Chapitre 11- Fin de vacances.
Quelques jours plus tard, Hermione était complètement rétablie. Les seules réactions qu'elle reçut à cette annonce furent des grognements. Ses trois amis étaient plus bougons que jamais. Elle comprenait qu'Harry soit morose après le cauchemar qu'il avait fait mais Ginny et Ron...elle ne voyait pas ce qui avait pu les mettre dans un état pareil. En fouillant sa mémoire, elle comprit. Ils avaient eu droit au sermon que Mrs Weasley leur avait promis suite à la réapparition de Percy dans le cocon familial. Visiblement, tout ne s'était pas déroulé à la perfection...et elle était bien heureuse de n'avoir pas assisté à cette scène ! L'idée qu'elle s'en faisait la mettait suffisamment mal à l'aise. Elle était certaine que chacun des rejetons Weasley avait fait la sourde oreille et qu'aucun n'avait même tenté de revoir son jugement. Ils étaient tous tellement bornés dans cette famille ! D'un autre côté, ç'est ce qui faisait leur charme, pensa-t-elle avec un sourire. Et le temps arrangera certainement les choses. Ron n'en voudrait pas longtemps à son frère, elle en était persuadée. Ginny non plus d'ailleurs. Elle était colérique mais un déclic suffirait à lui faire passer l'éponge. Maintenant, quand ce déclic arriverait et quelle en serait la nature, Hermione n'en avait aucune idée mais cela lui importait peu. Ginny pardonnerait à son frère et ç'est ce qui comptait. Bill piquerait sans doute une ou deux colères de plus mais ne resterait pas bien longtemps sur sa position. Après tout, il avait la réputation d'être le plus cool. Fred et Georges...eh bien Fred et Georges étaient Fred et Georges, complètement imprévisibles. Charlie l'inquiétait plus. Sa colère glaciale ne présumait rien de bon. Elle aurait préféré qu'il gueule un bon coup...Enfin, il était temps que la chape de plomb qui s 'était abattue sur le Terrier disparaisse et elle avait une petite idée de comment.
Ses trois amis faillirent la bénir quand elle leur proposa d'aller à la piscine. Leurs sourires béats firent rapidement place à un sourire malicieux pour Ginny et à un regard apeuré pour Ron. Harry, lui, était simplement heureux de pouvoir se changer les idées. Pendant une minute, ils avaient oublié quelque chose d'essentiel lorsqu'on va à la piscine : les maillots. Ginny sortit en trombe du salon, emmenant Hermione dans son sillage. Les négociations avec Mrs Weasley pour un départ immédiat pour le chemin de Traverse débutèrent dès qu'elles franchirent le pas de la porte de la cuisine. Mrs Weasley ne résista pas longtemps. Elle avait beau leur en vouloir de leur manque de compréhension envers Percy et s'inquiéter de leur sécurité, elle estimait qu'une journée hors du Terrier était nécessaire à Harry et aux autres autant qu'à elle. Elle ne supportait plus l'ambiance pesante qui régnait dans sa maison.
Elle imposait tout de même certaines conditions : elle les accompagnait la matinée, les déposait à la piscine et venait les y chercher. Interdiction de bouger de la piscine entre le moment où elle les y déposait et celui où elle les reprenait !
Ginny tirait des plans sur la comète alors qu'Hermione annonçait la nouvelle aux garçons, provoquant chez Ron une brusque diminution de la pigmentation de sa peau. Ginny se mit à courir d'une pièce à l'autre pour rassembler ses affaires tout en criant à Hermione d'en faire autant. Ron restait pétrifié au beau milieu du corridor. Il se tourna vers Harry, se cramponna à son bras droit et lança d'une voix gémissante :
- Ha...rry, l'air désespéré.
Ce dernier, de plus en plus amusé par la situation, reprit du poil de la bête et planta son ami sur un sourire, filant chercher sa bourse de gallions.
Mrs Weasley faisait passer les filles dans la cheminée quand Harry glissa à l'oreille de Ron qu'il ne devait pas s'inquiéter autant, dès qu'ils arriveraient au chemin de Traverse, ils fileraient demander de l'aide à Fred et Georges. Ce n'est qu'à moitié rassuré que Ron entra dans la cheminée, une poignée de poudre de cheminette à la main. Une fois arrivé, Harry demanda immédiatement à Mrs Weasley la permission de passer la matinée chez les jumeaux. Quelque peu réticente mais incapable de résister à Harry et aux yeux de cocker qu'il était en train de lui faire, Mrs Weasley les accompagna dans la rue où se trouvait la boutique des jumeaux et s'arrêta sur le pas de la porte.
- Les enfants, je vous attends ici, ne traînez pas.
En passant la porte, Harry se remémora en souriant le départ des jumeaux de Poudlard : mémorable. La réaction de leur mère l'avait été tout autant : bannis, purement et simplement, du Terrier. Tel avait été le sort des jumeaux…pour quelques semaines en tout cas. Mrs Weasley était hantée par l'idée que leur dernière discussion fut une dispute. Elle n'aurait jamais supporté que cela se finisse ainsi, elle le savait. Et elle ne voulait pas que cela dégénère comme ça avait été le cas avec Percy. C'est pourquoi elle décida de mettre ce 'différent' de côté et leur permit de revenir au Terrier. Sans pour autant avaliser leur décision. Leur boutique avait beau faire un tabac, elle refusait d'y mettre ne serait-ce qu'un orteil et d'en discuter avec eux. La boutique des jumeaux était devenue un sujet tabou au Terrier.
Le quatuor ressortit un quart d'heure plus tard suivi des patrons de la boutique. Mrs Weasley se raidit dès qu'ils apparurent sur le pas de la porte. Leurs tenues ne l'aidaient pas vraiment à se détendre...
- Madame notre mère ! lança Fred avec emphase.
- C'est un honneur de vous trouver en ces lieux, enchaîna Georges, que dis-je ? Une bénédiction !
- Je dirais même plus, une consécration, affirma son jumeau.
- Nous feriez-vous l'immense faveur de pénétrer notre boutique ? demanda Georges alors qu'il s'effaçait pour lui laisser le passage.
D'un même mouvement, Fred et lui courbèrent l'échine dans un salut solennel. Pour toute réponse, Mrs Weasley leur lança une œillade meurtrière et préféra reporter son attention sur le quatuor qu'elle escortait.
- Alors, qu'avez-vous décidé ? demanda-t-elle.
- Ron et moi passons la matinée avec Fred et Georges, lui répondit Harry, les filles vous accompagnent.
Mrs Weasley amorçait son départ mais un geste hésitant d'Hermione la stoppa net. Elle arqua un sourcil, l'interrogeant du regard.
- Euh, Mrs Weasley...Fred nous avait parlé d'une boutique de vêtement dans cette rue...Vous savez, celle d'où vient la robe d'Harry... Pourrions-nous y aller ?
Mrs Weasley fut prise de court, elle n'avait pas envie de rester près de cette boutique de malheur- ç'était un exploit qu'elle soit venue jusqu'ici et les jumeaux n'avaient pas le triomphe modeste- elle répondit par une question :
- Où est-ce ?
- Juste en face, répondit Fred en désignant une petite boutique à la vitrine angélique.
Du côté gauche de la porte d'entrée flottait un couple de robes blanches. L'une, vaporeuse et translucide, était visiblement destinée à une femme. L'autre, aux lignes plus pures et à la découpe plus droite, à un homme. Le sol était agrémenté d'accessoires divers. De temps en temps, un vent magique soulevait quelques fleurs rosées qui tournoyaient alors autour du couple.
Du côté droit de la porte étaient exposés différents ensembles et accessoires aux couleurs vives. Là aussi, un vent magique était en action et faisait tourbillonner des paillettes multicolores. Le tout accrochait le regard et on ne pouvait s'empêcher d'admirer le tableau ce qui amenait inévitablement à vouloir découvrir les merveilles qui se cachaient derrière ces vitrines.
- D'ailleurs, je prendrais bien une petite pause, continua Fred en souriant, et si je vous accompagnais ?
- Quelle excellente idée ! Il est vrai que cela va bientôt faire deux heures que tu n'as pas adressé la parole à Sally, répliqua Georges, sarcastique.
- Tu connais ma galanterie Georges, la pauvre doit se sentir seule dans son grand magasin et ce serait un déshonneur pour moi que de ne pas aller égayer sa solitude.
Georges lui lança un sourire narquois et un regard bourré de sous-entendus.
- N'oublie pas que, nous aussi, nous avons un commerce à gérer !
- Je n'oublies jamais rien, répondit Fred en entourant les épaules d'Hermione et de Ginny de ses bras. Allons-y les filles !
Le petit groupe se dirigea vers le magasin alors que Georges retournait dans sa boutique.
Finalement, Fred n'avait pas tout à fait tort. Assise derrière son comptoir, accoudée à celui-ci, le regard rêveur, Sally ne remarqua même pas leur entrée. Elle était blonde, assez grande apparemment et fine – un peu trop peut-être- et portait une étrange robe multicolore et difficile à décrire. Ses cheveux étaient relevés en un chignon lâche et attachés grâce à des fleurs. Elle avait un visage fin, un petit nez arrondi, de grands yeux marrons et de petites oreilles. En un sens, elle ressemblait à Luna Lovegood.
Il fallut que Fred agite sa main devant ses yeux pour la tirer de sa rêverie. C'était assez amusant de voir son visage si paisible s'étonner de toutes ces personnes. Un sourire lumineux éclaira son visage.
- Bonjour !
Elle détailla un moment les visages qui l'entouraient.
- Ummh, vous vous êtes Mrs Weasley ; toi, Ginny ; toi, Ron et donc vous deux, Hermione Granger et Harry Potter, énuméra-t-elle en désignant chaque personne citée du crayon qu'elle tenait dans sa main droite. Je suis enchantée de faire votre connaissance, je m'appelle Sally…
Tous la regardèrent, éberlués. Mrs Weasley reprit contenance la première.
- Ainsi, ce magasin vous appartient ? demanda-t-elle en jetant un regard assez impressionné autour d'elle.
- Pas le magasin à proprement parler, non, je loue à la personne qui loge au-dessus. Mais tout ce qu'il contient, oui.
- C'est vous qui avez confectionné tout ces vêtements ? interrogea Mrs Weasley de plus en plus impressionnée.
- Oui, répondit Sally avec un sourire semblant mélanger satisfaction, bonheur et amour. Du premier croquis au dernier bouton ! Mais vous savez, ç'est assez facile quand on connaît les bons sorts. Même si je préfère travailler sans magie.
- Sans magie ? s'étonna Ginny, mais ç'est horriblement long !
- Oui mais beaucoup plus enrichissant. Créer un motif en perles en utilisant la magie, ç'est facile. Mais quand on prend le temps de les coudre une à une sur le tissu, on en retire beaucoup plus de fierté une fois le travail achevé. Ca me permet aussi de me ressourcer. Quand je me concentre sur un vêtement, je ne pense plus à rien d'autre.
- Ca n'est pas lassant à la longue ? demanda Ron en glissant un regard vers Hermione.
- Oh mais je ne fais pas que ça, répondit Sally en riant doucement, je sors aussi. Et, si j'en fais trop, tes frères et Morgane se font un plaisir de me le rappeler.
- Qui est Morgane?
- Ma meilleure amie, répondit Sally alors que la tenture d'une cabine à quelques pas d'eux s'ouvrait brusquement.
- Tu m'as appelée Sally ? demanda une jeune femme en en sortant.
La première chose que l'on remarquait chez elle était ses longs cheveux noirs, ondulants et brillants. Ensuite, sa robe : une longue robe de soirée aussi noire que ses cheveux. Elégante et fluide, la robe arborait un décolleté vertigineux qui s'arrêtait en dessous du nombril de la jeune femme. Sa peau blanche comme de la porcelaine offrait un contraste saisissant avec le noir de sa robe et de ses cheveux. Enfin, son petit visage et ses grands yeux bleu pierre étonnaient.
- Tiens, il y a du monde ! s'exclama-t-elle en avançant vers le petit groupe.
L'ondulation fluide de sa robe rendait sa démarche…hypnotique. Difficile de détacher ses yeux de son décolleté et de sa peau éclatante. Il était d'ailleurs étonnant que les deux pans de tissus qui le constituaient ne s'éloignent pas plus l'un de l'autre. Sally descendit prestement du tabouret sur lequel elle était assise.
- Tu as eu du mal à l'enfiler ? Elle est confortable ? Pas trop longue ? Le sort d'attraction fonctionne ? demanda-t-elle en examinant la robe et celle qui la portait.
- Non, oui, tout dépend des chaussures que l'on porte et oui. D'autres questions ? demanda-t-elle, sarcastique.
Sally continua son inspection sans répondre.
- Tu ne nous présentes pas ?
Sally se releva brusquement.
- Excuse-moi ! Voici Fred dont je t'ai déjà parlé, sa mère, sa sœur et les meilleurs amis de son frère.
- Enchantée, Je m'appelle Morgane, dit-elle en serrant la main de chacune des personnes que lui avait énuméré Sally.
- Tu peux faire un tour sur toi-même ? demanda Sally, reprenant le fil de ses pensées.
Morgane s'exécuta, entraînant sa robe et ses cheveux dans un tourbillon envoûtant. C'est ce moment que choisit Georges pour réapparaître.
- Fred, tu as une vision particulière de la solitude, lança-t-il, un sourire au coin des lèvres.
Chacun se retourna brusquement, surpris par cette intervention. Le Georges qu'ils regardaient tous avait quelque chose d'irréel...et, à bien y regarder, il était...transparent ! Fred s'approcha de Georges et le prit par l'épaule sous les yeux éberlués de tous.
- Chers amis, je vous présente le S.C.G.I, Système de Communication par Génie Interposé...
Il avait ramené ses poings sur ses hanches de sorte que la plupart de son bras traversait George qui avait pris la même position et ont le bas gauche traversait le corps de Fred.
- ...Ce dispositif mis au point par nos deux brillants cerveaux permet de communiquer à distance en voyant et étant vu !
- Le son et l'image réunit dans un dispositif portatif, enchaîna George.
- Il faut tout de même admettre que nous avons été inspiré...
- Par les moldus, c'est vrai, approuva George d'un hochement de tête.
- Ils ont des petites boîtes appelées téléphones mobiles qui leur permettent de parler à distance !
- Et des dispositifs, appelés hologrammes, qui leur permettent de reproduire une image en trois dimensions.
- On devrait enseigner ce genre de choses à Poudlard, conclut Fred.
- Tu connaîtrais ce genre de choses si tu avais suivi le cours d' Etude de Moldus, Fred, intervint Hermione.
- Au fait, Fred, reprit George, j'ai besoin de toi au magasin !
Fred et George prirent donc congé. Mrs Weasley continua de papoter avec Sally et Morgane. Hermione et Ginny furetèrent dans les rayons alors que Ron et Harry, ne sachant pas trop que faire, retournèrent à la boutique des jumeaux.
Harry regardait défiler le paysage à travers une des vitres du Poudlard Express. Il se remémorait les évènements marquants des vacances...comme cette journée où ils étaient allés à la piscine. Ginny et Hermione s'étaient fait draguer, Ron s'en était mêlé, le ton était monté et le tout s'était fini en dispute. Dispute qui avait enfin débloqué la situation entre Ron et Hermione. Enfin, après moult péripéties, ils sortaient ensemble ! Ils en avaient mis du temps pour se comprendre ! A croire qu'ils ne parlaient pas le même langage... Et son dernier cours d'occlumancie...quel carnage ! Sans oublier le jour où...
Le cours de ses pensées fut interrompu par le retour de Ron et d'Hermione dans le compartiment, ils revenaient de leur réunion de préfet. Hermione était passé Préfète-en-chef et Ron était devenu préfet, autre évènement important de ses vacances.
- Devinez qui est l'autre Préfet-en-chef ? demanda Hermione d'un air accablé.
- Drago Malefoy ! asséna Ron d'un air furieux avant que quiconque ait pu ouvrir la bouche. Drago Malefoy ! Vous vous rendez compte ?
Tous étaient dégoûtés, furieux et interdits à la fois. Comment Dumbledore avait-il pu approuver un tel choix ? Le débat qui suivit fut d'ailleurs des plus houleux. Enfin, après une bonne demi-heure, ils se calmèrent.
Harry posa un instant son regard sur la jeune fille endormie en face de lui. Il ne l'avait jamais vue à Poudlard auquel cas il s'en souviendrait. Elle était fine, métis et ses cheveux noirs et bouclés n'étaient pas vraiment ce qu'on faisait de plus discret. Quand ils étaient montés dans le Poudlard Express, c'était le wagon le plus vide qu'ils avaient trouvé. Et quand ils s'y étaient installés, elle était déjà là, endormie, la tête contre la fenêtre.
La porte du wagon s'ouvrit brusquement, laissant apparaître Lavande et Parvati Patil.
- Tiens, chez vous aussi il y a une étrangère ! lança Lavande, souriante.
- Je parie que vous ne savez pas d'où elle vient ! enchaîna Parvati.
Elles parcouraient leur auditoire des yeux, attendant visiblement que quelqu'un leur demande ce qu'elles savaient. Hermione poussa un soupir.
- Elle est l'un des enfants des différents diplomates venus en Angleterre pour créer une alliance contre Vous-Savez-Qui, répondit-elle. Et, vu son teint basané et ses cheveux, je dirais qu'elle vient du Maghreb. Mais ça pourrait être tout autre chose.
Lavande et Parvati se rembrunirent et quittèrent l'endroit, déçues de n'avoir pu annoncer cette nouvelle sensationnelle.
- Des enfants de diplomates ? demanda Ginny avec curiosité.
- Oui, les professeurs nous ont chargés de les guider et de les aider à s'adapter à Poudlard . Ca ne doit pas être facile pour eux de débarquer ainsi dans une école inconnue - certains parlent à peine Anglais -, c'est pourquoi je compte sur vous pour leur venir en aide dès qu'ils en auront besoin ! dit Hermione en regardant chacune des personnes assises dans le wagon avec insistance.
- Des enfants de tous les pays ? interrogea Neville.
- Non, je ne pense pas, répondit-elle . Tout d'abord parce que je doute que tous les pays aient envoyés des émissaires et ensuite parce que certains diplomates n'ont pas d'enfants. Seuls sont à Poudlard les enfants dont les parents n'ont pas voulu ou pas pu les laisser au pays.
- Des enfants de tous les âges ? questionna Ginny.
Elle n'en finissait pas de poser des questions ! Et quand ce n'était pas elle, c'était un autre ! De temps en temps, Ron relayait Hermione pour répondre aux nombreuses questions.
Cela faisait plusieurs heures que le train roulait maintenant. Une bruine tombait depuis une vingtaine de minutes. Harry finissait une partie d'échec avec Ron quand il entendit un léger sifflement. Le bruit se rapprochait, s'amplifiait et, bientôt, il devint un cri strident. Harry tourna brusquement le visage vers la fenêtre, cherchant quelle créature pouvait pousser un cri pareil et se demandant, angoissé, ce qu'une telle créature pouvait bien faire aussi près du Poudlard Express. Ron regardait par-dessus son épaule. Hermione s'était précipitée à côté de lui pour observer ce qu'il se passait au dehors. Ginny, Neville et Luna s'étaient tournés face à la porte, comme pour protéger toutes les entrées. La jeune fille en face de lui scrutait le paysage, baguette à la main. A travers la bruine, il distingua d'abord une créature ailée, au vol maladroit et hésitant. Ensuite, il reconnut une harpie. Une seconde, une troisième apparut. Bientôt, une horde se forma. Harry sentit les battements de son cœur accélérer. Le Poudlard Express était attaqué. Un deuxième groupe de créatures volantes se forma. Visiblement, les harpies faisaient tout pour les éviter. Les harpies hurlèrent et le deuxième groupe se jeta sur le train. Comme au ralenti, Harry vit les créatures s'approcher, leurs formes se détacher du paysage. Pour la deuxième fois de la journée, Harry ne parvenait pas à identifier l'origine de ce qui se trouvait en face de lui. Elles étaient à une dizaine de mètres du train. Ces créatures étaient difformes, horribles, aucune ne se ressemblait. Plus que cinq mètres. Certaines avaient des ailes transparentes comme celles des libellules, d'autres membraneuses comme celles des chauve-souris, d'autres encore avaient les ailes parsemées de touffes de plumes disparates. Harry avait l'impression de faire un cauchemar. Tout ce qu'il voyait lui semblait sortir tout droit d'un film d'horreur. Deux mètres. Un. L'une d'elles s'écrasa contre la vitre. Harry recula d'un bon, terrifié. Ce qu'il venait de voir lui glaçait le sang, faisait monter le long de son échine un frisson d'horreur, hérissait ses cheveux sur sa tête. Les yeux de la créature brillaient d'intelligence, de douleur et de terreur. Ces yeux-là...étaient humains.
