Coucouuuuuu :)

Voilà, ça a été plus rapide que la dernière fois, et j'espère que ça vous plaira autant! J'aimerais remercier La Plume d'Elena et Sakiie-chan pour leurs reviews qui me font super plaisir!

Previously on Plaisir Interdit: Ma chère petite OC qui n'a toujours pas de prénom (je sais, je sais xD) a dû laisser son cher beignet derrière elle dans la plaine, kidnappée par une horde de monstre ignoble, qui semblent courir vers un endroit bien précis, ou est-ce vers une personne bien précise?


Ma tête ballotait de droite à gauche, tirant sur mes épaules endolories. Je tentai de me replacer correctement sur le dos de la bête en forçant sur mes cuisses ankylosées, et grimaçai sous la douleur.

Il ne sembla même pas percevoir mon geste, et continuait à courir à une allure impressionnante à travers les plaines. La horde le suivait sans faillir, produisant un boucan et une poussière monstrueuse. Et ils couraient, couraient, couraient. Si vite, et si longtemps, que je me demandai un instant à quoi ils carburaient. Ils n'étaient tout de même pas drogués ?!

En même temps, il aurait été difficile de vérifier une telle chose ! J'étais incapable de dire si leurs pupilles verticales étaient dilatées ou non !

En vérité, je tentais de m'occuper l'esprit pour ne pas succomber à la folie. Folie qui m'appelait par mon nom à chaque fois qu'un tiraillement douloureux se propageait dans mon corps, folie qui m'appelait lorsque mes prunelles rencontraient ces plaines inconnues et ce volcan crachotant, folie qui m'appelait à chaque fois que mes yeux frôlaient les corps monstrueux de mes kidnappeurs.

Mon esprit ne suivait plus, et mon cerveau ne semblait pas en meilleur état. A vrai dire, je tentais encore de comprendre comment j'étais arrivée ici, et ne parvenais toujours pas me convaincre que tout cela était réel. C'était forcément un rêve ! Je ne pouvais décemment pas « tomber » dans un autre monde de cette façon ! S'il était déjà arrivé une chose pareille, j'en aurais probablement entendu parler sur terre, dans les journaux ou à la télé !

Sauf si personne n'en était revenu. Oh misère…

Non, c'était forcément une blague. Pas de quoi en faire tout un plat, enfin ! Je n'avais qu'à gratter un peu la peau à la base du cou de celui qui me portait, et j'allais forcément voir que ce n'était que du maquillage ! Oui, c'était cela !

Mais il y avait tout de même quelque chose qui me chiffonnait grandement : la peur. Cette peur maligne, sournoise, profondément ancrée en mon sein, et qui ne semblait pouvoir être délogée. Depuis que j'étais « apparue » ici, elle n'avait cessé de croître. Et lorsque la horde s'était approchée de moi, elle avait décuplée, et s'était transformée en quelque chose de plus bestial, sauvage. Une peur farouche et indomptable, comme celle d'une proie traquée.

Et cette peur horripilante que je ne voulais en aucun cas ressentir, me prouvait d'une certaine façon, que tout cela était réel. Cependant, je ne voulais, ne pouvais pas l'accepter. C'était impossible. IMPOSSIBLE !

J'avais envie de hurler de toutes mes forces. Contre mon corps qui grinçait de douleur, contre mon esprit tourneboulé qui ne savait plus où donner de la tête, contre ce monde et ces créatures ignobles. Contre tout, contre tous.

Mais surtout, j'avais envie de pleurer toutes les larmes de mon corps. Je l'avais déjà fait plus tôt, c'est vrai, et à présent j'avais un mal de tête atroce, mais ce n'était pas suffisant. Je sentais cette pression, cette panique, prête à jaillir hors de moi. Je ne comprenais rien. Je ne comprenais pas ce que je faisais ici, et j'étais profondément frustrée. La faim tenace qui tenaillait mon ventre n'arrangeait pas les choses, d'autant plus que mon beignet était resté à l'arrière.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, comme si je n'étais pas déjà la personne la plus malchanceuse du monde, un tiraillement sourd commençait à se faire sentir dans mon bas-ventre.

Splendide, Dame Nature ! Tu ne pouvais pas choisir meilleur moment !

Non mais vraiment ! Pouvait-on faire pire ? Alors que je sortais d'une journée éprouvante de caisse où les clients avaient été agaçants au possible, je me retrouvais dans un endroit inconnu, entourée d'une horde d'ignobles créatures qui m'embarquaient je ne sais où, sans me laisser le temps de mordre dans mon précieux beignet. J'avais mal au ventre de faim et de règle, mal à la tête et aux yeux à cause de mes précédentes larmes, et mal à chaque muscles présent dans mon corps à cause de mon passage éclair entre les pieds de ces immondes bêtes.

Non, on ne pouvait pas faire pire. J'avais clairement gagné l'oscar de « la pire journée du monde » !

Je me tortillais légèrement sur le dos de mon kidnappeur, tentant de trouver une position plus confortable –bien que cela soit tout à fait impossible-, et de prévenir la crampe phénoménale qui ne tarderait pas à secouer mon bas-ventre. Je n'avais absolument pas prévu que mes chères amies en robe rouges arriveraient de sitôt, et c'était une véritable surpri… je veux dire, un véritable cauchemar ! Je n'avais rien pour me protéger et d'ici une demi-heure, j'étais certaine de voir mon jean taché.

J'avais tout ce qu'il fallait dans mon sac, seulement, ils me l'avaient confisqué. J'avais voulu le garder, et jusqu'à la dernière seconde, j'avais cru pouvoir y arriver. Mais l'un d'eux, avec un grognement horripilant, me l'avait arraché, et je me retrouvais aussi démunie qu'un nouveau-né. C'est bien connu, les femmes ont TOUT dans leur sac à main ! Pour le coup, ce n'était pas faux, et j'avais désespérément besoin de ma trousse de médicament, avant de commencer à agoniser sérieusement.

Cependant, la souffrance ne semblait pas être une sensation connue chez ces drôles d'individus, au même rang que la fatigue, car ils ne s'arrêtèrent pas une seule fois –pas même pour aller au petit coin-.

Et moi, je ne parvenais même plus à penser clairement. J'étais emportée dans un tourbillon de souffrance. Jamais je n'avais été aussi mal de toute ma vie. Mon ventre gargouillait affreusement, mon bas-ventre se contractait de façon atroce, et ma tête me lançait des ondes de douleurs jusqu'aux yeux.

Je n'avais plus faim, je n'avais plus peur, j'avais mal. Mal. Mal. Mal.

Toutes mes pensées se tournaient vers ce mot, vers cet état. Et ce fut la première fois de ma vie que je souhaitais m'évanouir. M'évanouir pour échapper à toute cette douleur, pour échapper à ces personnes qui m'emmenaient vers un endroit inconnu, et probablement mauvais. Je voulais partir. Je voulais me retirer loin de tout cela.

Cependant, mon corps ne semblait pas encore prêt à me faire ce cadeau, et je dû attendre quelques nouvelles heures de souffrances ignobles avant de proprement tomber dans les pommes. Et la seule chose que je parvins à penser avant de plonger dans ces ténèbres réconfortants, fut : Enfin !

J'émergeai lentement alors qu'une tour perçait l'horizon, maîtresse incontestée des lieux. Je ne réalisai pas tout de suite que nous nous dirigions vers cette construction colossale, mes pensées emmitouflée dans de drôles de nuages brumeux. Je pris de longues respirations, incapable de faire autre chose. Peu à peu, mes sens me revinrent, et je sentis distinctement l'odeur atroce qui pourrissait l'air alentour. Puis, j'entendis un fracas lointain que je ne parvins à identifier. Finalement, je bougeai tout doucement, tentant de décontracter mes muscles endoloris, et ce ne fut qu'à ce moment que je réalisais combien mon jean était trempé. Je grimaçai en tentant de tourner la tête afin d'évaluer les dégâts. Dégâts colossaux… si je puis dire.

Je soupirai en laissant tomber ma tête vers l'arrière. Je me sentais affreusement faible, mes forces m'ayant quittée depuis déjà un petit moment. Cependant, léger réconfort : mon ventre ne me faisait plus souffrir d'aucune façon. A présent, je n'avais plus qu'une seule envie, celle de dormir. Oublier ce monde, juste m'allonger et me laisser emporter par un sommeil bienvenu et réparateur.

Toutefois, mes plans ne semblaient pas en phase avec ceux de mes chers amis, car ils continuèrent à courir sans me demander une seule fois mon avis. Plusieurs fois, dans les heures qui suivirent, alors que mes épaules hurlaient au supplice et que j'étais ballotée sans une once de pitié sur le dos de mon kidnappeur, je m'endormis. Ce n'était que quelques secondes à chaque fois, et pourtant, mon corps semblait y reprendre des forces.

Bon, c'est vrai… dire qu'il reprenait des forces était un véritable euphémisme… mais au moins il n'en perdait plus.

Je ne me réveillai tout à fait que lorsque nous longeâmes une fosse monstrueusement profonde, tout près de la tour, dans laquelle brûlait des feux dont je sentais la chaleur d'ici. Une puanteur sans nom m'écorcha alors les narines, et je toussai pour évacuer l'air pourris qui était entré en moi. Par la suite, je m'appliquai à respirer uniquement par la bouche. Lorsqu'enfin, nous fûmes au pied de la tour, mes lèvres étaient tellement sèches qu'au moindre mouvement, elles craquaient et des filets de sang s'en échappaient, sinuant sur mon menton.

La horde s'arrêta brusquement, et j'eus l'impression qu'ils n'étaient même pas essoufflés. Cependant, je décidai de ne pas me fier à mon esprit brumeux, très peu fiable en cet instant. Je sentis le dos puissant de mon porteur vibrer lorsqu'il lança des phrases courtes et sèches à ceux qui le suivaient. Je ne cherchai même pas à comprendre ce qu'il venait de dire, trop épuisée pour essayer. La horde se divisa en plusieurs groupes qui s'éparpillèrent, et se mirent à courir vers la fosse.

Je fus arrachée à cette vision par une douleur vive provenant de mes épaules. En effet, celui qui semblait être le chef de la horde venait de passer ses bras par-dessus sa tête, comprimant mes avant-bras de façon désagréable, entre son cou et ses larges épaules. Il passa ses mains sous mes aisselles et me souleva comme si je ne pesais rien. Des douleurs aigüe se firent connaître du bout de mes doigts jusqu'au bas de mon dos, et je gémis bruyamment. Il eut tout de même de la peine à me hisser plus haut car mes jambes, nouées autour de sa taille, étaient tétanisées, et je ne parvenais pas à les bouger.

Finalement, il me posa à terre et je m'effondrai aussitôt, les muscles de mes jambes trop raides pour supporter mon poids. Le visage dans la poussière, mes mains toujours liées, je ne bougeai plus. Je fus fortement tentée de m'endormir ici, allongée, presque paisible, si ce n'est qu'un monstre se tenait à quelques centimètres de moi, prêt à me manger ou me tuer à tout instant.

Soudainement, je l'entendis grogner de façon étrange. Je compris presque aussitôt que c'était un rire… moqueur. Je me retournai lentement, les sourcils froncés, ne comprenant pas ce soudain accès d'hilarité. Evidemment, je devais être parfaitement pathétique, ainsi allongée par terre, mais il n'y avait pas de quoi en rire, franchement !

Quoi que… il avait toutes les raisons du monde de se moquer, après tout. C'était lui qui me tenait à sa merci, et il pouvait bien rire de ce qui lui chantait, je n'étais pas en mesure de le lui faire payer.

Je grinçai des dents, et me retournai doucement dans l'intention de lui faire comprendre ma façon de penser. Mais en suivant son regard, je m'aperçus qu'il s'était mis à rire niaisement à cause de la tâche rouge… plutôt importante, qui s'étendait sur mon jean. Il releva ses yeux singuliers vers moi, un sourire horrible sur le visage, et je détournai le regard, gênée. Quel malpoli !

Je résistai à l'envie grandissante de lui filer un bon coup de pied dans le tibia tandis qu'il s'approchait de moi, l'air plus sérieux. Je retins un gémissement lorsqu'il m'attrapa par le bras et me releva. Je m'écroulai aussitôt, le cœur au bord des lèvres, trop faible pour marcher. Avec un grognement de mécontentement, il me balança sans ménagement sur son épaule, la tête en bas, et je n'eus même pas la force de protester.

Par la suite, nous montâmes… ou plutôt, il monta, car je ne faisais rien à par geindre à chaque fois qu'il me secouait trop brusquement, des escaliers qui me semblèrent infiniment long.

Je ne savais pas ce qu'il me réservait, et plus nous montions dans cette tour à l'aura maléfique –première construction que j'avais vu jusqu'ici- et plus mon cœur cognait fort dans ma poitrine. Des frissons parcouraient mon dos et mes bras, et malgré la chaleur étouffante, j'avais l'impression de grelotter.

Finalement, il s'arrêta devant ce qui devait être une porte –je ne voyais rien d'autre que la tunique crasseuse qu'il portait sur le dos- et frappa deux coups puissants. Nous n'attendîmes que quelques glaçantes secondes avant que les portes ne s'ouvrent en grand. Mon porteur pénétra dans la pièce et je perçus distinctement les battants se refermer d'eux-mêmes, sans qu'aucune personne ne les pousse.

Bizarre… bon, je m'interrogerais plus tard mon cerveau ne semblait pas être capable d'assimiler cette nouvelle information !

D'un œil distrait, j'observais le sol brillant, quoiqu'un peu sale par endroit. Nous devions surement être entrés chez quelqu'un d'important car les portes que nous venions de passées étaient massives, faites d'un bois joliment sculpté… un truc qu'on ne trouvait plus qu'au moyen-âge, quoi, ou chez les gens très riches et le sol semblait être fait de marbre.

Enfin, il s'arrêta, et s'adressa à une personne que je ne voyais pas dans une langue que je ne connaissais toujours pas. Ceci dit, je tendis une oreille étonnée : il n'avait pas utilisé la même langue qu'avec la horde. Celle-ci était plus… plus normale. Un peu comme le français. M'enfin, ça ne changeait absolument rien au fait que je n'en comprenais pas un mot, et que ça m'agaçait sérieusement.

Ce fut une voix plus humaine qui lui répondit, et je fus tout de suite sous le charme. C'était difficile de faire autrement, il faut dire. Cette voix ! Magnifique, grave, on avait l'impression qu'elle nous coulait dessus, qu'elle nous invitait à venir afin de se repaître de sa splendeur. Une voix qui nous promettait les cieux et la terre, une voix qui berçait et qui faisait luire sous nos yeux ne plus profonds désirs. Une voix qui endormait les peurs, qui nous donnait la force nécessaire, une voix qui donnait envie d'en adorer l'auteur. Une voix qui me plongeait dans une béatitude étrange et qui me fit même oublier qui j'étais et où je me trouvais.

L'enchantement cessa avec un « plop » au moment où deux mains griffues se posèrent à nouveau sur moi, pour m'arracher de l'épaule sur laquelle j'étais encastrée. Je me retrouvai une fois de plus sur mes pieds, et cette fois-ci, je pus tenir debout… avec beaucoup de vacillements et de concentration.

Puis, je relevai le visage, et mes prunelles rencontrèrent celles de l'homme à la voix d'or…

Arg ! Un vieillard ! Barbu ! Aux sourcils broussailleux et aux cheveux blancs !

C'est clair qu'il était mieux quand je le voyais pas ! Plus aucune crédibilité, le pépé ! Ce qui était sûr, c'est que sa voix ne me ferait plus du tout le même effet qu'avant, maintenant qu'il était devant moi… yerk.