Moi : Bonjour n_n

Chris : Salut ! Ca fait un moment, t'as eu un souci ?

Moi : A non, c'est juste que comme j'ai écrit l'OS de Komachu, ça m'a pris du temps x)

Ryuga et Kyoya : ...

Moi : Et je crois qu'ils s'en sont pas encore remis...

Chris : Bah on est tout aussi biens sans eux ! Alors ce chapitre ?

Moi : Alors au programme, des explications, des provocations et une démonstration de force ! J'ai bien aimé écrire ça ~

Chris : Oh bah go faire le disclaimer et lire ça n_n

Moi : Yes ! Je ne possède pas Métal Fight Beyblae, et bonne lecture à tous n_n


La petite voix de Kenta s'éleva dans toute la pièce. A peine plus élevée qu'un souffle, elle suffit toutefois à attirer l'attention d'Eris. La déesse à l'apparence gothique tourna son regard écarlate vers eux et esquissa un grand sourire qui n'avait rien de joyeux. Ce rictus-là n'était que haine et cruauté.

– Vous voilà, lança t-elle d'une voix forte qui laissait apparaître son appréciation du moment. Je vous attendais, bladeurs légendaires.

Personne ne lui répondit à haute voix. Le combat qui les attendait venait d'être relégué au second rang pour le groupe, face à cette scène qui leur paraissait surréaliste. Tous avaient rattrapé Kenta ; tous voyaient Ryuga se dresser à quelques mètres d'eux. Le jeune homme ne pouvait pas ne pas s'être aperçu de leur présence, pourtant il continuait de leur tourner le dos.

Comme tous, Gingka n'en croyait pas ses yeux. Il eut envie de se pincer pour vérifier qu'il ne rêvait pas, sans mener cette pulsion à bien. La violente surprise qui nouait ses entrailles lui suffisait pour comprendre qu'il se trouvait bien dans la réalité, que la silhouette de son plus puissant rival s'élevait bien sous ses yeux. Très vite, la stupeur laissa place à un sentiment de joie auquel il ne s'attendait pas. Au bout de sept ans, il avait eu le temps d'accepter cette perte, mais seuls son père et Madoka savaient à quel point elle l'avait affecté. Sans le considérer comme un ami, Ryuga avait eu de l'importance à ses yeux. Il lui avait permis de devenir le bladeur qu'il était aujourd'hui. Alors apprendre qu'il n'avait en fait jamais péri…

S'il n'en avait pas la preuve formelle sous ses yeux, même lui n'y aurait pas cru. La légende vivante avait vu l'état alarmant dans lequel l'empereur dragon se trouvait quand il avait disparu au Royaume Perdu du Roi Hadès. Sa peau couverte de cicatrices, ses vêtements lacérés et ses yeux éteints qui annonçaient le pire, juste après qu'il ait fait don de son fragment d'étoile à Kenta. Et si Gingka se réjouissait d'avoir commis une erreur de jugement, il ne comprenait pas. Comment Ryuga avait-il survécu ? Comment était-il parti de l'île en ruines ? Pourquoi n'était-il jamais reparu en sept ans ? Jusqu'ici, le seul potentiel indice du vivant de son rival était Sakyo, qui racontait à qui voulait l'entendre que sa toupie venait de Ryuga. Sans l'avoir jamais admis, le bladeur légendaire de l'automne avait toujours cru que l'adolescent se trompait, qu'il l'avait confondu avec quelqu'un d'autre, ou alors – bien que cela lui semble peu probable – qu'il ait reçu Dragoon avant la bataille contre Némésis. Toutefois, il n'avait jamais eu l'occasion de l'interroger à ce sujet.

Pendant que des dizaines de questions traversaient l'esprit de Gingka et de tous ses compagnons, Kenta se trouvait dans une situation opposée. Des interrogations, il n'en avait aucune. La vue de Ryuga, debout devant lui, bien vivant, ne lui apportait qu'un soulagement incommensurable. Elle lui retirait un poids sur les épaules qu'il ignorait encore porter, celui du deuil de la personne qu'il avait le plus admirée au monde. Celle dont lui venait le pouvoir spécial qui émanait de Sagittario. Celle grâce à qui il possédait cette force, y compris celle qui existait sans l'énergie de l'étoile d'été. Celle sans qui il n'aurait été qu'un poids dans la lutte contre le Dieu de la Destruction.

Il sentit sa gorge se serrer tandis que des larmes perlaient à ses yeux. Il n'osait parler de peur que sa voix ne tremble sous l'émotion. Il ignorait comment agir. Rester là, à attendre que Ryuga se tourne vers eux ? Aller le voir ? Le serrer dans ses bras ? Un sourire amusé naquit sur ses lèvres à cette dernière idée qui lui vaudrait une réaction épidermique.

Le moment fut toutefois brisé par Eris. Cette dernière leva les yeux au ciel, exaspérée.

– Ce que vous êtes ennuyeux, soupira t-elle. Quelles retrouvailles émouvantes, dites-moi.

– Dis-moi où il est, insista Ryuga.

Kenta s'apprêta à l'interpeller, quand soudain, il se figea. Ses yeux s'écarquillèrent sous le choc de ce qu'il venait de voir. Pour cause, l'empereur dragon venait de disparaître.

– Ryuga ! laissa t-il échapper.

Une nouvelle fois, personne ne le retint quand il courut vers là où se trouvait le premier bladeur de l'été une poignée de secondes plus tôt. Le second se moquait bien de s'approcher de la déesse qui cherchait à leur nuire par cette action : tout ce qui lui importait était de comprendre ce qui arrivait à Ryuga.

– Ryuga ! Où est-ce que tu es ? appela t-il, en vain.

Seul le silence lui répondit. Kenta porta la main à son cœur battant sous le coup de la panique. Il n'avait tout de même pas halluciné la présence de l'empereur dragon ! Les visages de ses amis exprimaient tous la même stupeur ; l'hypothèse de l'hallucination collective ne ferait pas de sens ! A moins qu'Eris n'ait ce pouvoir ? Dans ce cas, d'où lui venait cette impression de familiarité qui lui prenait aux tripes ? Elle n'avait fait que grandir à chaque pas qui le rapprochait de Ryuga, preuve qu'elle lui était liée. Elle représentait un signal d'alarme, un indice sur la vérité qu'il s'apprêtait à découvrir… Ou alors s'agissait-il d'une illusion créée par la Déesse de la Discorde pour le perturber ?

Furieux à cette idée, Kenta se tourna vers la divinité, qui s'était entre-temps levée de son trône. Les poings serrés, il dirigea toutes ses émotions vers elle en la phrase avec laquelle il l'attaqua :

– Qu'est-ce que vous avez fait à Ryuga ?!

– Eh, du calme nabot, je n'ai rien fait du tout, moi. Et tu as intérêt à changer de ton avec moi si tu ne veux pas amèrement le regretter.

– Je ne vous…

Une explosion d'énergie l'empêcha de finir sa phrase. Une violente douleur hurla aussitôt dans sa chair, lui fit ouvrir la bouche sans qu'aucun cri ne puisse en sortir. Ses membres le brûlaient comme si un brasier venait de s'allumer sous ses pieds et l'empêchait de respirer. Des larmes de nature différente des précédentes coulèrent sous ses joues tandis qu'il voyait des tâches noires danser devant ses yeux, qu'il sentait sa conscience lui glisser entre les doigts…

Jusqu'à ce qu'une main s'abatte sur son épaule et le tire vers l'arrière. La souffrance physique qui le frappait s'effaça de manière si abrupte que cela lui fit encore plus mal l'espace d'une seconde. Puis tout cessa, comme s'il ne s'était rien passé. Restaient ses jambes tremblantes, sa gorge asséchée et la panique qui l'empêchait de formuler la moindre pensée cohérente.

Kenta mit quelques secondes à se reconnecter à la réalité. Ses sens brouillés par le brasier reprirent leurs droits et lui permirent de comprendre ce qu'il venait de se passer. D'abord, il vit Eris, le bras levé vers lui et le corps entouré par une aura violette qui ressemblait à s'y méprendre à celle qui entourait Rago en combat. L'expression haineuse et puissante que son visage peignait ne laissait aucun doute sur le fait qu'elle était à l'origine de cette attaque. Ensuite, le bladeur de l'été se rendit compte que le bourdonnement qu'il entendait depuis son retour à la réalité se composait des voix de ses amis qui s'étaient rapprochés d'eux pendant ce temps. Eris laissa un « tss » méprisant lui échapper et elle s'éloigna d'eux pour se tenir près du stadium, comme si leur proximité la dégoûtait.

Et surtout, il y avait cette main sur son épaule. Celle qui venait peut-être de lui sauver la vie. Kenta réalisa que tous ses compagnons se trouvaient devant lui, sans exceptions…

Il lui suffit de se retourner pour confirmer sa soudaine théorie. Le visage de Ryuga apparut soudain dans son champ de vision, tourné vers lui.

– Ryuga, répéta t-il pour la troisième fois.

Son timbre fragilisé par le pouvoir d'Eris suffit pour que ce mot atteigne les oreilles du concerné. Il eut pour effet que Ryuga ôta sa main de son épaule. Ce geste fit alors réaliser à Kenta que son toucher avait été plutôt léger vu le gabarit de l'empereur dragon…

Et pourquoi avait-il du mal à percevoir ses traits alors qu'il se trouvait si près de lui ?

– Tu ne devrais pas être ici, gamin, finit par dire Ryuga.

Le plus jeune secoua la tête, ses questions balayées par la joie qu'il lui adresse enfin la parole.

– Pourquoi tu dis ça ? Et tu es vivant ? Comment tu as pu survivre ? Et pourquoi tu es resté disparu pendant sept ans ? Je croyais…

Une perle salée coula sur sa joue alors qu'il se posait enfin les questions qui avaient déjà traversé l'esprit de tous les autres. Pendant qu'ils échangeaient, Madoka tourna un regard furieux vers la Déesse de la Discorde.

– Tu es complètement folle ? Qu'est-ce que tu as fait à Kenta ?!

– Oh ça va, du calme, rétorqua Eris en levant les yeux au ciel. Je ne l'aurais pas tué, j'en ai besoin. Ce n'était qu'une petite leçon pour lui apprendre la politesse. D'ailleurs, fais attention si tu ne veux pas subir la même chose, fillette. Ce n'est pas parce que je ne suis réveillée que depuis peu que je ne suis pas capable de te faire hurler de douleur.

Cette réplique cloua la mécanicienne sur place. Nyx les avait prévenus de la puissance démentielle de ses enfants, pourtant la constater d'elle-même avait quelque chose de glaçant. Elle s'estimait heureuse que Rago ait choisi le Beyblade comme voie de domination du monde plutôt que l'usage pur de son pouvoir divin… Même si le système des fragments d'étoiles l'y avait obligé, il aurait pu les faire souffrir comme s'ils n'étaient que des poupées de porcelaine. Il avait sûrement songé qu'ils n'en valaient pas la peine… Inconsciemment, Madoka n'avait pas compris qu'ils possédaient des capacités spéciales autre que celles qui apparaissaient au Beyblade. Cette preuve lui permettait d'intégrer cette vérité.

Kyoya réprima son envie de s'engager dans une joute verbale avec la déesse. Malgré sa fierté, son intelligence l'empêchait de se précipiter dans une lutte qui le conduirait à subir le pouvoir d'Eris. Son second réflexe fut de chercher Nyx du regard pour lui demander s'il existait un moyen de contrer ces pouvoirs… Cette initiative lui fit se rendre compte que la Déesse de la Nuit ne se trouvait plus parmi eux. Dynamis comprit d'où venait l'expression perplexe de son ami et s'approcha de lui pour murmurer :

– Nyx est partie chercher les adolescents. Je pense qu'elle n'était pas prête à se confronter à sa fille.

Cette explication suffit à Kyoya. Il avait d'autres chats à fouetter que de se préoccuper des états d'âmes de leur alliée.

Ryuga ne répondit pas aux questions de Kenta, ne réagit pas à sa confession incomplète. Il détourna le regard pour le poser sur le poser sur le groupe de bladeurs qui l'observait.

– Ca vaut aussi pour vous. Vous ne devriez pas être là.

– Qu'est-ce que tu racontes, Ryuga ? intervint Gingka. Pourquoi tu ne réponds pas aux questions de Kenta ? Nous voulons tous savoir ce qu'il s'est passé ! Dis-nous !

S'il voulait le faire, l'empereur dragon n'eut pas le loisir de prendre la parole, car Eris se joignit à son tour à la conversation.

– Bon, je commence à en avoir ma claque de votre petit mélodrame. Vous êtes venus pour combattre, pas pour discuter.

Chris voulut riposter, mais une simple levée de main de la part de leur ennemie suffit à l'en dissuader. Comme personne ne la contredisait, Eris esquissa un sourire, paraissant tout à coup de meilleure humeur.

– Parfait, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses à présent, fit-elle sur un ton joyeux qui sonnait faux à toutes les oreilles. Au fait, je ne me suis pas présentée. Destra, enchantée, ajouta t-elle en esquissant une révérence insolente. Le premier qui m'appelle Eris, je le désintègre.

Une variation de son ton fit que tout le monde prit sa menace au sérieux. Destra, donc, fit claquer ses talons contre le sol quand elle vint se placer au centre du stadium. Dès qu'elle se tourna à nouveau vers eux, son aura violette reparut et se propagea dans l'atmosphère. Ils se tendirent, prêts à subir un nouvel assaut, or ils se rendirent bien vite que cette énergie se révélait moins agressive que celle qui avait frappé Kenta.

Alors que certains hésitaient à relancer la déesse, malgré le risque de douloureuse mort que cela représentait, les volutes de fumée divine qui émanaient d'elle disparurent. Un bruit sourd se fit aussitôt entendre, semblable à une lourde roche qui traînerait sur le sol. Bientôt, le mur derrière elle devint flou, et lorsqu'il redevint net une seconde plus tard, une porte y trônait. Une porte composée de barreaux d'un noir pur et de laquelle se dégageait une puissance pure et malveillante. Seul l'éclair stylisé illuminé de bleu ciel qui flottait devant elle détonnait.

Tous comprirent aussitôt ce que Destra venait de convoquer. Le sourire qui étirait ses lèvres ôta tout doute aux rares qui en cultivaient encore.

– Je vois que vous savez à quoi vous attendre, tant mieux, je n'avais aucune envie de vous expliquer plus que nécessaire ce qui va se passer. Si vous voulez revoir vos protégés en vie un jour, vous allez coopérer bien gentiment et venir combattre dans ce stadium.

– Comme si on allait te laisser libérer ton frère ! riposta King.

– Ce serait pourtant la moindre des choses, lui répondit la déesse d'un ton soudain glacial. Vous avez tué un de mes frères, vous ne comptez tout de même me prendre le deuxième aussi ?

Le bladeur de Mars tiqua à cette réplique inattendue. En théorie, elle disait vrai : le vaincre avait scellé le sort de Rago à jamais. Néanmoins, ils n'avaient détruit Némésis – et son maître avec lui – que parce qu'ils s'étaient échappés de la Barrière de Zeus ! Auraient-ils dû le laisser détruire le monde parce qu'il le trouvait inadapté, qu'il voulait soi-disant tout raser pour recommencer ? « Le cycle de destruction et de création », ce n'était que des paroles en l'air pour se donner raison ! King n'y croyait pas et considérait qu'ils avaient fait ce qu'ils devaient.

Les bladeurs partageaient tous cet avis. Kenta, toutefois, songeait à la présence étonnement effacée de Ryuga à ses côtés. Il connaissait cette douleur lancinante de perdre un être cher, bien qu'il ne s'agisse pas de son frère. Cette souffrance qui lui déchirait la poitrine, cette colère envers les auteurs de ce drame… Ses retrouvailles avec celui qu'il admirait tant expliquait peut-être cette empathie démesurée pour une femme qui ne leur voulait que du mal et souhaitait la disparition de leur monde. Parce qu'en effet, au milieu de sa rancœur envers elle, perçait une pointe de compassion.

– Enfin, n'allez pas vous justifier, ça ne fera que m'énerver davantage, continua Destra à la suite de sa dernière déclaration. Je vais plutôt vous présenter vos adversaires, même si vous devez déjà les connaître.

Lucina surgit de nulle part, alors que personne ne l'avait aperçue depuis leur entrée dans la pièce. Elle s'inclina devant sa maîtresse avant de trottiner vers le côté adversaire du stadium, sa blouse voletant à chacun de ses mouvements. Quand elle fut positionnée, elle les regarda avec une fierté qui en hérissa plus d'un.

– Pas de comédie cette fois ! lança t-elle. Vous allez connaître la vraie puissance d'une nymphe au service d'une vraie déesse.

– Encore heureux, marmonna Aguma. Je n'ai aucune envie de revoir ton numéro d'hypocrite.

– Je t'ai entendu !

Aux côtés de son ami, Bao, lui, se posait une question reposant sur le pluriel de la phrase de Destra. Elle avait bien dit « vos » adversaires ?

Un changement dans la densité de l'air s'opéra à sa pensée, comme en réponse à son interrogation. Cette nouvelle lourdeur laissa place à une silhouette elle aussi apparue d'on-ne-savait-où. En revanche, celle-ci leur était bien plus familière que celle de Lucina. Mis à part Hyoma et Benkei, tout le monde se souvenait à la perfection de l'homme qui se tenait devant eux.

– Pluto ? laissa échapper Gingka.

– Tu n'es pas mort ? s'étonna Yuki, éberlué.

– Alors vous vous souvenez de moi ? Quel honneur vous me faites, les railla Pluto d'une voix blanche.

Tsubasa fronça les sourcils. Le Pluto qui se tenait devant eux présentait des différences majeures avec celui qu'ils avaient affronté sept ans plus tôt. Le plus évident restait sa tenue, opposée à la précédente. Oublié, son costume blanc voyant au possible qui lui donnait des allures de fils bourgeois ; le descendant d'Hadès portait à présent une tunique noire toute sobre et aux manches larges. Le directeur de l'AMBB songea qu'elle ressemblait à s'y méprendre à une tenue de deuil…

Néanmoins, ce qui le marqua le plus fut la transformation de son expression. Autrefois arrogante, fière et insupportable, aujourd'hui elle se retrouvait fermée, terne et froide. Tsubasa ne sut déterminer si l'émotion qu'il lisait dans les yeux de leur ennemi relevait de la peine ou de la colère. Quoi qu'il en soit, combiné à la surprise de revoir cet homme en vie, il se sentit décontenancé de ce changement radical.

Loin de ces observations poussées, Chris s'était rapproché de Dynamis dès qu'il avait compris qui serait leur deuxième adversaire. L'ancien gardien de la Montagne de Brume fixait Pluto d'un regard tremblant, mais déterminé. Le bladeur de l'hiver esquissa un sourire devant la volonté de son ami et lui manifesta son soutien par une pression de l'épaule. Un remerciement de la tête qui valait tout l'or du monde à ses yeux lui répondit.

– Si t'es en vie, faut croire que c'est vrai ce qu'on dit, lança Kyoya d'un ton moqueur. La mauvaise herbe ne meurt jamais.

– Nous verrons si tu auras toujours envie de parler quand Maître Lance nous aura rejoints, rétorqua Pluto d'un ton aussi sec que le désert le plus aride.

Lucina et lui se tenaient à présent côte à côte. Hyoma se pencha pour mieux observer l'immensité inhabituelle du stadium. Il ressemblait davantage à une arène agrandie, comme celles créées dans l'optique d'accueillir des batailles royales. Son instinct lui soufflait que malgré leur large supériorité numérique, l'affrontement qui s'annonçait serait plus complexe que prévu.

– Puisque les détails sont réglés, je vous laisse vous mettre en place, et plus vite que ça ! Je n'ai pas toute la journée, alors dépêchez-vous.

Destra claqua ses doigts et se téléporta à son trône, où elle se rassit avec un plaisir évident. Tithi ne se plaindrait pas de ne pas l'affronter, elle lui faisait peur…

Personne ne fit le premier geste pour aller se positionner. Tous les regards étaient convergés vers Ryuga, la même question brillant au fond de leurs pupilles. Ils laissèrent le soin à Kenta de l'oraliser.

– Tu vas combattre avec nous… ? osa t-il.

– Non.

La réponse claqua comme un fouet à ses oreilles. De mauvais souvenirs lui remontaient en mémoire tandis qu'il haussait le ton :

– Mais pourquoi ? La dernière fois, tu as refusé aussi, et tu vois bien que ça a été une mauvaise idée ! Alors s'il te…

– Je sais bien, gamin ! le coupa l'empereur dragon. C'est non, je t'ai dit. De toute façon, je ne peux pas combattre avec vous.

Il ne pouvait pas. Ryuga ne disait pas qu'il ne voulait pas, mais qu'il ne pouvait pas. L'étudiant écarquilla les yeux, surpris d'une telle confession. Et surtout, il ne comprenait ce qui pouvait empêcher une personne comme lui de se battre ?

– Je ne comprends pas, souffla t-il.

– Vous allez pas recommencer à vous prendre au salon de thé, j'espère ? les coupa à nouveau Destra, excédée. Si vous avez pas envie de combattre, je peux toujours vous soulager de cette peine…

Son regard ne présageait rien de bon, aussi Kenta déglutit, partagé. Devrait-il laisser tomber et combattre, ou continuer à insister auprès de Ryuga ? Il craignait tant de l'abandonner, de le voir disparaître devant ses yeux encore une fois, alors qu'il avait la possibilité de le retenir…

– C'est de votre faute si je suis dans cet état, l'accusa l'empereur dragon sans qu'aucune peur ne transparaisse dans sa voix. Vous avez mis en danger Sakyo alors que vous saviez que je ne pourrai pas faire ce que vous me demandez, même si je le voulais !

– J'y suis pour rien, moi, répondit la déesse en haussant les épaules. Si tu veux des explications sur ton état, c'est plutôt à lui que tu devrais t'adresser.

Sur ces mots, elle esquissa un geste du bras en direction de Pluto. Malgré l'accusation dirigée envers lui, le descendant d'Hadès ne réagit pas. Son visage conserva cette expression impénétrable perturbante pour ceux qui lui connaissaient une arrogance démesurée. Ils auraient plutôt pensé que l'ancien second de Rago se serait vanté d'avoir fait quoi que ce soit à Ryuga…

– Bon, lâcha Destra d'un ton exaspéré. A ce que je comprends, personne ne voudra combattre tant que ces histoires ne seront pas tirées au clair. Bon, je suppose que ça ne fait que retarder l'arrivée de mon frère, donc si vous y tenez tant.

Elle appuya sa joue contre sa paume et croisa les jambes. Sa posture ennuyée donnait aux plus colériques l'envie de la frapper, mais aucun ne fut assez suicidaire pour tenter le coup.

– J'ai bien saisi votre profil. Je savais que vous refuseriez de vous plier à mes exigences, parce que la sauvegarde du monde est tout ce qui importe pour vous, hein ? Vous donneriez n'importe quoi pour protéger ce pathétique univers. N'importe quoi, sauf la vie de personnes innocentes. En particulier vos protégés.

Gingka serra les poings. Lucina avait été envoyée en reconnaissance auprès d'eux pour saisir leurs personnalités ; la sienne, en l'occurrence. Parce qu'il avait accepté de la combattre, Zyro et les autres avaient été mis en danger. Il se sentait si stupide de ne pas s'être méfié plus que de raison…

– C'est pour ça que j'ai demandé à Lucina ici présente de me les amener. Alors, je savais que vous accourriez pour les protéger. D'ailleurs, je ne suis pas stupide, je sais bien que ma très chère mère s'est éloignée pour aller les chercher.

Dynamis avait beau se douter qu'elle l'avait compris, il ne put s'empêcher de tressaillir. Il espérait qu'aucun danger n'attendait Nyx. Même si leur alliée possédait des pouvoirs divins, elle-même admettait ne pas savoir se battre.

– Bah, de toute façon, elle ne risque pas de les trouver, continua Destra d'un ton nonchalant. Elle peut chercher autant qu'elle veut, je n'avais pas envie de la voir de toute façon.

– Mais c'est ta mère ! laissa échapper Madoka, ce qu'elle regretta aussitôt.

– J'en ai rien à foutre que ce soit ma mère. Elle m'a trahie, alors moins je la vois, mieux je me porte.

La mécanicienne n'osa plus réplique face au zéro absolu dans le ton de la Déesse de la Discorde. Elle pressentait que si elle poussait les limites de sa patience, elle pourrait subir le même sort que Kenta plus tôt, et peut-être que personne n'interviendrait assez vite pour la protéger.

– Bref, reprit Destra, j'ai appris que l'un des moucherons du lot était le protégé du premier bladeur de l'été. Je me suis donc dit que ce serait l'occasion parfaite de le faire sortir de son trou. Même si je me serais bien épargnée ce mélodrame que vous me faites, cracha t-elle. Vous êtes ridicules, sérieusement.

Benkei fit un geste pour intervenir, mais Kyoya l'en dissuada du regard. Il n'avait pas du tout envie de prolonger ce dialogue plus que nécessaire. Lui préférerait régler leurs comptes aux deux têtes à claques qui les attendaient ! Un coup d'œil vers Ryuga suffit à l'informer que l'empereur dragon partageait ses pensées. Même si le bladeur du printemps ne l'appréciait pas beaucoup, il possédait le recul nécessaire afin de percevoir qu'ils se ressemblaient sur pas mal d'aspects.

– Je vois que ça a marché, conclut la déesse. Par contre, comme je t'ai dit, adresse-toi à Pluto si tu veux savoir ce qui se passe avec toi.

Ryuga ouvrit la bouche pour rétorquer, mais il n'en eut pas l'occasion. La seconde d'après, il s'évanouissait dans le néant. Kenta reconnut ce qu'il s'était passé plus tôt, aussi il en fut moins surpris. Il ne sentait plus la présence physique du bladeur de L-Drago à côté de lui, pourtant il restait… une énergie différente. Une impression qui lui laissait penser que quelqu'un se trouvait toujours là, une entité non-humaine, non-vivante, mais bien existante.

Le groupe ne put échanger que quelques murmures que Ryuga se trouvait à nouveau parmi eux, sans que quiconque l'ait vu bouger, entrer ou sortir de la pièce, ou faire quoi que ce soit d'autre. Le second bladeur de l'été comprenait ce qu'ils sous-entendaient quand il parlait de son « état » à présent. Ces disparitions momentanées… Cette sensation qu'il parlait moins qu'avant… Que ses expressions devenaient plus ternes…

Il y avait décidément un problème avec Ryuga. Un problème causé par Pluto, à en croire les dires de la Déesse de la Discorde.

Ce dernier ne réagit toujours pas quand tous les regards convergèrent vers lui. Il se contenta de lever les yeux au ciel d'un geste fatigué.

– Quand tu as cru intelligent de défier Maître Rago tout seul, je savais que ce combat te coûterait la vie, expliqua t-il. Cependant, juste avant qu'il disparaisse à cause de lui, précisa t-il avec un regard noir dirigé vers Gingka, j'ai senti que tu n'étais pas encore mort. Alors, en pensant qu'un jour, Maîtres Destra et Lance pourraient avoir besoin de ta force, j'ai scellé ton âme dans ce monde.

– Tu as quoi ? fit Ryuga, les sourcils froncés.

– Sérieusement, il faut vraiment tout vous expliquer ? souffla Pluto. Je t'ai empêché de mourir, voilà ce que j'ai fait. J'ai bloqué ton corps dans l'état dans lequel il se trouvait. Mais même mes pouvoirs de descendant d'Hadès ne peuvent totalement ramener un mourant à la vie. Alors parfois, le monde de mon ascendant t'emmène de force, voilà pourquoi tu disparais momentanément. C'est bon, vous êtes satisfaits ?

Kenta n'en croyait pas ses oreilles. Jamais il n'aurait cru que Pluto serait capable de tels exploits ! Empêcher une personne destinée à la mort de quitter cette Terre… Alors voilà où se trouvait l'explication qu'ils désiraient. Quand Ryuga disparaissait, il se retrouvait appelé par le territoire des morts… En somme, il balançait entre deux mondes dans un équilibre perturbant. Pas encore mort, mais pas tout à fait vivant non plus. Il comprenait mieux sa présence effacée, la fatigue de ses traits. Si son corps conservait le même état qu'après son affrontement avec Rago, ses muscles devaient le lancer à chaque instant. A moins que son statut particulier ne l'empêche de ressentir de la douleur classique ?

– C'est pour ça que tu ne peux pas combattre ? vérifia t-il.

Ryuga le regarda un moment, comme s'il hésitait à lui répondre. Finalement, il attrapa un objet à sa ceinture et lui tendit la main. Kenta écarquilla les yeux en découvrant L-Drago dans sa paume…

Une L-Drago transparente. Son éclat vacillait, parfois brillant, parfois inexistant. Le bladeur de Sagittario ne serait pas surpris de voir la toupie disparaître comme le faisait son maître. Voir une toupie aussi puissante dans un tel état lui serra le cœur encore davantage, alors qu'il n'aurait pas cru que cela serait possible.

– Oh non, L-Drago…, souffla t-il. C'est de ta faute aussi ?! accusa t-il Pluto.

– Qu'en sais-je ? répondit ce dernier. Je ne me suis concentré que sur lui. Il est tout à fait possible que je n'y sois pour rien. Peut-être que sa toupie n'a pas supporté l'affrontement avec un dieu et attend qu'il abrège ses souffrances en la détruisant, ricana t-il.

Kenta n'avait jamais ressenti une envie aussi violente d'aller frapper une personne. Il ne supportait pas que l'on se moque des personnes admirables, une catégorie dont faisait partie Ryuga à ses yeux. Bien sûr qu'il avait commis des erreurs et qu'il ne se montrait que rarement agréable, pourtant cela n'effaçait pas sa force, ses efforts, sa volonté, son rôle essentiel ! L'empereur dragon savait faire preuve de qualités, comme démontrait le fait qu'il soit revu pour protéger Sakyo ! Pourquoi seule une poignée de personnes daignaient-elles le réaliser ?

– Enfin, ça ne m'arrange pas s'il ne peut pas combattre, j'aurais bien pris plus de puissance, soupira Destra. Mais bon, eux aussi sont venus libérer les gamins. Une fois Lance libéré, je laisserai partir ton cher protégé aussi.

– Comment je peux être sûr que tu ne mens pas ? s'enquit Ryuga.

– Quel intérêt j'aurais à mentir ? Je ne vais pas perdre mon temps à tuer moi-même une bande de gamins dont je me fiche complètement alors que de toute façon, ils mourront lorsque nos plans seront achevés. Après, libre à toi de me croire ou non, mais de toute façon je ne te laisserai pas partir d'ici avant la fin du combat, donc ça ne change pas grand-chose.

Ryuga pesta. Kenta ne pouvait pas lire dans ses pensées, néanmoins il se doutait de la frustration qui l'envahissait. Pour une personne fière comme lui, laisser des gens qu'il n'appréciait pas forcément mener un combat aussi important à sa place… Même s'il n'avait pas le choix, cela devait lui coûter un effort qu'il ne pouvait qu'à peine soupçonner.

– Ryuga, fit Gingka avec un sourire, on a plein de questions à te poser et des choses à se dire, mais je pense que ça devra attendre la fin du combat.

– Et si je n'ai pas envie de discuter avec vous ? rétorqua l'empereur dragon.

– Roh tu vas pas recommencer ! intervint Chris. C'est cette attitude bornée qui t'a valu de finir dans cet état je te signale !

Même Ryuga ne pouvait répondre au bladeur de l'hiver sans user d'une mauvaise foi ridicule ; aussi il préféra l'ignorer avec dignité. Chris leva les yeux au ciel et se concentra sur le stadium. Le groupe s'était éparpillé pour entourer les bords de la moitié de l'arène ; l'autre partie restait à la guise de Lucina et Pluto.

– Si tout le monde a enfin fini de bavarder, c'est parti pour le combat ! s'exclama Destra.

Les bladeurs sortirent leurs lancers et toupies, certains avec plus d'entrain que d'autres. Leurs deux ennemis affichaient des expressions imperturbables tandis qu'ils se préparaient à leur tour. Ils restaient confiants : ils connaissaient leurs deux toupies et se trouvaient en écrasante supériorité numérique. Le combat serait terminé avant que Destra ait le temps de puiser assez de pouvoir en eux pour ramener Lance.

– 3 ! lancèrent les serviteurs divins.

– 2 ! répondit le groupe en chœur.

– 1 !

Hyper vitesse !

Les pointes de performance heurtèrent le sol et les toupies se mirent à tournoyer autour du stadium. Destra profita que l'attention générale ne soit plus sur elle pour se mettre debout sur son trône. Elle ferma les yeux et rassembla son pouvoir. Bientôt, elle sentait le moindre flux d'énergie qui émanait de chaque bladeur. Elle connaissait leurs puissances, savait qui l'emporterait contre qui durant un duel classique. En théorie, Lucina et Pluto ne devraient pas avoir la moindre chance. Cependant… elle connaissait suffisamment ses deux serviteurs pour garder confiance.

Que ces abrutis gardent confiance tant qu'ils le pouvaient. Ils allaient très bientôt déchanter.


Nyx posa la paume de sa main et son front contre la dernière porte qu'elle n'avait pas sondée. Toute la concentration divine ne lui permit toutefois pas de ressentir ce qu'elle cherchait avec tant d'application, autant pour se rendre utile que pour éviter la confrontation avec sa fille. Tôt ou tard, elle devrait se montrer devant Destra. Elle préférait toutefois attendre d'avoir rassemblé la quantité nécessaire de courage pour y parvenir. Elle s'appelait déesse en effet, mais ce rang ne lui épargnait pas les plus humaines des peurs.

– J'aurais dû m'en douter, soupira t-elle en s'éloignant.

Elle reprit sa marche dans les couloirs sombres. Les souterrains de ce temple en ruines demeuraient dans un état juste assez correct pour qu'elle puisse s'y déplacer sans problème. Nyx connaissait sa fille ; elle avait donné naissance à ce caractère fort, impérieux, intense. Même si Lance et Rago restaient plus réfléchis, il ne fallait pas non plus sous-estimer l'intelligence de Destra. Quand elle le voulait, elle pouvait se montrer aussi sournoise que ses frères. Elle venait à l'instant de le rappeler à sa génitrice.

Ils s'étaient jetés dans la gueule du loup. Elle avait réussi à leur tendre un piège.


Gingka : J'ai pas compris la fin, c'est normal ?

Moi : Oui t'inquiète, c'est voulu ! Vous comprendrez ce dont parle Nyx au chapitre 8 ou 9 n_n

Chris : Et ça bagarre dans le prochain ?

Moi : Yep, prochain, retour de la bagarre ! Je vais galérer...

Chris : Allez courage x)

Moi : D'ailleurs, je préviens, mais n'attendez pas le prochain chapitre avant janvier ! En décembre j'ai trois OS à écrire, puis mes deux semaines restantes de cours et d'autres trucs à faire, donc à moins d'un miracle je ne pourrai pas le poster vite ^^'

Chris : On comprend !

Moi : Merci bro ! Sur ce je vous dis au revoir les enfants, et à bientôt n_n

Chris : N'hésitez pas à commenter !