Wow. J'ai eu des commentaires vraiment très réconfortants et encourageants. Merci pour cet élan d'amour. Je vous adore !
Dans les chapitres précédents : suite à une série de cauchemars, et un mal être général, Chat Noir à cataclysmer et déréglé le compte à rebours. Alors qu'ils étaient en train de s'expliquer lui et Ladybug, une attaque Akuma à frapper, coupant au court leur discussion. S'en est suivi une attaque perfide de Miraculeur qui a subtilisé les pouvoirs dr Chat Noir et Ladybug, blessant même cette dernière. Le chapitre qui suit se situe à la suite de ces événements. Toujours dans la même journée. Nos hérons vont enfin pouvoir s'expliquer. Sur la "perte de contrôle" de Chat Noir ainsi que sur l'état de santé de Ladybug.
Bonne lecture.
CHAPITRE 8: À cœurs découverts
L'instant d'après, Chat Noir entrait dans la salle de bain, les yeux fermés, répondant à son appel à l'aide et lui tendant le kit d'urgence.
— Comment puis-je t'aider ?
Elle mit la trousse de côté sur le lavabo et prit la main de Chat Noir dans la sienne pour le guider.
— J'ai besoin que...heu... tu m'aides à me... débarrasser de mon... mon débardeur, balbutia-t-elle.
Elle vit le visage de son partenaire devenir rouge et ses oreilles se hérisser subitement sur son crâne.
— T-tu veux que j'enlève t-tes vêtements ? demanda-t-il, la bouche sèche.
— Je ne peux pas le faire toute seule et j'ai besoin que tu voies la blessure pour m'aider à la nettoyer, expliqua-t-elle en rougissant. C'est au niveau de mes côtes, à gauche.
— D-d'accord, répondit-il, incertain, alors qu'elle guidait déjà sa main sur la bretelle droite de son débardeur.
— Je ne peux pas lever mes bras. Tu devras d'abord enlever les deux bretelles puis faire glisser le débardeur vers le bas, indiqua-t-elle.
Il acquiesça et ses doigts saisissèrent le tissu, le faisant glisser le long du bras droit de la jeune femme. Il pinça ensuite l'autre bretelle et elle pouvait sentir qu'il la retirait très lentement, avec précaution, sachant que c'était son côté blessé.
Ses deux mains gantées glissèrent ensuite le long de sa taille, ses griffes effleurant légèrement sa peau nue. Ce contact lui donna des frissons et elle dut se mordre la lèvre lorsqu'elle le vit s'agenouiller et faire glisser le vêtement le long de ses jambes.
Marinette soupira, libérant le souffle qu'elle n'avait même pas réalisé qu'elle retenait prisonnier, lorsque son partenaire termina sa tâche.
— Tu sais, murmura-t-il en se redressant. Il aurait été plus facile de déchirer ton débardeur avec mes griffes, la taquina-t-il.
Elle s'empourpra, l'imaginant déchirer tous ses vêtements, ses griffes la faisant frissonner et gémir. Elle secoua rapidement la tête, soulagée qu'il ne puisse pas entendre ses pensées incongrues ou voir son visage échauffé.
Cependant, il dut sentir son embarras car il changea rapidement de sujet.
— Comment puis-je t'aider maintenant ?
— Mmh, Tikki, tu peux me donner la serviette là ?
Elle désigna une grande serviette de bain grise à son kwami. Tikki en attrapa un coin et la donna à Marinette, qui cacha son visage derrière l'épaisse tissu.
— Tu peux ouvrir les yeux et nettoyer la plaie. Si... si tu… si tu es d'accord avec ça demanda-t-elle. J'ai caché mon visage.
— N'importe quoi pour to-ooooi...
Sa voix tressaillit quand il ouvrit les yeux et vit sa partenaire dans un simple soutien-gorge de sport rose clair et un pantalon de jogging gris.
La chaleur lui monta au visage et il entendit la petite kwami coccinelle glousser, s'amusant probablement de voir le fringant Chat Noir cesser de fonctionner normalement, juste à cause d'un ventre nu. Un très joli ventre nu, cependant.
Il jeta un regard à Tikki, rougissant, mais, rapidement, son regard et ses pensées se concentrèrent à nouveau sur le sang sec sur la peau de sa partenaire.
— On dirait que ta combinaison a comprimé la blessure. Ça ne saigne plus, la rassura-t-il.
Il ouvrit la trousse de secours, en sortit quelques compresses et un flacon de solution antiseptique.
— Ça va être froid et ça va peut-être piquer un peu, prévient-il, la voix douce et réconfortante.
Elle gémit, attrapant un morceau de la serviette entre ses dents et mordant avec force pour ne pas crier plus fort.
— Je suis désolé, s'excusa-t-il, son estomac se tordant de douleur pour elle. Je n'ai plus qu'à nettoyer un peu autour de la plaie et ce sera terminé.
Marinette ferma les yeux, ses mâchoires se détendant instantanément quand il ne toucha plus la coupure.
— Tout est propre ! Déclara-t-il. Tu as de la chance, ce n'est pas une blessure profonde. Pas besoin de points de suture. Mais, tu as un énorme bleu... ça doit être vraiment douloureux, déplora-t-il, la voix remplie de tristesse.
— Ça l'est, mais ne t'inquiète pas: un pansement, un peu de repos cet après-midi, et ça ira mieux, le rassura-t-elle, sa main se portant sur l'épaule du félin et la serrant doucement.
— Alors laisse-moi juste te mettre ce bandage, comme ça tu pourras te reposer après.
Il attrapa la trousse de secours et puis, l'ouvrit pour en sortir ce dont il avait besoin.
— Merci, mon Chaton, souffla-t-elle.
— Pas besoin de me remercier, ma Lady, répondit-il, le ton doux et tendre alors qu'il appliquait une compresse sur sa plaie avant d'envelopper soigneusement sa taille avec un bandage.
Ladybug grimaça et remua dans le lit, cherchant une position confortable qui ne ferait pas pression sur sa blessure.
Elle soupira et finit par se redresser avec lenteur et précaution, s'asseyant le dos appuyé contre la tête de lit.
— Tiens: un antidouleur et un peu d'eau, proposa Chat Noir, lui tendant un comprimé blanc et un verre.
— Merci Chaton, souffla-t-elle, prenant avec reconnaissance ce qu'il lui proposait pour qu'elle se sente rapidement mieux.
Malheureusement, il lui manquait encore quelque chose de primordial si elle désirait vraiment ressentir une amélioration de son état actuel: des explications.
— Tu peux t'asseoir près de moi ? Demanda-t-elle, tout en tapotant la place libre à côté d'elle. Il faut qu'on parle tous les deux.
Chat Noir hocha simplement la tête, le visage sévère et sérieux, avant de prendre place à côté de sa partenaire, de l'autre côté du lit.
— Je suis claustrophobe, répondit-il, anticipant la question de sa partenaire. C'est pour ça que j'ai agi aussi impulsivement. J'ai… paniqué. Le dôme, le compte à rebours, les cauchemars… c'était de trop, déclara-t-il d'une voix défaillante.
Ladybug posa sa main sur la sienne et adressa au félin un sourire inquiet.
— Ce n'était pas ta faute: c'est humain de craquer parfois, le rassura-t-elle. Ce que je voudrais vraiment savoir, c'est la chose qui te bouleverse autant. Celle qui a fait déborder le vase: les cauchemars. Je ne t'avais jamais vu aussi déboussolé et triste, ajouta-t-elle, sa main se serrant plus fort autour de la sienne, tout comme le faisait son cœur dans sa poitrine.
— C'était… c'était toi… je veux dire, toi, sans le masque…
L'expression sur son visage resta inchangée. Pas d'étonnement, pas de confusion, pas d'incompréhension.
Jusque là, elle avait visé juste quant à l'origine des cauchemars de son partenaire.
Ce qu'elle ne savait pas, c'était pourquoi cela semblait l'avoir ébranlé autant. C'était comme si... Comme si ça n'avait pas été un mauvais rêve, mais bel et bien réel.
— Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ne me dis pas ? Tu sais qui je suis ? Tu as découvert mon identité ?
— Non ! Réagit-il immédiatement. Je… Je ne sais rien, mais, j'ai déjà eu des soupçons, avoua-t-il. J'ai… des espoirs… souffla-t-il, la gorge enrouée par ses émotions trop longtemps contenues.
— Oh… je… je vois...
Elle réalisa soudainement l'ampleur de cette confession: il y avait une autre fille.
Parce qu'il n'y avait aucune chance qu'il pense à Marinette Dupain-Cheng en tant que Ladybug. Chat Noir et elle avaient bien eu, et avaient toujours, quelques interactions ensemble. Parfois, il lui arrivait de s'arrêter sur son balcon pour la saluer, au détour d'une patrouille qu'il menait en solo. Ils étaient amis.
Elle se remémorait encore parfaitement le jour où son père avait été akumatisé parce qu'elle avait menti à propos de ses sentiments pour le félin. Un mensonge qui n'en n'était plus un à présent, mais à cette époque-là, elle n'était pas encore prête à l'admettre. Toujours est-il, que Chat Noir avait été très clair ce jour-là: il ne nourrissait pas de sentiments romantiques pour Marinette et il n'y avait aucune raison que cela ait changé aujourd'hui.
Elle se détourna légèrement du félin et fixa son regard sur le mur à côté d'elle, cachant son visage et masquant l'émoi que venait de susciter l'aveu de son partenaire au plus profond d'elle-même.
— Je suis désolé, souffla Chat Noir. Je ne m'attendais pas à ce que mon cœur désire à ce point que vous ne soyez qu'une seule et même personne, elle et toi.
— Je… Je me suis déclarée à toi trop tard, n'est-ce pas ? murmura-t-elle sa question, des larmes contenues nouant maintenant sa gorge. Tu l'aimes cette fille ?
— Je… je suis désolé, répéta-t-il à nouveau, comme un vieux disque rayé.
— Je comprends. Tu n'as aucune raison de t'excuser, Chaton.
Les doigts de son partenaire s'entrelacèrent avec les siens et il les serra fort.
— Elle te ressemble beaucoup, en fait, avoua-t-il. C'est pour ça qu'au fond de moi… j'entretiens cet espoir que… Peut-être… Soupira-t-il, laissant ses dernières paroles mourir au bout de ses lèvres. C'est la première amie que je me suis faite au collège. Elle est gentille, altruiste, téméraire et elle tient une place spéciale dans mon cœur. Tout comme toi, déclara-t-il.
Elle pouvait sentir le regard de Chat Noir pesé sur elle et elle se retourna alors pour lui faire face, rencontrant instantanément l'intensité de ses deux yeux verts perçants.
Elle le vit ouvrir la bouche, devinant sans peine qu'il s'apprêtait à s'excuser encore une fois et elle décida, à son tour, d'être honnête avec lui.
— Je comprends tout à fait ce que tu ressens, admit-elle.
Elle le sentit vaciller à côté d'elle. La vérité n'était pas facile à entendre pour lui non plus.
— Il y a toujours cet autre garçon aussi, n'est-ce pas ? Demanda-t-il tout en rompant le contact visuel avec elle pour regarder leurs mains jointes.
Leurs mains, scellées par les mensonges, les secrets, et beaucoup… beaucoup de souffrances.
— Mh mh, acquiesça-t-elle. Je sais ce que l'on ressent quand on a le cœur partagé en deux et qu'on ne peut pas le donner pleinement.
— Ce serait tellement plus simple s'il n'y avait pas ces masques… Peut-être qu'on pourrait enfin mettre nos cœurs en paix, déclara-t-il, la voix gonflée d'espoir.
Nul doute qu'il espérait vraiment découvrir cette autre jeune femme dont il était tombé amoureux sous les traits de la Coccinelle.
L'image d'Adrien imprégna subitement son esprit. Son chaton lui ressemblait tellement en ce moment dans sa vulnérabilité, sa sensibilité et son honnêteté. Et pour la première fois, elle s'autorisa aussi à espérer l'impossible avant de chasser cette idée bien trop chanceuse de son esprit.
— On ne peut pas, Chat Noir, déclara-t-elle, tout en laissant ses doigts s'échapper des siens. C'est trop dangereux. La situation actuelle est trop grave et… et je ne suis pas prête à devoir faire un choix ou à devoir tirer un trait sur vous deux, déplora-t-elle, le visage meurtri par le chagrin que lui faisait éprouver cette aveu.
— Mais…
— Je suis désolée, souffla-t-elle.
Cette fois, le barrage qu'elle s'était efforcée de construire ces dernières années céda, et elle éclata en sanglots.
Il la rattrapa, comme toujours, les bras grands ouverts. Il était le pilier qui la maintenait debout dans n'importe quelle situation, aussi désespérée fusse-t-elle.
— On va surmonter ça, je te le promets, murmura-t-il au creux de son oreille.
Son corps fort et puissant, ainsi que les battements de son cœur, berçait lentement l'héroïne. Tout comme l'espoir infime d'un dénouement heureux berçait également leurs vies.
Chat Noir tendit la main à sa partenaire, l'aidant à se lever du lit dans lequel elle avait pu se reposer pendant un peu plus d'une heure.
— Tu es certaine de vouloir le faire maintenant ? S'enquit-il, préoccupé face à la légère grimace qui étirait toujours les traits de Ladybug.
— Oui. Je suis certaine.
Le félin hocha la tête et s'abaissa, soulevant subitement l'héroïne du sol et la portant comme une jeune mariée.
— Chat ! Je peux marcher ! Protesta-t-elle, mi-surprise, mi-contrariée par sa protectivité.
Il lui adressa son plus beau sourire narquois.
— Hors de question, LadyBobo, la réprimanda-t-il gentiment. Est-ce que le canapé conviendra?
Elle roula des yeux au surnom et il aurait pu juré l'avoir entendu marmonner un juron.
— Il faut qu'on le retourne pour qu'on ne puisse pas voir le lit et les fenêtres mais plutôt le mur blanc, expliqua-t-elle.
— Que JE le retourne, corrigea-t-il.
Avec délicatesse, il déposa Ladybug dans le canapé puis il fit pivoter ce dernier à 180 degrés, le plaçant dos au mur. Il prit ensuite place auprès de sa partenaire et dégaina sa matraque dont il fit apparaître l'écran.
Il enclencha le mode prise de vidéo et son image apparut sur le dispositif de communication. Il appuya pour étendre son arme de quelques centimètres supplémentaires, éloignant son reflet et faisant apparaître Ladybug dans le cadre. Chat Noir fronça les sourcils, concentré, et il étendit sa matraque afin d'agrandir encore un peu l'espace entre eux et la caméra.
— C'est parfait comme ça, ne bouge plus Chaton, s'exclama Ladybug en posant sa main sur la sienne, l'empêchant d'appuyer une fois de plus sur le bouton qui contrôlait la grandeur de son arme.
— Tu es prête ? J'enregistre ?
Elle prit une profonde inspiration, tout comme lui, puis elle hocha la tête, lui donnant le signal de commencer l'enregistrement.
"Bonjour, Paris." s'exclamèrent-ils d'une même voix.
Puis, ce fut Ladybug qui prit la parole en premier afin de fournir des explications aux parisiens.
"Si nous vous délivrons ce message aujourd'hui, c'est parce que nous souhaitons avoir la plus grande transparence envers vous, très chers concitoyens."
Tout du moins, en ce qui ne concernait pas des données beaucoup trop sensibles pour être dévoilées à n'importe quel civil lambda.
" Nous savons que ce matin, vous êtes toutes et tous restés dans le flou en découvrant qu'il s'était passé quelque chose de terrible pendant la nuit, et ce, sans avoir reçu aucune explication de notre part alors que la situation en elle-même était déjà particulièrement complexe et inédite."
Entendre et admettre haute voix la difficulté et la complexité de cette attaque fit tressaillir Chat Noir et il pouvait sentir que, à côté de lui, cela faisait le même effet à sa partenaire
"Oui, le compte à rebours a été réduit. Nous avons…"
Ladybug fit une pause et ferma brièvement les yeux. Elle réfléchissait à comment aborder les événements et le félin s'empressa de saisir cette opportunité, pour assumer pleinement les conséquences de ses actes.
"J'ai approché le Sentimonstre en pleine nuit et j'ai utilisé mon pouvoir pour essayer de le détruire. Malheureusement, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs et le compteur s'est avéré indestructible. Cependant, il a été endommagé et détraqué, voilà pourquoi quelques jours ont été purement...perdus..."
Il baissa la tête, la culpabilité toujours ancrée dans son esprit, et Ladybug entrelaça ses doigts avec les siens, lui conférant un peu de force et de réconfort. Cela lui permit de relever la tête, puisant la fougue nécessaire dans le regard de sa partenaire pour continuer son élocution, alors qu'elle l'encourageait silencieusement.
"Nous savons et nous comprenons que vous soyez effrayés, inquiets, voire même en colère parce que la situation est au point mort. Nous faisons tout notre possible et luttons, de jour comme de nuit, pour déjouer le plan de Papillombre et nous n'abandonnerons jamais la ville et ses habitants."
Le félin posa une main sur son cœur et, du coin de l'œil, il vit sa partenaire faire de même.
"Nous n'abandonnerons JAMAIS quoi qu'il nous en coûte," répéta Ladybug, l'émotion palpable dans sa voix.
Chat Noir coupa l'enregistrement et se tourna vers Ladybug. Elle hocha la tête, un demi-sourire satisfait étirant ses lèvres, et il envoya la vidéo à Rena Rouge: Alya la partagerait sur le Ladyblog et les chaînes de télévision régionales suiveraient le mouvement.
À suivre…
La semaine prochaine, chapitre 9: Clarté.
Comme toujours, vos commentaires sont les bienvenus et très appréciés par l'auteure :)
Bisous Miraculeux et bon long week-end.
