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Chapitre 4: Discovery
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Lancelot était bougon. Ce jour-ci ne s'était pas bien déroulé.
Tout d'abord il y avait eu un incident dans les dortoirs incluant Gauvain, Bors, du miel et quelques oreillers. Ensuite, après qu'il se soit lavé, l'anicroche sur le terrain d'entraînement inclua Tristan. Leur éclaireur semblait avoir l'esprit ailleurs, au lieu de faire attention à ce qu'il faisait. Cela se finit avec une entaille sur le bras de Lancelot et Morgane dut le recoudre. Ceci ne fut pas amusant. La jeune femme semblait grincheuse et ne fut pas très tendre avec lui. Il s'en fut de là aussi rapidement que l'une des flèches de Tristan. A présent il était couché dans son lit. Morgane lui avait dit qu'il devrait y rester au moins une semaine avant qu'il puisse même penser tenir une arme. Stupide Morgane, stupide Tristan, stupides Romains qui m'ont arraché à ma maison. Ses pensées étaient puériles.
Ses injustes pensées furent interrompues par Arthur qui entrait. Le jeune commandant était suivi de Morgane qui portait un sac. Lancelot gémit et cacha son visage derrière son oreiller.
«Hey, Lance, dit Arthur. Comment te sens-tu ?
- Combien de fois devrais-je te dire de ne pas m'appeler comme cela? dit-il d'une voix feutrée.»
Arthur sourit.
«C'est plus facile à dire.»
Lancelot prit brusquement son oreiller et le lui lança à la figure. Morgane sourit à leurs gamineries avant de dire:
«Viens, Lance, je dois changer tes bandages.»
Lancelot la regarda furieusement avant de se redresser et de s'asseoir.
« Tu veux juste me voir sans ma chemise, répliqua-t-il en se déshabillant.
Morgane s'assit à côté de lui.
« Bien sûr, dit-elle sarcastiquement, c'est pourquoi je fais cela.»
Cette remarque fit naître un rictus sur les lèvres de Lancelot et un roulement d'yeux chez Arthur. Morgane défit le bandage.
«Cela pourrait devenir mauvais, commenta-t-elle alors qu'elle nettoyait autour des fils. Qui t'a encore fait ça?
- Tristan, grommela Lancelot. C'était la première fois qu'il n'était pas alerte, et j'ai essayé de le blesser. Je m'en suis tiré avec ça.»
Morgane sourit et continua son travail. Il y eut quelques coups frappés à la porte. Le trio se retourna et vit Owain.
«Comment vas-tu Lancelot? demanda-t-il en entrant complètement dans la pièce.»
Lancelot bredouilla quelque chose alors que Morgane se levait. Elle lui jeta sa chemise.
« Maintenant, commença-t-elle, tu as à ménager ton bras pendant au moins deux semaines. Cela signifie: pas d'entraînement. Si je te vois proche d'une arme, je te traîne jusqu'ici et t'attache à ton lit. Ai-je été assez claire?»
Lancelot sembla vouloir dire quelque chose d'assez arrogant et suggestif, mais un regard d'Owain le réduit au silence si bien qu'à la place il répondit:
«Oui, mère.
- J'espère que tu iras mieux, Lance.»
Et elle sortit avec ceci de la chambre.
«Tu la laisses t'appeler Lance? demanda Owain.
- Non, dit-il simplement.»
Owain rit et mit dans les mains de Lancelot la pile de rouleaux de parchemins qu'il portait.
«Tu es au lit pour deux semaines. J'espère que tu en profiteras pour perfectionner ton latin.»
Lancelot jeta un regard dédaigneux aux rouleaux.
«Pourquoi suis-je obligé d'apprendre le fichu langage des fichus romains? Il est grossier.
- Lancelot, ne veux-tu pas savoir ce que les autres soldats disent à ton propos?
- Non. »
Owain roula des yeux.
«Tant pis.»
Après ceci, le maître d'armes les quitta pour rejoindre les autres futurs chevaliers.
Lancelot croisa ses bras sur sa poitrine dénudée et fixa le plafond. Après quelques minutes, il tourna la tête pour observer Arthur.
«M'attacherai-t-elle vraiment au lit ? demanda-t-il.
- Oui.»
Lancelot offrit au plafond un regard mortel. Arthur sourit.
«Oh, allez, je suis sûr que tu voudrais qu'elle le fasse.»
Lancelot tourna à nouveau sa tête bouclée pour dévisager Arthur. Avant que le garçon puisse faire un mouvement, Lancelot, en usant évidemment de son bras valide, lui lança son oreiller.
«Tais-toi, gamin.»
Il grognait, mais son sourire démentait ses paroles. Arthur s'assit à côté de Lancelot, sur le lit.
«Bon… Peut-être pourrions-nous commencer l'étude de ces rouleaux.»
Lancelot râla.
«Sommes-nous obligés ?
- Il vaut mieux le faire maintenant, car j'ai du temps pour t'aider.»
Lancelot ne fit qu'acquiescer.
«Bien, maintenant conjugue le verbe aimer.»
Lancelot roula des yeux.
«Amo, Amas Amom, amamus amatis amant. » ( NdA : pas sûre que cela soit bon. )
Pendant ce temps, Morgane marchait le hall, suivant de l'oreille quelques voix. Ces dernières venaient du bureau d'Owain. Elle fut surprise de voir Tristan, son oreille contre la porte.
«Que...»
Elle fut coupée par Tristan qui couvrit sa bouche de sa main et qui l'attira vers lui.
« Chut, murmura-t-il à son oreille, écoute.»
Morgane colla son oreilla à la porte. Elle pouvait facilement entendre les voix de sa mère et d'Owain.
«Pourquoi pas, Igraine ? demanda Owain.
- Parce qu'elle ne doit pas.
- Les Pictes deviennent de plus en plus audacieux. Elle a besoin d'apprendre à se protéger.
- Morgane est une guérisseuse, comme chacun des membres de ma famille.»
Morgane réprima une exclamation. Ils parlaient d'elle.
« Même tes guérisseurs savent comment se défendre. Elle n'est pas Romaine, Igraine.
- Elle ne sait pas cela! s'égosilla sa mère.»
Morgane se tourna vers Tristan…
« Que…»
…mais il l'empêcha à nouveau de parler.
«Elle pense qu'elle est une Castus et cela doit rester comme cela.
- Igraine… Elle n'a pas à savoir. Je veux juste garder ma fille sauve.»
La voix d'Igraine se fit plus calme.
« Je sais, mais elle ne peut car les gens croient qu'elle est romaine et les femmes romaines ne se battent pas.»
Ils entendirent le bruit des pas d'Owain.
« Bien, Igraine. J'obéirai. Mais si quoi que ce soit arrive dans ce fort qui requiert qu'elle se batte je lui enseignerai.
- Bien.»
La main de Tristan couvrit la bouche de Morgane, et il l'entraîna dans un coin. Mais il n'avait pas besoin de couvrir sa bouche pour l'empêcher de parler car elle était trop choquée pour dire quoi que ce soit. L'éclaireur la mena jusque dans une salle vide et ferma la porte.
« Morgane... Ca va ? »
Morgane cilla.
«Ca va, dit-elle très calmement, ça va, répéta-t-elle lourdement. Bien sûr que je ne vais pas bien! Je viens juste de découvrir que mon père n'est pas mon père et qu'Owain, entre autre, est mon père.
- Oui, dit doucement Tristan, juste comme je le suspectais.
- Tu t'en doutais ! »
Tristan acquiesça.
«Vous avez la même couleur d'yeux.
- Et c'est tout ce que tu peux dire? Vous avez la même couleur d'yeux. Pourquoi, pourquoi m'as-tu laissé entendre? demanda-t-elle.
- C'était le meilleur moyen que j'ai trouvé pour que tu arrêtes de parler. Je ne voulais pas être attrapé.
- Que faisais-tu ici?
- J'écoutais pour découvrir ce que nous venons d'apprendre.» ( NdT: tcheu la phrase mdrrr )
Les yeux de Morgane tournèrent en un feu glacial.
«Et, dis-moi, qu'allais-tu faire après l'avoir découvert? Allais-tu m'en parler?»
Tristan ne répondit pas et se tourna vers la fenêtre.
« Tu n'allais pas m'en parler, n'est-ce pas?
- Je savais que si je t'en parlais tu allais haïr ta mère, et haïr Owain. Tu allais me haïr moi aussi, pour avoir détruit le monde imaginaire que ta mère avait créé, dit-il doucement.»
Les yeux de Morgane se remplirent de larmes.
«Tu allais garder pour toi quelque chose d'aussi important pour moi ?
- Tu n'avais pas besoin de savoir ça, Morgane.
- Alors pourquoi m'as-tu fait écouter ? Pourquoi avais-tu besoin de savoir?»
Tristan ne répondit pas. Morgane émit un sanglot, avant de se retourner et de quitter la pièce. Tristan continua d'observer la plaine à travers la fenêtre.
