7.
Il est nerveux. Il sait ce que Rogue lui a dit, que ce n'était pas lui dans cette chose, ce serpent, Nagini, mais il n'arrive pas à ne pas se sentir coupable.
Arthur Weasley aurait pu mourir, et il est celui qui l'a attaqué.
En quelques sortes.
Harry soupire. Déjà sa troisième nuit de cauchemars. Qu'importe le nombre de fois où il essaie de fermer son esprit, le serpent revient toujours.
Pour attaquer Arthur.
Cédric.
Ou Lily.
Il tourne dans son lit, regarde la silhouette de Ron endormi paisiblement, sa poitrine se levant et s'abaissant à chaque nouvelle respiration.
Il ferme les yeux pense au Quidditch, vole dans son esprit, se sent bercer par les airs, commence à se détendre, quand soudain un bruit dans le salon le fait sursauter.
Il ne dormira plus.
Il se lève.
Il n'est pas encore sept heures.
C'est la veille de Noël et Monsieur Weasley doit sortir aujourd'hui de St Mungo's pour passer le vingt cinq en famille avec l'Ordre, Hermione et Harry.
Ce dernier se déplace sur la pointe des pieds, essayant de ne pas faire grincer les marches de l'escalier vieilli ni même de réveiller le portrait diabolique de la mère de Sirius.
Il y parvient à peu près et ses pieds nus trouvent bientôt les tapis perses du salon.
Les voix viennent de la cuisine.
Il y a les grognements sans fin de Kreattur.
La voix posée et sage de Dumbledore.
Celle douce de Remus.
Et celle teintée d'agacement de Sirius.
C'est cette dernière qui fait tendre l'oreille à Harry.
Le mécontentement de son Parrain est toujours quelques chose d'intriguant.
Qu'il soit bon ou mauvais, il est souvent lié à la guerre.
La guerre est liée à Voldemort.
Et Voldemort est lié à Harry.
Maintenant plus que jamais.
Il y a un « pop » derrière lui avant que Fred et George n'apparaissent, un sourire et un paire d'Oreille à rallonge dans les mains.
-C'est la troisième lame de la quatrième marche qui grince Harry... Murmure Fred.
-Essaie de t'en souvenir... continue George.
-La prochaine fois...
-Que tu veux espionner...
-En toute discrétion !
Ils lui tendent leur invention puis disparaissent dans un clin d'oeil, laissant Harry un peu perdu, les sourcils froncés et sa paire d'oreille tombante dans les mains.
Il se ressaisit, s'approche de la porte fermée de la cuisine et y colle une oreille.
Les voix se font plus claires.
Comme si la conversation avait lieu à côté de lui.
-Je suis désolé Albus, mais je ne comprends pas pourquoi l'Ordre devrait se compromettre, pour ce... Pour cet... Pour ce « Mangemort » ! Lance Sirius.
-Sirius... Prévient Remus.
-Quoi Lunard ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Que ce bon vieux Servilus est du côté des gentils simplement parce qu'il t'offre une dose d'Aconit tous les mois ? Rogue a toujours aimé la Magie noire, s'est inscrit dans tout son être, et vous Albus vous lui avez donné accès à ce qu'il préfère : le pouvoir.
Derrière la porte, Harry recule un peu. L'oreille se décolle et son estomac se serre. Il est surpris de presque vouloir défendre Rogue.
D'entrer dans la cuisine et de dire à son parrain que Rogue est un « gentil » !
Qu'il connaissait sa mère. Qu'il était son ami. Qu'il détestait Pétunia.
Et que toute personne ayant assez de bon sens pour ne pas aimer sa tante, se doit de ne pas être aussi démoniaque.
Quand est-ce que c'était arrivé ?
Quand est-ce que Rogue avait gagné le droit d'être défendu par Harry Potter?
Deux Némésis devenus...
Que sont-ils devenus ?
Harry ferme les yeux, entend soudainement les battements de son cœur s'accélérer, il se calme. Desserre les poings.
L'histoire entre Rogue et Sirius, entre Rogue et James, il ne la connait pas mais ce n'est pas la même que la sienne et Severus.
Peut-être que Sirius, comprendra.
Peut-être.
Il recolle sa longue oreille contre le bois et écoute encore.
-Severus est un atout Sirius. Et je suis désolé que vous ne le compreniez toujours pas... dit simplement Dumbledore, la voix toujours égale.
-Un atout qui semble avoir disparu... Répond le fugitif.
-C'est ce qui m'inquiète, en effet.
-Parce qu'il aurait pu passer du côté des Ténèbres. Après tout son Seigneur à quelques arguments intéressants...
-Severus est de notre côté, Sirius, commence Remus et une querelle d'adolescent n'aidera en rien à le retrouver.
-S'il veut être retrouvé... Grince Patmol. Puis il se lève, sa chaise rappant le parquet dans un bruit aigu et désagréable.
Dans le salon, Harry fourre les oreille à rallonge dans les poches de son pyjama avant de repartir vers les escaliers. Quand la porte de la cuisine s'ouvre sous la main de son parrain, il apparaît en se frottant les yeux, feignant de ne pas avoir été témoin de la conversation qui a eu lieu dans la cuisine.
-Hey... Il dit en souriant à son parrain.
-Hey toi-même ! Lui sourit Sirius. Tu es levé tôt, à ton âge je pouvais rester au lit jusqu'à ce que ma mère envoie Kreattur me verser un seau d'eau sur la tête. Souvent aux environs de midi ou treize heures !
Il rit, ses yeux prenant cette teinte enfantine, innocente et inconsciente que lui envie souvent Harry.
Il se demande quand est-ce qu'il a perdu son innocence.
Le jour où Voldemort à tuer ses parents ?
Celui où il a compris que personne chez les Dursley, ne lui dirait jamais « je t'aime » ?
Le jour où il a vu Cédric tomber ?
Il ne sait pas.
Et un instant il est juste un peu jaloux de Sirius.
Comme il l'est parfois de Ron.
Jaloux d'avoir pu grandir sans le poids du Monde sur les épaules.
Jaloux de s'être construit dans un Monde où les adultes sont des repères.
Bons ou mauvais, ils restent là, présents. Comme un chemin qu'on décide de suivre ou de fuir.
Mais là.
Toujours.
Harry n'a eu que du flou, du vague.
Un éternel peut-être, brouillé de cris, de coups et d'insultes.
Sirius se laisse tomber sur un des canapés du salon, dans un long soupir qui sort son filleul de sa rêverie.
Harry s'approche, s'assoit aux côtés du meilleur ami de son père, inconsciemment frotte sa cicatrice, remarque seulement maintenant le picotement continue qu'elle exerce sur son front.
Peut-être était-ce pour ça qu'il n'arrivait pas à dormir.
-Qu'y a t'il ? Il demande.
Patmol soupire encore, du coin de l'oeil, il voit Remus les rejoindre.
Il ferme les yeux, se pince la base du nez, se racle la gorge.
-Severus Rogue fait des siennes. Il dit finalement.
-Rogue ? Demande Harry. Pourquoi ?
-Il a disparu... C'est Remus qui a répondu.
La gorge du jeune garçon se serre, malgré lui. Malgré le fait qu'il est déjà entendu l'information il y a une poignée de secondes.
Malgré le fait que Rogue reste Rogue et qu'il est...
Harry soupire intérieurement.
Ses mains tremblent légèrement.
Sa tête semble comprendre la situation.
Son cœur paraît ne pas l'aimer. S'inquiète. Pour Rogue.
-Disparu ? Il questionne encore, essayant de chasser le chat qui semble ronronner dans sa trachée.
Remus hoche la tête, explique.
-Voldemort l'a appelé, avant-hier matin, pendant une réunion avec l'Ordre. Les assemblées de Mangemorts ne durent jamais plus de quelques heures, alors quarante huit heures sans nouvelle...
Il ne finit pas sa phrase mais Harry l'entend.
C'est inquiétant.
Le jeune sorcier secoue la tête, force son cœur à ne pas s'embêler change de sujet.
Veut savoir quelque chose.
Quelque chose qu'il ne comprend pas vraiment.
Et il veut des réponses.
-C'est quoi le truc avec Rogue ? Il demande aux deux amis de son père.
-Le truc ? Fait Sirius en fronçant les sourcils.
-Pourquoi... Pourquoi vous vous détestez ? Il précise.
Sirius laisse échapper un rire. Bruyant.
-Harry, c'est Rogue !
C'est au tour de son filleul de froncer les sourcils.
Le fugitif continue.
-Il est... Il est tout ce qu'on déteste. Vil, perverti, méchant, égoïste, complètement soumis et son hygiène laisse à désirer...
Harry serre les dents, grince intérieurement.
Mais ne comprend toujours pas.
-Mais est-ce qu'il... Est-ce qu'il vous a fait quelque chose ? Quand vous étiez à Poudlard ? Il, il vous a attaqué ? Avec de la Magie noire ?
Remus se relève sur son siège, lie ses mains, s'avance un peu vers Harry.
Il veut dire quelque chose, mais une nouvelle fois son meilleur ami l'en empêche.
-Nous attaquer ? Servilus ? Il était bien trop occupé à cirer les chaussures de Lucius et de Macnair pour réussir à s'en prendre à nous !
Il s'arrête, comme plonger dans ses souvenirs, puis continue.
-C'est nous qui lui faisions les meilleurs tours. Nous, James et moi, issus de deux familles de Sang-Pur, nous mettions à genoux les cliques d'adeptes de Magie noire. Rogue en première ligne. Lui et son énorme nez, toujours à vouloir venir fouiller dans nos affaires... Il ne pouvait rien contre nous, Harry, comme il ne peut rien contre toi. Rogue n'est qu'un pion, il joue son jeu en fonction du gagnant à venir, il ne ressent rien, il ne veut que du pouvoir... S'il ne revient pas, ça veut simplement dire que pour nous le vent va peut-être tourner... Et pas dans le meilleur sens. Mais Rogue n'est qu'un bâtard. Dans tous les sens du terme, il...
-Ca suffit Sirius ! C'est Remus qui l'a arrêté. Il a vu les yeux de Harry, ses poings se former. Et sa mâchoire serrée.
-Lunard, tu ne vas pas...
-J'ai dit ça suffit, Patmol!
Le silence qui suit est étrange. Comme si on avait brisé un verre, ou un miroir, seulement sans éclat et sans bruit.
-Alors c'était vous quatre... Dit simplement Harry. Vous quatre contre lui ?
-Harry... Fait la voix un peu rouillée de Remus.
Mais le jeune sorcier ne l'écoute pas.
-Quatre contre un ? Pour sauver quoi ? Votre honneur ? Votre égo ?
-Severus savait se défendre, Harry... Essaye une nouvelle fois l'ancien professeur de Défense.
-Quatre contre un ! QUATRE CONTRE UN !
Il a crié, il ne sait pas pourquoi. Plutôt il ne veut pas savoir.
Il ne veut pas comprendre.
Pourquoi son cœur est si serré. Pourquoi son estomac est prêt à se révulser ?
Pourquoi tout ce qu'il a toujours cru ne semble être qu'un tissu de mensonges ?
Parce qu'on ne lui a jamais rien dit.
Parce qu'il s'est tout inventé.
Depuis ce jour devant le miroir de Riséd et le sourire de ses parents.
Depuis la cabane hurlante et l'espoir de fuir les Dursley.
Depuis le premier cours de Potions et les remarques acerbes et injustes de son professeur.
Il a cru à tout.
A l'héroïsme de ses parents devant Voldemort.
A la protection de Sirius.
A la sagesse des Maraudeurs.
A la lumière et la grandeur des Gryffondors.
A la noirceur des Serpentards.
A la haine immense de Severus Rogue.
Il a cru à tout.
Et il ne lui reste rien.
Il se lève, veut partir de ce salon, ne plus entendre les exploits des quatre compères contre un seul autre.
Un, dont le seul tort fut d'être là et de tomber dans de mauvaises amitiés.
De mauvais cercles.
Peut-être parce qu'il n'y avait personne.
Personne d'autre.
Mais son courage de Gryffondor le fait se tourner une nouvelle fois. Il regarde les deux plus vieux amis de son père, n'entend pas le grondement dans la cuisine, lance sa tirade.
-Quand j'ai eu quatre ans, ma Tante Pétunia a finalement accepté que j'aille à l'école. C'était une école avec des standards, la même que celle où allait Dudley, mon cousin. J'adorais cette école, parce que là-bas il n'y a avait pas de petit placard, pas de repas à faire, et tout le monde avait les mêmes tâches. Et puis j'aimais apprendre. Au début, je faisais tout pour ramener les meilleurs bulletins, mais ça ne plaisait pas à Vernon, alors j'ai vite appris à ne pas faire mieux que Dudley, mais le mal était fait.
Dudley avait été humilié par le monstre que j'étais... Alors Vernon, il... Il lui a appris un jeu. « La chasse au Harry », ils ont appelé ça. D'abord dans le jardin de Privet Drive, juste eux, ensuite à l'école, pendant les récréations. Toutes les récréations. Dudley, Piers, Dennis... puis Malcolm, Gordon et Henry aussi, parfois... Tous, contre moi, et quand ils m'attrapaient...
Harry s'arrête, sourit un peu tristement.
-Disons que c'était mieux qu'ils ne m'attrapent pas.
Nouvelle pause.
-Et pourquoi ils le faisaient ? Parce que j'étais juste là. Parce que j'étais moi. Et que ma tante Pétunia était persuadée que je n'étais qu'un monstre, une erreur de la nature, le Mal.
Il soupire, trouve les yeux de son parrain, n'a pas vu la silhouette adossée contre le chambranle de la porte.
Les autres non plus.
-Peut-être que c'était justifié... Dit Harry, la voix rouillée d'avoir trop parlé. Peut-être que pour vous il l'avait méritait, Rogue, mais j'ai dû mal à croire que quiconque puisse comprendre que quatre contre un ça soit juste. Ce n'est pas diviser le pouvoir qui fait la Lumière, c'est s'en servir pour faire le bien, pour faire ce qui est juste et non pas justice soi-même.
Sirius veut dire quelque chose, mais Harry secoue la tête, répond déjà.
-Je ne crois pas qu'elle aurait trouvé ça juste, Maman. En fait j'en suis même certain, parce que Rogue...
-Potter ! Du chambranle, la silhouette s'est relevée.
Rogue est là, les muscles tremblants, l'arcade ensanglantée et la lèvre ouverte, il regarde Harry, une conversation silencieuse se jouant entre eux.
-Professeur... Soupire Harry, soulagé.
-De retour Rogue ? Grince Sirius. Comment vont tes camarades de jeu ?...
-La ferme Black.
-Severus... Commence Lupin.
Mais Rogue secoue la tête, ne regarde que Harry.
Finalement leurs regards se détachent, le Maitre des Potions traverse la pièce sans un mot, puis monte dans les étages en silence.
-J'ai invité Severus à rester un peu au Square, Sirius. Lance la voix de Dumbledore qui vient d'apparaitre à son tour dans l'embrasure de la porte. Les choses changent dans le camp de Tom et je pense qu'il est plus sage qu'il reste ici, pour aujourd'hui du moins.
-Noël avec Servilus...
-SIRIUS! C'est la voix de Harry, mais il ne dit rien d'autre, regarde Dumbledore, puis Remus avant de partir vers les étages de la maison, laissant derrière lui des murmures insistants.
Entre colère et remords.
Incompréhension et raison.
Il est surpris quand avant de renter dans la chambre qu'il partage avec Ron, il trouve de nouveau les jumeaux, un fil d'Oreilles à Rallonge, dépassant d'une poche du pantalon de George.
Malgré lui, il sourit.
-Il se peut qu'on est entendu ta longue... Commence Fred
-Et splendide tirade... Continue son frère.
-Et comme on est sûr que c'était...
-Une sorte de secret...
-Ou du moins, une confession...
-On a décidé de t'en faire une à notre tour... Termine George.
Ils partagent un regard, hoche la tête, comme pour s'assurer que c'est la bonne chose à faire, puis :
-Rogue nous aide. Dit Fred.
-Quoi ? Fait Harry sans comprendre.
-Rogue, il nous aide, pour nos Farces pour sorciers facétieux...
-Comment ?
-Avec les potions, pour trouver les bonnes combinaisons...
-Et les bons antidotes...
-Et les meilleures façons de faire rager Ombrage...
-Flitwick aussi nous aide pour ça, et McGonagall...
-Mais Rogue, depuis notre troisième année...
-Il nous donne des pistes...
-Et des ingrédients...
-Et des tas de bouquins qu'on ne pourrait jamais s'offrir ou...
-Qu'on ne saurait pas où trouver...
Harry ouvre la bouche, un moment il ne sait pas quoi dire, pas quoi demander.
-Alors ?... Il dit seulement.
-Alors on ne pense pas que Rogue soit vil, perverti... Assure George
-Méchant, ou même égoïste... Confirme Fred.
Et cette fois le poids d'un doute insoupçonné s'envole des épaules de Harry.
Il n'est pas le seul.
A croire que Severus Rogue est autre chose que « la chauve souris des cachots ».
Le jeune sorcier sourit vraiment à ses deux ainés.
-Merci.
Les jumeaux haussent les épaules.
-Il est à l'étage du dessus... Dit Fred
-La deuxième porte à gauche...
Puis ils disparaissent, dans un « pop » sonore.
Harry hésite, la dernière fois qu'il a vu son professeur, c'était il y a une semaine.
C'était à Poudlard.
Et c'était lui qui avait besoin de réconfort.
Lui qui avait peur.
Mais Rogue n'a peur de rien.
Et puis est-ce qu'il saurait réconforter Rogue.
Est-ce que le Maitre des Potions veut seulement être réconforter ?
Un frisson passe au travers de Harry.
Il n'est pas certain.
-Kreattur, il dit soudain.
L'elfe bougon apparaît.
-L'un des traitres Potter a demandé Kreattur ?
-Il me faudrait du thé, Kreattur, de la Camomille avec de l'Aubépine et de la Valériane.
L'elfe grogne, s'en va puis réapparait moins d'une minute plus tard, une théière et une tasse éméchée dans les mains.
-Le thé, pour le traitre et ses amis moribonds.
-Merci Kreattur.
L'elfe disparaît.
Harry inspire, puis s'avance dans les escaliers bruyants.
Quand il se trouve devant la porte de la chambre de son professeur, il hésite, s'avance, recule, s'avance de nouveau.
Se racle la gorge.
Ferme les yeux.
Soupire.
Inspire.
Expire
-Potter... Grince une voix derrière la porte.
Le jeune sorcier sursaute, avant de se décider à ouvrir la porte.
La chambre est plongée dans la pénombre, Rogue allongé sur le lit, toujours habillé de ses robes de sorciers, son bras gauche couvrant ses yeux, sa baguette dans sa main droite, toujours tremblante.
-Comment vous saviez ? Demande l'adolescent.
-J'ai entendu la théière cogner contre la tasse. Et il m'est difficile de croire que Black ou Lupin dans leur grande mansuétude aient voulu m'apporter une tasse de thé. Répond le sorcier sans bouger.
-Dumbledore est encore là...
-Certainement plus occupé à mettre en place son prochain plan d'attaque qu'à vouloir préparer du thé.
-Kreattur a fait le thé.
-Hummm, du poison alors peut-être ? Dit Rogue, et Harry croit presque entendre un sourire dans sa phrase.
-Désolé... il sourit un peu à son tour avant de s'avancer et de déposer le thé et la tasse sur la table de chevet à côté du lit.
Une minute, il regarde son professeur, voit encore les muscles se tendre sous les résidus de l'Endoloris.
-Je suis vraiment désolé, Professeur. Il dit sérieusement.
Rogue soulève un peu son bras, hausse un sourcil.
-Je vous assure que vous n'êtes pour rien dans l'humeur du Seigneur de Ténèbres, Potter.
-Je sais, mais... C'est juste que... juste désolé.
Et Severus comprend.
-Vous n'êtes pas non plus coupable de l'idiotie de votre père, ni même de querelles adolescentes qui se sont déroulées bien avant votre conception.
Harry hoche la tête, laisse son regard contre le plancher.
-Et soyez rassuré, j'ai donné autant que j'ai reçu, Potter. La mauvaise cicatrice au dessus du sourcil de votre parrain est une de mes signatures particulières...
Il y a un silence, puis.
-J'ai dû pratiquement racheter le stock de Chocogrenouilles d'Honeydukes pour que Lily me pardonne cette fois là... Rogue grimace un sourire, tandis que Harry rigole doucement.
La voix de Ron se fait entendre plus bas, Severus replace son bras, soupire un peu plus calmement, et ne grogne même pas quand le jeune sorcier, avec assurance, vient dégager sa baguette de ses doigts crispés pour la poser sur la table de chevet.
Un autre soupir.
Il comprend le message.
Il n'y a rien a craindre.
Tout va bien.
A suivre.
NdA : Merci, Merci, Merci pour tous vos commentaires, désolée pour l'attente mais je suis en pleine saison ! A très vite. Des bisous.
