Voici l'âge qu'avaient les chevaliersau chapitre un.

Gauvain: 12

Lancelot: 17

Tristan: 17presque 18

Bors: 15

Galaad: 16

Dagonet: 16

Arthur: 12 presque 13

Kay: 13

Percival: 15

Eric: 17

Morgane : 16 presque 17

Owain: 43 ( il sera introduit plus tard dans l'histoire ).

Bonne lecture !


Chapitre II :

Connaître son ennemi

C'était une semaine plus tard. Tristan était sur le chemin de l'écurie, où Morgane lui avait dit qu'il pourrait laisser Isolde. La jeune fille romaine avait trouvé une boîte et l'avait remplie de foin. Tristan l'avait posé loin de son cheval pour que celui-ci ne la piétine pas. Il avait trouvé l'oiseau malade, et l'avait rapporté pour le soigner. L'épervier avait récupéré. Tristan ouvrit les larges portes de l'écuries. Il alla jusqu'au box de son cheval, jeta un coup d'œil à Isolde, et commença à parler à son cheval dans son propre langage. La bête remua des oreilles.

«Est-ce ta langue natale ? »

Tristan, ayant entendue entrer Morgane, ne sursauta pas, et acquiesça d'un signe de tête.

«Cette langue est belle, riche, profonde, et, d'ailleurs, sonne beaucoup mieux que le latin.

- Morgane n'est pas un prénom latin.

- Non, c'est gaélique.»

Tristan se retourna et l'expression de son visage devint interrogative.

«Le langage de ma mère. Le langage de la Bretagne. Tu l'apprendras et t'attacheras vite au latin.

- Est-ce si mal?

- Tristan, c'est terrible, dit Morgane avec un sourire en coin.»

Un fantôme de sourire apparut sur les lèvres du jeune homme. Puis se fana. Son visage redevint à nouveau impassible. Morgane, se sentant quelque peu mal à l'aise, s'occupa alors du nettoyage d'une selle.

« Pourquoi es-tu ici si tard?»

Elle fut surprise de l'entendre parler.

«Je viens ici quand je ne peux dormir.»

Le silence s'interposa entre eux. Jusqu'à ce qu'il le brise à nouveau.

« Quel âge a ton frère?»

Morgane détourna son regard de la selle qu'elle nettoyait.

« Il aura treize ans le mois prochain.

- Il est jeune.

- S'il te plaît, ne me rappelles pas cela, dit doucement Morgane.

- Est-ce pour cela que tu n'arrives pas à dormir? Tu t'inquiètes pour lui.

- Je m'inquiète pour vous tous, admit-elle.»

- Ne le sois pas, les Sarmates sont nés sur une selle, prêts à se battre. Et j'ai entendu qu'Arthur vient d'une grande lignée de commandants.

- Et nous le protégerons. »

Morgane se tourna vers un Eric souriant. Il y avait quelque chose dans les yeux du jeune homme qui ne lui plaisait pas. Tristan dut le voir également, car ses yeux se plissèrent.

«Bien sûr que vous le protégerez, dit Morgane en se levant. Je dois partir. Ce fut plaisant de discuter avec toi, Tristan. Bonne nuit, Eric. »

Eric acquiesça et Morgane sortit de l'écurie, consciente d'être sous les regards des deux jeunes hommes. L'un de ces regards était protecteur, mais elle ne pouvait définir l'autre et n'appréciait guère cette constatation.

Le matin suivant, un messager se présenta à la porte du fort de la part de sa mère. Dame Igraine et son escorte seraient bientôt de retour.

Les garçons semblaient nerveux lorsqu'elle les observa. Ils avaient entendu dire que Sire Owain serait leur professeur. Morgane leur désigna un chevalier romain aux traits durs qui semblait avoir été rabattu au niveau du sol. Ce qui leur causa une grande surprise.

La mère de Morgane arriva dans une litière, habillé d'une robe romaine. Morgane attendait près d'Ilène, le premier domestique et gardien des enfants lorsque leur mère était absente. Les chevaliers se tenaient un peu plus loin derrière.

Dagonet avait entouré son petit frère, qui semblait agité, de ses bras. Gauvain était debout, très près de Galaad, si près que le souffle de son aîné se troublait. Kay, Perceval et Eric tentaient d'avoir l'air désinvoltes. Tentaient. Lancelot observait ouvertement la dame et l'homme qui se tenait à ses côtés. Tristan coupait une pomme en morceaux, les mangeant un par un, avec un air très tristanien. Arthur restait près de sa sœur.

Dame Igraine sortit de sa litière avec l'aide de l'homme qui était à ses côtés. L'homme était grand et avait de larges épaules. Ses cheveux étaient courts et noirs et ses yeux bleus glace. Il intéressa Tristan, car ses yeux avaient quelque chose de familier, mais le Sarmate n'était pas sûr de se souvenir à qui ils appartenaient.

«Bon retour, Mère, Sire Owain, dit Morgane en inclinant sa tête vers sa mère.

- Pas de pareilles formalités. Qu'Ilène vous a fait faire pendant mon absence?»

Morgane sourit largement et enlaça sa mère. Igraine, en bonne mère qui ne veut pas embarrasser son fils, embrassa formellement Arthur, avec chaleur, sur les deux joues.

Owain regardait derrière la famille les neuf garçons. De l'amusement et de la pitié se peignirent sur son visage.

« Ils sont terrifiés, murmura Morgane une fois que sa mère les ait quittés pour se reposer.

- Tous?

- Eh bien... Peut-être que Tristan ne l'est pas, mais j'ai noté quel'on ne pouvait jamais être sûr de ce qu'il pense.

- Tristan?

- Le gar- excuses-moi – l'homme avec la pomme. Il est devenu adulte il y a deux ans, répondit-elle lorsqu'il la questionna sur son hésitation. Puis-je rester pour ton discours?

- Quel discours, jeune fille?

- Le discours qu'ils attendent tout en s'amusant à nous observer.»

Owain roula des yeux.

«Restes juste hors de mon chemin, dit-il avec une voix railleuse.»

Morgane roula des yeux en retour, puis alla s'asseoir sur le côté. Son amie Vanora observait également la scène.

« Hey, Van, murmura-t-elle.

- Bonjour, Morgane, dit-elle sans détourner les yeux des chevaliers. Ils sont très mignons, n'est-ce pas? »

Morgane suivit le regard de la jeune fille.

« Ils ressemblent plus à des enfants effrayés en ce moment, répondit-elle.

- Oh, Morgane, tu es si … pratique.

- Silence, Van, je veux entendre, commença Owain.Chevaliers, je suis le Sire Owain. Ancien chevalier Sarmate et votre commandant et entraîneur jusqu'à ce que je pense qu'Arthur soit prêt à me remplacer et que vous soyez prêts à suivre ses ordres. Votre formation sera rude, et douloureuse. Vous serez entraînés et testés physiquement et moralement. Je ne suis pas un dictateur, vous serez tous traités sur un plan d'égalité. Vous n'aurez pas de traitement spécial si vous êtes le meilleur bretteur, archer ou entraîneur. Vous apprendrez tous comment lire et écrire, si vous ne le savez pas déjà. Vous apprendrez comment parler, lire et écrire Sarmate, Latin et Gaélique.

- Pourquoi avons-nous besoin d'apprendre le gaélique, et qu'est-ce que le gaélique? demanda Kay.

- Le gaélique est la langue natale des Bretons. Vos ennemis le parleront.

- Qui sont nos ennemis? demanda Lancelot, parlant pour la première fois du jour.

- Les Pictes ou Guèdes. Ils sont natifs de cette contrée. Ils attaquent les petits avant-postes romains, ainsi que les propriétés romaines.

- Pourquoi ? demanda Gauvain.

- Ils veulent que leur pays leur revienne, dit doucement Morgane.

- Ils détestent Rome, répondit Owain en même temps.

- Morgane est bretonne, cela veut-il dire que nous devons l'éviter? demanda Gauvain.»

A côté de Galaad, Gauvain passait son temps à embêter Morgane avec ses questions. Il aimait assez la jeune fille, car elle lui rappelait sa sœur aînée. Morgane pensait de même.

« Non, vous n'avez pas à la haïr. Nous tuons seulement les Pictes lorsqu'ils nous attaquent. Ils ont tendance à envoyer un petit nombre de leurs soldats au sud du mur d'Hadrien une fois de temps en temps. Ils contrôlent le nord.

- Pourquoi ne pas juste reprendre le contrôle du nord du mur? demanda Eric.

- Nous ne sommes pas sûrs de leur nombre et la plupart des territoires nord sont couverts par la forêt. C'est là qu'ils sont le plus puissants. Ils se « peignent» eux-mêmes en bleu et cela les confond avec les arbres. Y a-t-il d'autres questions?»

Les garçons secouèrent la tête en signe de dénégation.

« Bien. J'ai quelques questions pour vous. »

Owain les questionna sur leur âge, leur nom et la tribu dont ils venaient. Ils leur demanda en même temps des nouvelles de leur contrée. Morgane, assise, écoutait les garçons qui parlait à l'adulte avec enthousiasme. Même Lancelot semblait un peu plus à l'aise avec l'homme. Seul Tristan restait sur le côté, observant Owain avec son intimidant et sombre regard. Se demandant pourquoi ses yeux lui semblaient si familiers.

A suivre...