Chapitre 24

PDV Jacob

Cela fait bientôt trois jours que Jeremiah Davis nous a surpris en pleine discussion à la fenêtre de la chambre de sa fille. Trois jours que je ne viens que la nuit pour l'entendre dormir. A chaque fois, elle sent ma présence et celle de Yuma qui commence à en avoir marre de cette situation, cet éloignement imposé. J'entends Charlotte qui me chuchote quelques paroles basses pour me montrer qu'elle sait que je suis là, sous ma forme lupine. Je l'entends me dire un « bonne nuit » doucement et d'une voix ensommeillée qui me fait gémir de frustration à chaque fois. Ensuite, j'entends uniquement sa respiration régulière et les battements discrets de son cœur ce qui apaise également Yuma et fait que je m'endors tranquillement. Nous sommes mardi et je suis dans mon atelier avec Embry.

- Tu penses qu'on pourrait en trouver un autre chez le garagiste de Forks ? je demande à mon meilleur ami alors que nous sommes face à ma Golf.

- Celui de Forks ? Je ne sais pas. Au fait, tu ne voudrais pas échanger ta patrouille de demain matin avec moi ?

- Pourquoi ? Tu ne veux pas te retrouver avec Quil ? je demande surpris.

- Non. Il va encore penser à son imprégnée et sa nouvelle lubie pour les licornes… il bougonne et cela me fait rire.

- Du coup, tu préfères que ce soit moi qui me coltine les licornes…

- Bin, vu que toi aussi tu es imprégné, chacun pourra penser à la sienne.

Je regarde mon ami et me sens un peu triste pour lui. Il se retrouve un peu tout seul avec toutes ces imprégnations. Déjà quatre loups imprégnés dans une meute de dix, c'est impressionnant et surtout rare.

- D'accord. Je demanderais à Sam au dîner. Mais, du coup, tu vas te retrouver avec Paul…

- Je sais.

- Tu sais qu'il a eu un rendez-vous hier soir donc, il va sûrement se repasser le film…

Je vois mon ami un peu gêné mais il sourit tout de même.

- J'aurais droit à un porno sans payer, ce sera cool… répond-il avec un sourire suggestif.

- Je vois de quoi tu veux parler… je souris également.

Je me souviens de la première patrouille que j'ai fait avec Paul, notre tombeur bad boy. Il avait passé la nuit avec une blonde à Port Angeles la veille et il s'était repassé toute leur séance de plaisirs charnels. Cela m'avait fait un choc vu que je… enfin… je suis encore puceau. Donc, voir ce genre de scène peut vous apprendre certaines choses, certes, mais peut également et surtout vous perturber. Enfin, de mon point de vue.

Mon téléphone sonne et je vois que c'est un numéro que je ne connais pas. Surpris, je décroche.

- Bonjour Jacob, c'est Charlotte. Je ne peux pas rester très longtemps.

- Charlotte ? Tu as pris le téléphone de qui ?

- Brooke, elle en avait marre de m'entendre me plaindre de ne pas pouvoir te parler malgré ce qui s'est passé.

- Oh… Comment tu vas ma puce ?

- Je suis désolée d'avoir vendu la mèche à mon père.

- T'inquiète pas…

- Euh… Je voulais savoir si tu voyais un inconvénient à ce que je vienne t'aider à réparer ta voiture une ou deux après-midis cette semaine ?

Je reste quelques secondes sans répondre.

- Eh bien… Que vont dire tes parents ?

- Ils étaient en train de discuter d'une nouvelle manière de prolonger ma punition. Et, je me suis dit que pour réduire ma peine de bagnarde, je pouvais être plus productive en t'aidant à réparer cette voiture…

- Comme ça on passe du temps ensemble et en même temps, on répare les dégâts ensemble… Mais, je n'ai pas encore trouvé de pare-brise pour le remplacement…

- Attends… Brent ?

- Oui ? j'entends la voix du cousin de mon imprégnée.

- Tu sais si ton père aurait un pare-brise de rechange dans un de ses garages à Port Angeles ?

- Je ne sais pas. Il faudrait lui demander… répond la voix de Brent.

- Je lui demanderai, merci. Jake ?

- Oui. Ton oncle a des garages à Port Angeles ?

- Oui, je l'appellerai en rentrant ou Brent lui demandera ce soir. En tout cas, j'aurais sûrement une réponse demain.

- Mais… Tu veux vraiment venir réparer ma voiture ?

- Oui. Je suis responsable et ça nous fera passer du temps ensemble.

- Tu me manques ma Charlie… je soupire dans le combiné.

- Toi… aussi, elle semble dans le même état que moi. Mais, je t'en veux encore…

Sa dernière phrase me fait me sentir toujours coupable. Je sais que je ne suis pas le seul fautif dans ce qui s'est passé mais je me sens vraiment coupable et Yuma s'est déchaîné et continue de me montrer la détresse et la tristesse de notre imprégnée.

En ce qui concerne Bella, je suis allé la voir juste après que Charlotte a bousillé ma voiture sous la colère et sous l'influence de l'alcool. Je me souviens de notre discussion un peu houleuse.

Flashback

Le lendemain où Charlotte est venue s'excuser pour sa vengeance, je suis allé chez Bella sous ma forme lupine, un petit sac attaché à ma cheville avec un short. Je sens que Sam, Jared et Paul sont sous leur forme lupine également, en pleine patrouille.

* Tu vas où ? – me demande Paul

* Voir Bella. Je ne lui ai pas parlé depuis la bataille

* Ouh ! Ton imprégnée est au courant ? – intervient Sam

* Non. Mais, il faut que je règle les choses avec Bella. A cause d'elle, mon imprégnée ne veut plus me voir ou me parler sauf pour m'engueuler.

Je vois la maison du Chef Swan et la voiture de Bella, ainsi que celle de son vampire sont garées devant.

* Fais attention à toi Jake. Sois calme – me dit Sam juste avant que je me transforme.

Je mets rapidement mon short à l'orée de la forêt et avance pieds nus vers la maison. Bella et Edward sortent de la maison. Bella accourt vers moi pour se jeter dans mes bras. Mais, je lui lance un regard tellement froid qu'elle se stoppe à quelques centimètres de moi, surprise. Charlotte a raison, la fille du Chef n'a aucun regret à propos de ce qui s'est passé et surtout, ce qui a déclenché toute cette situation merdique.

- Jake ? Qu'est-ce qui se passe ? demande Bella, toujours perplexe.

Je sens la colère monter mais résiste à me transformer. J'ai besoin d'évacuer mais en lui jetant au visage tout ce que j'ai à lui dire.

- Tu plaisantes Bella ! Qu'est-ce qui se passe ? Vraiment ? Tu poses vraiment la question ? J'y crois pas !

- Calme-toi Jacob… me chuchote Edward avec un regard sur sa petite amie.

- Ne me dis pas de me calmer Shakespeare ! Bella, réfléchis bien ! Que s'est-il passé juste avant la bataille ? Et juste après ?

Je regarde la jeune fille réfléchir intensément. Puis, ses yeux s'écarquillent sous la compréhension.

- Je me suis rendue compte que je… t'aimais, me répond-elle en chuchotant.

Je suis sous le choc, tout comme Edward.

- Tu t'en es rendue compte quand ? Quand je me suis imprégné de Charlotte ? Quand tu as vu que je ne te regardais plus comme avant ? Quand Charlotte t'a dit de ne plus venir aux entraînements pour me laisser passer à autre chose sans toi ? Quand tu m'as demandé de t'embrasser juste avant la bataille alors que tu savais que j'étais avec Charlotte et que tu venais juste de te fiancer ? Quand Charlotte t'a interdit de remettre les pieds à la Rez' ? Quand je n'ai plus eu de contact avec toi parce qu'à cause de toi, mon imprégnée ne voulait plus me voir et que j'ai cru mourir sans elle ? Quand Bella ?

- Tu… Je… Je ne sais pas. Peut-être quand je t'ai vu avec elle à l'hôpital… Oui, j'ai vu que tu la regardais comme… tu me regardais, moi, avant.

- Tu te rends compte de ce que tu as fait et de ce que tu m'as fait faire ?

- Mais, je voulais retrouver mon…

- Je ne suis plus ton soleil ! Tu n'as plus le droit de dire ça ! je m'exclame en colère.

Elle ouvre de grands yeux, embués de larmes.

- Ecoute Bella. Maintenant que la bataille est terminée, je ne veux plus avoir de contact avec toi. Tu m'as beaucoup trop fait souffrir. Tu me verras peut-être quand il y aura encore un souci avec les sangsues, et encore, je pense que vous passerez par Sam ! Je me reconstruis petit à petit avec Charlie. Je vais tout faire pour la reconquérir parce que je… suis en train de tomber amoureux malgré tout ce qui s'est passé et malgré les sentiments que j'avais pour toi. Je vais faire en sorte qu'elle me fasse de nouveau confiance même si elle s'est déjà en quelque sorte vengé ce weekend… je termine avec un léger sourire.

- Comment ? intervient Edward, curieux.

- Elle a balancé une pierre sur le pare-brise de ma voiture samedi soir.

- Ouille ! Quand je t'ai prévenu ?

- Attends ! Tu as appelé Jacob pour lui parler de Charlotte ?

- Oui. Elle est son âme-sœur, alors j'ai trouvé ça normal. Mais, je ne savais pas ce qu'elle avait fait.

- Et qui a dit à mon père que toi et moi, on, commence à demander la jeune fille aux cheveux acajou.

- C'est Charlotte quand elle était dans mon atelier, assise sur ma voiture en pleurant.

- Elle ne lui a pas dit qu'on s'était fi…

- Non. Elle aurait pu mais elle sait réfléchir aux conséquences de ses paroles. Contrairement à d'autres.

- Mais, pour la Réserve ? demande Bella.

- Comment ça la Réserve ? je reprends, perdu.

- Je peux revenir ?

- Franchement, tu es bouchée ? Je ne veux plus te voir. Et de toute façon, Charlotte a donné un ordre d'Alpha et toute la meute, y compris les imprégnées l'ont pris en compte.

- Elle peut… Elle a pu faire ça ? demande Edward curieux et surpris.

- Oui. Elle est mon imprégnée et je suis l'Alpha naturel. Apparemment, elle va prendre certaines de mes facultés dans la hiérarchie de la meute, elle a déjà commencé.

- Tu vas bientôt le devenir ? me demande Bella.

- Oui, dans pas longtemps je pense. Avec l'aide de mon empreinte et quand elle m'aura entièrement pardonné. Bon, je vais rentrer. Au revoir Bella, Edward.

Je fais un mince sourire à Bella et un signe de tête bref à son vampire avant de repartir dans la forêt pour me déshabiller et muter.

Je me sens beaucoup plus léger d'avoir mis les choses à plat avec eux.

* Tu crois que Charlie est déjà rentrée chez elle pour lui faire un coucou ? – me demande Yuma impatient de la voir.

* Allons voir…

Fin du Flashback

Cela fait deux jours que Charlotte m'a appelé pour me parler de sa proposition de réparation. Depuis, je n'ai pas eu de nouvelles et je n'ai même pas pu aller la voir comme chaque nuit. Avec une nouvelle patrouille chaque soir, c'est compliqué. Je suis dans mon atelier avec Embry et Quil qui se sont apparemment remis aux paris stupides. Nous discutons tranquillement avec une canette de soda chacun quand on entend le moteur d'une voiture qui arrive près de ma maison. Le moteur s'arrête, une portière s'ouvre et l'odeur caractéristique de mon imprégnée se fait sentir. Je me redresse précipitamment et cours dehors. En quelques secondes, je la tiens dans mes bras alors qu'elle rigole doucement. Yuma se sent enfin mieux d'être près d'elle. Je m'éloigne quelque peu d'elle et la trouve toujours aussi craquante. Elle porte un jean un peu lâche avec un débardeur bleu ciel tout simple, des converses noires et ses longs cheveux sont attachés en une queue de cheval haute. Mes amis nous rejoignent en gloussant.

- Bonjour Charlie, on croyait que tu étais toujours punie, lui demande Quil en la prenant dans ses bras pour la saluer.

- Tu as pu convaincre tes parents alors ? je demande tout sourire.

Elle m'a tellement manqué… Yuma est tout content. Elle est à croquer avec ses joues légèrement rouges et toute souriante.

- Alors, j'ai pu obtenir le mardi et le vendredi après les cours jusqu'à la fin du mois de punition si cela ne t'embête pas bien sûr.

- Absolument pas. Mais, pour le pare-brise, je n'en ai toujours pas trouvé.

Elle sourit de plus belle et retourne à sa voiture. Je m'approche, ainsi que Quil et Embry. Je vois alors à l'arrière de sa voiture, les sièges rabattus et un gros objet recouvert d'une couverture marron clair.

- Tu as pu en récupérer un à ton oncle ? je suis surpris et content.

* Notre imprégnée est incroyable ! * intervient Yuma dans ma tête.

- Par contre, j'aurais besoin d'aide pour le sortir de ma voiture.

Nous sommes tous les trois, Quil est parti voir Claire qui sort de la garderie, dans mon atelier. Charlotte est assise sur un des fauteuils cassés dont on se sert en général pour passer le temps avec les gars. Pendant qu'Embry et moi, on ôte le pare-brise cassé.

- Je ne savais pas que j'avais autant de force… intervient la jolie blonde.

- Ce n'est pas grave. Du moment que tu ne t'es pas fait mal, c'est le principal.

Nous avons mis le pare-brise neuf dans l'atelier pour l'installer un peu plus tard. Embry part chez lui pour nous laisser un peu seuls non sans un sourire. J'ouvre le capot pour constater les dégâts intérieurs et vois qu'il y a quelques petits morceaux de pare-brise.

Je me tourne en entendant qu'elle se lève pour me rejoindre. Je la vois avancer avec un petit sourire vers moi. Elle est très jolie, un peu féline, ce qui la rend sensuelle. Elle me regarde dans les yeux tout en marchant et je sens que même Yuma est bouche bée. Elle se met à côté de moi pour regarder sous le capot et je n'arrête pas de l'observer. Ce que je vois me donne encore plus chaud. Elle est penchée sur la voiture, ses fesses sont légèrement en arrière, appuyée sur une de ses mains, ses reins sont cambrés, les bords de son tee-shirt se détachent de son ventre, me laissant entrevoir un minuscule morceau de peau, ses longs cheveux atterrissent le long de son dos. Quelle vision enchanteresse et tentatrice !

- Ton liquide de refroidissement semble percé, Jake !

J'entends sa voix qui me donne des frissons sous le capot et me sortant de mes pensées perverses la concernant. Je ne comprenais pas trop le fantasme de la femme mécanicienne, mais maintenant, je vois tout à fait !

Au bout de quelques minutes à parler mécanique sous le capot, nous rions en nous redressant. Elle a un peu de liquide de refroidissement dans le cou et sur les mains. Au moins, quand elle rentrera, ses parents ne pourront pas dire qu'elle ne m'a pas aidé. Elle est tellement jolie que je me rapproche de nouveau de son corps qui semble m'appeler inconsciemment ou non d'ailleurs. Je pose ma main sur une de ses joues, comme un effleurement qui fait battre son cœur un tout petit peu plus vite.

- Tu es tellement belle, je murmure, la voix rauque et ayant laissé parler Yuma.

Je la vois frissonner et relever ses beaux yeux bleu ciel. Elle pose une main sur la mienne.

- Comment j'ai pu te blesser si vite et aussi fortement ? je reprends toujours dans un murmure.

- Jake… Tu… ne savais plus où tu en étais et…

- Je suis tellement désolé. Ça aurait dû être à moi de trouver un moyen de te faire venir ici et pas à toi… Je suis vraiment un…

- Idiot… Un peu… elle sourit doucement. Mais, je sais que tu as parlé à Bella pour mettre les choses au clair et lui…

- Faire mes Adieux en quelque sorte… Oui c'est ce que j'ai fait, mais j'aurais dû être celui qui trouve la solution pour te voir plus malgré ta punition.

- C'est pas grave. Le principal c'est qu'on peut se voir un peu plus souvent que juste avant de m'endormir.

- Tu sais que tu es très sexy en mécanicienne ? je reprends d'une voix un peu plus forte et enjouée, en ôtant ma main de sa joue et en me redressant.

- Ah bon ? Pourtant, j'ai mis un truc que je peux salir sans problème. Tu trouves vraiment ça sexy ?

Elle met ses mains sur les hanches en se redressant, tout sourire. Je glousse un peu ce qui ne me ressemble pas du tout d'ailleurs.

- Oh que oui ! J'ai eu énormément de mal à ne pas te sauter dessus surtout quand tu t'es penchée sous le capot. J'ai dû faire en sorte que Yuma ne prenne pas le dessus c'était très… difficile.

Elle rougit un peu en mordillant ses lèvres. J'ai du mal à avaler ma salive. Je ne peux plus tenir.

Sa tenue, son corps si près du mien, ses courbes féminines merveilleuses, la douceur de sa peau, son visage parfait presque collé au mien, son cœur qui bat fortement au même rythme que le mien, son odeur printanière qui titille mes narines, sa voix douce qui m'apaise, sans compter son regard bleu azur. Je plonge sur ses lèvres, mes mains sur son visage d'ange. Elle pousse un gémissement surpris mais répond à mon baiser. Elle pose ses mains sur mes épaules doucement. Je la prends contre moi pour l'entraîner sur un des plans de travail de mon atelier, afin de la mettre un peu plus à ma hauteur. Elle s'est accrochée un peu plus à moi en riant doucement pendant que je couvre son cou de baisers fiévreux. Je n'arrive plus à me contenir tant elle m'a manqué.

- J… Jake… Jake, s'il te… Mmm…

- Ma Charlie… Tu es tellement… attirante… Tu sens bon…

Je continue mon exploration dans son cou avec mes lèvres tout en parlant et en entendant ses soupirs de contentement. Mes mains ne sont pas inactives non plus. L'une d'elles est sous une de ses cuisses alors que la deuxième caresse le haut de son dos, ses omoplates, sa nuque. Une de ses mains est dans mes cheveux, les tirant doucement pendant que l'autre est sur mon bras, caressant et agrippant mes muscles.