6.

Samedi matin.

Minerva sourit en apparaissant dans la cavité de la cheminé de Severus. Elle rêve son thé, son croissant et même les quelques grognements d'humeur que laisse échapper Severus quand il lit le torchon qu'est devenu le Daily Prophet.

Et puis elle veut aussi lui parler de l'A.D. L'Armée de Dumbledore. Lui dire de garder un œil un peu plus présent sur Potter. Ombrage a des soupçons. Elle l'a entendu parler à Fudge et un nouveau décret interdisant tout regroupement d'élèves devrait bientôt apparaître sur les murs de la Grande Salle.

Elle secoue les restes de poudre de cheminette qui sont restés sur les épaules de sa robe, quand ses yeux trouvent la silhouette endormie sur le canapé de son collègue.

Sans même y penser, elle sourit.

Il y a deux mois, elle n'aurait jamais cru cette situation possible.

Harry Potter endormi de tout son long, le visage paisible et presque satisfait sur le canapé de Severus Rogue.

Non, elle n'y aurait pas cru.

Mais aujourd'hui elle le voit.

Le croit.

L'a remarqué même dans les couloirs, ou dans ses cours de Métamorphose.

Ce changement.

Subtil.

Presque imperceptible.

Ce léger relâchement dans les épaules du jeune sorcier, les sourires plus faciles. Le regard moins triste.

Severus Rogue fait du bien à Harry Potter.

Et en regardant autour d'elle ce matin, elle trouve aussi tous les petits changements qui ont pris place dans les quartiers du Maitre des Potions.

Les deux tasses laissées dans l'évier, sur lesquelles on peut encore apercevoir les traces de chocolat chaud, les livres de Métamorphose, et d'Herbologie sur la table du salon. Des plumes abandonnées, des morceaux de parchemins aussi.

Les lunettes de Harry qui trainent sur la table basse...

Elle sourit encore, puis sursaute quand la voix de Severus se fait entendre.

-Satisfaite, Minerva ? Votre lionceau n'a pas encore fini en ingrédient pour mes potions. Il dit, en s'approchant pour lui tendre une tasse de thé fumante.

Elle l'a saisi, en répondant.

-Je suis surprise, je n'ai pas eu le droit à la visite de votre biche.

-C'est une décision qui s'est prise sur le moment.

D'un geste, il lui signifie qu'il est préférable de continuer cette discussion dans la cuisine.

Elle acquiesce, jette un dernier regard sur le jeune Potter, s'approche, replace le plaid un peu tombé, puis suit son collègue dans la kitchenette de ses appartements.

Les croissants sont déjà là, avec une théière encore pleine et le jus de citrouille dont elle raffole.

Et pour la millième fois en un peu plus de trente ans, elle se demande comment certains peuvent penser que Severus Rogue n'est pas une personne attentionnée.

Elle s'assoit, sa tasse toujours dans les mains. Elle prend une gorgée se délecte des arômes du thé noir, puis finalement veut savoir.

-Alors comment se fait-il que Monsieur Potter campe une nouvelle fois sur votre canapé, Severus ?

Le professeur de Potions se sert une nouvelle tasse de thé, avant de s'enfoncer un peu plus contre le dossier de sa chaise.

-L'histoire est un peu longue, et je n'ai pas toutes les réponses. Il avoue avant de tremper ses lèvres dans le liquide bouillant. Potter était là pour sa troisième retenue hebdomadaire, quand un livre est tombé de son sac. Il s'arrête, fait apparaître le livre sur l'Occlumencie, le tend à McGonagall.

Elle l'observe, l'ouvre, feuillette les différents chapitres.

-Il se trouve que ce livre appartient à Lucius Malfoy, je lui en ai fait cadeau peu de temps après avoir rejoint les rangs de Vous-Savez-Qui.

-Comment Potter a-t-il mis la main sur cet ouvrage ?

-C'est Drago Malfoy qui le lui a donné...

-Vous êtes certain ?

-Absolument. Assure Rogue.

La surprise de la révélation, laisse place à un court silence, avant que McGonagall, ne poursuive.

-Ca ne m'explique toujours pas, comment vous vous êtes retrouvé avec un élève de ma maison sur votre sofa.

Severus soupire, pose sa tasse sur la table, puis ses coudes. Il lie ses mains, explique.

-Après la découverte de ce livre, Potter m'a expliqué qu'il était sujet à des sortes de visions. Visions durant lesquelles il ressentait une forte colère. De la haine presque. Et il semblerait que Monsieur Malfoy soit au courant de ces visions, d'où l'offrande du livre.

-Et vous pensez que ça à quelque chose à voir avec Vous-Savez-Qui ?

Severus acquiesce.

-Albus me l'a confirmé quand je suis allé le confronternavec ce nouveau problème. Il soupçonne ce lien depuis la fin du tournoi des Trois Sorciers.

Minerva soupire.

-Et comme souvent, il souhaitait attendre de découvrir les intentions de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom pour intervenir...

Deuxième hochement de tête de Rogue.

-Les crises, Minerva, quand le lien se fait, sont terriblement violentes. Potter voulait comprendre ce qu'était l'Occlumencie, j'ai seulement effleuré son esprit hier, mais j'ai dû ouvrir le lien un peu plus... Il était à l'agonie. Et je suspecte qu'il en souffre depuis le retour du Seigneur des Ténèbres. Peut-être pas aussi violemment que hier soir, mais de ce que j'ai cru comprendre l'été de Potter n'a pas été des plus plaisant, même avant l'apparition des Détraqueurs à Privet Drive.

De nouveau le silence se fait, et Minerva laisse ses yeux voguer vers le canapé où dort encore son élève.

-Est-ce que ça sera suffisant, l'Occlumencie, pour le protéger ?

Rogue hausse les épaules :

-Il semble avoir des dispositions, l'habitude de cacher ce que les autres ne veulent pas voir, certainement. Il répond sincère.

La sorcière hoche la tête, tend la main vers un croissant, croque dedans.

-Que faisons-nous pour Monsieur Malfoy ? Elle demande.

-On le pousse vers la Lumière.

Et sa mission devient la leur.


La dernière semaine avant Noël, enfin.

Bientôt plus d'Ombrage.

Et revoir Sirius.

Et Remus.

Tonks aussi.

Harry sent l'excitation monter en lui, voudrait que les jours s'accélèrent pour déjà être au Square Grimmaurd.

Il est tellement heureux qu'il sourit même à la dernière dispute qui règne entre ses deux meilleurs amis.

-Voyons Hermione, je ne peux pas tout interdire ! Ce sont mes frères quand même, il faut bien qu'ils expérimentent leurs produits.

-Tu es préfet Ronald, Préfet! Tu as des devoirs non seulement envers les Professeurs mais aussi envers les élèves, tu dois assurer leur sécurité !

-Et c'est quoi la pire chose qui soit arrivée jusqu'à maintenant ? Le fait que Dennis Crivey ait mis deux jours à s'arrêter de vomir ?

Harry laisse échapper un rire, Hermione le fusille du regard.

-Ces pastilles de gerbe sont vraiment les pires, Ombrage va vite comprendre pourquoi son cours est de plus en plus vide !

-Parce qu'elle est complètement nulle ! S'insurgent ensemble Ron et Harry.

Ils rient, Hermione secoue la tête, abandonne pour le moment.

Elle termine de tartiner un morceau de pain avant de retourner son attention sur le sorcier à la cicatrice.

-Tu sembles content Harry, qu'est-ce qu'il se passe ? Elle demande un sourire au coin des lèvres.

-Evidemment qu'il est content, Cho l'a embrassé ! S'exclame Ron la bouche à moitié pleine, avant de « hight fiver » son meilleur ami.

-Et puis les vacances de Noël sont bientôt là et on sera tous au Square Grimmaurd. Continue Harry plein d'enthousiasme.

-Quinze jours sans Ombrage, sans Rusard et sans devoir de Préfet ! Ajoute Ron.

Leur amie les regarde toujours un sourire aux lèvres, mais ses yeux s'attardent sur son premier ami.

Harry.

Ron est arrivé après, juste après, mais le premier à l'avoir remarqué c'est lui, Harry. Elle ne sait pas ce que deviendra sa relation avec Ron, elle est consciente qu'ils zigzaguent entre les frontières d'un « je t'aime moi non plus » qu'aucun d'eux ne veut pour le moment s'avouer.

Mais avec Harry, elle sait.

Ca sera pour toujours.

Peut-être parce qu'ils viennent tous les deux du Monde des Moldus, peut-être parce qu'ils ont grandi seuls, chacun à leur manière ou peut-être encore parce qu'ils ne trouvent toujours pas leur place entre le monde de la Magie et celui qui est en dépourvu.

Elle ne sait pas vraiment, à vrai dire elle s'en fiche, elle sait simplement qu'elle sera avec lui, jusqu'à la fin.

C'est pour ça qu'elle a remarqué. La timide légèreté qui s'est emparée de son meilleur ami. L'inquiétude qui a déserté juste un peu ses yeux. Malgré les cauchemars, Cédric et les brûlures de sa cicatrice.

Elle a tout vu, et elle a une théorie.

Une théorie folle, que Ron ne croira jamais, mais les preuves s'accumulent.

Le manque de colère envers Rogue.

Les retenues qui durent parfois plus de deux heures sans même que Harry ne se plaigne de son châtiment.

Les leçons d'Occlumencie qui elles aussi ne semblent pas ternir l'humeur du jeune sorcier.

La colère qui est moins présente.

Sa main qui ne semble plus douloureuse malgré le fait que les traces ne se soient pas estompées.

Et les nuits où il n'est même pas de retour dans la tour de Gryffondor. Elle le sait, elle a parfois veillé tard, avant que McGonagall ne lui impose d'aller se coucher.

Les preuves sont là.

Elle le croit.

Elle doit seulement le confronter.Être certaine que tout va vraiment bien. Que Rogue ne joue pas un jeu malsain en accord avec cette tortionnaire d'Ombrage.

Alors elle agi, elle attend que Ron aille à la rencontre de Lee Jordan, pour parler du dernier match qui opposait les Canons de Chudley au Faucons de Falmouth, et avec précision et rapidité elle attrape la main gauche de Harry. Passe son pouce sur les lignes rouges qui disent encore « Je ne dois pas dire de mensonges » et exerce une pression ferme.

Harry est surpris, mais aucune grimace de douleur ne vient se peindre sur son visage.

Il comprend son erreur, enlève sa main, mais déjà sait qu'il est trop tard.

-Hermione... Il commence.

-Un charme... Elle dit seulement en fronçant les sourcils.

-Hermione... Insiste encore Harry.

-Alors ta main est guérie ? Elle demande curieuse. Mais comment fait-il pour la protéger lors des retenues, pour que ta main ne subisse plus les effets de la plume...

Son ami écarquille les yeux.

Elle a compris.

Evidemment qu'elle a compris, c'est Hermione.

Il soupire. Il est presque certain que Rogue ne va pas apprécier cette découverte : le fait d'être découvert.

Mais il abdique.

C'est sa meilleure amie. Celle qui reste. Celle qui compte.

-Une potion. Il dit simplement. De sa propre invention, alors ne me demande pas le nom, ni les ingrédients, je n'en sais rien du tout ! Il murmure en avançant sa tête vers la jeune sorcière.

Elle est surprise et un peu heureuse d'avoir vu juste.

-Alors Rogue ?...

-N'est peut-être pas la sombre ordure que l'on croyait... Il approuve.

-Moi je ne l'ai jamais cru... Pas vraiment, je veux dire si Dumbledore lui fait confiance... Et puis il t'a sauvé lors de ce match, la première année et encore l'année dernière quand ils ont compris que le Professeur Maugrey n'était pas...

-Je sais Hermione ! Assure Harry, dans un léger sourire.

-Les retenues ? Ce n'en est pas vraiment n'est-ce-pas ?

-Non... C'est juste pour contrer Ombrage et pour l'Occlumencie aussi.

Il se tait une seconde et se dit que quitte à avouer une partie du deal qu'il a fait avec Rogue, autant tout dire.

-Il connaissait ma mère, Rogue.

Hermione sursaute presque, met une main devant sa bouche pour étouffer un cri du surprise.

-Ils étaient amis, meilleurs amis... Il... Rogue, il me dit des choses sur Elle, des souvenirs...

Son amie sourit. Attrape de nouveau la main du jeune sorcier. La serre.

-Et il me fait parler...

Elle fronce les sourcils.

-Parler de quoi ?

Il hésite, avale, murmure.

-Des Dursley.

Elle comprend, ne dit rien, heureuse que son meilleur ami semble avoir trouvé un adulte en qui il peut avoir confiance.

Enfin.

Bien sûr il y a Sirius, mais il est pour le moment trop occupé à vivre caché.

Alors si Rogue fait l'affaire et bien soit.

Elle relâche sa main, termine son thé, puis sourit dans sa tasse.

-Quand Ron le découvrira, il va certainement hurler que tu as été soumis à un sortilège de Confusion. Elle dit doucement.

Harry glousse.

-Crois-moi, Hermione, au début je me suis aussi posé la question. Souvent.

Ils rient, Ron revient, les sourcils froncés, les poings fermés.

-Rappelez-moi de ne jamais faire confiance à mes idiots de frères. Ils ont balancé mes intentions de paris à Lee et voilà que je viens de perdre dix Mornilles!

Il attrape un croissant, mord dedans.

-Je crois que tu as raison Hermione, ces pastilles de gerbe doivent disparaître de nos couloirs.

Et ils rient.

Encore.

Noël n'est pas loin.


Au début, il ne le voit pas. Il est caché dans d'une alcôve.

Il l'entend seulement.

C'est un soir de retenue et il se dirige vers le bureau de Rogue.

Mais il a entendu les pleurs.

Enfin juste quelques reniflements, vraiment.

Il s'approche, son côté Gryffondor certainement.

Il est surpris quand il tombe sur Malfoy.

Une seconde il veut faire demi tour.

Partir loin, prétendre ne pas avoir vu les larmes coincées dans les cils du jeune garçon, ni les tremblements de ses mains.

Il n'y a que très peu de chance que cette rencontre finisse bien.

Tant pis.

Il est là.

Il avance.

-Drago ? Il dit doucement.

Le sorcier blond relève la tête, sa baguette déjà pointée sur son adversaire.

Harry lève les mains, montre qu'il n'est pas là pour se battre.

-Qu'est ce que tu veux Potter ? Et qu'est ce que tu fais en territoire de Serpentard ? Demand Malfoy, la voix méchante, avant d'essuyer d'un revers de manche ses yeux humides.

-J'ai une retenue avec Rogue.

L'autre grogne de contentement, mais ne dit rien de plus.

Un étrange silence s'installe, avant que Harry n'ose demander.

-Pourquoi tu me l'as donné, le livre ?

-Je ne sais pas de quoi tu parles ! Nie vainement Drago.

-Je sais qu'il vient de la bibliothèque personnelle de ton père...

-Tu l'as montré à Severus ? S'insurge Malfoy en avançant vers Potter. Tu veux ma mort, Potter !

Harry ne l'écoute pas.

-Ca n'a pas dû être facile de le voler...

-Emprunter ! Assure le blond. Et je ne pensais pas que tu irais directement le montrer à un des plus proches amis de mon père. Est-ce que tu possèdes une once de réflexion Potter ? Qu'est-ce que tu crois que mon père fera quand il apprendra que son fils donne des ouvrages familiaux à l'ennemi numéro un des Forces du Mal ?

-Je crois qu'il ne fera rien de bien. Répond Harry en se rapprochant de l'autre sorcier, avec sa main il vient baisser la baguette de Drago.

Il n'y a pas de menace.

Ils l'ont compris.

Tous les deux.

-Comment tu savais pour les portes ? Demande le sorcier brun.

-Je sais beaucoup de choses Potter. Répond seulement le blond en rangeant sa baguette dans sa robe.

Harry voit le tremblement de sa main, il ne dit rien, fouille dans sa poche, trouve le Gallion de l'A.D, le jette à Malfoy qui avec ses réflexes d'Attrapeur, le saisit sans problème.

-Je ne sais pas ce tu sais Drago, ou ce que tu crois savoir, mais si jamais tu as besoin d'aide, utilise ça, l'aide arrivera. C'est une promesse. Pour le livre.

Drago ne dit rien, observe la pièce dans sa main, la tourne avant de la mettre dans sa poche.

Harry se détourne, continue son chemin vers le bureau de Rogue.

Il est presque au bout du couloir quand il se retourne une dernière fois.

-Prends de la camomille et de la valériane aussi, si tu en trouves. Ca fait des miracles pour la panique. Et les tremblements.

Puis il disparaît.

Sans un autre mot.


Il hurle.

De peur et de douleur.

Ses doigts déjà écorchent sa cicatrice.

Il hurle encore.

Et Ron est là.

-Harry ? Il demande, inquiet.

Son ami le regarde, revoit son père étendu, ensanglanté. Seul.

Et le serpent.

Et lui.

Dans le serpent.

Il a mal.

Il a peur.

-Rogue... Il dit la voix rouillée.

-Quoi ? Répond le rouquin surpris.

Mais déjà Harry ne trouve plus d'air.

-Besoin... Rogue... Et Dumbledore... Dumble... Doit savoir... Ton... ton père...

Ron fronce les sourcils, regarde Dean, Seamus, mais eux, comme lui ne comprennent pas.

C'est Neville qui passe à l'action.

-Harry, Harry, je vais chercher McGonagall... D'accord, respire Harry, respire...

Et il est parti.

Ron attrape une des mains de son meilleur ami. L'empêche de venir griffer une fois encore la cicatrice ensanglantée. Il la serre de ses deux mains.

-C'était juste un cauchemar, mon pote, vraiment tout va bien. Il essaye de le rassurer.

Mais Harry secoue la tête. Des larmes se mêlant à la sueur.

-Rogue... Il faut Rogue...

Déjà une autre vague de douleur arrive.

D'un coup de baguette Dean fait apparaître un seau dans lequel Harry vient déverser son estomac.

Les trois autres grimacent.

Puis sursautent quand la porte de leur dortoir s'ouvre à la volée, laissant apparaître le Professeur McGonagall en robe de chambre.

-Potter ? Elle demande soucieuse, en s'approchant du jeune sorcier.

Harry lève la tête, essaye de prendre des inspirations qu'il n'a plus.

-Rogue... Il m'faut Rogue... S'il v'plait.

Sa directrice acquiesce, lève sa baguette, démêle les couvertures de la frêle silhouette de Harry.

-Venez Potter, elle dit seulement.

Harry se lève, puis se souvient.

-Monsieur Weasley... Une attaque... Au Ministère je crois...

Minerva fronce les sourcils, se tourne vers Ron.

-Weasley, allez réveiller vos frères, et rendez-vous dans le bureau du Directeur, demandez lui de vérifier où se trouve votre père ce soir. Je viendrai récupérer votre sœur quand je me serai occupée de Monsieur Potter.

Ron acquiesce les mains moites, le cœur serré, il s'en va dans les étages supérieur de la tour.

-Retournez au lit vous trois, commande la sorcière avant de partir vers la salle commune de Gryffondor, Harry s'appuyant contre elle, les yeux fermés pour lutter contre la nausée.

Quand ils ont atteint la salle des Gryffondor, Minerva fonce vers la cheminée, jette la poignée de poudre qu'elle avait dans la main et laisse les flammes les mener vers le Maitre des Potions.

-Severus ! Elle crie en titubant hors de la cheminée.

Harry grimace, sa tête s'enflammant sous le son du cri.

Une porte s'ouvre au même moment que ses yeux.

Il voit Rogue arriver, un pantalon de pyjamas qui ressemble étrangement à un jogging et un tee-shirt des Beatles.

Il voudrait rire.

S'il pouvait respirer.

Mais c'est trop tard.

Sa dernière respiration se coince dans sa cage thoracique. Et il se sent tomber en avant.

Il ne touche pas le sol mais rencontre le coton d'Abbey Road et un torse qu'il ne pensait pas si musclé.

La main de son professeur est contre sa nuque.

Encore. Toujours.

Il entend sa directrice de Maison expliquer la situation, mais lui ne respire plus et Rogue veut se dégager.

Il grogne.

Dans un essoufflement.

Puis son tee-shirt est enlevé à quatre mains. Sans magie.

On le pousse du mur chaud qui était contre son front.

-Vous êtes en train de ruiner mon tee-shirt préféré Potter. Grince sans amertume Rogue.

On l'assoit sur le canapé, il tombe, on le rattrape encore.

-Doucement Potter.

-Mal...Respir... Il essaye.

-Je sais. Assure Severus.

Puis il y a un gant contre son front.

Et le baume contre ses tempes, contre son torse.

Et l'air qui revient.

Puis les larmes.

Monsieur Weasley...

Une phoenix argenté arrive alors. Il a la voix de Dumbledore.

-Arthur a été trouvé, il est à St Mungo's. Molly est avec lui. Les enfants Weasley sont au Square Grimmaurd. Harry est attendu.

Puis le silence. Le Phoenix disparaît.

Harry retrouve son souffle sous la main de Rogue.

Sous la nouvelle que Monsieur Weasley n'est pas mort.

Il ferme les yeux, tombe un peu en avant, rencontre encore le passage piéton le plus célèbre d'Angleterre et reste là.

Profite de la chaleur de Rogue, de sa main contre sa nuque et de l'autre contre son torse.

Il n'entend pas McGonagall partir, ni même le ronflement des flammes émeraudes.

Seulement le battement régulier du cœur de son Professeur.

Ce n'est pas une étreinte.

C'est quelque chose d'autre.

Quelque chose qu'il n'a jamais eu.

Et bizarrement, ici, maintenant, à cet instant, le Square Grimmaurd ne semble plus être le seul endroit où Harry pourrait être heureux.

A suivre.

N/A : Merci pour votre soutien infaillible, vous êtes vraiment adorables. Ensuite je m'éloigne un peu du récit initial, mais après tout c'est une fanfiction ! Enfin je tiens à préciser que cette fic n'a pas pour projet de faire du Dumbledore Bashing ou même du Sirius Bashing. Seulement d'explorer leurs failles ! Voilà. Des bisous :)