Chapitre sixième

Magie et Ministère

Ils passèrent un long moment à discuter, de Sirius, de ses parents et de nombre de choses encore… Il était déjà tard lorsque qu'un hibou de Poudlard, s'engouffrant par la fenêtre restée ouverte, les interrompit. Il se percha sur la chaise de Pétunia, qui eut l'air un peu effrayée mais qui ne bougea point. Harry s'approcha et détacha la lettre.

L'adresse était la suivante : Madame Pétunia Dursley, Chambre de Harry Potter, 1er étage, 4 Privet Drive, Little Whinging, Surrey. Etonné, il passa la lettre à sa tante mais il avait eu le temps de reconnaître l'écriture de Dumbledore. L'air tout aussi surpris que lui, elle ouvrit la lettre. Quand elle eut fini de lire, elle lui tendit la lettre, arborant un air pensif et soucieux. Harry se saisit de la missive après une brève hésitation et commença à lire :

Chère Pétunia,

Ayant appris la triste nouvelle qui vous frappe, je me permets tout d'abord de vous présenter mes sincères condoléances. Je tiens aussi à vous assurer de tout mon soutien et me mets à votre disposition au cas où vous auriez besoin de quoi que ce soit.

Je sais que les circonstances ne sont pas propices, mais je tiens à ce que vous restiez chez vous jusqu'à nouvel ordre… Plus que jamais, Harry a besoin de votre protection. Cela peut paraître risible étant donné qu'il est plus à même de se défendre contre n'importe quelle menace que vous, mais comme je lui ai expliqué – et comme il l'a sans doute compris – la magie découle aussi des liens du sang et il faut que ce rempart soit préservé. Par ailleurs, comme je lui ai déjà dit, Harry doit rester chez vous. Il ne doit sous aucun prétexte quitter la maison.

Enfin, j'ai effectué les démarches pour autoriser l'usage de la magie dans les limites de votre propriété, Harry étant désormais en second cycle. Je sais que feu votre mari refusait toute idée de sorcellerie et autres "fariboles" mais j'espère que vous comprendrez que le temps presse et qu'Harry doit s'entraîner quotidiennement. Je m'excuse de devoir vous imposer cette contrainte supplémentaire et vous remercie de votre patience et de votre générosité.

Cordialement,

Albus Dumbledore

Harry, quoique considérablement soulagé à l'idée de pouvoir faire de la magie sans attendre la rentrée, se sentait un peu gêné et il leva vers Pétunia un regard interrogateur, laquelle lui dit :

"Ma foi, puisqu'il le faut… J'avoue que cela ne me plaît pas trop… Mais au moins, tu pourras peutêtre nous débarrasser de Marge plus rapidement la prochaine fois "

Et, devant l'air incrédule d'Harry, elle éclata de rire et, passé la première surprise, il se joignit à elle de bon cœur et il souriait encore quand il s'endormit.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, il discutait tranquillement avec sa tante, lorsqu'ils furent interrompus par l'entrée d'un hibou grand-duc, l'air très officiel, qui portait à sa patte un énorme rouleau de parchemin, adressé à Monsieur Harry James Potter. Harry connaissait bien ce genre de lettre pour en avoir reçu deux fois en deuxième et cinquième années… chaque fois, une lettre du Ministère avait sanctionné l'usage de la magie chez les Dursley. Avec un peu d'appréhension, il détacha la missive, libérant l'animal qui s'envola par la fenêtre, hululant de manière solennelle. Irrité par sa main qui tremblait légèrement, il fronça les sourcils et déroula la lettre, tandis que Pétunia se rapprochait pour pouvoir lire par-dessus son épaule.