Titre : La menace du rival : le malentendu.

Source : GRAVITATION

Auteur(e) : Lysanea (lysaneahotmail.fr)

Genre : yaoi, attention LEMON.

Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient sauf les personnages du groupe Whisper (faut bien se faire plaisir comme on peut) et pour les song fic, les paroles ne sont pas de moi, ni les traductions !

Chapitre dix : le grand frère

Pairing : Shuichi/Yuki,

Personnages : Yuki Eiri (écrivain et amant de Shuichi) Tatsuha Uesugi (frère de Yuki Eiri), Shindo Shuichi (chanteur des Bad Luck), Sakuma Ryuichi (chanteur des Nittle Grasper).

Chapitre dix : le grand frère

Tatsuha rentra chez son frère et fut soulagé car il n'y avait personne. Ils avaient dû sortir en amoureux.

Il commença à ranger ses affaires, furieux mais surtout blessé. Il ne savait plus trop s'il pleurait de rage ou de souffrance. Le pire était qu'il n'arrivait pas à calmer ses pleurs. Cela faisait des années qu'il n'avait plus pleuré, en fait, depuis la mort de sa mère, cinq ans plus tôt. D'habitude, c'était lui qui faisait pleurer les autres. Il n'y avait jamais eu que les gens qu'il aimait vraiment qui avaient réussi à faire couler ses larmes.

Il avait espéré récupérer toutes ses affaires avant que son frère et Shuichi ne rentrent, malheureusement, il sortait juste de la salle de bain lorsque ceux-ci rentrèrent.

Yuki se figea à la vue de son frère, le visage ravagé par les larmes, les yeux gonflés et rouges. La luminosité était faible, mais Yuki avait le regard perçant, il était habitué à l'obscurité.

- Tatsuha… murmura-t-il.

- Vous me raconterez votre soirée demain avant que je parte, là, je suis crevé ! dit-il avec le plus d'assurance possible avant de rentrer dans sa chambre.

- J'ai rêvé où il avait une drôle de voix ? demanda Shuichi.

- Je vais voir ce qu'il a.

- C'est évident que c'est à toi de le faire, mais si tu veux que j'y aille… Je commence à bien savoir lui faire vider son sac et le dérider, quand il a des soucis.

- Iee, ça a vraiment l'air sérieux cette fois. C'est à moi de m'en occuper.

- Je crois aussi. Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, je ne suis pas loin.

- Laisse-moi juste un peu de temps, je n'ai pas l'habitude de faire ça.

L'écrivain posa sa veste et entra dans la chambre de Tatsuha. Celui-ci terminait de faire son sac, fourrant rageusement ses effets à l'intérieur.

- Qu'est-ce qui se passe, Tat-chan ?

- Rien, ça ne te regarde pas.

- Je suis ton frère.

- Ah ! vraiment ? s'écria-t-il en se tournant vers lui. C'est une nouvelle mise à jour, parce que je me souviens pas d'en avoir eu un, ces dernières années. Je peux m'en sortir seul, j'ai appris seul, merci.

Yuki ne se laissa pas ébranlé par sa colère, qu'il jugeait d'ailleurs tout à fait légitime.

- Je suis là aujourd'hui, pour toi. Parle-moi, otouto.

Tatsuha le plaqua violemment contre le mur. Visiblement, la colère lui donnait des forces supplémentaires.

- C'est de ta faute ! J'avais l'impression avec lui d'avoir trouvé ce frère qui m'a manqué toutes ces années ! J'ai reporté toute l'affection que j'avais pour toi, que j'avais gardé en moi quand tu es parti trois ans à New York, et durant les six années qui ont suivi ton retour. J'ai tout reporté sur lui quand il a cessé d'être mon idole pour me présenter un visage humain et ami. Mais ce n'était pas mon frère, je n'avais pas cette barrière. Et aujourd'hui, il me rejette, comme toi, comme tout le monde !

Sa pression s'était relâché tandis qu'il laissait sa colère jaillir et s'écouler hors de lui. Yuki le serrait alors contre lui et vit son frère pour la première fois tel qu'il était réellement : un adolescent d'à peine dix-huit ans lâché dans un monde d'adultes, et qui avait la douloureuse illusion d'en connaître et d'en maîtriser les règles.

Il le conduisit jusqu'au lit où ils s'assirent. Yuki trouva ces gestes si simples qui servaient à consoler, caressant les cheveux de son frère, essuyant tendrement ses larmes.

- Ca va aller, Tat-chan, calme-toi, sans retenir tes larmes. Libère-toi, ne garde pas tout. Shuichi m'a appris combien cela pouvait faire du bien. Parle-moi, dis tout ce que tu as envie, insulte-moi si ça peut te faire du bien. Frappe-moi, même. Ne garde rien en toi. Je suis là pour toi, maintenant.

- T'es parti, Eiri, puis maman. Et maintenant, c'est Ryuichi qui m'abandonne. Pourquoi, pourquoi personne ne m'aime assez pour rester avec moi ?

- Tu te trompes. N'as-tu pas passé d'excellentes vacances avec nous ? Shuichi et moi adorons t'avoir à la maison, même si je ne le montre pas. C'est toi qui fuis. Tu me connais, si je ne voulais pas de toi, je t'aurais foutu à la porte, comme je l'ai fait par le passé. Et je le regrette. Mais là, il ne s'agit plus de moi, mais de Ryuichi.

- Vous êtes pareils, je ne représente rien à vos yeux. Je ne suis qu'un faire-valoir, dit-il en s'écartant de son frère.

Yuki lui releva le visage.

- Tu es mon frère, et je t'aime. Quant à Ryuichi, je ne peux répondre à sa place. Shuichi le connaît beaucoup mieux que moi, je peux lui dire de venir et tu en parleras avec lui.

- Il n'y a rien à dire, laisse-moi, répliqua-t-il en se dégageant encore une fois. Je vais dormir et demain je prends la première correspondance pour Kyoto.

- Je préférerai que tu reste encore un peu ici, au moins jusqu'à ta rentrée. Je te ramènerai à Kyoto en voiture.

- J'ai besoin d'être seul, tu peux le comprendre, non ?

- Tu le seras ici. Je travaille sur mon roman, tu ne me verras que quand tu le souhaiteras. Shuichi est au studio toute la journée, il ne rentre qu'à l'heure du dîner. Tu peux me croire, lorsqu'il le sait nécessaire, il sait se montrer très discret. Et au contraire, comme tu as pu le constater par toi-même, si tu as besoin de te changer les idées et de rire un bon coup, il se fera un plaisir de s'occuper de toi.

- Je suis content que tu aies trouvé la perle rare.

Il avait voulu en faire une réplique cinglante, mais la sincérité de cette affirmation explosa au visage de Yuki. C'était bien la première fois que Tatsuha arrivait à l'émouvoir…

L'adolescent baissa les yeux.

- Tu trouveras la tienne, Tat-chan, et je ne te dis pas que tu dois y croire pour cela. Moi, je n'y croyais plus, je ne le voulais pas, et regarde où j'en suis aujourd'hui. Personnellement, je doute que Ryuichi soit la bonne personne, mais je le connais si peu, alors je me trompe peut-être.

- Tu te trompes même sûrement, parce que tu as raison sur un point, tu ne le connais pas !

- C'est vrai. En apparence, je ne le trouve pas très équilibré. Le fait qu'il ait un côté ado attardé pourrait faire un contrepoids à votre grande différence d'âge. Mais je ne suis pas dupe. Je sens, comme beaucoup, qu'il y a un homme derrière le chanteur et Kumagoro, un homme de 32 ans qui a vécu pas mal de choses que tu n'imagines pas à ton âge, malgré ta maturité. Qui a traversé des épreuves que tu ne peux pas comprendre car tu n'as pas assez l'expérience de la vie.

- Comment expliques-tu alors qu'on s'entende si bien, qu'on ait pu partager tant de choses en si peu de temps ?

- Les sentiments ne font pas une relation, Tat-chan. Si vous vous aimez, cela vous aidera souvent, mais un jour vous vous rendrez compte peut-être que ce n'est pas suffisant. Il y a des difficultés qui restent insurmontables, malgré l'amour, malgré la volonté. C'est comme ça, on y peut rien.

- De toute façon, Ryuichi ne m'aime pas. Il s'aime à travers moi, à travers l'amour que j'ai pour lui. Ce que je suis, ça ne l'intéresse pas.

- N'en sois pas si sûr, Tat-chan, fit Shuichi en entrant. Je suis désolé, je venais voir si ça allait, et j'ai entendu vos dernières phrases. Je peux entrer ?

Tat-chan haussa les épaules, Yuki lui fit un signe de tête. Le chanteur s'approcha et s'assit à côté de l'adolescent.

- J'ai l'impression que tu es un peu injuste avec Ryui-chan. Tu veux nous dire ce qui est arrivé avec lui, ce soir ?

- Il m'a embrassé, révéla-t-il en soupirant.

Il leur fit un rapide résumé de la scène.

- Ryuichi a agit comme un homme, en conclut Shuichi. Comme Eiri, avec moi, au début. Il t'a repoussé en complet désaccord avec ses sentiments. Tout ça parce qu'il pense que tu mérites mieux que lui, qu'il ne vaut pas la peine qu'on l'aime et tout un ramassis d'absurdités du même genre. Mais il refuse de la reconnaître, à cause de son ego.

- Ca va, Shuichi, n'en rajoute pas.

- Encore maintenant, il fait le fier, tu vois. Ryui-chan cherche à t'éloigner de lui. Je ne sais pas s'il t'a beaucoup parlé de lui, de son enfance…

- Iee, à peine quelques allusions.

- Tu sais, il a cruellement manqué d'amour et d'affection. Adolescent, il a enfin pu être placé chez un couple, ils sont devenus ses tuteurs, et l'ont aimé sincèrement. Il a grandi, heureux, avec eux. Mais à leur mort, arrivée bien trop tôt, tout s'est effondré. Il s'est alors construit un monde dans lequel il vit et retourne à chaque fois que c'est trop dur pour lui d'affronter notre réalité. En même temps, il reste conscient de ce qui l'entoure et évolue avec son époque et les gens qui y vivent. Son talent de chanteur a aussi été nourri de ses blessures. Il ne chante pas, il vit ses chansons. Chacune d'elle est un hymne à ses tuteurs qu'il aimait tant. Kumagoro est un souvenir d'eux. Ils lui ont offert en s'excusant de ne pouvoir lui donner un frère ou une sœur pour jouer et être plus heureux. Ils lui ont dit qu'ils veilleraient toujours chacun l'un sur l'autre.

- Tu en sais des choses, dis donc. Je vais être jaloux, lui dit Tatsuha.

- Ryui-chan et moi avons eu pas mal l'occasion de beaucoup parlé, en travaillant au studio. Tout le monde dit qu'on se ressemble beaucoup, je devais vérifier ! répliqua-t-il sur un clin d'œil.

Les deux frères lui lancèrent la même œillade meurtrière, auxquelles il répondit par un large sourire. Au moins, Tatsuha allait mieux.

- Tu ne t'étais pas trompé, Eiri, Ryui-chan a visiblement un lourd passif, comme toi.

- C'est à toi de décider si tu veux le partager ou pas, lui répondit son frère.

- Et si la réponse est oui, il va falloir l'en convaincre. Pour avoir livré cette bataille contre monsieur glaçon ici présent… itaï ! gémit-il alors qu'il se prenait un coup au sommet du crâne de ledit glaçon, je disais donc que cette bataille va être rude. Mais de la même façon que j'ai été aidé par tout le monde y compris toi, Tat-chan, n'oublie pas qu'on est tous là pour t'aider. Même si chaque situation est unique, notre expérience pourra t'être utile. Je le répète, si tu décides de livrer ce combat.

- T'es-tu posé la question pour mon frère ?

- Une seule fois, pour évaluer si je risquais de lui faire plus de mal en m'acharnant. J'en ai conclu que non, alors j'ai été jusqu'au bout, quitte à le perdre, autant que ce soit en essayant jusqu'au bout de gagner la guerre. Ca en valait la peine.

- Comment être sûr ? Je sais que j'aime Ryuichi, mais… ça me fait un peu peur. Et si je n'étais pas à la hauteur ?

- Je me suis posé cette question aussi. Mais une autre me torturait l'esprit : pourrais-je vivre sans lui ? Je savais que non, cela me paraissait impensable, et c'est là que j'ai puisé ma force. Que je la puise encore aujourd'hui quand je doute de moi.

- Tu doutes encore aujourd'hui ?

- Bien sûr, et heureusement. Je ne peux pas me reposer sur mes lauriers, rien n'est acquis. J'ai toujours peur, quand j'ai l'impression qu'Eiri n'est pas heureux, qu'il pourrait l'être plus, quand une femme ou un homme, d'ailleurs, s'approche trop de lui. C'est normal, je pense. Enfin, c'est normal pour moi, mais je pense pas que Eiri éprouve ce genre de choses, il sait comme je l'aime.

A sa grande surprise, Tatsuha hurla de rire. Avec toute la pression qu'il avait eue en cette soirée, il fut victime d'une véritable crise de larmes, se pliant en deux, le corps secoué par les rires et les sanglots mêlés.

- Qu'est-ce que j'ai dit ? s'étonna Shuichi.

Yuki fusillait son frère du regard, les sourcils tellement froncés qu'ils se rejoignaient presque au-dessus de son nez.

- Laissons-le, il est fatigué, ce doit être l'émotion. Tat-chan, réfléchis à tout ce qu'on t'a dit, quand tu reprendras tes esprits. Oyasumi.

- Oyasumi, Tat-chan. Si tu as besoin de quelque chose… Bon, mieux vaut te laisser. Il y a de l'eau sur la table, ne t'étouffe pas...

Les deux amants refermèrent la porte, le laissant encore en pleine crise.

Le portable de Shuichi sonna.

- C'est Ryui-chan, constata-t-il avant de répondre. Moshi moshi ?

- Konbon wa, Shui-chan. Gomen, il est tard.

- Il n'y a pas de problème, on vient de rentrer avec Eiri. Ca va ?

- Haï. Je voulais juste savoir si Tat-chan était bien rentré.

- Oui, il est là. Je te le passerai bien, mais il est en pleine crise de nerfs.

- Nani ? C'est… grave ?

- Iee, ne t'en fais pas. On a beaucoup parlé, c'est tout. D'ailleurs, je suis de repos demain, mais si tu es d'accord, j'aimerai passer te voir au studio.

- Si c'est pour parler de ce soir, ça ne sert pas à grand chose, mais ça me fait toujours plaisir de te voir. Tohma m'a promis de ramener de nouvelles crèmes glacées, on les goûtera ensemble, Na No Da !

- Sugoï ! Je passerai demain pour le goûter, alors ! A demain, Ryui-chan. Et ne t'inquiète pas, on prend soin de Tat-chan. Oyasumi.

- Arigato. Oyasumi.

Shuichi coupa son portable et surprit le regard de Yuki.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- « Ne t'inquiète pas, on prend soin de Tat-chan » ? Tu voulais pas le remercier aussi de l'avoir mis dans cet état ?

- Tu peux parler ! Ose me dire que tu n'étais pas rassuré quand Hiro t'assurait qu'il prenait soin de moi, après que tu m'aies foutu à la porte ! se défendit-il en gagnant la salle de bain.

Yuki ne répondit rien, surpris, impressionné, interdit, un peu de tout ça à la fois.

Shuichi, content d'avoir, pour une fois, réussi à fermer le clapet de son écrivain adoré, se déshabilla et se glissa sous la douche… et gémit de désespoir en constatant les dégâts dans ses cheveux, provoqués par le port de perruque. Il les détestait (les perruques) pour cette raison. Mais il refusait de se teindre les cheveux, le rose était sa marque, sa signature, qui l'annonçait, en quelque sorte : « Shindo Shuichi, des Bad Luck. » Même si ce n'était pas la couleur de ses cheveux qui faisait son talent, cela faisait parti d'un tout.

Justement, il sentit quelque chose dans ses cheveux et se retourna… pour se retrouver face à Yuki, une brosse dans la main.

Il lui fait un grand sourire. Il adorait quand Yuki le rejoignait sous la douche, il adorait quand Yuki lui brossait les cheveux.

Là, il avait la totale.

Yuki passa la brosse dans ses cheveux, les yeux rivés aux siens, lui rendant son sourire avec tendresse.

- Ils ont encore poussé, remarqua-t-il.

- Je sais, j'ai dû refaire une coloration la semaine dernière à cause des racines. Mais on était trop en retard, Hiro a pas pu me les couper.

- Tu peux te payer le meilleur des coiffeurs et tu confies ta tête à un guitariste.

- C'est pas qu'un guitariste, c'est Hiro, mon meilleur ami. C'est un rituel entre nous depuis des années. Il m'a toujours fait mes colorations.

- Et il n'a jamais rien tenté d'autre, alors qu'il était amoureux de toi ? demanda-t-il en promenant ses lèvres dans son cou, abandonnant la brosse sur le côté.

- I… Iee.

- Vous n'avez jamais rien fait tous les deux ? insista-t-il en se rapprochant pour le serrer contre lui. Même pas quelques caresses…

- I… Iee.

- Il n'a jamais rien tenté ou tu ne t'en es jamais rendu compte ? continua-t-il en le poussant contre le mur de la douche.

- Je ne sais… pas… je ne pense pas… quelle importance…

- Aucune, tu as raison, reconnut-il en passant sa langue sur ses lèvres avant de les franchir et de la plonger dans sa bouche.

Il happa celle du chanteur et se mit à la sucer avidement, alors que ses mains descendaient entre leurs corps jusqu'à leurs sexes qui se frottaient déjà l'un contre l'autre, douloureusement. Il libéra sa langue, caressa l'intérieur de sa bouche de la sienne un moment encore avant de la quitter. Shuichi attrapa de lui-même la main d'Eiri pour mettre ses doigts dans sa bouche. Il les lécha, les humidifiant abondamment en enroulant sa langue entre eux, tandis que Eiri triturait ses mamelons douloureusement durcis par le désir, les pinçant, les tirant délicatement entre ses dents. Lorsqu'il sentit la langue d'Eiri glisser de son torse jusqu'à l'intérieur de son nombril, il ne put retenir un gémissement, mordant presque les doigts d'Eiri dans sa bouche. Celui-ci, le sentant frémir, descendit encore jusqu'à son membre, s'amusant avec le bout qui pulsait sous le désir, avant de le prendre complètement. Plaqué contre le mur de la douche, Shuichi ne put se retenir et se mit à aller et venir dans sa bouche, son dos contre la faïence glacé contrastant avec la chaleur de tout son corps. Eiri dégagea ses doigts bien humides et les glissa le long du torse, puis les fit passer sous lui jusqu'à son intimité. Au moment précis où il le pénétra d'un premier doigt, Shuichi se libéra dans sa bouche. Il avala puis se dégagea, se redressant, mais sans retirer son doigt. Il soutint Shuichi, dont les jambes tremblaient un peu, avant de l'embrasser. Alors que le baiser se prolongeait, Shuichi sentit un deuxième doigt entrer en lui, puis un troisième, car il se détendait facilement malgré les premiers instants de douleur. Eiri fit quelques mouvement avec ses doigts, touchant sa prostate, recueillant ses cris de plaisir au fond de sa gorge. Enfin, il fit passer ses jambes autour de ses reins et remplaça ses doigts par son membre tendu qui réclamait la chaleur du fourreau de chair de son amant.

Il le pénétra doucement, et s'immobilisa, le laissant s'habituer à sa présence.

Shuichi avait posé son front contre son épaule et haletait.

L'eau ruisselait toujours sur leurs corps.

- Vas-y… murmura le chanteur à son oreille. Prends-moi, ajouta-t-il en commençant à remuer de lui-même, l'enfonçant plus loin encore. Oui ! Encore…

Eiri se retira un peu pour mieux plonger, lui arrachant un nouveau cri. Il se mit alors à le pénétrer régulièrement, poussant jusqu'au fond, stimulant sa prostate, leur procurant à tous les deux un plaisir intense à chaque coup.

Shuichi s'agrippait à lui, l'embrassant dans le cou, lui mordillant la nuque, lui soufflant des mots tendres au creux de l'oreille, entre deux gémissements et encouragements. Eiri, quant à lui, murmurait son nom, inlassablement, laissant parfois échapper un gémissement plus marqué. Sentant sa libération proche, il passa un bras autour de la taille de Shuichi, le pressant plus fort encore contre lui, afin de pouvoir le soutenir d'une seule main, la deuxième s'occupant de son membre dressé entre eux. Il reprit ses mouvements, accordant le rythme avec celui de sa main.

- Eiri… Eiri ! Je viens… je … viens !

Le chanteur se libéra dans sa main, et ses contractions entraînèrent l'écrivain dans son monde de jouissance. Leurs cris se mêlèrent, ils glissèrent au sol, l'un contre l'autre, et restèrent blottis un long moment, leurs corps emmêlés. Shuichi tendit une main tremblante vers la douche pour la couper, haletant toujours, puis dégagea les cheveux de Yuki qui tombaient sur son front pour le regarder. Celui-ci fit de même. Ils se sourient, puis s'embrassèrent tendrement.

Un poing qui cognait sur la porte les fit sursauter.

- Quand vous aurez fini votre aquagym, je pourrai peut-être utiliser la douche, non ?

Yuki sourit et Shuichi éclata franchement de rire, avant de se relever. Au début, il était un peu gêné par la présence de Tatsuha et préférait s'abstenir quand il passait quelques jour chez eux. Mais très vite, Yuki l'avait convaincu de ne plus s'en soucier, et Tatsuha aussi, d'ailleurs.

Les deux amants s'essuyèrent et enfilèrent leurs pyjamas que Yuki avait ramenés avant de sortir.

Tatsuha était dans le couloir, un sourire malicieux étirant ses lèvres.

- T'es pas encore couché, toi ? lui demanda Yuki.

- Quoi, c'était le programme de nuit interdit au moins de 18 ans, c'est ça ?

- Baka…

- Visiblement, tu vas mieux, ça fait plaisir ! intervint Shuichi. Moi, une telle crise m'aurait terrassé…

- On a tous le droit de craquer de temps en temps. Bon, je peux aller me débarbouiller un peu, vous avez tout nettoyé ?

Yuki ne prit même pas la peine de répondre et rejoignit la chambre, suivit par un Shuichi tout sourire.

- Vous avez une force impressionnante, dans ta famille, lui dit Shuichi en se glissant dans le lit à ses côtés. Il était abattu, il y a à peine une heure et regarde-le, blaguant comme si de rien n'était, refoulant sa propre douleur. C'est une qualité que j'aimerai avoir, au lieu de pleurnicher dès qu'il m'arrive un truc…

- Tu as cette qualité, Shuichi. C'est cette attitude que tu as eue au lendemain de l'agression d'Aizawa. Je passe sur l'épisode de l'écolière… Tu as aussi eu cette force toutes les fois où je t'ai blessé. Tu as peut-être pleurniché et retardé ton travail, mais tu as toujours fini par faire front et te relever. Ce n'était pas uniquement grâce à Hiroshi.

- En y réfléchissant, c'est vrai, tu as raison. J'aimerai alors juste arriver à ne plus pleurer pour un rien.

- Tu fais des efforts, ça viendra.

- Je l'espère. En tout cas, j'espère que ça va s'arranger pour ton frère.

- Il n'y a pas de raison pour que ce ne soit pas le cas. Il passe par des étapes nécessaires pour grandir, il est normal qu'il souffre un peu. Mais je ne m'inquiète pas, il rebondira.

- Je lui fais confiance pour ça. C'est Dan qui va être déçu s'il apprend cette histoire, ils avaient l'air de s'apprécier. Parfois, même, ils donnaient l'impression de sortir ensemble.

- Tu es trop naïf, ce n'était qu'un jeu.

- Certainement. Ils se ressemblent quelque part, de vrais coureurs.

- Mon frère n'a jamais cherché à briser des couples.

- Parce que Dan le fait, lui ?

- L'avenir nous le dira.

- Demo…

- Shuichi… le coupa-t-il, menaçant.

- Ok, je dis plus rien. Oyasumi, Eiri-chan, dit-il en l'embrassant.

- Oyasumi, Shui-chan, répondit-il après lui avoir rendu son baiser.

Le chanteur éteignit la lumière, les dernières paroles de son amant encore à l'esprit, mais toujours aussi incompréhensibles.

A suivre…

Lexique :

Arigato : merci

Baka : idiot

Demo : mais

Haï : oui

Iee : non

Oyasumi : bonne nuit

Sugoï : super

Merci encore ! j espère que vous aimez toujours... bises... Lysa