Bonsoir à tous.Merci de vos encouragements. Voici la suite tant attendue !
Gaëlle: Oui bien vu ! J'aimais tellement ces quelques lignes que j'ai mis (sans exagération) près d'une heure à écrire, que j'ai voulu les réutiliser ici. Elles se prêtaient parfaitement à la dynamique du chapitre précédent.
Bonne lecture,
CHAPITRE 5: Juste une amie.
Ladybug distribua à chacun de ses équipiers un itinéraire de patrouille, ainsi que des heures de surveillance alternées, faisant exactement ce que Chat Noir avait soupçonné plus tôt.
— Ladybug, tu es certaine que tu veux que je patrouille sans mes pouvoirs ? S'enquit Carapace, surpris et incertain.
— Oui, Carapace, répondit-elle en posant une main sur son épaule. Tu n'as peut-être plus ton pouvoir de protection tant que Miraculeur sévit, mais tu sais toujours te battre.
— La dernière fois, j'ai tout fait foiré… Je me sens tellement coupable, déplora-t-il, la voix vacillante.
Ladybug serra doucement son épaule dans un geste réconfortant et encourageant.
— On fait tous des erreurs. La première fois, contre Cœur de pierre, j'ai oublié de purifier l'Akuma. J'ai abandonné mon Miraculous et je voulais le confier à quelqu'un d'autre, confessa-t-elle.
Elle fit une pause et adressa un regard significatif à Rena Rouge. La renarde hoqueta de surprise, ses oreilles se redressant sur son crâne et ses yeux s'écarquillant.
— Moi ?
Ladybug hocha la tête.
— Toi, confirma-t-elle. Mais j'ai fini par enfiler de nouveau le costume et par assumer mon erreur parce qu'elle devait être réparée.
Elle se tourna à présent vers son partenaire félin, qui semblait quelque peu stupéfait d'apprendre qu'elle avait presque abandonner son Miraculous. Mais le choc sur son visage laissa rapidement place à un doux sourire compréhensif, avant qu'elle ne reprenne la parole.
— J'étais toujours effrayée et je n'avais pas confiance en moi après avoir commis mon erreur. Je ne savais pas vraiment quoi faire mais, heureusement, je n'étais pas seule. Chat Noir était là et, sans lui, peut-être que Papillon m'aurait fait renoncé pour toujours ce jour-là, admit-elle, les yeux brillant de gratitude envers son partenaire de longue date.
Un silence lourd d'émotion s'installa dans la pièce avant que Chat Noir détourne le regard de Ladybug, un large sourire satisfait étirant maintenant ses lèvres.
— Tu essaies de nous faire pleurer là, ma Lady ?
— Pas du tout, ria-t-elle, nerveusement. Ce que j'essaie dire c'est que, le principal, c'est de savoir tirer des leçons de ses erreurs.
Elle tapota l'épaule de Carapace et lui fit un sourire.
— Et nous sommes là pour te guider et t'aider à réparer cette erreur, déclara-t-elle sincèrement.
— Merci Ladybug, murmura Carapace.
Les quatres héros avaient passé le reste de leur soirée, à discuter tactique, et à tenter d'élaborer un plan pour faire échouer celui de Papillombre. Sans grand résultat.
Malgré leur aide, Ladybug et Chat Noir en étaient toujours au même point: dans le flou complet.
Après plusieurs heures de conversation et de réflexions, ils avaient fini par s'asseoir chacun dans un coin du petit studio. Des notes et des bouquins étaient éparpillés partout autour d'eux, alors qu'ils s'efforcaient de continuer leurs recherches.
Chat Noir bailla soudainement et jeta un coup d'œil sur sa matraque pour s'enquérir de l'heure, probablement tardive, qu'il était. Il grimaça, en effet, il était déjà 2h00 du matin.
— Les gars, je pense qu'il est l'heure que tout le monde rentre chez soi pour dormir, bailla-t-il une seconde fois.
— Il y en a une qui dort déjà, bailla Rena Rouge à son tour, entraînée par le bâillement du félin.
Puis se fût à Carapace de suivre le mouvement.
— Mmh, ma Lady s'est endormie ? Demanda Chat Noir en se levant du lit sur lequel il était assis.
— Ça fait déjà un moment, admit Rena Rouge. J'ai pensé que c'était préférable de ne pas la réveiller.
Le félin fit le tour du canapé et découvrit sa partenaire endormie, recroquevillée sur elle-même en position fœtale, le visage paisible.
Un tendre sourire se dessina sur son visage et il s'abaissa à hauteur de la jeune femme. Il glissa une main sous ses genoux et l'autre dans son dos, puis la souleva délicatement, sous l'œil attentif et attendri de ses amis.
— Elle sera mieux dans le lit, murmura Chat Noir, justifiant son geste auprès des autres.
Il pouvait sentir le regard amusé de Rena Rouge rivé sur lui et cela le fit déglutir avec embarras, d'autant plus qu'il l'entendait s'approcher derrière lui. La renarde souleva les draps du lit, aidant Chat Noir, qui avait ses mains déjà bien occupées à porter Ladybug.
— Merci de ton aide, murmura-t-il en déposant doucement sa partenaire dans le lit, avant de remonter la couverture sur elle.
Toujours à ses côtés, Rena Rouge profita de leur proximité pour se pencher vers lui et murmurer à son oreille.
— Dormez bien, souffla-t-elle, le sous-entendu dans ses paroles ne passant pas inaperçu à l'esprit du félin.
Il se mit à rougir légèrement et se retourna vers Rena Rouge, qui s'était déjà éloignée.
— Soyez prudent sur le retour: il est tard. S'exclama Chat Noir, s'avançant vers le canapé et s'arrêtant à côté pour leur dire bonne nuit.
Il prit place assise et les salua d'un signe de la main alors qu'ils franchissaient la porte de leur repaire secret.
— Bonne nuit, Chat Noir, saluèrent-ils le félin, d'une voix synchronisée, tout en fermant la porte derrière eux.
La pluie s'abat sur Adrien, il vient de donner son parapluie à Marinette après lui avoir expliqué que l'histoire du chewing-gum collé sur sa chaise était un malentendu.
Il lui adresse un sourire, le cœur léger d'avoir pu régler ce quiproquo pour repartir du bon pied.
La jeune fille lui fait signe et il se retourne pour rejoindre la voiture qui l'attend.
— C'est ton premier jour d'école et tu as déjà une amoureuse…
Il regarde Plagg, son kwami et corrige aussitôt sa conclusion trop hâtive.
— Non, c'est juste une amie…
Son regard s'illumine.
— Une amie, répète-t-il, émerveillée.
Juste une amie, ces 3 mots font écho dans sa tête alors qu'il descend les marches devant le collège. Ils résonnent encore et encore, inlassablement et sonnent de plus en plus faux, tels des fausses notes sur un piano.
Il hésite, mais se retourne une fois de plus vers elle, convaincu qu'il manque quelque-chose.
Elle se tient toujours au-dessus des marches, le parapluie ouvert masquant son visage. Cependant, son corps n'est maintenant plus couvert d'un pantalon rose et d'un t-shirt blanc, mais d'un costume en spandex rouge à pois noirs.
Celui de Ladybug.
Ce n'est pas juste une amie.
xXxXx
Ladybug et Chat Noir entrent dans leur quartier général, leurs bouches scellées l'une contre l'autre, affamées et insatiables.
Chat Noir ferme la porte derrière eux et s'empresse de plaquer sa partenaire contre celle-ci. Il attrape ses cuisses et la hisse dans ses bras. Le halètement de surprise qu'elle laisse échapper est étouffé par sa bouche alors qu'il l'embrasse avec une vigueur renouvelée. Il se presse plus fort contre son corps et elle enroule ses jambes autour de ses reins, gémissant bruyamment contre ses lèvres.
— C'est ce que tu voulais ? Murmure-t-il, ses lèvres traçant maintenant un chemin de baisers brûlants dans son cou, jusqu'à l'encolure de son costume.
– Oui, souffle-t-elle, pantelante alors qu'elle réclame à nouveau la chaleur de sa bouche contre la sienne.
Il laisse glisser ses mains le long de son costume et caresse son corps. Il trace ses courbes, mais cela ne suffit pas, il en veut plus. Plus de contact, plus de chaleur, plus de peau, plus d'ELLE.
— Je souhaiterais tellement qu'on puisse se débarrasser de ces maudits costumes, gémit-il.
— On peut arranger ça.
Le désir dans sa voix est palpable. Leurs yeux se croisent, et il y peut y percevoir la conviction, l'envie, la luxure et la certitude. Sans un mot et en un seul regard, tout est dit. Ils savent ce qu'ils veulent.
— Dé-transformation, murmurèrent-ils à l'unisson.
C'est elle. C'est Marinette. Son souhait le plus cher a été exaucé. Cependant, ce qu'il lit dans son regard le paralyse complètement. Le chagrin. La peur. L'inconfort. Le rejet.
Elle le repousse vivement et l'éloigne loin de son corps, loin d'elle.
— Je suis juste une amie pour toi, Adrien, sanglote-t-elle. On ne peut pas… Ne me touche pas ! Tu ne m'aimes pas comme ça !
xXxXx
Chat Noir se retourna dans le canapé dans lequel il dormait, la sueur perlant sur son front et le corps secoué de spasmes nerveux.
—…noir ?
Sa respiration se bloqua soudainement dans sa gorge, ses yeux s'ouvrant brutalement à la recherche du bruit étouffé qu'il entendait confusément.
—…aton !
Il se redressa abruptement, prenant une profonde bouffée d'air pour remplir ses poumons.
— Chaton, c'est moi. Je suis là, murmura la voix rassurante de sa partenaire. C'était un mauvais rêve. Tout va bien.
— Mar… mmh, ma Lady ?
Il cligna des yeux quelques fois, son regard d'animal nocturne s'adaptant très rapidement à la pénombre de la pièce et discernant maintenant les traits du visage de Ladybug.
— Mon chaton, souffla-t-elle, prenant sa main dans la sienne. Tu étais agité dans ton sommeil et tu as crié mon nom.
— Je… je… lequel ?
Elle le regarda avec perplexité et haussa un sourcil.
— Lequel ? Répéta-t-elle.
— Je… ce n'est rien, je suis juste un peu confus par mon réveil soudain, expliqua-t-il, reprenant lentement ses esprits. Je suis désolé d'avoir interrompu ton sommeil, Ladybug.
Il tourna la tête, son regard scruta d'abord la pièce, puis se porta à nouveau sur le visage de sa partenaire, qu'il détailla avec insistance, les sourcils froncés.
— Tu es sûr que tu vas bien ? Est-ce que tu veux m'en parler ?
— C'était juste un rêve.
— Au vu de ton état, commença-t-elle tout en portant sa main libre sur le front humide du félin pour l'essuyer doucement. Ça avait plutôt l'air d'être un cauchemar, nota-t-elle.
Ladybug se leva de sa position agenouillée à côté du canapé et s'installa près de son partenaire. Elle exerça une pression plus forte sur sa main, douce et réconfortante.
— Je t'écoute si tu as besoin d'en parler, proposa-t-elle. Mais si tu ne veux p…
— C'était un rêve, l'interrompit-il pour s'expliquer. Un rêve que je souhaiterais être possible, répondit-il, la gorge nouée. Mais, ensuite…
— Prends ton temps, l'encouragea-t-elle
Il tourna légèrement la tête, croisant maintenant parfaitement le regard de sa partenaire.
— Mon souhait s'est réalisé… expliqua-t-il.
Il posa sa main sur la joue de Ladybug et la caressa doucement.
— Mais il s'est rapidement transformé en cauchemar… Déplora-t-il, son pouce traçant le bord du masque rouge à pois noirs.
Il sentit l'héroïne tressaillir sous son toucher et il se recula, résumant sa position initiale, sa main quittant la chaleur du visage de sa partenaire.
— Est-ce que je t'ai fait du mal ? Je veux dire… Dans ton cauchemar ? Demanda-t-elle après qu'il ait reculé de l'autre côté du canapé.
—Non ! S'écria-t-il soudainement en se levant précipitamment. Si l'un de nous a blessé quelqu'un, c'est certainement moi... je suppose ? murmura-t-il, sa voix chuchotant à peine ses pensées intérieures et confuses.
Il détailla intensément les traits surpris et penaud de sa partenaire, à la recherche de réponses qu'il ne parvenait pas à trouver seul. À la recherche d'explications, qu'il ne parvenait pas à éclaircir.
Si Ladybug était Marinette…
Non. Ce n'était pas possible.
C'était ses propres désirs qui lui jouaient des tours et se retournaient contre lui.
Ce n'était qu'un mauvais rêve et pourtant il était profondément confus et bouleversé par les illusions et désillusions dans lesquels son cœur l'entraînait.
— De quoi parles-tu ? Demanda-t-elle, sa main retenant et tirant sur son poignet pour le faire s'asseoir à nouveau.
Chat Noir ne céda et ne bougea pas, à l'inverse, il utilisa la prise qu'elle avait sur son poignet pour la tirer vers le haut, l'obligeant à se lever. Dans son élan, il l'attira contre lui, son corps se plaquant complètement contre le sien.
— Je… je ne sais plus ce que je dois croire…
Sa voix se brisa dans un murmure semblable à un appel à l'aide.
— Je ne comprends pas ce que tu veux dire, Chaton…
— Moi non plus… murmura-t-il, sa main libre glissant derrière la nuque de Ladybug. Je ne comprends pas… Admit-il, son regard sondant ses yeux bleus avant de se poser sur ses lèvres. Je… Je ne comprends plus… déclara-t-il finalement, ses doigts pressant l'arrière de sa tête pour la rapprocher de lui.
— Qu'est-ce que… tu fais… Chat Noir… ? Déglutit-elle.
Il pouvait percevoir la crainte et le tremblement dans sa voix, qui se diffusait dans son corps tout entier alors qu'elle se crispait sous son toucher.
Il recula franchement, le regard honteux et les mains chevrotantes, incapable de respirer alors que la culpabilité écrasait et oprimait maintenant sa poitrine.
— Je… Pardon ! S'exclama-t-il penaud en se détournant vivement de sa partenaire.
Le visage blême et le cœur lourd, il s'échappa la porte d'entrée, s'enfuyant à toutes jambes de leur petit appartement secret.
— Attends Cha…
Mais les mots de Ladybug moururent dans le silence de la nuit, alors qu'il s'éclipsait déjà comme une ombre insaisissable au beau milieu de la pénombre des rues parisiennes.
Chat Noir s'arrêta sur un toit non loin de la Tour Eiffel. Il détailla le monument de bas en haut, ses yeux fixant avec colère la pointe métallique qui touchait le sommet du dôme.
Il était furieux. Furieux que Papillombre ait échafaudé un plan aussi effrayant et impénétrable. Furieux de ne pas être parvenu à arrêter leur ennemi durant ces quatre dernières années. Furieux d'avoir traversé tant d'épreuves avec sa partenaire pour un résultat s'avérant totalement inexistant. Furieux de se sentir comme un vulgaire pion sur un échiquier.
Mais surtout, il était furieux contre lui-même. Il s'en voulait profondément de ne plus parvenir à gérer cette situation.
Il craquait, mentalement, moralement et physiquement. Il en avait marre de sacrifier sa vie pour se battre, marre des secrets, marre de se sentir enfermés dans une vie sur laquelle il n'avait aucun contrôle. Il se sentait claustrophobe dans son propre corps. Incapable de gérer quoi que ce soit, pas même ses propres sentiments.
Il était allé trop loin avec Ladybug. Il l'avait su à la seconde même où elle s'était mise à trembler contre lui, le regard craintif et soucieux. Mais il était tellement confus, bouleversé et meurtri par son mauvais rêve, qu'il avait été déboussolé. Il s'était senti complètement perdu au milieu de toute cette pagaille qu'était sa tête et son cœur, comme une boussole ayant perdu le nord. C'était à peine s'il avait pu distinguer le vrai du faux, tant l'intensité de son cauchemars l'avait rongé jusqu'à l'os, pendant encore de longues minutes après son réveil.
Il serra les dents et les poings, son regard aigre toujours rivé sur le sommet de la Tour Eiffel. Il pouvait voir le compteur afficher 7 jours, 12 heures, 48 minutes et 3 secondes. 2 secondes, 1 seconde…
Sa respiration s'accélèra alors que son regard glissait sur la capsule que formait le dôme. Le sentiment d'emprisonnement qu'il ressentait à tous les niveaux de sa vie, se mit soudainement à croître à une intensité fulgurante. Il était piégé à l'intérieur de lui-même, piégé dans la vie que son père lui imposait et à présent, il était même piégé dans ce costume qui lui donnait pourtant la liberté qu'il convoitait tant.
Le dôme était encore une prison supplémentaire. Une prison qui l'étouffait maintenant d'une manière presque physiquement douloureuse.
Il posa une main sur son torse. Son cœur battait à toute vitesse, martelant sa cage thoracique avec force, tel un lion en cage cherchant à s'échapper. À cet instant, Il désirait pouvoir déchirer son costume avec ses griffes et libérer la pression qui pesait sur sa poitrine et qui rendait sa respiration irrégulière et profondément difficile.
Se libérer. Il devait se libérer.
— Cataclysme !
À suivre…
La semaine prochaine, chapitre 6: Perte de contrôle.Vos commentaires motivent toujours l'auteure alors n'hésitez pas à vous lacher :).
