi ? Et d'abord, comment se fait-il que tu sois là ?
- Quand nous avons senti que tu te faisais attaquer, Indra et moi, nous avons réagi au quart de tour : je courais te rejoindre pour te protéger pendant qu'elle créait un champ de protection. Pardonne-nous, nous aurions du être là ! Nous aurions pu...
- Vous n'auriez rien pu faire, le coupa Sianti. Nous sommes trop faibles. Nous allons nous entraîner. Sans qu'elle ait à expliquer quoi que ce soit, Kephren comprit et approuva d'un hochement de tête.
- Indra ! Je ne la sens presque plus ! Kephren, qu'est-ce qu'il se passe ?
- C'est que...
- Explique !
- Créer un champ de protection efficace à une telle distance demande beaucoup d'énergie...
- Et ?
- Elle est probablement très affaiblie...
- On rentre immédiatement ! ordonnaSianti
- Qu'est-ce que vous faites encore à terre ? maugréa quelqu'un.
Sianti tourna la tête et vit que Maugrey, son père et le professeur Dumbledore se tenait sur le pas de la porte. En voyant Maugrey, Kephren gonfla immédiatement ses poils. Il ressemblait à un énorme hérisson.
- Qu'est-ce que c'est que cette bête ? grommela Maugrey.
- C'est mon chat ! répliqua Sianti alors que Kephren crachait.
- Kephren, calme-toi, c'est un Auror et un ami de Dumbledore.
- Lui ?!
- Oui.
Kephren se calma et redevint normal, il descendit de la poitrine de Sianti et celle-ci se releva. Son père se précipita sur elle et la serra dans ses bras en lui demandant pardon.
- Papa, ce n'est pas ta faute !
- Si, bien sûr que si, je n'aurais jamais du te laisser seule dans Londres.
- Papa, arrête s'il-te-plaît ! Il faut qu'on rentre, et vite ! Indra est mal en point !
- Indra ? Pourquoi ? Et comment Kephren est-il arrivé ici ?
- Je t'expliquerai en chemin, papa. Rentrons.
Devant l'air sérieux de sa fille, il ne protesta pas.
- Professeur Dumbledore, dit-il en se tournant, nous devons y aller. Je suis sincèrement désolé de couper court à notre entretien mais je ne peux faire autrement.
- Ne soyez pas désolé, j'ai moi aussi des choses à régler avec cette nouvelle attaque.
- A bientôt, répondit le père de Sianti en serrant la main du professeur.
- Sans aucun doute. Mademoiselle, dit Dumbledore en se tournant vers Sianti, prenez soin de vous. Et si jamais vous avez des questions, écrivez-moi.
- Oui, monsieur.
- Monsieur Maugrey, dit le père de Sianti en se tournant vers lui, je vous remercie de m'avoir ramener ma fille. Si jamais je peux faire quelque chose pour vous, faites-moi signe.
- Bien, grommela Maugrey.
- Merci encore, dit Sianti en lui serrant la main.
Ils se quittèrent ainsi, le père de Sianti héla un taxi et ils partirent.
Une fois dans la voiture, et après un petit temps, monsieur Manala se tourna ver sa fille :
- Maintenant, explique-moi.
