Hellow :)

Je sais, je sais, je suis inexcusable car ça fait plus de sept mois que je n'ai rien posté... shame on me. Mais malheureusement ça fait partie de moi; je passe d'une distraction à l'autre trop rapidement. C'est pour ça que je me suis consacrée tour à tour à une série, puis à des forums rpg... bref. Et puis, pouf, hier soir j'ai recommencé à lire quelques fanfictions et l'envie de continuer la mienne m'a pris. Et voilà :D

En espérant que cette suite vous plaira autant qu'à moi!

ATTENTION: Je tiens à rester le plus terre à terre possible concernant les détails de la vie courante, vous trouverez donc, entre autre dans ce chapitre des allusions aux besoins humains qui nous arrivent à tous et à chacun chaque jour, et qui sont toujours soigneusement évités dans les livres! J'essaie de rester le plus authentique possible, alors je décris tout. Ou presque. Voilà, vous êtes prévenus, préparez-vous :p

Je remercie encore tous ceux qui ont mis des reviews, qui me font TELLEMENT plaisir!

Quelqu'un m'a dit: En fait la romance c'est entre elle et son beignet. J'avoue que ça m'a fait bien rire! Mais heureusement, ce n'est pas ça, quoi que ça aurait pu, haha!

Enjoy!


Je soupirai, en maudissant copieusement ce lieu, et tentai désespérément de voir à travers les linteaux de la porte. Cela faisait une semaine, jour pour jour, que j'étais enfermée dans ce cachot infâme. J'en avais fait le tour une centaine de fois, tâtant chaque aspérité, testant la force de la porte. Il n'y avait rien à faire, j'étais piégée. Je soupirai une nouvelle fois, et dirigeai mon regard vers cette fenêtre à barreaux, qui déversait une lumière blafarde dans la pièce. C'était ma seule chance de m'en sortir, seulement elle était bien trop haute. J'avais déjà tenté de grimper sur la paroi pour y accéder, mais j'étais tombée tant de fois et j'avais récolté tant de bleus sur mon pauvre fessier, que j'avais vite laissé tomber.

Ma nouvelle technique –jusqu'alors totalement inutile- avait été de frapper contre la porte et de crier à m'en briser les cordes vocales pour que quelqu'un vienne. Ensuite, j'avais prévu… de ne rien prévoir. Si le geôlier avait l'air faible, je me jetterai sur lui, l'immobiliserai et partirai à toute jambe à la recherche d'une sortie. S'il était fort… et bien je n'avais qu'à parler et essayer de trouver un accord quelconque. Cependant, personne n'avait daigné répondre à mes cris de plus en plus désespérés, et lorsqu'enfin quelqu'un se présenta à ma porte, ce fut pour frapper contre le bois, et m'hurler dans une langue inconnu et gutturale quelque chose que je ne compris pas –mais qui ressemblait fortement à « ferme ta biiiip, espèce de biiiip » - puis, il n'y eut plus personne. Mais cela suffit amplement à me terroriser, car entre les interstices de la porte j'avais cru apercevoir des oreilles pointues, des yeux aux pupilles verticales et aux prunelles vertes.

Ces monstruosités étaient donc toujours là. Des frissons parcoururent mon corps entier, et je croisai les bras sur ma poitrine dans l'espoir de les arrêter. Je ne comprenais toujours pas où j'étais, et surtout, qu'est-ce que je faisais dans un endroit pareil. Pendant un long moment, j'avais cru être au cœur d'une très mauvaise blague, d'une caméra cachée, ou même d'une expérience réalisée par la Nasa. Toutefois, tout cela était bien trop réel pour que ce soit une farce : une autre langue, un homme qui violait mes pensées, des centaines de créatures que j'entendais grogner sans cesse par ma fenêtre… Et mon mal être. Je n'avais pas eu un habit de rechange depuis le début de ma captivité, et portai toujours mon jean taché de sang, mon tee-shirt boueux et puant la transpiration. Et surtout, jamais une blague n'aurait duré si longtemps. Ils auraient attendus mes premiers pleurs pour venir me réconforter, mais voilà qu'en une semaine j'avais inondé mon cachot plus d'une dizaine de fois.

Non, ce n'était définitivement pas une caméra cachée. J'étais dans un endroit inconnu, avec des personnes inconnues, une langue inconnue… et tout cela était à cause de ce maudit beignet, qui devait sans doute avoir été mangé par un animal sauvage. Je la maudissais autant que je l'aimais, cette viennoiserie. Je le maudissais parce que dans mon esprit, il était celui qui m'avait amenée dans ce monde pourri –c'était peut-être une sorte de portoloin, comme dans Harry Potter ?- et je l'aimais de tout mon être lorsque je rêvais que je mordais dans sa chair tendre et délicieuse. Puis, quand je me réveillai, tenaillée par la faim, la tête et le corps engourdie, je le maudissais à nouveau.

A cause de lui, je m'étais fait une promesse : je ne toucherai plus jamais de ma vie à un beignet, même si je crevais de faim… C'était quand même nul, d'être désespérée au point d'en vouloir à un simple beignet au chocolat.

Je levai les yeux au ciel en maudissant mes pensées, qui s'étaient emballées à l'entente d'un autre mot interdit commençant par cho, et finissant par colat. Des fontaines de cette friandise à la douce couleur brune apparurent dans mon esprit taraudé par la faim, ainsi que des plaques de toutes sortes aux noisettes, éclats de caramel, fruits sec, aéré, croustillant... qui s'étalèrent sous mes yeux hallucinés, mon cerveau fut également remplis de visions de toutes les friandises possibles : macarons au chocolat, pain au chocolat –pas de beignet, je vous prie !- barres au chocolat… Très vite, ma bouche fut tout à fait envahie de salive, et je n'eus qu'à me ronger les ongles pour faire passer ces envies impossibles.

Pour oublier mes conditions terribles, telles que mon hygiène déplorable, ma faim constante, le manque de WC, et ma santé mentale qui commençait doucement à décliner, je m'adonnais à toutes sortes d'activité plus ou moins réfléchies. C'est ainsi que je passai mon troisième jour à chanter toutes les chansons qui me passaient par la tête, d'une part parce que ça me faisait du bien, mais aussi pour couvrir les cris horripilants qui s'élevaient dans le couloir où se trouvait ma cellule. Mes compagnons –si j'en avais- de couloir eurent donc le plaisir de m'entendre m'égosiller toute la journée durant sur des chansons telles que « Ce rêve bleuuuuuuuuuu », « Je voudrais un bonhomme de neiiiige », « under my umbrella ella ella hééé », « from the chandelieeeeeeer », « il est venu la temps des cathédraaaaaales », « une souris verteuh, qui courrait dans l'herbeuh », « zumba hééééé zumba haaa », « zouglou, la danse des magiciens » … bref, des choses tout à fait sympathique qui, vous n'en doutez pas, remportèrent l'unanimité dans la prison ! Et alors que la lumière dangereuse et blafarde qui s'infiltrait par la fenêtre commençait doucement à s'assombrir, des protestations en langue étrangère se firent entendre de toute part, notamment du geôlier qui vint plusieurs fois frapper à ma porte à chaque fois de plus en plus fort.

Je finis par m'interrompre au moment où ils apportaient les repas. Ce soir-là, aucun plateau ne passe la trappe sous ma porte, et je compris qu'ils pouvaient tout de même me contrôler, alors même qu'ils n'entraient pas dans ma cellule. Le lendemain, je ne chantais plus, tenaillée par la faim. J'avais appris la leçon, et je ne réitérai plus mes chansons, les jours suivants. Alors, je me mis à faire ce que je m'étais toujours dit que je ferais si j'étais un jour emprisonnée –oui, il me passe de drôles de pensées parfois, en tête- je me mis à faire de la musculation. Oui, j'étais terriblement faible, et oui, je n'avais pas grand-chose pour en faire, mais je m'obstinais. Les jours suivants, malgré la chaleur qui se dégageait toujours des profondeurs de cette tour, je m'évertuai à faire quelques séries de pompes, d'abdos, puis de squat. Autant vous dire qu'à la fin, mes bras et mes jambes tremblaient tellement que je ne pus que m'assoir et contempler longuement le ciel rougeoyant que j'apercevais de ma fenêtre, en attendant que les tremblements prennent fin.

Un autre de mes passe-temps, dans ce minable cachot, était d'observer l'avancée de mes conditions de vie sur mon pauvre corps. Par exemple, je m'amusais à compter le nombre de mes côtes apparentes, qui croissait de jour en jour, J'observais mes cheveux qui commençaient à former des nœuds inextricables, je regardais les poils de mes jambes pousser doucement, et je passais ma langue sur mes dents, en essayant de détecter d'éventuelles carries.

Autant dire que je m'amusais comme une folle !

L'homme à la voix d'or, mais au physique de vieillard ne vint jamais me voir, et personne ne vint me chercher. Dans un sens, cela me rassura grandement car j'avais une peur panique de me retrouver à nouveau sous son regard, et son joug. Mais cela creusait en moi une inquiétude de plus en plus forte : si quelqu'un était venu me chercher ou me parler, j'aurais pu savoir ce qu'on voulait faire de moi ! Or, personne n'était jamais venu, et je ne savais pas ce qu'ils comptaient faire de moi. Avec les jours, les minutes, les secondes -qui passaient à une lenteur extrêmement exaspérante-, des idées de plus en plus monstrueuses s'étaient mises à se frayer un chemin dans mon esprit apeuré.

Dans mes rêves, il était souvent question de viol –ce dont j'avais, je l'avouais, le plus peur-, de déchirage de membre, de techniques de tortures élaborées… Que des trucs sympathiques, qui me remontaient tout à fait le moral !

Mais, après une semaine entière de captivité –j'avais gravé quelques traits grâce à un petit caillou sur un coin de mur-, rien ne s'était passé. A croire que j'avais été oubliée. Loin de me ravir, cette possibilité m'effrayait également. Si on m'oubliait ici, j'étais certaine de mourir dans cette cellule, esseulée et vieille. Et j'étais tellement rebutée par cette idée, que je m'accrochais désespérément aux planches de la porte, et appelait sans cesse le geôlier, jusqu'à ce qu'il vienne pour me dire de la fermer. Alors, j'étais rassurée. Il savait que j'existais toujours.

Et puis, les journées passèrent. Lentes à mourir. Une semaine, dix jours, quinze. Rien… rien… non, RIEN, ne se passait, et mes nerfs étaient tellement à vif qu'il m'arrivait de me parler à moi-même avec une éloquence grandiose, qui aurait fait pâlir de jalousie les politiciens. Bref, j'étais seule, je m'ennuyais, et j'étais affreusement sale. D'ailleurs, je devais m'être immunisée à mon odeur corporelle car je ne sentais même plus les relents sympathiques que devaient dégager mes dessous de bras. Quinze jours sans douche. L'HORREUR. Parfois, mon cerveau embrumé s'imaginait qu'il était de retour à la maison, qu'il utilisait une baignoire aux parfums odorants et que je passais sur ma peau des savons exotiques à l'odeur délicieuse. Mais non. J'étais toujours ici, à moisir dans ce cachot, qui n'avait –soit dit en passant- aucune toilette.

Au début, j'avais été franchement horrifiée, et je m'étais retenue pendant plusieurs jours, incapable psychologiquement de faire une telle chose. Et puis, le cours naturel des choses m'avait rattrapée, et valu d'horribles crampes d'estomac.

Et puis j'avais cédé. Ouais… c'était carrément crade.

Pour l'occasion, j'avais choisis un des coins de la pièce, le plus éloigné de la fenêtre possible, pour que je puisse encore respirer de l'air frais. La première fois avait été tout à fait horrible ! D'une part j'avais honte, et je sursautai à chaque bruit entendu dans le couloir, je n'avais rien pour m'essuyer… et en plus j'avais mes règles. Oh joie. Heureusement… si on peut dire, j'avais décidé de mettre un débardeur sous mon pull fin, le jour de mon kidnapping… et oui, vous devinez très bien ce qu'il est advenu de ce débardeur. Pour la suite, bien heureusement, grâce au peu de nourriture qui m'était donné, je n'eus que très peu d'aller-retour à faire dans ce coin maudit –c'était peut-être de là que venait l'expression « au petit coin ? »-. Et mes règles cessèrent plus rapidement que prévu. Passé ces évènements tout à fait traumatisants pour moi-même, il ne se passa rien de très particulier, dans ce cachot.

Parfois –tout le temps, en fait-, il m'arrivait de penser à ma vie d'avant, et plus particulièrement, à mes proches. J'essayais de m'imaginer ce qu'ils pouvaient ressentir, et surtout, comment ils prenaient ma disparition. Et j'en pleurais, malade de détresse. Pour eux… je devais simplement avoir disparu de la circulation, sans laisser aucune trace. Mes parents devaient être fou leur fille aînée et chérie… et ma meilleure amie… Souvent, je refusais d'y penser et me remettait à faire quelques pompes –ça aidait à oublier-, mais lorsque je me laissais aller, je pleurais des heures entières, désespérée.

Et puis, le dix-septième jour exactement, alors que la lumière qui se déversait dans le cachot commençait à faiblir, annonçant l'arrivée de la nuit, des pas lourds se firent entendre dans le couloir. J'arrêtai immédiatement la série d'abdominaux que j'étais en train d'effectuer, et me redressai sur les coudes. Ce n'était pas habituel d'entendre quelqu'un venir ainsi. La démarche du geôlier, bien familière, était beaucoup plus rapide et légère. Mon cœur se mit à battre comme un petit oiseau affolé, lorsque les pas se rapprochèrent de ma porte, puis s'arrêtèrent. Aussitôt, une clef fut introduite et la bruit du verrou résonna dans la pièce. Je n'eus pas le temps de me relever, et de mettre en œuvre ce que j'avais tant répété dans ma tête.

Déjà, il se trouvait sur le pas de la porte, une torche flamboyante dans une main. Je mis quelques secondes à la reconnaître, ce monstre aux pupilles de chat, et à la carrure impressionnante. C'était celui qui m'avait amenée ici. Toujours sur mes coudes, je ne fis aucun mouvement. Toutefois, je jetai un coup d'œil derrière lui, afin de voir si le geôlier l'avait accompagné –car le geôlier accompagnait tous ceux qui se rendaient dans les cachots-, or il n'était pas là. Un frisson de peur parcourut mon corps tandis qu'il se rapprochait de moi, de son pas pesant, ses yeux luisants braqués sur moi. Aussitôt, tremblante comme une feuille, je me relevai et m'éloignai de lui d'un mouvement brusque. Avec un grognement, il se rapprocha encore, et entoura mon cou de sa main monstrueuse, me plaquant au mur. Je fis de mon mieux pour retenir le couinement de terreur qui se fraya un chemin dans ma gorge, et fermai les yeux, incapable de le regarder.

Je sentis la chaleur incroyable de son corps sur ma peau tandis qu'il se rapprochait de moi, et je me tétanisai. Ma respiration saccadée résonnait dans le cachot, et mon cœur menaçait d'exploser à tout instant, sous la peur panique qui affluait dans mon corps. Il était vraiment très grand, et massif. Je sentis sa main se déplacer jusqu'à mon menton, puis, il tourna mon visage de gauche à droite, et un autre grognement roula dans sa poitrine massive. Finalement, comme poussée par quelque chose d'inconnu, j'ouvris les yeux, et découvris son visage près du miens. Je fixai mes prunelles aux siennes, tentant de deviner ce qui se passait en cet être si étrange. Mais, trop mal à l'aise pour supporter ce regard lourd, si dérangeant, je baissai les yeux. Alors, il prononça tout doucement, une phrase dans cette langue rugueuse qui était la sienne. Puis, une bouffée de rage intense se propagea brusquement en moi. Je n'avais rien demandé de tout cela ! Et qu'est-ce qu'il voulait ce monstre, à me regarder comme ça ? S'il croyait que j'allais me laisser faire, il se fourrait le doigt bien profondément dans l'œil !

Je serrai les dents, puis d'un mouvement brusque, enfonçait mon genou là où ça fait très mal… pour la gente masculine, en espérant qu'il était constitué de la même façon qu'un être humain. Ma superbe technique porta ses fruits, et il rugit de douleur, puis desserra son étreinte. Je me précipitai dans l'espace qui s'ouvrait sous son bras, et couru de toutes mes forces vers la porte ouverte, qui m'attendait, bras ouverts. Mais au moment où j'allais dépasser l'ouverture, une main puissante s'abattit sur moi, et alors que mes doigts se refermaient sur ma liberté, je fus jetée sans façon contre l'un des murs du cachot. La bête, furieuse, émit un grondement tel que je me recroquevillai sur moi-même, terrifiée. Puis, alors que je pensais recevoir un châtiment pour ma tentative de fuite, et que je protégeai ma tête de mes deux bras, j'entendis la porte se refermer violemment, le verrou claquer, et des pas lourds s'éloigner. Tout doucement, je baissai les bras, et réalisai alors que j'étais de nouveau seule. Tremblante, je me laissai glisser le long du mur, hésitant entre rire hystérique et larmes. Mon corps opta pour les deux, et je passai un long moment à rire comme une vraie tarée, tandis que des perles d'eau salée coulaient en abondance sur mes joues.

Au moins… il ne m'avait rien fait. Mais peut-être que je venais de signer mon arrêt de mort. J'haussai les épaules, subitement blasée. La mort était préférable à la vie que je menais désormais, après tout.

Ce soir-là, je m'endormis plus apaisée que d'habitude.