J'ai reçu 2 adorables commentaires sur mes précédentes fics (ici et sur AO3), c'est le début de la gloire ! Donc en attendant de finir des choses un peu plus abouties, j'ai décidé de publier cette niaiserie écrite à l'arrache un jour où l'inspiration m'a frappée x)

...

-Qu'est ce que vous fichez là ?

Rose avait disparu depuis plus d'une heure et la Commissaire avait chargé Max de partir à sa recherche. C'était toujours sur lui que tombaient ce genre de tâches ingrates. Beretta, allez chercher Rose chez elle. Amenez-la sur la scène de crime. Montrez-lui comment marche la photocopieuse. Apportez-moi un café. Ne l'ayant trouvée nulle part, il s'était autorisé une pause cigarette dans la minuscule cour intérieure du commissariat. Il ne s'était pas attendu tomber nez à nez avec Rose, prostrée contre un mur et affichant un air effaré.

Max leva un sourcil perplexe. Alors qu'il faisait glisser la porte-fenêtre pour la refermer, le visage de Rose se crispa un peu plus d'horreur avant qu'elle ne fasse visiblement un effort pour le composer. Elle resta cependant collée au mur du fond.

-Me dites pas que vous étiez coincée dehors. Pourquoi vous avez pas crié ? Avec votre voix c'est pas comme si on vous aurait pas entendue.

Rose regarda par terre et s'éloigna un peu plus de Max en se décalant sur le mur. Son attitude était déjà bizarre d'ordinaire, mais là, c'était carrément flippant. Elle murmura quelques paroles inintelligibles en semblant s'adresser à la plante verte à côté d'elle.

-J'ai rien compris, informa Max. Il n'osait pas trop s'approcher d'elle. Elle avait l'air possédée.

-J'étais. pas. coincée, articula laborieusement Rose d'une voix étranglée. Elle fixa un point indéfini sur le mur derrière Max.

-Qu'est-ce que vous fichez, alors ? répéta-t-il, exaspéré. Ça fait une heure que je vous cherche partout.

Rose déglutit difficilement et posa à nouveau son regard sur un point derrière Max. Celui-ci la dévisagea sans rien comprendre. Il commençait à s'inquiéter. Peut-être que quelqu'un la retenait en otage au sein même du commissariat. Il lui lança un regard interrogateur pour lui faire passer une question silencieuse. Rose fit un signe de tête pour désigner l'endroit qu'elle regardait depuis le début.

-Il y a un… commença-t-elle.

Elle était tellement terrifiée qu'elle n'arrivait pas à parler.

-Un…

-Un ? Un quoi ? Qu'est-ce qu'il y a, Rose ? interrogea Max que cette attitude alarmait de plus en plus.

Il se retourna, suivant la regard à la fois apeuré et dégoûté de la jeune femme et se retrouva nez à nez avec… un lézard.

Un lézard ?

Même pas quinze centimètres de long, vert kaki, perché sur le mur à côté de la porte-fenêtre que Max venait de fermer. Il se retourna une nouvelle fois vers Rose qui avait fermé les yeux et semblait tenter de fusionner avec le mur contre lequel elle était plaquée.

-Sérieux ? lança-t-il.

Elle émit un petit gémissement en hochant la tête.

-Rose, vous avez peur des lézards ? demanda-t-il, incrédule. Il hésitait entre s'inquiéter pour sa santé mentale ou exploser de rire. Il se doutait bien qu'aucune des deux réactions ne plairait à Rose. Cette dernière avait ouvert les yeux et son visage commençait à se colorer légèrement.

Elle lui lança un regard furieux lorsque Max haussa un sourcil pour appuyer sa question.

-Oui, oui j'ai peur des lézards. Et de tous les reptiles, et alors ?! Vous allez vous moquer de moi ? s'écria-t-elle d'une voix beaucoup plus aiguë que d'habitude.

Le sujet était sensible donc. Max ne savait pas quoi dire qui n'aurait pas semblé une moquerie. Il fallait du tact. Son seul point faible.

-Non, je trouve juste ça un peu bizarre, tenta-t-il, vous avez pas peur de grand chose.

Rose avait toujours les sourcils froncés mais son regard assassin était à présent dirigé sur l'animal en question.

-Oui bah, j'aime pas ça, voilà, s'exclama-t-elle. Maintenant, chassez-le.

-C'est qu'un tout petit lézard. Qu'est-ce que vous avez contre lui ?

-Il bouge pas. Il m'observe, répondit-elle en plissant les yeux avec méfiance.

Max fit un mouvement brusque pour tenter d'effrayer l'animal. Cela fonctionna partiellement, puisque ce dernier zigzagua sur le mur avant de se poster sur le sol, au milieu de la cour. Max et Rose reculèrent tous les deux d'un bond et Rose poussa un glapissement épouvanté. Max leva son bras pour le placer devant elle comme une sorte de bouclier. Il réalisa la stupidité de la situation deux secondes plus tard. Il était vraiment entrain de protéger Rose contre un lézard de dix centimètres.

-Calmez-vous, il va rien vous faire, raisonna-t-il.

-J'ai peur qu'il me grimpe dessus, gémit-elle d'une voix plaintive.

Il fallait dire que vu de près, ce n'était pas l'animal le plus joli à voir qui existe. Max songea que lui non plus n'avait pas vraiment envie qu'il lui grimpe dessus.

-Vous pensez vraiment qu'il pourrait nous grimper dessus ? demanda-t-il très sérieusement.

-Mais j'en sais rien ! Rose commençait à avoir une voix légèrement hystérique. Vous venez de dire qu'il allait rien nous faire.

-Je suis pas spécialiste en lézards, lâcha-t-il, impassible.

-Eh bien, qu'est-ce que vous faites là alors ?! s'écria Rose d'un ton accusateur.

-Oh bah si vous avez pas besoin de moi… déclara-t-il en feignant un air vexé, moi j'ai pas de problème à passer devant…

Il fit une enjambée vers la porte, ce qui décida finalement le lézard à bouger et à filer vers eux à toute vitesse. Il passa en un éclair entre les jambes de Rose qui poussa un hurlement strident et se jeta littéralement dans les bras de Max. Un instant plus tard, le lézard avait disparu en se glissant dans une fente du mur. Max laissa échapper un soupir soulagé, avant de se rendre compte que Rose s'agrippait à lui comme si sa vie en dépendait. Ils étaient soudain vraiment très proches.

-Euh, il est parti le… le lézard, bégaya-t-il avec éloquence.

-Ah bon…

Rose s'écarta un peu de lui mais elle garda ses bras autour de son cou. Elle esquissa un petit sourire gêné.

-Désolée d'avoir un peu paniqué, dit-elle en faisant battre ses longs cils noirs.

Max lui adressa un sourire niais. Encore une mise en scène rocambolesque qui lui faisait tomber Rose dans les bras. Il n'allait pas s'en plaindre.

-Un peu ? répéta-t-il en levant un sourcil enjoué. Si vous vouliez être seule avec moi, il suffisait de le dire. Pas besoin d'impliquer un lézard dans l'histoire.

Il sentit la jambe de Rose s'enrouler autour de la sienne alors qu'elle s'appuyait de plus en plus contre lui. Max réajusta sa prise sur sa taille et rapprocha son visage.

-J'y penserai la prochaine fois, chuchota Rose et ses lèvres effleurèrent les siennes. Max sentit son coeur s'accélérer furieusement.

-Oh, mais ça va bien ?! retentit soudain une voix courroucée.

Trop absorbés l'un par l'autre, ils n'avaient même pas entendu la porte-fenêtre coulisser. La Commissaire se tenait dans l'embrasure et les regardait d'un air furieux. Max et Rose échangèrent un regard déconfit.

-Si c'est pour faire ça que vous disparaissez pendant une heure, vous allez commencer à le sentir sur les fiches de paye. Allez, au boulot !

...

Merci d'avoir lu !

Cette fic est inspirée de faits réels : j'ai vraiment été coincée sur mon balcon à cause d'un lézard. Rien de personnel mais je les trouve trop flippants.