Chapitre III : First battle wounds

Premières blessures de guerre.

Les garçons, encore un peu attristés de devoir vivre en Bretagne, semblaient aller mieux. Owain avait gagné leur confiance, comme Morgane l'avait prédit. Owain avait été exact dans ses paroles: il était dur mais juste. Il se focalisait sur les habilités spéciales des garçons. Ils avaient déjà tous appris à se battre, Owain affilait juste leurs qualités. Morgane, lorsqu'elle ne s'occupait pas des plantes médicinales qui permettraient la guérison des futurs chevaliers et qu'elle n'aidait pas sa mère dans le village du fort, les regardait.

Kay et Perceval avaient perfectionné leur technique de combat au poignard, bien que Kay préférait inventer des stratégies. Les chevaliers étaient entrés en conflit: l'équipe de Kay, avec ses tactiques, avait gagné grâce à un éboulement de terrain.

Bors et Dagonet étaient les meilleurs au combat à mains nues. Bors avait un bon coup de poing, et avait plus d'une fois envoyé Lancelot dans les airs.

Gauvain, quoique petit et jeune, maniait sa hache tel un vétéran. Galaad était un malicieux bretteur. Lancelot était très impressionnant, Morgane dut l'admettre. Il maniait deux lames à la fois, ce qui n'était pas une tâche facile.

Tristan et Eric étaient deux archers extraordinaires. Eric donnait encore à Morgane des frissons, mais elle était impressionnée. Le fait que Tristan soit très observateur et silencieux faisait de lui un éclaireur parfait. Déjà Owain l'envoyait très souvent hors du fort.

Arthur était lui aussi un impressionnant escrimeur.

Les garçons faisaient de merveilleux progrès, et Morgane commença à se sentir mieux. Elle était encore inquiète à propos d'eux, elle s'inquiétait même pour Lancelot, qui n'avait d'ailleurs pas cessé ses avances. Mais en vérité, c'était plus un jeu qu'autre chose.

C'était un jour d'automne assez frais, quelques mois après l'arrivée des garçons. Le peu d'arbres qui entouraient le fort tournaient au brun. Morgane s'était vêtu de sa tenue de travail, tout comme sa mère. Elles travaillaient dns le petit jardin d'Igraine.

« Comment se portent les jeunes chevaliers, Fay ? »

Fay était le surnom de Morgane, car sa mère se plaisait à la comparer aux fées des folklores.

« Bien, je suppose. Je pense que Van apprécie Bors et que celui-ci l'aime en retour. Ils respectent à présent Arthur bien qu'il soit jeune. Je crois qu'ils respectent ses principes et sa nature farouche.

- Tu peux remercier Pelagius pour ces morales, ton père n'était pas comme cela. Uter était un homme fier. »

Morgane acquiesça.

« Je me souviens un peu de lui.

- Tu avais seulement cinq ans lorsqu'il a été assassiné, dit Igraine.»

Avant que Morgane ait pu dire quoi que ce soit, un cri strident retentit. Morgane se retourna pour fixer l'épervier, qui s'était perché sur un rocher.

« Bonjour Isolde, que fais-tu ici ? demanda-t-elle tout en caressant la tête de l'oiseau.»

Igraine les observait avec un sourire.

« Où est Tristan?»

L'oiseau tourna sa tête. Morgane suivit le regard du faucon et vit Tristan, qui se tenait un peu plus loin. Il serrait la main d'Arthur. Morgane put voir que le tissu qui bandait cette main se tachait de sang.

« Oh mon dieu, murmura Morgane en s'approchant d'eux. »

Igraine eut le souffle coupé, mais Tristan la rassura; ce n'était qu'une coupure superficielle. Après avoir examiné cette blessure, Morgane confirma les paroles de Tristan. La plaie n'était pas aussi sérieuse qu'elle en avait l'air, mais pouvait s'aggraver si on e s'en occupait pas immédiatement.

« Allez, Arthur, dit Morgane en le menant jusqu'à la maison. »

Morgane se tourna alors vers Tristan.

« Merci, Tristan .»

Le jeune homme acquiesça juste d'un signe de tête et siffla Isolde. Le faucon quitta son perchoir pour l'épaule de son maître. Igraine suivit ses enfants dans leur demeure et jeta:

« Il n'est pas un homme bavard.

- Si, il l'est, dit Morgane en entrant dans la pièce où ils gardaient leur médicaments et en obligeant Arthur à s'asseoir dans un fauteuil, lorsqu'il parle à son cheval ou à Isolde.»

Elle commença à fureter entre les jarres.

« Ou toi, dit Arthur. »

Morgane roula des yeux lorsque sa mère haussa un sourcil. Igraine secoua la tête et quitta la pièce en souriant.

« Ce n'était qu'une fois. D'ailleurs, comment peux-tu savoir que je lui ai parlé ? »

Elle commença à frictionner sa main avec un onguent.

« Eric l'a embêté à ce propos, siffla Arthur entre ses dents, avec un air douloureux. »

Morgane entoura sa main d'un bandage.

« Les garçons, rien que des fauteurs de trouble, murmura-t-elle.

- Il a dit plusieurs choses à ton propos alors qu'il n'aurait pas du, et Bors l'a remis à sa place, continua Arthur.

- Quelle sorte de choses? demanda Morgane. »

Arthur évita son regard.

« Des choses qu'on ne doit pas dire à une femme. »

Le regard bleuté de Morgane se durcit.

« Je vois. »

« Donc, Bors l'a remis à sa place. Lancelot l'a menacé d'utiliser son épée s'il disait autre chose sur toi de ce genre. Les autres l'ont juste entouré, et l'ont regardé avec fureur. Et je l'ai frappé à la tête. »

L'allusion à son orgueil puéril était évident dans sa voix lorsqu'il décrivit la punition d'Eric. Morgane sourit.

« C'était sa grosse tête, Fay.

- Arthur! dit Morgane avant d'éclater de rire. »

Arthur eut un sourire. ( NdT : Oo, cherchez pas à comprendre )

.oOo.

Tristan était sur le terrain d'entraînement. Isolde était assise sur une bûche lorsqu'elle prit soudain son envol. Tristan se retourna pour voir Arthur arriver. C'était le jour de repos pour les garçons, mais Tristan, qui était quelque peu solitaire, ne rejoignait jamais ses camarades à la taverne.

« Bonjour, dit Arthur d'un air joyeux. »

Sa voix était rauque. Bien sûr, sa voix s'était brisée. Tristan réfléchissait. ( NdT: hum, ai pas trop compris l'auteur… Ce ne sont plus les Romains, mais les Anglais qui sont fous. Vais me suicider...)

Tristan acquiesça et tira une autre flèche. Chlack! En plein dans le mille.

Tristan se tourna et observa le garçon, qui le fixait silencieusement.

« Pourquoi n'es-tu pas à la taverne, avec les autres ? demanda-t-il en tirant une nouvelle flèche.

- Eh bien, la dernière fois que j'ai bu – enfin, essayé -, Morgane m'a traîné dehors par les oreilles. »

Son visage vira au rouge lorsque Tristan se tourna à nouveau vers lui. Ses yeux noirs brillèrent.

« Je peux imaginer la situation. »

Chlack ! Encore une fois, en plein dans le mille.

« Tu es bon au tir à l'arc, commenta Arthur.

- Des années de pratique, répondit finalement Tristan en reposant son arc. »

Il croisa ses bras sur sa poitrine.

« Que puis-je faire pour toi Arthur?

- Nous pouvons nous essayer au combat.

- Nous pourrions, dit Tristan. »

Tout en parlant il marcha jusqu'à ses armes et prit son étrange lame recourbée.

« C'est une drôle d'épée, annota Arthur. »

Tristan acquiesça.

« Mon père a fait quelques voyages, après qu'il ait fini son service, et avant de retourner en Sarmate. Il disait l'avoir trouvé à l'Est. ( NdA: corrigez-moi si je suis dans le faux. Chine? Japon? ) Il me l'a donné avant de nous quitter. »

Arthur acquiesça et dégaina sa propre épée. Ils commencèrent à se battre, doucement au début, Tristan corrigeant Arthur. Le garçon buvait littéralement les conseils de Tristan. Après un long moment ils commencèrent un véritable combat. Tristan était impressionné par la ténacité et la façon de combattre d'Arthur, jusqu'à ce que la lame de Tristan dérape sur la coupure que le garçon avait déjà. Heureusement, Tristan n'avait pas mis toute sa puissance dans son coup, et la blessure n'était pas grave, bien que le sang coulait à flots. Tristan arracha rapidement un bout de sa tunique et banda la main d'Arthur.

« Regarde ça, ma première blessure de guerre. »

La plaisanterie était faible. Tristan, percevant la grande douleur du garçon, lui offrit un petit sourire.

« Viens, Morgane remédiera à cela. »

Isolde volant devant eux, Tristan mena Arthur à sa sœur. Quand Tristan vit la mère et la fille pliées sous le poids du travail, il se sentit gêné de devoir les déranger. Isolde s'occupa de ce problème. Tristan observa, impressionné, comment Morgane caressait ses plumes. Elle se tourna alors vers eux et ses yeux bleus rencontrèrent les siens.

Elle pourrait être Sarmate avec ces yeux si bleus. Tristan pensa distraitement que quelque chose le frappait. Après avoir laissé Arthur entre de mains sûres, il siffla Isolde et partit pour réaliser son enquête.

A suivre...