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Chapitre 7 : Attaque
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Elle était assise dans le noir, silencieuse, au beau milieu de l'écurie, sanglotant.
Elle n'avait pas pleuré lorsqu'elle c'était arrivé. Elle n'avait pas crié lorsqu'elle avait du consoler Arthur et Gauvain, qui avait commis leurs premiers crimes. Elle n'avait pas pleuré lorsqu'elle avait entendu les cris de son frère. Elle était en colère contre elle-même : elle avait crié des choses qu'elle savait ne pas être la vérité. Pourquoi avait-elle décidé d'aller voir sa mère pour connaître la vérité ? Pourquoi ? Elle l'avait traité de putain, parmi d'autres choses, et le regard de sa mère n'avait pas déchiré son coeur comme il le faisait à présent. Mais à présent, c'était trop tard. Elle ne pouvait pas s'excuser auprès des morts.
La nuit pendant laquelle cela s'était passé avait été claire et chaleureuse. La parfaite nuit d'été.
Les jeunes chevaliers se distrayaient en jouant. Tous sauf Eric et Tristan. Eric était dehors avec sa nouvelle petite amie et Tristan…Eh bien, Tristan était Tristan. Tout le monde riait. Personne ne suspectait les Pictes d'attaquer. Mais ils avaient attaqué. Hurlements et cris de guerre avaient empli l'air et Morgane fut obliger de faire couler le sang. Les chevaliers sarmates, quant à eux, étaient tenaces, ils frappaient Picte après Picte. Arthur, Bors et Gauvain étaient restés derrière eux. Arthur courut pour les trouver, elle et sa mère. Mais il ne retrouva que Morgane, qui s'enfuyait.
« Trouve Mère. »
Elle prit une grande inspiration et courut dehors. Elle espérait rassembler le plus d'enfants qu'elle pourrait. Mais sa chance l'amena à percuter un Picte. Le choc de la collision la fit chanceler. Elle leva les yeux vers le visage peinturluré de bleu de l'homme. Il leva son épée pour frapper. Morgane avait fermé les yeux, appréhendant la douleur. Elle n'était pas venue : à la place elle entendit le son des métaux qui s'entrechoquent. Elle ouvrit les yeux pour voir l'épée du Picte coincée entre deux autres.
« Dégage d'ici, grogna Lancelot. »
Morgane se dépêcha de déguerpir et vit Lancelot frapper l'homme à la poitrine. Morgane se retourna et le vit en poignarder un autre. Pensant à juste titre qu'il n'était pas bon de rester là, elle se remit à courir. D'autres cris emplirent l'air alors que les cabanes s'embrasaient. Les chevaux hennissaient avec terreur et les hommes hurlaient de douleur. Indécise, elle courut dans l'étable et commença à relâcher les chevaux. Jols lui hurla de partir et de courir jusqu'à ce qu'elle soit sauve.
Morgane obéit et monta sur la colline. Elle ne vit pas le vieil homme qui s'y tenait. Elle faillit se cogner contre lui, et eut le souffle coupé en découvrant son visage peint en bleu. Il l'observa de ses yeux noirs empreints de sagesse. Elle savait qui il était, Owain lui avait assez souvent décrit. C'était Merlin, le chef des Pictes.
« Morgane, fille de deux contrées. Ma fille m'a parlé de toi.
- Je... Je ne crois pas connaître votre fille, murmura-t-elle. »
Merlin rit doucement.
« Oh, mais bien sûr que tu la connais, ma chère. Elle est la femme qui t'a donné la vie. »
Les yeux de Morgane se dilatèrent plus encore, si c'était possible, et elle dit :
« Que... Elle ne m'en a jamais parlé. Bien sûr, il y a beaucoup de choses qu'elle ne m'a jamais dite. »
Elle dit cette dernière phrase plus doucement encore. D'autres hurlements leur vinrent du village.
« Pourquoi nous avez-vous attaqué ? le questionna-t-elle.
- Je me bats pour libérer mon pays des Romains. Ce fort est empli de guerriers.
- Aucun d'eux n'est Romain, protesta Morgane.
- Je sais, mais tes Sarmates sont un danger pour moi. »
Avant que Morgane puisse répondre un sifflement retentit. Une flèche passa près de l'épaule de Morgane et atteignit Merlin à la jambe. Le vieil homme grogna de douleur et tomba à genoux. Morgane se retourna brusquement pour voir Tristan, à cheval sur son étalon blanc, s'approchant, son épée à la main. Merlin leva les yeux vers le jeune homme, une lueur dangereuse brillant dans ses yeux. Le Sarmate mit pied à terre et les rejoignit.
Morgan reprit enfin le contrôle d'elle-même.
« Tristan, non, dit-elle vivement. Non... S'il te plait. »
Merlin avait de la peine à respirer alors qu'il observait sa petite-fille. Tristan tourna vers elle son froid et féroce regard. Effrayée elle recula. Le regard de Tristan s'adoucit quelque peu.
« Il a dirigé cette attaque, contre ton foyer, dit-il.
- S'il te plait, non. »
Tristan tourna son regard glacé vers Merlin. Quelques Pictes bandèrent leurs arcs, prêts à frapper Tristan. Ses yeux allèrent rapidement des uns aux autres.
« Attends. »
Merlin leva la main en direction de ses hommes. Tristan se tourna à nouveau vers lui.
« Emmène-la, grommela Merlin. Emmène-la et protège-la. »
Tristan acquiesça d'un signe de tête et saisit le bras de Morgane avant de l'emmener vers le cheval. Il l'aida à s'asseoir et monta derrière elle.
« Mon garçon, dit Merlin. Si quelque mal lui arrive sans que tu ne puisses rien y faire, je m'occuperai personnellement de ta mort, et elle sera très douloureuse. »
Tristan acquiesça et envoya son cheval au galop jusqu'au village à presque calme. Personne ne parla pendant leur chevauchée, Morgane s'aggripa à lui pour ne pas tomber. Tristan la quitta aux écuries et elle courut jusqu'à sa maison. Ce qu'elle y trouva la choqua profondément. Sa maison n'était plus qu'une pile de cendres. Arthur était à genoux, tenant l'épée de son père, pleurant.
« Arthur, dit-elle en le prenant dans ses bras. Arthur, que s'est-il passé ? Où est Mère ? »
Arthur pointa juste du doigt la maison calcinée.
Ses pensées de la nuit dernière amenèrent des larmes à ses yeux et elle pleura amèrement.
« Morgane ? dit une voix avec un accent prononcé. »
Elle sentit un corps chaud s'asseoir en face d'elle. Oubliant leur dispute elle se jeta dans ses bras. Il se raidit avant de l'entourer de ses bras. En essayent de la consoler il parla dans son propre langage.
« Je suis désolée, gémit-t-elle. Je suis désolée de t'avoir accusée de vouloir me blesser. Je -
- Chut, c'est bon. C'est bon.
- Je ne me suis jamais excusée auprès d'elle. J'ai dit de si horribles choses. Mais je ne les pensais pas, Tristan. Je ne les pensais pas. »
Elle sanglota pendant un long moment, et la tunique de Tristan fut complètement trempée. Le jeune homme ne répondit pas – que pouvait-il dire ? – et la laissa pleurer.
