Me revoilà... Je suis navré de vous avoir délaissés aussi longtemps... Hélas, je ne suis point le maître de mon temps ; la tyrannie des études ( ;) ) m'a imposé un surcroît de travail ces derniers temps. J'ai donc dû laissé mon écriture entre parenthèses.
Mais je reviens avec un chapitre tout neuf... et beaucoup plus long que d'ordinaire ;). Voilà ! J'espère que vous apprécierez...
Chapitre vingt-huitième
Panthera tigris tigris…
Enfin McGonagall appela le dernier élève, un petit blond à l'air éveillé, du nom de Willis, Finn, qui fut envoyé à Gryffondor. La Cérémonie était enfin terminée, le Professeur McGonagall emporta le tabouret et le Choixpeau.
A cet instant, la porte de l'antichambre, derrière la table des Professeurs s'ouvrit et un homme de haute taille entra dans la salle. Il ressemblait plutôt à un vieux lion. Sa crinière fauve était striée de gris, tout comme ses sourcils broussailleux. Il avait des yeux jaunâtres mais vifs, derrière des lunettes à monture très fine, et sa physionomie élancée lui conférait une certaine grâce, même si sa démarche souffrait d'un léger boitillement. Il avança jusqu'à la table des Professeurs et, sans un mot, s'installa entre Rogue et Flitwick. Des murmures excités coururent soudain dans la Grande Salle.
Dumbledore frappa dans ses mains et le silence revint aussitôt.
"Bienvenue à tous ! C'est avec un plaisir immense que je vous accueille pour cette nouvelle année à Poudlard… Cependant, en ces heures sombres, je constate avec tristesse que tous vos camarades ne sont pas présents… Certains sont tombés avec leurs familles, victimes des agissements de Lord Voldemort – la salle fut parcourue d'un frisson, mais, les yeux brillant d'un éclat acéré, le Directeur poursuivit, imperturbable – tandis que d'autres ne sont pas revenus, leurs familles jugeant dangereux de laisser leurs enfants s'éloigner. Je ne peux les en blâmer, mais je regrette qu'ils ne soient pas ici, car ce n'est pas en nous divisant, ni en nous terrant dans l'ombre que nous avancerons et que nous combattrons les ténèbres grandissantes…"
Il s'interrompit et parcourut la salle des yeux, son regard s'appesantissant sur la table des Serpentards. La salle était plongée dans un silence sidéral. Puis il reprit :
"Bien… j'aimerais maintenant vous présenter celui qui vous dispensera vos cours de Défense contre les Forces du Mal, j'ai nommé le Professeur McClaggan."
L'homme qui était entré juste avant que Dumbledore ne commence son discours se leva et s'inclina légèrement devant les élèves. Des applaudissements, d'abord timides, puis de plus en plus nourris se firent entendre. Quand le silence fut revenu, McClaggan se rassit et Dumbledore poursuivit :
"Enfin, pour terminer, nous aurons le plaisir cette année d'accueillir un petit groupe d'élèves de Beauxbâtons de sixième et cinquième année qui nous feront l'honneur de suivre les cours que nous dispensons ici. Et dès l'an prochain, les élèves de Poudlard qui entreront en cinquième et sixième année qui le souhaiteront pourront effectuer un séjour analogue à Beauxbâtons."
Il s'inclina courtoisement en direction du petit groupe d'élèves inconnus, qui se levèrent et répondirent à son salut, l'air quelque peu mal à leur aise, mais on l'aurait été à moins : ils se retrouvaient seuls, en pays étranger, dans une école inconnue, loin de tout ce qui leur était familier.
"Bien et maintenant, assez parlé : place au festin !"
…
Les élèves sortaient de la Grande Salle en petits groupes, les premières années suivant les Préfets, les autres élèves plus âgés les imitant avec plus ou moins de rapidité et de bonne volonté, peu pressés qu'ils étaient de réintégrer leur dortoir.
Hermione vit les premières années de Serdaigle tourner à gauche à la suite de leurs Préfets, en direction de leur dortoir ; elle se retourna et fit d'une voix forte :
"Suivez-moi."
Elle reprit sa marche, tout en se demandant où Ron pouvait bien être passé. Elle se promit d'aller faire un tour à l'infirmerie quand elle aurait terminé. Les premières années la suivaient dans un silence total, seul troublé par les chuchotements des portraits qui se penchaient les uns vers les autres, certains montrant les petits nouveaux du doigt, d'autres les regardant passer avec les sourcils froncés ou un air hautain – d'anciens professeurs de potions, certainement, se dit Hermione, narquoise – ou d'autres encore leur adressaient de petits signes de la main ou un sourire… De temps en temps, un murmure lui parvenait :
"… ont l'air bien jeunes…"
"…de la graine d'imbéciles, oui !"
"Les pauvres, ils doivent être perdus, avec tous…"
Elle parvint à un croisement et s'arrêta pour vérifier que personne ne s'était perdu, involontairement ou non ; les premières années ne parvenaient parfois pas à résister à l'attrait d'une exploration nocturne du château, le premier soir – en tant que préfète, elle avait le devoir des les en empêcher, mais en tant que membre du trio infernal de Gryffondor, elle les comprenait à la perfection : quelle tentation de s'aventurer dans les couloirs plongés dans l'obscurité… Elle sourit intérieurement au souvenir de leurs nombreuses escapades, au cours desquelles ils avaient été plus souvent qu'à leur tour pris en chasse par Rusard ou bien surpris par Peeves…
Le groupe s'immobilisa devant le portrait de la Grosse Dame, mais le cadre était vide et Hermione se tourna vers les premières années :
"Bien, nous sommes à l'entrée de la tour de Gryffondor. Le problème, c'est que… Ah voilà !"
Certains des nouveaux sursautèrent en voyant la Grosse Dame se faufiler dans son tableau, les joues roses et le souffle court.
"Excusez-moi, ma chère… j'étais passée voir mon amie Violette, au troisième étage, vous savez, celle qui…"
"Euh… oui, je vois très bien… Quel est le mot de passe ?"
Les sourcils froncés, la Grosse Dame eut l'air une fraction de seconde de chercher une réplique cinglante mais elle n'en trouva pas et fit d'un ton sec :
"Cavitas Cerebellae !"
Le portrait pivota et l'entrée de la tour apparut ; des murmures excités coururent parmi les nouveaux, mais Hermione les coupa aussitôt.
"Bien ! Je vous laisse rentrer ; Tobias Bailliol, le Préfet de quatrième année vous montrera vos dortoirs. Encore un mot : il est interdit de se promener dans les couloirs après 21 heures. Si vous êtes perdus, demandez votre chemin à un tableau ou une armure. Méfiez-vous de Peeves, il aime bien jouer des tours aux nouveaux. Enfin, je vous rappelle que l'aile ouest est désaffectée et donc interdite aux élèves, quels qu'ils soient ; ne vous avisez pas de vous y promener. Si d'aventure, vous tentiez quand même votre chance et que vous vous faisiez prendre, que ce soit par Rusard, par McGonagall ou par un des Préfets, vous risquez non seulement une retenue, mais vous feriez perdre des points à Gryffondor."
Du regard, elle les passa en revue pour s'assurer qu'ils avaient bien saisi ce qu'elle venait de dire puis ajouta :
"Allez, filez !"
Les premières années se pressèrent pour rentrer dans la Salle Commune et bientôt le portrait se remit en place. Hermione se retourna pour se trouver nez à nez avec Harry, qui arborait un sourire espiègle.
"Je t'accompagne, Dumbledore m'a demandé de passer le voir… Alors, comme ça on mène les petits nouveaux à la baguette ?"
Tout en s'engageant dans l'escalier qui les ramèneraient au Grand Hall, Hermione se sentit rougir légèrement :
"Euh…je crois que…"
Le sourire d'Harry s'élargit. Hermione se tut et le fusilla du regard, avant de reprendre avec une pointe de malice :
"Je pense qu'un peu de discipline ne peut pas leur faire de mal, après tout, si ça peut leur éviter de suivre votre mauvais exemple, à toi et Ron…"
Harry fit mine de lui jeter un regard noir mais ne put garder son sérieux et éclata de rire et elle se joignit à lui…
…
Mené par les deux Préfètes de Serdaigle, Ithilia Saint-John – en général appelée Ithil' par ses amis - et Selphia Tilmitt, le petit groupe de premières années avançait dans les couloirs. Elles discutaient toutes les deux de l'année à venir et venaient d'emprunter le couloir au bout duquel se trouvait l'entrée du Donjon des Serdaigle quand un cri perçant venu de derrière les figea sur place. Elles se retournèrent d'un bloc, à l'instant où tous les autres se mettaient à hurler.
Débouchant du couloir que le groupe venait de croiser, un énorme tigre se tenait, ramassé sur lui-même, comme près à bondir, ses muscles jouant sous sa robe rayée et qui laissait sourdre un feulement rauque et terrifiant. La plus âgée, Selphia Tilmitt, jura entre ses dents, avant de sortir sa baguette, imitée par l'autre Préfète, Ithilia Saint-John. Les premières années avaient cessé de hurler mais ils étaient tétanisés et n'esquissèrent aucun mouvement pour s'enfuir. Les deux filles les contournèrent, s'interposant entre l'animal et eux, puis commencèrent à reculer, sans quitter le tigre des yeux, baguettes pointées sur lui.
Progressant ainsi lentement à reculons, le groupe parvint à l'entrée du Donjon, un tableau d'une sorcière, les bras croisés, qui souriait d'un air mystérieux.
"Cela fait plaisir de vous revoir. Est-ce que…"
"Pas le temps de discuter, Mona. Leonardus Picturae."
Le mur auquel le tableau était accroché pivota comme s'il était monté sur des gonds, dévoilant une salle accueillante. Tous entrèrent et le mur se referma derrière eux
"Bon, surtout que personne ne ressorte avant que nous ne soyons revenues ou qu'un Professeur soit passé !"
Elles ressortirent de la salle et refermèrent l'entrée. Là, une désagréable surprise les attendait : le tigre avait disparu. Mal à l'aise, elles se regardèrent : l'animal pouvait être n'importe où, se dissimulant, prêt à bondir, derrière une tenture ou à l'angle d'un couloir… Elles se dirigèrent précautionneusement vers l'intersection d'où il avait débouché et passèrent la tête à l'angle, prêtes à détaler au moindre mouvement suspect…
Rien.
Elles s'engagèrent dans le couloir, sur leurs gardes et parvinrent au tournant suivant. Elles poursuivirent, parcourant le couloir, puis descendirent l'escalier qui ramenait au couloir du troisième étage de l'aile est. Soudain, la plus âgée, Selphia Tilmitt, distingua une forme étendue sur le sol et elle sentit son sang se glacer dans ses veines. Elle agrippa le bras de sa voisine et chuchota :
"Dis-moi, tu vois là-bas, par terre, est-ce que…"
Les mots se bloquèrent dans sa gorge. L'autre se figea à son tour.
"Tu… tu… crois qu'un… qu'un élève se serait fait attaquer… ?"
Elles se regardèrent un instant puis, oublieuses de toute prudence, se ruèrent en avant. Elles parvinrent auprès d'un corps, étendu sur le flanc, un bras replié devant son visage. Ses vêtements étaient lacérés, couverts de sang, à l'instar de ses cheveux et son visage et son torse étaient sillonnés de balafres, dont certaines paraissaient assez profondes. Le sol alentour était maculé de sang.
"Est-ce que… est-ce qu'il… "
Ithil ne parvenait pas à terminer sa phrase. L'autre Préfète s'agenouilla, tendit le bras et posa la main sur le cou du blessé.
"Non… je… je sens son pouls, il est vivant… mais il a l'air bien amoché…"
Elle retira sa main et ce faisant, fit basculer sur le dos le garçon, qui gémit faiblement, ouvrant les yeux sans les voir et dont le bras glissa de devant sa figure et elles poussèrent une exclamation étouffée en le reconnaissant.
"C'est Ron Weasley ! Il a dû être attaqué par surprise…"
Recouvrant son sang-froid, la plus jeune, Ithilia, se redressa et déclara :
"Reste avec lui, je vais chercher les profs, surveille que le tigre ne revienne pas…"
Et elle disparut dans l'escalier suivant.
…
Quand elle revint, elle était accompagnée de McGonagall et d'Hermione Granger. Bousculant la Directrice Adjointe, celle-ci se rua en avant, criant :
"Ron ! Oh mon Dieu !"
Elle s'agenouilla à ses côtés et lui prit la main ; une profonde angoisse confinant à la panique se lisait sur ses traits et elle se pencha pour murmurer à l'oreille du rouquin. D'où elle était, Selphia pouvait voir les larmes qui coulaient sur ses joues. Au son de sa voix, Ron sembla réagir et tourna légèrement la tête vers la Gryffondor qui lui sourit faiblement à travers ses larmes. Les sourcils froncés, McGonagall se tourna vers les deux Serdaigles et déclara :
"Le Directeur est en train de rassembler les Professeurs, les Préfets ainsi que quelques élèves de sixième et septième année dans le Hall pour organiser des recherches, pour retrouver le… responsable. Vous devriez les rejoindre immédiatement pour leur prêter main-forte. Et… soyez prudentes."
Elles acquiescèrent, hochant la tête et s'engagèrent dans l'escalier, croisant en chemin Madame Pomfresh qui accourait, hors d'haleine, les joues rouges.
Elles parcoururent l'habituel dédale de couloirs en un temps record, tout en restant sur leurs gardes et parvinrent sans encombre au Grand Hall, où un certain nombre de personnes s'étaient déjà rassemblées, les Professeurs se tenant un peu à l'écart des élèves, Rusard et Miss Teigne à leur côté. Elles discernèrent le profil de rapace du Professeur Rogue, la minuscule silhouette de leur Directeur de maison, Flitwick qui discutait avec le Professeur Chourave. Parmi les élèves se tenait Harry Potter, l'air très inquiet – sans doute avait-il été mis au courant de l'agression de Ron, en conversation avec un Serdaigle, Matthew Wainwright grand, brun, qui portait également des lunettes, qui sortait avec Selphia. A côté se trouvaient Justin Finch-Fletchley, qu'elles connaissaient de vue, qui discutait avec un Gryffondor de septième année, Jérémy T. McRiordan - Selphia poussa Ithil du coude : elle savait que le garçon n'était pas indifférent à sa voisine - Cho Chang et son amie, Marietta Edgecombe, dont le visage avait perdu les disgracieux attributs dont la formule d'Hermione l'avaient affublée, l'année précédente… et, à leur grande surprise, Drago Malefoy, qui se tenait seul, au milieu des autres, arborant une expression neutre au possible.
Ce fut Ithil qui parla la première :
"Qu'est-ce qu'il fait ici ?"
Selphia ouvrit la bouche pour répondre mais le juron poussé par Harry l'interrompit ; ce dernier se précipita sur Malefoy et, l'empoignant par le revers de sa robe, le secoua sans ménagement.
"Qu'est-ce que vous lui avez fait ?" gronda-t-il, continuant de secouer Malefoy comme un prunier. Celui-ci resta muet jusqu'à ce qu'un Serdaigle et Justin Finch-Fletchley ne fassent lâcher prise au Survivant furieux. Alors Malefoy se redressa, époussetant le revers de sa robe, et toisa Harry :
"Premièrement, je ne vois pas de quel vous tu parles… Ensuite, réfléchis un peu, Potter : comment j'aurais pu faire quoi que ce soit à Weasley, alors que j'étais dans la Grande Salle ! Et enfin, je n'ai rien mais alors absolument rien à faire de Weasley…" Il l'enveloppa d'un regard dédaigneux. "…ni de toi d'ailleurs." ajouta-t-il avec un rictus méprisant et il se détourna.
Harry fit mine de se jeter à nouveau sur lui, mais un glapissement de Rogue le stoppa net dans son élan.
"Potter !"
Le Maître des Potions lui fondit dessus, telle une chauve-souris géante.
"Qu'est-ce que vous alliez faire, Potter ?" fit-il, avec toute la sécheresse dont il était capable et l'air goguenard, il ajouta : "Nous démontrer encore une fois que les Gryffondor sont des brutes sans cervelle ? Cinq points en moins pour Gryffondor… et la prochaine fois, ce sera une semaine de retenue. Vous voilà prévenu, n'est-ce pas, Potter ?
Harry ouvrit la bouche pour répliquer mais Dumbledore entra dans le Hall à cet instant précis. Il leva les mains pour demander le silence, puis, quand celui-ci fut établi, il s'adressa à l'assemblée en ces termes :
"Je pense que tout le monde est au courant de ce qui s'est passé dans la soirée. Je viens de l'Infirmerie et je puis vous assurer que Mr Weasley ne court aucun danger." Le soulagement se peignit sur la plupart des visages et certains s'autorisèrent un sourire. "Néanmoins, l'animal n'a pas été retrouvé ; il se peut qu'il se soit enfui, mais par mesure de protection, nous devons inspecter l'ensemble du château. Je propose que nous composions des groupes de quatre personnes, à chacun desquels sera attribué un secteur. Comme il est impossible a priori pour un animal d'ouvrir les portes, chaque zone fouillée sera verrouillée par l'équipe qui vient de l'examiner. Nous nous retrouverons ici pour faire le point une fois nos rondes terminées. Si un groupe se fait attaquer, il devra attirer l'attention des autres, mais surtout restez ensemble : ne vous séparez sous aucun prétexte !"
Il constitua ensuite les groupes et les répartit : les élèves et les Préfets se chargeraient des zones fréquentées, tandis que les Professeurs et Rusard s'occuperaient de l'aile Ouest et des zones reculées.
…
Deux heures plus tard, tout le monde se retrouva enfin réuni dans le Hall : malgré une fouille acharnée, le tigre restait introuvable.
