Après une longue, très longue absence, me revoilà... avec un chapitre aussi long que l'attente qui l'a précédé... Bonne lecture !

Chapitre trente-troisième
Lueurs dans la nuit

Une fois McGonagall partie, la Salle Commune s'emplit de murmures ; Ron, Harry et Hermione discutèrent de l'intervention de leur Directrice quelques minutes. Après avoir évoqué les attaques et les éventuels responsables, ils sombrèrent dans le silence un instant, tournant et retournant les évènements dans leur tête. Au bout d'un moment, Hermione lança :

"De toute façon, pour le moment, cela ne nous mène à rien !"

"C'est vrai…" fit Harry en soupirant.

Ils se regardèrent et Ron et Hermione ouvrirent la bouche en même temps et déclarèrent :

"Bon, j'ai du travail, maintenant…"

Harry les regarda, Ron avec surprise, Hermione avec amusement… Ron éclata de rire, tandis qu'Hermione haussait un sourcil :

"Du travail ? Vraiment ?" fit-elle, un rien d'ironie dans la voix.

Ron s'empourpra légèrement et répondit d'un ton sinistre :

"Rogue m'a donné du travail, tu t'en souviens ?"

"Ah oui… l'antidote… tu crois que tu vas y arriver ?"

Le regard de Ron étincela et il jeta avec colère :

"Parce que je n'en suis pas capable, peut-être ? C'est ça ?"

Hermione cilla et lança un coup d'œil à Harry qui regardait le rouquin, perplexe.

"Pas du tout, Ron… Je pensais juste…"

"Juste quoi ? Que cet idiot de Weasley est tellement incapable qu'il ne peut même pas préparer un antidote pour une simple potion de Confusion ?"

Harry, dont l'expression s'était assombrie au fur et à mesure de la discussion, tandis que celle d'Hermione laissait paraître une confusion croissante mêlée de douleur, intervint alors :

"Ron, ça suffit ! Mais enfin, à quoi tu penses, nom d'un chien ! Comme si Hermione avait jamais eu des idées pareilles !" jeta-t-il sèchement, la fureur assombrissant ses yeux émeraude.

Le rouquin sembla considérer un instant l'idée de répliquer vertement à son meilleur ami, puis il tourna les talons et s'en fut vers leur dortoir à grands pas, marmonnant indistinctement quelque chose.

Harry se tourna vers Hermione qui semblait bouleversée par la scène qui venait de se produire et fit d'un ton perplexe : "Qu'est-ce qui lui prend à la fin ?"

Mais Hermione ne semblait pas avoir plus d'idée que lui et il finit par hausser les épaules pour se diriger vers un des tables où il s'installa pour travailler, suivi peu après par Hermione…

Le lendemain matin, lorsqu'il les retrouva dans la Salle Commune, Ron salua ses amis comme si l'incident de la veille ne s'était jamais produit, ce qui ne manqua pas de les surprendre ; Harry ne semblait pas lui en tenir rigueur, mais Hermione, quant à elle, fut plus circonspecte qu'à l'accoutumée, le saluant d'un "Bonjour, Ronald…" très formel. Une certaine tension subsistait entre eux, mais elle s'évanouit rapidement, tandis qu'ils descendaient dans le Grand Hall, qui bruissait de rumeurs et de conversations étouffées ; Ron surprit quelques regards dans sa direction, ce qui l'intrigua tout d'abord, avant qu'il ne réalise que cela devait être dû au fait qu'il avait été attaqué lui aussi. Il haussa les épaules et son attention revint à la conversation animée entre Hermione, Ginny et Harry. Ceux-ci essayaient comme la majeure partie des élèves de deviner qui était le responsable, mais ils ne semblaient pas plus avancés que leurs camarades. Soudain, Hermione se tourna vers lui :

"Ron, tu es vraiment sûr de n'avoir rien vu, rien du tout, absolument ?"

Il roula des yeux, quelque peu agacé, et fit, sarcastique :

"Mais si, en fait, maintenant que tu m'en parles, ça me revient : c'était Rusard, en tutu rose et armé d'une brosse à chiendent qui m'a bondi dessus en hurlant : "De la boue, de la boue, encore de la boue !"

Hermione pinça les lèvres de son air le plus McGonagall tandis que Ginny et Harry éclataient de rire :

"Ce n'est vraiment pas drôle, Ron, franchement !" Son expression se fit soucieuse. "Après tout, tu aurais pu être blessé gravement… ou pire…" Elle frissonna. L'irritation de Ron disparut et il lui prit la main, la pressant dans la sienne. Elle hésita un instant avant de répondre à son contact et Ron sentit son cœur battre la chamade, durant un instant qui sembla devoir s'étirer indéfiniment ; ce fut Harry qui le tira soudainement de son rêve éveillé, le faisant sursauter :

"A mon avis, Malefoy a quelque chose à voir là-dedans…" Il secoua la tête, avant d'ajouter sombrement : "De toute façon, il a forcément une part là-dedans…"

Ce fut Ron qui répondit au bout de quelques instants :

"Non, je ne crois pas…"

Harry le dévisagea avec des yeux ronds, de même que Ginny, tandis qu'Hermione haussait les sourcils ; le silence qui s'ensuivit fut malaisé et s'étira longuement avant qu'Harry recouvrant de sa stupeur et ne bafouille :

"Mais enfin, Ron ! Tu ne crois pas que…"

Il s'interrompit, manquant visiblement d'un argument percutant et finit par conclure, agacé :

"Enfin, quand même, c'est Malefoy, après tout ! Tu te rappelles ? Le type qui a essayé de nous faire virer chaque fois qu'il a pu, qui nous a vendu à Ombrage, qui…"

"Ca va, je m'en souviens, pas besoin de me faire une liste…" Le rouquin marqua une pause, l'air songeur, avant d'ajouter, d'une voix hésitante :

"C'est juste que je ne… Enfin, je… j'ai l'impression qu'il n'a rien à voir là-dedans…"

"L'impression ? Tu es sûr que tout va bien, Ron ?" Harry fronçait les sourcils d'un air soupçonneux, avant de demander : "Malefoy t'a lancé un Charme d'Amitié ou fait boire une Potion d'Oubli, ou quoi ?"

Le rouquin soupira, la lassitude se mêlant chez lui à un soupçon d'irritation ; il comprenait le trouble d'Harry, après tout, les Malefoy et les Weasley étaient ennemis depuis des temps immémoriaux et, depuis leur première année, il avait perpétué la tradition familiale… Cependant… il avait l'impression confuse, indistincte que Malefoy était innocent, de cela au moins… C'était une sensation étrange… qui ne se limitait pas au blond Serpentard… il avait l'impression de… voir n'était pas le mot… sentir, c'était plutôt ça, en limite de sa conscience, des bribes de… d'émotion, comme s'il percevait de manière accrue ce qu'éprouvait ceux qu'il observait… Chez Harry, par exemple, en ce moment, il sentait de la colère, mais aussi de la confusion et de la crainte, tandis qu'Hermione était en proie à une profonde réflexion, où la perplexité se mêlait à la curiosité…

Ce qui le troublait le plus, c'était qu'il sentait en lui-même quelque chose de sombre, d'enfoui, concentrant une grande part des sentiments les plus violents parmi tous ceux qu'il éprouvait, ses craintes, ses frustrations… et il avait l'impression que… que cela s'agitait, comme… comme si quelque chose de caché en lui cherchait à sortir, à s'évader… avec une violence propre à lui couper la respiration par moments, sous le coup d'une émotion violente, comme lors du précédent cours de Potions, où Malefoy l'avait provoqué… il avait eu une envie dévorante de le frapper, de briser ses os, de le…

Le souffle court, il revint brutalement à la réalité et ce fut comme quelqu'un avait remis brusquement le monde extérieur en route, après l'avoir mis en pause… Les sons du Grand Hall lui parvinrent à nouveau et il prit conscience que tout le monde le regardait bizarrement.

"Qu'est-ce qu'il y a ?" fit-il d'un air étonné.

Harry échangea un regard avec Hermione et Ginny ; à la stupeur de Ron, l'inquiétude sur leurs traits se mêlait à… à ce qui semblait être de la peur… Devant leur silence, il sentit la colère l'envahir peu à peu…

"Si vous n'avez rien à me dire, je préfère encore aller en cours, plutôt que d'être regardé comme une bête de cirque par trois ahuris aux yeux de merlan frit !" fit-il d'un ton mordant, lourd d'ironie.

Hermione cilla ; quant à Harry et Ginny, ils échangèrent un regard lourd de sens, mais ne répondirent pas. Il abattit violemment ses deux poings sur la table, les faisant tous trois sursauter :

"Alors ?" rugit-il, son humeur empirant à vue d'œil et ne s'améliora guère en voyant plusieurs personnes se retourner pour les observer. Harry et Hermione semblaient paralysés et finalement, ce fut sa sœur, plus habituée au tempérament colérique de Ron, qui se lança :

"C'est que… tu regardais dans le vague… et tu respirais bizarrement, comme si tu… comme si tu souffrais… et… c'est que… Enfin, Ron, écoute-toi parler ! Qu'est-ce qui te prend, à la fin ?" Elle avait craché ses derniers en le fusillant du regard et son ton rappelait fortement celui de sa mère.

Ron sentit son énervement refluer encore plus rapidement qu'il était venu ; il inspira profondément pour achever de se calmer. Ce fut d'une voix plus normale qu'il lui répondit :

" Je suis désolé, je… ne voulais pas… Je pense que j'ai dû être plus secoué que je ne pensais, l'autre nuit… J'ai du mal à dormir et…" Il s'interrompit et, l'espace d'un instant, il fut sur le point de leur parler de ce qui lui arrivait, avant de se raviser, sans trop savoir pourquoi… Il poursuivit : "Franchement, je suis vraiment, vraiment désolé…" ajouta-t-il et il le pensait sincèrement – ce qui l'étonna, étant donné combien sa colère envers eux avait été violente, quelques instants auparavant… Il nota le soulagement qui se peignit sur leurs traits et en fut à son tour soulagé… pour quelques instants… Comment avait-il pu se retrouver aussi furieux enversHarryson meilleur ami ? Et envers sa propre sœur ? Et envers Hermione ? Presque aussi furieux que lorsqu'il avait failli agresser Malefoy ; et à cette seule idée, il sentit monter en lui un effroi sans nom… Mais qu'est-ce qui m'arrive, à la fin ? hurla-t-il silencieusement… Mais rien ni personne ne lui répondit et ce fut d'un air absent qu'il se leva pour suivre les autres qui se dirigeaient vers le Grand Hall en discutant avec animation pour aller en cours.

Deux heures plus tard, ils sortirent du cours de Potions et se dirigèrent vers la salle de Métamorphoses… L'après-midi s'étirait interminablement devant eux, surtout avec deux heures en compagnie de McGonagall en perspective… Comme d'habitude, Rogue s'était montré odieux, enlevant injustement des points aux Griffondors, mais aussi aux Serpentards, et ceci en grande partie à cause de lui…

Quand ils étaient arrivés, il les avait regardé s'installer, les mains jointes sur son bureau, un rictus narquois aux lèvres. Une fois le silence établi, il s'était levé et s'était dirigé vers la place qu'il lui avait indiquée, arborant un sourire venimeux. Il avait posé ses mains sur le bureau, juste devant lui et avait susurré d'une voix faussement enjouée :

"Weasley, est-ce que vous avez préparé votre antidote ?"

Il regarda son professeur droit dans les yeux, impassible, et l'intensité de son expression était telle que la classe retint imperceptiblement son souffle, tout le monde tournant la tête pour voir la confrontation. L'instant se prolongea, la tension touchant à l'insoutenable… Puis Rogue aboya :

"Alors ?"

Lentement, posément, Ron détourna le regard, se pencha, attrapa son sac et en sortit une petite fiole, contenant un liquide bleu-vert, qu'il plaça posément entre Rogue et lui. Ron et ceux qui se trouvaient proche de sa table eurent l'impression qu'une expression fugitive de stupéfaction passait sur les traits de leur Professeur de Potions ; si tel fut cependant le cas, celle-ci s'effaça instantanément pour faire place à l'air mauvais que celui-ci arborait habituellement quand il fomentait quelque mauvais coup envers un Gryffondor et tout particulièrement le Trio.

"Très bien… Nous allons donc avoir l'honneur de voir les aptitudes de Monsieur Weasley en Potions…" Il ricana, marquant une pause, avant de poursuivre : "Si tant est qu'il ne faille pas une loupe pour apercevoir quoi que ce soit…"

Il se rendit à son armoire, qu'il ouvrit, extrayant une fiole d'un des tiroirs puis il revint au bureau de Ron. "Qu'est-ce que vous attendez, Weasley ? Prenez votre antidote… et après, vous prendrez la potion de Confusion… Si votre mélange vaut quelque chose, ce dont je doute, vous connaissant… Bref, nous verrons bien…" Il posa la fiole sur la table, croisant les bras et il attendit que le rouquin s'exécute.

Celui-ci tendit une main qui ne tremblait pas, déboucha sa propre fiole et l'avala d'un trait. Le goût était acidulé, pas vraiment désagréable ; cela rappelait un peu le sorbet à l'orange que sa mère préparait des fois en été, avec un arrière-goût plus fort, comme de la menthe… Il reposa le contenant vide et attrapa celui qui contenait la potion. Il le contempla un instant – il avait intérêt à avoir réussi son antidote ou il se retrouverait à l'Infirmerie pour quelques jours au moins ; Rogue leur avait fait préparer une potion de Confusion parmi les plus puissantes, la Brume de l'Esprit, dont quelques gouttes pouvaient faire perdre la tête au plus raisonnable des sorciers. Il inspira profondément avant de jeter un regard circulaire autour de lui ; il croisa celui encourageant d'Harry, celui anxieux mais confiant d'Hermione, ceux narquois d'un bon nombre de Serpentards, Zabini et Parkinson, notamment, celui impénétrable de Malefoy… avant de revenir à celui sarcastique de Rogue.

Il déboucha la potion, observant un moment la manière dont celle-ci semblait tourbillonner dans le flacon, avant de prendre une profonde respiration et de porter la fiole à ses lèvres et d'en avaler une gorgée. Bizarre, on dirait que ça n'a pas de goût… en fait, ça n'a pas de consistance non plus… Il avait l'impression d'avaler de l'air ou plutôt du brouillard… L'espace d'un instant, il sentit son esprit devenir comme… flou, embrumé… puis la clarté lui revint soudainement, balayant les effets de la potion… L'antidote a fonctionné ! jubila-t-il, incrédule ; au fond de lui, il n'avait jamais vraiment cru qu'il réussirait… Son attention revint à Rogue, qui le regardait, goguenard. Leurs regards se croisèrent et le Professeur lui demanda, certain que le rouquin avait échoué :

"Quel jour sommes-nous, Weasley ?"

Ron simula une hésitation ; il vit le sourire de Rogue s'élargir, avant de s'effacer aussi vite qu'il était venu quand il répondit sans se tromper.

"Qui est le Directeur de Poudlard ?"

"Albus Dumbledore."

Une expression de colère mêlée de dédain se peignit sur le visage de Rogue, avant de céder la place à une neutralité calculée ; cependant, une lueur de malveillance se lisait dans le regard du Professeur de Potions.

"Bien, puisque vous avez pour une fois l'esprit clair, Weasley" fit-il d'un ton faussement enjoué, ce qui fit ricaner un certain nombre de Serpentards "vous allez pouvoir me donner les ingrédients qui entrent dans la composition d'un Elixir de Pétrification… qui est la prochaine potion que je vais tenter de vous faire étudier… Alors, Weasley ?"

Ron se figea ; il avait feuilleté son livre de Potions la veille et il avait survolé la page de l'Elixir en passant, mais… Devant lui, Hermione chuchota à Harry :

"C'est injuste… Pourquoi s'acharne-t-il comme ça chaque fois ?"

Parce que c'est Rogue, 'Mione, c'est aussi simple que ça…Il soupira ; quelques ingrédients lui revenaient en mémoire, sans doute sous l'effet de l'antidote, mais il lui en manquait une bonne partie… Néanmoins, il ouvrit la bouche et commença :

"De la racine de mandragore… de l'extrait de pierres vivantes… euh… de l'eau de roche… un œil de méduse… et…"

Rogue le coupa sèchement, fulminant, le teint aussi rouge qu'une brique :

"Ca ira, Weasley !" Il eut un rictus venimeux. " Inutile d'étaler vos connaissances, nous avons déjà Miss Granger pour cela !" Hermione piqua un fard, tandis que plusieurs Gryffondors juraient à voix basse. Puis son sourire s'effaça et il marqua une longue pause, avant d'ajouter grimaçant et avec effort, comme si chaque mot lui coûtait :

"Un point pour Gryffondor…"

Le silence se fit aussitôt dans la classe ; tous regardaient Rogue avec des yeux ronds : jamais en six ans qu'ils le connaissaient il n'avait donné un seul point à Gryffondor, sans parler d'en donner à l'un des membres du Trio. Quant aux Serpentards, ils étaient au-delà de la seule stupéfaction : Zabini regardait Rogue avec un air mi-consterné, mi-indigné, Parkinson avait l'air révoltée, tandis que Nott avait la bouche bée, ce qui ne contribuait pas à lui donner l'air particulièrement intelligent ; même Malefoy qu'aucun événement jusqu'alors n'avait pu contraindre à quitter son masque d'impassibilité haussait un sourcil, l'air quelque peu surpris. Cependant, ils furent vite ramenés à la réalité par leur Professeur qui aboya :

"Qu'est-ce que vous attendez, à bailler aux corneilles ? Prenez vos livres, page 241, potion de Pétrification, vous avez deux heures ! Weasley, avec Malefoy, Londubat, avec Nott, en espérant que vous réussirez mieux que la dernière fois… un verre d'eau aurait eu plus d'effet que votre lamentable tentative de Potion de Confusion… bien que vous n'ayez pas besoin de ça pour être aussi mauvais…"

Il accompagna la répartie d'un rictus sardonique et les deux Gryffondors prirent leurs place, Neville à côté de Nott qui le regarda comme s'il était une sorte de limace géante, Ron près de Malefoy qui lui tendit le pilon sans un mot, et le cours se poursuivit…

Ils sortirent des deux heures de Potions avec un parchemin de cinquante centimètres pour le surlendemain sur les effets de la Potion de Pétrification et les antidotes possibles. Ron rejoignit Hermione, Neville et Harry qui l'avaient attendu pendant qu'il remballait ses affaires. Harry lui asséna une grande claque sur l'épaule, tandis que Neville lui décochait un grand sourire. Le Survivant ajouta :

"Alors là, franchement, je suis scotché ! Il va falloir au moins une semaine pour qu'il se remette…" Il fronça les sourcils, prit un air maussade et grogna, en imitant la voix de Rogue :

"Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Je dois devenir fou… C'est ça, je deviens fou ! Bon, surtout, me souvenir d'enlever dix points à Weasley la prochaine fois !"

C'était si bien imité qu'ils éclatèrent de rire, tout en se dirigeant vers la salle de cours de Métamorphoses. Tandis qu'ils gravissaient les marches, Hermione laissa les autres prendre de l'avance pour se porter à la hauteur de Ron qui fermait la marche et fit d'une petite voix :

"Ron, je…" Elle s'interrompit, rougissant à vue d'œil, avant de poursuivre d'un ton précipité : "Je suis désolé pour hier soir… Je n'aurais pas dû douter de toi comme ça… "

Ron s'arrêta et elle stoppa juste à côté de lui, levant anxieusement le regard sur lui. Elle bredouilla :

"Je… Je suis désolée…"

Il posa un doigt sur ses lèvres et fit :

"C'est..." Il soupira, avant de poursuivre. "En fait, c'est moi qui suis désolé... Je n'aurais pas dû m'emporter comme je l'ai fait... Simplement..."

L'expression soucieuse de Hermione s'atténua et il lui décernera un pâle sourire, ce qui eut apparemment pour effet de dissiper ces dernières craintes ; elle lui rendit chaleureusement, avant de lui prendre la main et de l'entraîner la salle de Métamorphoses.

Le cours de Métamorphoses se trouva être fort long et délicat : en effet, le Professeur McGonagall aborda avec eux la métamorphose des êtres vivants ; cela se révéla plus complexe et plus difficile que tout ce qu'ils avaient étudié auparavant et lorsqu'ils sortirent du cours, ils étaient épuisés.

Au moment où Ron allait rejoindre Harry et Hermione dans le couloir, la voix de McGonagall le fit s'arrêter net :

" Monsieur Weasley ! Un instant, je vous prie..."

Le rouquin jeta un regard désespéré à ses amis qui l'interrogea du regard ; il soupira et leur fit signe de s'en aller sans lui avant de se tourner vers le Professeur. Sans doute voulait-elle lui parler de son premier cours de rattrapage qui devait avoir lieu ce soir-là. En effet, la Directrice de Gryffondor, tout en rangeant ses papiers, lui dit :

"Je suis désolée, Monsieur Weasley, mais le Directeur a organisé une réunion ce soir à partir de sept heures et demie... Avez-vous encore un cours cet après-midi ou êtes-vous disponible dès à présent ?"

"Non, Professeur, nos cours sont terminés pour aujourd'hui..."

"En ce cas, c'est parfait, nous allons pouvoir commencer tout de suite..."

Pendant ce temps, Harry et Hermione se dirigeaient vers la Tour de Gryffondor. Ils atteignaient le couloir qui débouchait sur le portrait de la Grosse Dame lorsque qu'un troisième année interpella Harry :

"Harry ! J'ai un message pour toi, de la part de Dumbledore..."

Il lui tendit un papier plié en quatre et, leur adressant un bref signe de tête, fit demi-tour et disparut à l'angle du couloir. Harry déplia le message et le parcourut rapidement, puis élu, levant les yeux, il rencontra le regard interrogateur de Hermione.

"Dumbledore veut me voir tout de suite dans son bureau. Ça ne te dérange pas si je t'abandonne ?"

"Est-ce qu'il précise pourquoi ?"

"Non, mais je pense que ce doit être pour une autre leçon..."

" Très bien, on se verra plus tard... Aux laissa

Elle se détourna et se dirigea vers l'entrée de la Salle Commune tandis qu'Harry pour et le chemin du bureau de Dumbledore.

Il était fort tard quand Ron sortit de la salle de Métamorphoses ; McGonagall l'avait proprement éreinté, lui faisant travailler des sortilèges qu'il n'avait pas vu depuis la première année ainsi que d'autres plus avancés qu'il n'avait jamais vraiment maîtrisé... Cependant, contrairement à ses souvenirs, cela lui avait semblé plus facile qu'à l'époque, sans pourtant il ait toutefois pratiqué lesdits sortilèges...

Mais il avait réussi à les exécuter avec une relative facilité, parvenant même à en enchaîner certains d'une complexité certaine, ce qui lui avait valu un "Beau travail, Monsieur Weasley..." de la part de McGonagall, dont la rareté des compliments était quasi légendaire...

Cependant, les commentaires qu'elle lui avait adressés en fin de leçon résonnait encore à ses oreilles... Vous avez du potentiel, Weasley, mais il faut absolument que vous travailliez plus... Ce n'est pas en restant les bras croisés que vos résultats s'amélioreront... Il soupira, se reprochant amèrement en son for intérieur de n'avoir pas écouté les conseils de Hermione durant toutes ces années... Elle pouvait être agaçante, mais en ce qui concernait le travail, elle avait en général raison...

Il s'arracha à sa rêverie, prenant la direction de la tour de Gryffondor ; cependant, il marchait d'un pas lent, profitant du silence qui régnait dans les couloirs cette heure avancée de la soirée.

Comme il passait devant une fenêtre, son regard fut brusquement attiré par une lueur qui provenait de la Tour d'Astronomie, la plus haute de tout le château, qui dominait de loin les alentours... Il s'approcha de la fenêtre, tentant d'apercevoir l'origine de cette lueur ; soudain, celle-ci se mit à se déplacer de long en large et de haut en bas, son éclat variant par moments, à l'instar d'un signal.

Plissant les yeux, il distingua une vague silhouette qui tenait quelque chose à bout de bras, probablement un chandelier d'après la forme, mais il ne put discerner aucun autre détail. Tournant la tête, il fouilla du regard les alentours, à la recherche de détail quelconque quand il aperçut un faible éclat scintillant en direction de la Forêt Interdite. Celui-ci clignota trois fois avant de s'éteindre, puis la lueur s'abaissa tout à coup avant de s'éteindre et il n'y eut plus rien en haut de la Tour.

Review !