Un chapitre (trop ?) court, mais après tant de mois de silence, je devais faire quelque chose... Vous qui me lisez encore : non, je ne suis pas mort (littérairement parlant, s'entend) ! Ce chapitre est une bouteille à la mer durant ma traversée de l'Océan de la Page Blanche, plus connu sous le nom de Mer du Désespoir de l'Ecrivain...
J'espère bientôt rejoindre la Baie des Nouveaux Chapitres, pour ne pas vous laisser attendre trop longtemps la suite...
A, Matt
Chapitre trente-quatre
Ombres nocturnes
Padmé's Ruminations – Star Wars III OST – J. Williams
Déconcerté par ce qui venait de se dérouler sous ses yeux, Ron réfléchit rapidement au meilleur moyen de se rendre à l'entrée de la Tour d'Astronomie. Il devait absolument savoir qui avait envoyé ces signaux. Une part de son esprit lui soufflait qu'il ferait mieux de ne pas s'en mêler ; et si c'était un signal pour les membres de l'Ordre ? Il risquait de tomber nez à nez avec Dumbledore ou McGonagall ou pire… et il frissonna intérieurement… avec Rogue, qui se ferait un plaisir de lui enlever une bonne centaine de points, pour effacer le mauvais souvenir que devait représenter le seul et unique point qu'il lui avait accordé plus tôt dans la journée…
Cependant, il avait l'impression que cela n'avait rien à voir avec l'Ordre, bien au contraire… Soudain, il se morigéna de ses divagations ; pendant ce temps-là, l'autre risquait de quitter la Tour et de lui échapper. Il hésita encore un instant : il valait mieux qu'il redescende d'un étage, puis qu'il passe le couloir devant la salle de cours de Flitwick, pour prendre la galerie du troisième jusqu'à l'escalier qui remontait au cinquième où débouchait la Tour – c'était plus rapide que de monter directement, car il lui faudrait faire un tour complet de l'étage. Et sur cette pensée, il s'élança silencieusement dans l'escalier le plus proche, en direction de la Tour.
…
Harry sortit du bureau de Dumbledore rompu de fatigue, après s'être longuement exercé à lancer des Accio et des Expelliarmus sans baguette toute la soirée. Il secoua la tête à l'évocation des résultats : il avait mis les étagères sans dessus dessous, renversé trois fois le bureau de Dumbledore et manqué de déplumer Fumseck qui avait finit par se réfugier sur une poutre du plafond… Il n'avait réussi à désarmer le Directeur qu'une seule et unique fois, et encore, il avait fait tomber son encrier par terre en même temps…
A ce souvenir, il baissa la tête, accablé ; jamais à cette allure il n'arriverait à maîtriser sa magie en toute une vie… Il poursuivit son chemin, plongé dans ses sombres ruminations ; il venait de parvenir sur le palier du troisième étage quand un bruit de course en provenance du couloir nord l'extirpa de ses réflexions. Instinctivement, il se dissimula derrière une armure – la journée n'avait pas été des meilleures et se faire pincer par Rusard à cette heure n'était pas la meilleure façon de la finir !
Il retint son souffle : si Miss Teigne était dans les parages, mieux valait être le plus discret possible. Soudain, dans le corridor enténébré, une sombre silhouette déboucha d'une ouverture et s'arrêta devant sa cachette. Ses sourcils s'arquèrent sous l'effet de la surprise ; les couloirs de Poudlard n'étaient d'ordinaire pas aussi fréquentés la nuit ou dans le cas contraire, c'était généralement par Rusard ou pire… par Rogue. Durant une longue minute, la silhouette anonyme sembla… écouter les bruits nocturnes du château puis s'engouffra sans plus hésiter dans le couloir nord, qui menait vers l'aile des Serdaigle.
Indécis, Harry pesa le pour et le contre un instant puis s'élança silencieusement à la suite du poursuivant. Cependant, soit le bref moment qu'il lui avait fallu pour se décider l'avait trop retardé, soit celui qu'il pourchassait était vraiment rapide et plus silencieux qu'un chat ; il se retrouva au croisement de deux couloirs et d'un escalier qu'il ne reconnut pas et il ne put dire lequel l'inconnu avait emprunté.
…
Quand il revint bredouille à la Tour de Gryffondor, il donna le mot de passe à la Grosse Dame – Mobilus Argus – et se retrouva dans la Salle Commune où, en raison de l'heure tardive, seuls deux ou trois étudiants s'attardaient ; Hermione en faisait partie, plongée dans un énorme grimoire d'Arithmancie. Il s'approcha d'elle et déchiffra le titre de la page qu'elle parcourait.
"Le théorème de McMaster – Bujold sur les… les métamorphoses objectales des substances organiques ? Ca à l'air passionnant !" fit-il, la faisant sursauter.
Il s'effondra dans un fauteuil proche tandis qu'Hermione levait les yeux :
"Oh, Harry, c'est toi… Je ne t'ai pas entendu arriver !" lui reprocha-t-elle, avant de reprendre, d'une voix soucieuse :
"Tu m'as l'air épuisé… La soirée a été longue ?"
Au souvenir de sa soirée, Harry s'assombrit ; il relata brièvement ce qui s'était passé, suscitant un sourire chez Hermione quand il mentionna le coup de l'encrier. Cependant, elle reprit rapidement son sérieux :
"Si tu es d'accord, je regarderai si je trouve des livres sur la magie sans baguette à la Bibliothèque ; peut-être que je trouverai quelque chose d'utile pour t'aider à progresser… Qu'en dis-tu ?"
Après une légère hésitation, Harry acquiesça puis sortit ses affaires et ils se remirent au travail.
…
Quant à Ron, il se trouvait pour l'heure quelque peu confus et embrouillé ; il avait tenté de rejoindre le pied de la Tour d'Astronomie, où il était parvenu en un temps record sans toutefois trouver quiconque, mais un bruit de la course se faisait entendre. Il partit aussitôt dans la direction qui lui sembla celle qu'avait emprunté l'auteur des mystérieux signaux mais il perdit presque aussitôt la trace de sa proie, car il entendait désormais deux personnes se déplacer… Il rejoignit le palier du troisième étage et attendit un long moment, sans percevoir aucun bruit.
Il allait renoncer quand le bruit de pas se fit à nouveau entendre, plus lointain et moins rapide. Il repartit derechef, allégeant sa foulée pour la rendre moins bruyante ; durant un instant, il eut la bizarre impression d'être suivi, mais cela ne dura pas et il finit par se rapprocher suffisamment de la source des bruits de pas pour se mettre à marcher. Sa vision s'adaptant à l'obscurité, il distingua devant lui une silhouette élancée, disparaissant par moments à l'angle d'un couloir ou apparaissant dans la lumière de la pleine lune cascadant par les fenêtres le long d'un corridor autrement plongé dans les ténèbres.
De fil en aiguille, l'inconnu et son poursuivant parvinrent dans l'aile abandonnée, au nord du château. Pour éviter de faire du bruit et donner ainsi l'alerte, il devait éviter cailloux et débris qui jonchaient le sol des couloirs depuis longtemps désertés. La distance entre eux s'étirait de plus en plus et, au détour d'un escalier, il perdit la trace de l'autre. Il acheva de descendre les marches et se retrouva à l'embranchement de deux couloirs, sans aucune idée de celui qu'il devait emprunter.
Il resta immobile un long moment, écoutant attentivement pour déceler où se cachait l'inconnu, puis, devant le silence ouaté qui l'entourait, soupira, déçu. A cet instant, un main s'abattit sur son épaule, le faisant bondir et une voix bien connue murmura à son oreille :
"Alors, Weasley, on se promène ?"
Review ?
