Titre : La menace du rival : le malentendu.

Source : GRAVITATION

Auteur(e) : Lysanea (lysaneahotmail.fr)

Genre : yaoi, songfic

Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient sauf les personnages du groupe Whisper (faut bien se faire plaisir comme on peut) et pour les song fic, les paroles ne sont pas de moi, ni les traductions ! Ici Céline Dion.

Chapitre vingt-et-un : okaeri tenshi

Pairing : Shuichi/Yuki

Personnages :Shindo Shuichi (chanteur des Bad Luck, amant d'Eiri), Yuki Eiri (écrivain et amant de Shuichi).

Note de l'auteure : je me souviens du début de cette fic, qui ne devait compter que 2 chapitres (si si, je vous jure !) ; au fil du temps et au gré de mon imagination, elle a fini par en compter 18. Puis, au fur et à mesure que j'updatais et que je lisais vos reviews, d'autres idées me sont venues, et trois chapitres supplémentaires ont trouvé leur place… C'est magique, l'écriture, nous avons beaucoup de chance de pouvoir écrire (après savoir écrire, c'est autre chose). Je me rends compte à chaque fois que ce n'est pas donné à tout le monde… Bref, j'espère que ce dernier chapitre vous plaira et répondra aux attentes de ceux… qui l'attendait !


Chapitre vingt-et-un : okaeri, tenshi.

¤¤

Le trajet avait été silencieux.

Une fois arrivés, Yuki lui avait indiqué le canapé d'un simple geste, toujours sans un mot, et s'activait depuis sur la chaîne hifi.

Shuichi attendait, assis, le regardant à la dérobée. Lorsqu'il se tourna enfin vers lui, il soutint son regard, mettant dans le sien toute sa détermination et son amour pour lui permettre de lire dans son cœur comme dans un livre ouvert.

S'il y fut sensible, Yuki n'en montra rien.

- Durant cette semaine, commença-t-il, j'ai beaucoup réfléchi. Il y a tant de choses que j'aimerai te dire, t'expliquer, mais je sais que je n'y arriverai pas avec ma façon d'être et mes méthodes. Comme toi, avec moi, souvent. Tu as souvent dû t'adapter à moi, à mon langage, pour me comprendre et me faire comprendre les choses. J'ai pensé que pour une fois, je pouvais essayer ta méthode.

- Gomen nasaï, Eiri, mais… je ne comprends pas. Tu as déjà changé, tu t'es ouvert, tu essayes de me parler, souvent.

- Visiblement, pas assez. Tu es un chanteur, je suis un écrivain. J'aurai pu t'écrire une chanson, simplement, mais je ne suis pas sûr que tu aurais compris, se moqua-t-il gentiment. Alors, j'ai choisi une chanson que j'aurai pu avoir écrite, même si ce n'est pas dans ma nature de m'épancher ainsi. Ca a quelque chose de rassurant de se dire que c'est quelqu'un d'autre qui parle, même si cette autre personne exprime les sentiments comme on l'aurait fait soi-même. Tu es prêt à m'écouter à travers elle ?

- Haï.

Yuki lança le morceau.

J'ai tant besoin de toi que j'invente des images
Je joue avec tes yeux quand tu n'es pas là
J'éclaire la nuit je colore les nuages
Et ton visage ne s'efface jamais

« C'est terrible, tu sais, une véritable obsession, je ne savais pas que je pouvais en être victime », commenta Yuki sans cesser de le regarder, alors que dès les premiers mots, des larmes avaient commencées à briller dans les yeux du chanteur.

Dans les rues de mon cœur
Dans le soleil et dans l'ombre
Partout je te vois dans le lit de ma main
Dans tous mes rêves
Ici partout
Je ne vois que toi

« Je n'avais jamais remarqué que tant de gens avaient les cheveux roses… mais est-ce le cas, ou bien c'est moi qui déformait en te cherchant partout, en te voyant partout ? »

Ce que je veux te dire c'est que le temps serait triste
Oh si tu t'en allais pour plus de quelques heures
C'est parc'que tu m'aimes que je vie et que j'existe
Parc'que tu m'aimes que je n'ai pas peur

« Tu comprends ce que je voulais dire par « j'aurais pu l'écrire moi-même » ? Ces mots expriment exactement ce que je ressens. »

Je ne veux pas que quelque chose nous sépare
Je ne veux pas que tu te perdes loin de moi
Je ne veux pas que quelqu'un d'inconnu
Passe un jour par là et te prenne à moi

Yuki plongea son regard doré dans le sien avec encore plus de force que précédemment.

« Et celui-ci aussi. Je l'ai compris, enfin. Je ne veux pas être séparé de toi, Shui-chan, ni par un inconnu, ni par une connaissance. Je refuse. »

Dans les rues de mon cœur
Dans le soleil et dans l'ombre
Partout je te vois dans le lit de ma main
Dans tous mes rêves
Ici partout
Je te vois

Yuki s'avança.

J'ai besoin de toi

Un pas, en murmurant les paroles.

Je ne vis pas

Un autre pas, un autre murmure.

Je ne vois que toi

Un nouveau pas, un nouvel aveu.

Je ne suis rien sans toi

Le dernier pas, qui l'amena face à lui, les dernières paroles, à un souffle de lui.

Je te vois partout.

Il s'accroupit devant lui, les deux mains en appui sur ses genoux, leurs visages se frôlaient.

- Comprends-tu ce que j'ai pu ressentir, à présent ? demanda-t-il en essuyant ses larmes d'une main, en une tendre caresse.

- Tu as eu peur.

- Encore un sentiment que je n'avais plus ressenti depuis des années. La peur d'être à nouveau trahi par la personne qui compte le plus dans ma vie. La peur de t'avoir perdu. Celle qu'un autre ait pu t'arracher à moi et que tu m'abandonnes.

- Que puis-je te dire ? Daisuki, Eiri-chan. Oui, je t'aime plus que tout, je ne te quitterai jamais, tout ça, je te le répète encore et toujours. Mais si tu n'as pas confiance en moi, c'est inutile.

- J'ai confiance. Je crois simplement que je ne t'apporte pas assez, même si ça me paraît beaucoup parce que je n'ai jamais donné autant.

- J'espère que t'es pas en train de me faire le coup du « tu mérites mieux », parce que ça ne te va absolument pas !

- Peut-être pas forcément mieux, mais quelque chose de différent. Tu as peut-être besoin d'un autre type de relation, mais tes sentiments faussent ton jugement. L'amour rend aveugle, dit-on.

- Ca ne m'intéresse absolument pas de vivre autre chose, assura-t-il en plongeant ses yeux violets dans ses yeux d'or. Tu remets en cause mon jugement, et c'est vrai que parce que je t'aime, ça m'arrive d'être subjectif. Mais, je n'ai pas juste écouté mon cœur, en m'investissant autant dans notre histoire. Je sais que ça en vaut la peine, que tu en vaux la peine, et qu'ensemble on peut construire quelque chose de beau et de solide. Chaque jour me donne raison. Mais construire ensemble. J'ai assez d'amour pour deux, même si c'est inutile car le tien est fort, on le sait tout les deux. Mais la confiance, il en faut vraiment des deux côtés. Nous n'allons pas être tranquilles, tu le sais mieux que moi. Ca a déjà commencé.

Yuki lui prit le visage entre les mains.

- Je te fais confiance, je te connais, je connais ce monde dans lequel on évolue et qui ne nous loupera pas. Tu en as une idée plutôt juste et tu en as eu un aperçu concret. Alors, je te le demande, Shuichi, prépare-toi mieux que ça. Ne laisse pas autant les gens t'approcher. Lorsque tes amis t'avertissent, ne fais pas la sourde oreille. Ne donne pas l'occasion aux gens de nous blesser. N'en fais pas une chanson, mais une réalité.

- Gomen nasaï, Eiri-chan, je sais que dans cette affaire, je n'ai pas été très malin. J'ai ignoré les avertissements de mes amis.

- Je suis aussi en tort. Je ne t'ai rien dit sur ce que je ressentais. J'ai enfoui mes peurs, ma jalousie et ma colère contre Dan au fond de moi au lieu de t'en montrer des signes.

- Je n'aurais pas réagi de la même façon, mais rien n'est sûr, connaissant mon caractère. Je suis comme ça, mais j'essaye vraiment de changer. On me dit souvent que quand je me prendrai de vrais coups, je perdrai cette naïveté et cette confiance aveugle. Je pensais que l'épisode avec Aizawa m'avait porté un vrai coup.

- C'était le cas, Shuichi répliqua-t-il en libérant son visage prisonnier de ses mains. La manière dont tu as réagi nous a surpris et nous avons admiré ta force. Tu lui as même pardonné, au final, c'est une grand pouvoir, un réel courage.

- S'il s'en était pris à toi, je ne lui aurais pas pardonné. Il l'a fait, sans te blesser, heureusement. Eiri, je sais que c'est une chose qu'il faut que je travaille, mais je n'y arriverai pas sans toi. J'ai besoin de ta main pour me relever.

- Je t'offre mon bras pour t'empêcher de tomber, mais n'oublie jamais que de ce fait, si tu tombes, tu m'entraînes dans ta chute. On ne se relèvera peut-être pas toujours tous les deux, ou alors ce sera peut-être séparément. Mais, jamais, tu entends, jamais je ne te laisserai tomber seul, tu comprends ? On est ensemble. Et ça dérange. Alors, on s'attaquera à toi ou à moi pour nous détruire, pour détruire notre couple. Si ta naïveté donne encore des occasions à nos ennemis, faisons en sorte, tous les deux, de rattraper les erreurs qu'elle te fait commettre en faisant échouer leurs manœuvres. Ce, jusqu'à ce que nous n'ayons plus à intervenir.

Le cœur du chanteur cognait si fort dans sa poitrine qu'elle en était douloureuse. Il était troublé par les mots de son amant, qui exprimait si rarement ce qu'il ressentait par un discours si vibrant d'émotion. Pour la première fois, il prit la mesure du chemin parcouru depuis leur rencontre, depuis New York, depuis la tournée. Et du calvaire qu'il avait dû endurer en présence de Dan, sous ses yeux.

Sa bêtise avait failli tout gâché, alors qu'ils avaient fait tant d'efforts.

Surtout Yuki, en fait. Lui en avait pas mal bavé au début, pour le conquérir et le faire accepter sa présence, puis ses sentiments. Mais depuis, ils se battaient tous les deux pour leur relation, et Yuki beaucoup plus qu'il ne l'avait imaginé.

Il prit ses deux mains entre les siennes, une nouvelle détermination ancrée sur le visage.

- J'ai beau avoir mûri grâce à notre relation et ma nouvelle célébrité, je reste encore un gamin écervelé et c'est un risque. Alors j'ai une chose à te demander, Eiri : acceptes-tu de m'aider à grandir ? Autrement dit, veux-tu prendre ce risque que tu m'as décris, affronter ceux qui voudront nous briser, avec moi, oui ou non ? Cette fois, je ne te poursuivrai pas, si tu décides de mettre un terme à notre relation. Parce que tu auras une bonne raison, pas comme toutes les autres fois.

Yuki se releva, l'attira dans ses bras et le serra tendrement contre lui.

- Baka, tu n'as donc pas compris que je ne voulais pas te perdre.

- Tu ne me perdras jamais, Eiri, c'est simplement en attendant que je grandisse un peu.

- Que fais-tu depuis plus d'un an, baka ? Je ne suis pas assez idiot pour être fou d'un gamin, je te l'ai déjà dit (1). C'est donc que le gamin en toi n'est plus si présent que ça.

Shuichi sourit et ils s'assirent.

- Tu me pardonnes donc cette histoire avec Dan ?

- Oui, alors n'en parlons plus jamais.

Le chanteur était loin d'accepter cela avant d'avoir eu toutes ses réponses.

- Est-ce l'enregistrement d'Hiro qui t'as convaincu ?

- Je ne l'ai pas écouté.

Le chanteur éprouva un grand soulagement et une grande joie. Il se blottit plus fort contre Yuki.

- Je suis heureux de constater que tu as vraiment confiance en moi. Je t'aime, Eiri-chan.

- Moi aussi, tenshi.

Yuki ne lui disait pas souvent qu'il l'aimait, et il ne l'avait encore jamais appelé ainsi. Il ne lui avait jamais donné de petit nom, d'ailleurs, que lui seul utilisait. Shuichi n'en avait pas tant besoin que ça, il avait chaque jour des démonstrations de son amour, chaque jour passé avec lui était une preuve en soi.

Mais il ressentit tout de même un profond bonheur à être appelé ainsi : tenshi, « mon ange ».

Se souvenant d'une chose, il s'écarta légèrement et leva les yeux vers son amant.

- Tu te rappelles, une fois, tu m'as cité les paroles d'une chanson qui te revenaient à l'esprit quand tu pensais à moi, au début de notre histoire ?

- Haï.

- Tu te demandais à travers elle si j'étais un ange ou un démon. Tu m'as dit que tu avais arrêté de te poser la question avant d'avoir eu ta réponse.

- Haï.

- Mais, en m'appelant « tenshi », tu viens de me la donner, cette réponse, non ?

- Haï.

Shuichi se blottit dans ses bras à nouveau. Yuki savoura cet instant, se délecta de ce profond bonheur qu'il ressentait et qu'il avait cru perdre à jamais.

- J'aimerai bien l'écouter quand même, cet enregistrement… reprit le chanteur après un long silence.

- Shuichi…

- Promis, on l'efface après et on oublie tout ! Onegaï shimasu… supplia-t-il en levant les yeux sur lui.

Yuki sourit malgré lui. Il avait tellement eu peur de le perdre, de ne jamais revoir cette bouille parfois si insupportable, mais dont il ne pouvait aujourd'hui plus se passer.

Il l'embrassa tendrement.

- Qu'est-ce que tu as fait de moi... soupira-t-il désespérément en se levant.

Il alla chercher l'enregistrement et ils écoutèrent l'échange entre Hiro et Dan jusqu'au bout.

- Kuso, murmura Shuichi, Hiro n'a vraiment pas été tendre…

- Il faudra que je l'en remercie.

- Eiri !

- Quoi ? Cet abruti a failli nous séparer.

- Ce n'est pas tout à fait de sa faute, il a surtout révélé une faiblesse dans notre couple. Si ça n'avait pas été lui, ça aurait été quelqu'un d'autre, non ?

- C'est tombé sur lui, et sur nous, on peut pas dire qu'on ait été gâtés. Il méritait ce poing dans la figure, et le reste. Kuso, baka, tu t'inquiètes, tu veux l'appeler demander de ses nouvelles, peut-être ?

Shuichi scruta le visage de son amant à la recherche d'une réelle colère, mais fut soulagé de voir qu'il exagérait volontairement. Cependant, il décelait un peu de vrai dans tout ça, une petite étincelle de jalousie et d'inquiétude. Il devait faire attention à ses propos, son amant était irritable…

- Ca ne m'intéresse pas, répondit-il en souriant. D'ailleurs, de qui parles-tu ?

Yuki l'attira à lui et le renversa sur le canapé avant de lui donner un long baiser.

- Et si on allait dans la chambre ? murmura-t-il en se relevant. Tu n'es pas le seul à avoir dormi sur un canapé cette dernière semaine. Le lit, notre lit doit être glacé.

- J'en ai marre des canapés. Allons donc réchauffer les draps, mon amour, l'unique amour de ma vie…

Yuki sourit et passa ses doigts puis ses lèvres dans ses mèches roses.

- Okaeri, tenshi, murmura-t-il à son oreille.

Il souleva son chanteur radieux dans ses bras et ils gagnèrent, en s'embrassant, leur petit nid d'amour.

Bien plus tard dans la nuit, Yuki ouvrit les yeux et vit Shuichi en train de tripoter son téléphone. Shuichi se tourna vers lui et surprit son regard. Il lui sourit et lui tendit le portable.

Message de Shuichi à Hiro : « tu peux refermer ton clic-clac… ».

Yuki se saisit du portable et compléta « Arigato, Hiro-chan, pour tout ».

Shuichi signa de leurs deux noms, envoya le message avant d'embrasser son amant tendrement, puis passionnément, puis fougueusement, puis éperdument, puis partout…

La nuit promettait d'être encore très longue pour leurs retrouvailles ; ils avaient une semaine à rattraper…

Mais c'était encore bien peu comparé à toute une vie d'amour qu'ils avaient encore à partager, à vivre et à faire…


Arigato : merci

Baka : idiot

Daisuki : je t'aime plus que tout, je suis fou de toi

Gomen nasaï : je suis désolé

Kuso : merde

Okaeri : bienvenue, bon retour (à quelqu'un qui rentre)

Onegaï shimasu : s'il te plait

Tenshi : ange


Notes : Je l'ai déjà dit mais : Owariiiiiiiiiiiiiiiii ! Si ça vous a plu, tant mieux, c'est le but ! outre le plaisir d'écrire bien sûr… La suite dans « le choix d'une vie » pour ceux que ça intéresse et qui ne l'ont pas déjà lue vue que je l'ai écrite avant. Merci a vous d'être restés avec moi jusqu'au bout et de m'avoir autant encouragée ! Merci à ceux qui ont lu, même sans m'encourager ;-) Enormes bisous à tous ! Arigato ! Lysanea. Happy


Notes rajoutée en mai 2007 : je rajoute cette note parce que depuis cette fic, il y en a eu d'autres, alors si ça vous intéresse de lire la suite ou des épiosdes de la vie de nos deux amoureux, voici l'ordre :

The Gravity Tour - (La menace du Rival, le malentendu) - Le choix d'une vie - Grandir, c'est dire je t'aime - Et maintenant

Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à aller sur mon profil. Pour ceux qui le souhaitent aussi, comme j'en ai très souvent eu la remarque alors que j'écrivais cette fic, j'ai repris l'histoire entre Ryuichi et Tatsuha, dans Grandir, c'est dire je t'aime. Voilà ! Kisu et merci d'avoir lu ! Lysa