Chapitre vingtième

Vision

Dans le hall du Roi de la Montagne – Peer Gynt – E. Grieg

Plus tard, lorsqu'ils descendirent pour le dîner, M Weasley leur apprit qu'effectivement, les Responsables avaient, après un nouveau vote, désigné un nouveau Ministre ; il s'agissait d'un obscur membre de la Division des Affaires Internes du Ministère, sous-directeur du Comité de Surveillance Intérieur, chargé de veiller au bon fonctionnement des divers organes du Ministère, un certain Donald McHerrow, illustre inconnu mais que ses collègues soupçonnaient d'entretenir des relations privilégiées avec des personnages fort peu recommandables ou à l'honnêteté discutable, dont Lucius Malefoy et Cornelius Fudge.

M Weasley, d'ordinaire affable et souriant, arborait un air sombre et c'est à peine s'il prononça plus de dix mots de la soirée ; quant à Mme Weasley, elle fulminait visiblement et s'emporta si violemment contre George et Fred qui se chamaillaient comme à l'accoutumée qu'ils se turent et mangèrent en silence jusqu'à la fin du repas.

Une fois le souper expédié, c'est avec empressement que le petit groupe quitta la table et se réfugia à l'étage, occupant la chambre de Fred et George. Ginny fut la première à rompre le pesant silence qui semblait s'être installé dans toute la maison.

"Et bien ! Je crois que je n'ai jamais vu Maman dans un état pareil, même la fois où vous aviez pris la voiture pour aller chercher Harry…"

Harry se souvenait très bien de cette folle aventure et de l'accueil que Mme Weasley avait réservé à Ron et ses frères une fois qu'ils étaient revenus au Terrier ; il n'avait jamais vu quelqu'un se fâcher à ce point, même l'Oncle Vernon, ce qui n'était pas peu dire.

Ils discutèrent jusqu'à une heure avancée. Hermione, adossée au lit de Fred, assise à côté de Ron, avait fini par s'endormir appuyée contre son bras ; il la secoua doucement pour la réveiller. Les jumeaux les saluèrent avant de transplaner pour retourner à leur appartement au-dessus de leur boutique. Hermione leur répondit vaguement puis se leva et se dirigea d'une démarche de somnambule vers la chambre qu'elle partageait avec Ginny qui, quant à elle, refusa de se réveiller quand Harry la secoua et il dut la porter jusqu'à son lit. Puis il se dirigea avec Ron vers leur chambre, tous deux très fatigués et sombrèrent immédiatement dans un sommeil de plomb.

Plus tard dans la nuit, Ron se réveilla brusquement, se redressant brusquement dans son lit. Il entendit Harry s'agiter violemment dans son lit et sursauta quand celui-ci se mit à parler d'une voix rauque :

"Pourquoi ?"

A l'évidence, il ne s'adressait pas à Ron car avant que celui-ci n'ait pu dire quoi que ce soit, Harry poursuivit :

"Jamais, vous entendez, jamais !"

A cet instant, Ron comprit à qui Harry s'adressait et il fut parcouru d'un frisson ; une ombre semblait être tombée sur la chambre et il se pencha en avant pour secouer Harry. Mais avant qu'il n'ait pu s'approcher plus, celui-ci se mit à crier et Ron se figea ; c'était un cri de désespoir et d'impuissance mais mêlé de rage et de frustration, d'une intensité inimaginable et il semblait lutter pour se libérer de quelque chose. Soudain Harry s'immobilisa, se taisant et ouvrit brusquement les yeux, tremblant encore du choc qu'il venait d'éprouver.

Son regard se posa sur Ron, suspendu au milieu de son mouvement. Il l'observa un instant avant de fermer les yeux et, soupirant, il lui dit :

"Je t'ai réveillé…"

Il eut un tremblement brusque, luttant visiblement contre le souvenir de la confrontation qui venait d'avoir lieu et il allait poursuivre quand la porte de leur chambre s'ouvrit, les surprenant. Ginny et Hermione firent irruption, hagardes, baguettes en main.

"Qu'est-ce que… Qu'est-ce qui se passe ?"

"Qui a crié ?"

Harry se redressa à demi, l'air bouleversé :

"Je… Désolé, c'est moi…"

"Qu'est-ce qui s'est passé ?"

Elles s'assirent chacune au pied d'un lit ; Harry rassembla ses esprits et, d'une voix hachée, commença à leur expliquer ce qu'il venait de voir.

Underphoenix : merci !

Zabou : tu ne crois pas si bien dire ! Mouhahahaha...

Servane : ne nous emballons pas... ;) Mais c'est vrai que j'ai un peu trop fait traîner les choses...

Selphie451 : même remarque...