Chapitre 23 : Avant de partir

Sans bruit, elle s'approcha de l'infirmerie. Le château était endormi à cette heure-ci, et Madame Pomfresh devait sûrement être encore dans ses appartements. Ne relevant aucune présence, Hermione se glissa à l'intérieur. Prudemment elle s'avança vers le lit où dormait Harry. Harry… même en dormant il semblait froncer les sourcils. Elle s'assit à son chevet et le regarda avec inquiétude. Ses yeux s'attardèrent sur son front sa cicatrice, seule représentation du mal qui le ronge, par cet éclair…

Elle ignorait depuis combien de temps elle était assise sur ce lit à le contempler, mélangeant douceur et soupirs. Mais elle se sentait rassurée d'être ici avec lui, le soutenant encore et encore. Ce n'était pas un devoir pour elle, mais un besoin. Elle avait eu ce rôle depuis le début de leur rencontre, ce fut instantané. Bien sûr, elle connaissait son histoire bien avant, avide de connaissances, mais l'histoire tragique d'Harry Potter avait fait écho en elle. Et chaque moment passé à ses côtés lui rappelait combien elle était attachée à sa personne… Elle était avant tout l'amie, sinon la meilleure, et se démenait corps et âme pour qu'il vive un tant soit peu quelques instants de bonheur. Mais partager plus n'était pas la chose à faire en ce moment bien qu'elle eut senti depuis quelques temps qu'elle était vraiment spéciale pour Harry.

Lentement son corps se courba pour aller s'allonger sur le sien. Les yeux clos, elle laissa alors ses doigts effleurer son visage et sa cicatrice. Les minutes la pressaient. Elle ne devait pas restée très longtemps, et à l'évidence elle n'aurait pas de réponse puisqu' Harry dormait paisiblement. Pourquoi avait-elle été aussi bête ? Harry avait sûrement prit une potion du sommeil, bien sûr qu'il serait endormi de si bonne heure. Mais à quoi pensait-elle ? A rien de plus qui ne la tourmentait déjà trop… Bientôt on la conduirait auprès de ses parents, et dans quelques heures, elle rejoindrait ses amis et Harry qui lui aura expliquer son geste de la veille. Et le monde continuerait à tourner…

Il fallait partir. Le professeur Dumbledore l'attendait dans son bureau et la mènerait auprès de ses parents. "Motive-toi Hermione, on t'attend là-haut." Pensa-t-elle. Elle écouta encore le cœur d'Harry qui battait tranquillement, puis elle murmura ces mots qu'elle ne lui avait jamais véritablement dit. Des mots qui ne se disent pas à la légère… et qui pourtant s'échappèrent. Elle releva la tête d'incrédulité quand les battements se firent plus rapides.

Vraisemblablement ce n'était rien. Elle remis en place les couvertures légèrement froissées et prit congé.

Harry ouvrit enfin les yeux. Son cœur s'accéléra de nouveau quand il tourna son regard vers la porte. Il aurait tant voulu qu'Hermione vienne, qu'il lui parle avant son départ précipité. L'air déçu, il se rallongea et commença à réfléchir. Il laissa s'étaler un sourire timide en repensant à son rêve. Est-ce que cela se serait passer ainsi si elle avait été là ? Mais en s'imaginant le visage d'Hermione, sa gaieté retomba aussitôt et il songea aux parents de celle-ci.

- Pourvu qu'il ne leur soit rien arriver de grave… Elle ne le supporterait pas. Et je ne supporterais pas de la voir si malheureuse… alors que je la rends déjà ainsi, constata-t-il avec aversion.

Harry entendit des pas et tourna la tête avec espoir mais c'était l'infirmière.

Il fut autorisé à partir et écouta les dernières recommandations de Madame Pomfresh avant de retrouver ses camarades pour le petit-déjeuner. Ron l'y attendrait sûrement.

A sa grande surprise, Dumbledore avait souhaité que le professeur McGonagall l'accompagne jusqu'à Londres. Hermione s'en réjouit car elle pouvait se changer les idées de cette façon.

- Nous arriverons à Londres habillées en sorcières ?

- Ne vous inquiétez pas Miss Granger, vos parents seront dès notre arrivée, transportés à l'hôpital St Mangouste.

- Hum.

Après un bref instant, le professeur McGonagall porta sa main sur l'épaule de la jeune fille.

- Soyez rassurée, ils seront en de très bonnes mains. Votre venue leur fera grandement plaisir.