Auteur: Mysid

Disclaimer: Sin Wildsmith est à Mysid. Le monde dans lequel il vit et les personnages qu'il y rencontre appartiennent à J.K. Rowling.

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Note de la traductrice: Aaaah, j'ai cru que j'y arriverai jamais! Désolée, la traduction de ce chapitre est prête depuis quelques temps déjà mais ma boîte mail et celle ma béta, Temys (Un énorme MERCI à elle pour son aide et sa patience!) ont eu un petit différent (rrah la la qu'elles sont suceptibles ces machines...) et puis ensuite j'ai eu quelques problèmes pour updater le chapitre et pour finir, pour le mettre en forme! J'ai toujours eu la poisse :-D

Bref, en fait je voulais juste remercier tout ceux qui ont laissé une review la dernière fois (Zazo, Gred, Kuro-hagi, Ishtar205, leagatha, doush.k, LLte (c'est bien comme ça ton pseudo...? -.-" je suis contente que tu ais aimé à ce point, ça fait chaud au coeur :) laisse donc ton mail si tu repasses par là!), alana chantelune (tu ne m'en veux pas trop pour l'attente...? oh et je suis toujours sur 'Une photo...' t'inquiètes ;), moz-la-marmotte, Oxaline, Sorn The Lucifer's Angel et Hermera) et j'espère bien que ce chapitre-ci aura droit au même accueil... :) Oh et s'il y a des erreurs, surtout faite-le moi savoir! Je mords un peu mais juste dans le feu de l'action... -.-"... pourquoi je précise moi...?


When Moony Met Sin

Nouvelle Lune

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Mars 1983

Presque une semaine passa avant qu'un hibou n'arrive de la part de Remus, invitant Sin à passer l'après-midi avec lui à visiter les serres de plantes magiques à Briarvine Gardens (1). Un rendez-vous dans un endroit public—Remus semblait prendre au sérieux sa règle du "pas de sexe pendant deux semaines".

Les serres se révélèrent être un bon choix pour leur rendez-vous. L'air chaud, épaissi par les parfums de terre moite, de compost, et d'une myriade de fleurs, raviva inévitablement les souvenirs des cours d'Herbologie. Remus lui raconta qu'une fois, Peter l'avait sauvé de la morsure d'un Tentacula Venimeux, pour finalement se faire mordre lui-même. Cependant Peter avait fini par être le plus chanceux des deux puisqu'il était à l'infirmerie quand ses camarades de classes eurent un test surprise en Métamorphose un peu plus tard dans la journée. Bientôt, ils se retrouvèrent à échanger plus d'histoires sur le temps qu'ils avaient passé à Poudlard. Sin avait reçu son diplôme juste avant que Remus ne commence le collège, alors il fut assez surpris d'entendre combien les bêtises que Remus et ses amis avaient commies avaient été nombreuses. Ce n'est que plus tard que Sin réalisa que Remus avait limité ses reminiscences aux quatre ou cinq premières années.

Sin raconta à Remus son coming out face à ses quatre camarades de chambre durant leur sixième année. L'un d'eux avait déclaré qu'il était "pervers" et "souillé par le pêché." Moins de deux jours plus tard, il avait déménagé dans le dortoir des cinquièmes années pour s'éloigner de Sin. Deux avaient affirmé qu'ils étaient "O.K." avec ça, mais s'étaient mis à l'éviter, et ils en étaient même arrivés à se donner beaucoup de mal pour ne plus se déshabiller devant lui. Simon avait déclaré, "Tu es toujours la même personne que celle que tu étais hier, et si jamais je commence à agir différement, tu as ma permission pour me jeter un sort."

Le temps qu'ils atteignent la dernière serre, l'après-midi se finissait déjà, alors ils se mirent d'accord pour aller boire un thé tous les deux dans une petite boutique pas très loin. Comme il leur versait du thé à tous les deux, Sin réalisa qu'il y avait une question qu'il n'avait jamais posée.

"Tu ne m'as jamais dit ce que tu faisais pour vivre, Remus. Comment remplis-tu tes journées?"

"Un peu de ci et un peu de ça." Remus commença à déchiqueter nerveusement son sandwich.

"Ah, oui, je suis plutôt friand de 'ci et ça.' Cela ferait-il partie de l'aura de mystère qui enveloppe Remus Lupin?"

"J'écris quelques articles en free-lance, la plupart pour des journaux de DCFM, et—um—parfois je crée des sortilèges et d'autres choses dans le genre pour ceux qui en ont besoin." Le regard de Remus était toujours fixé sur le sandwich qu'il était en train de réduire en miettes.

"Les demandes pour ce genre de choses ont dû retomber de manière dramatique après la chute de Tu-Sais-Qui."

Remus acquieçsa. "Ces derniers temps mes meilleurs clients sont des loups-garous qui ont besoin d'aide avec des sorts d'insonorisation et des charmes de confinement pour les endroits où ils passent les nuits de pleine lune." Il releva la tête, mordant sa lèvre inférieure.

"Des loups-garous? Tu veux dire que ce sont leur famille ou d'autres personnes qui t'engagent?"

Remus paru décontenancé. "Non, ils m'engagent eux-même. La plupart d'entre eux sont des Moldus et ne peuvent créer de sorts par leurs propres moyens. Je les aide à s'assurer qu'ils ne blesseront personne. C'est très important pour eux de ne faire de mal à personne."

Sin prit une gorgée de thé tout en considérant les paroles de Remus. Il était difficile de concilier ça au fait que les loups-garous possédaient cet instinct incontrôlable qui les poussait à courir librement et à chasser les humains. Cependant, si un loup-garou mordait ou tuait un être humain, le Ministère le faisait abattre. Il en conclut que l'instinct de conservation devait pousser quelques loups-garous à s'enfermer lors des pleines lunes.

"Je suppose que je peux comprendre ça," finit par dire Sin. "Quand même, tu es plus courageux que moi si tu traites avec des loups-garous. Je vais m'en tenir aux joueurs de Quidditch."

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Après un rendez-vous supplémentaire dans un lieu public—une rencontre au Chemin de Traverse pour déjeuner—la soirée tant attendue était presque à portée de main. Sin essayait de faire un peu de paperasserie pour ne rien avoir en tête durant son rendez-vous avec Remus la nuit prochaine. Il se demanda quel Remus se montrerait, le jeune homme timide qui lui avait demandé la permission avant de lui donner un baiser presque chaste, ou l'agressif Remus qui l'avait épinglé contre le sofa tout en lui mordant le cou. Il venait juste de se rappeler de laisser des instructions à l'elfe de maison pour être sûr qu'elle nettoie la baignoire et le reste de la salle de bain—"Peut-être que cette fois Remus voudra de la compagnie dans son bain,"—quand il entendit un léger coup sur la porte. Derrière, il trouva Remus immobile, les bras croisés et les sourcils froncés.

"Remus! Je ne m'attendais pas—"

"J'ai un jour d'avance ; je sais. Si je tombe mal, je peux repartir. J'ai juste besoin de te parler de quelque chose."

"Non, c'est bon," dit Sin comme il se reculait pour permettre à Remus d'entrer. "Je suis toujours heureux de te voir, Beau Gosse. Entre et fais comme chez toi."

Remus entra et retira sa cape mais il ne l'accrocha pas. Il la replia sur son bras tout en marchant jusqu'à la fenêtre. Il resta immobile à l'endroit même où Sin s'était tenu deux semaines plus tôt, et fixa l'obcurité au travers de la vitre.

"Il garde sa cape ; il veut pouvoir partir rapidement," en conclut Sin. "Tu es là pour annuler notre rendez-vous, n'est-ce pas?"

"Peut-être—je ne suis pas sûr. Ça dépend de toi." Sa voix paraissait triste.

Bien que Remus dépassât Sin de quelques bons pouces, et que Sin sût désormais par expérience que Remus était plus fort que lui, le jeune homme avait l'air très vulnérable devant la fenêtre sombre.

"Il y a une expression Moldue—je vais la massacrer, je le sais," fit Sin comme il s'approchait doucement de Remus, "à propos de personnes qui essaient d'ignorer un immense gorille assit dans un coin, mais le gorille ne peut être ignoré. Notre gorille assit dans un coin c'est le sexe." Il posa une main sur le bras de Remus, s'attendant presque à ce que Remus s'écarte, mais il ne le fit pas. "Il y a deux semaines, tu as dit que je devais attendre deux semaines, mais maintenant tu changes d'avis."

Remus hocha la tête. Sin glissa ses bras autour de la mince taille de l'autre homme. "Ça va aller. On ira aussi lentement que ce donttu auras besoin. Je vais devoir prendre beaucoup de douches froides, mais quelqu'un d'aussi magnifique que toi vaut le coup qu'on attende."

"Ce n'est pas ça le problème," dit doucement Remus. "Est-ce qu'on pourrait s'asseoir sur le sofa? Il faut que je te parle de quelque chose."

Sin prit la main de Remus et l'amena jusqu'au sofa. Remus laissa tomber sa cape au le sol près de ses pieds et s'assit, fixant ses mains serrées entre ses genoux.

"Tu vas probablement me détester quand je te l'aurais dit. Je me déteste pour ça."

Sin voulait dire que rien de ce que Remus pourrait dire ne le ferait le détester, mais l'évident dégoût de soi-même dans la voix de Remus le fit se retenir. "Vas-y."

"Je suis toujours amoureux de Sirius. Je hais ce qu'il a fait, et je hais ce qu'il est devenu, mais ce n'était pas mon Sirius. Je n'ai pas réussi à guérir de l'amour que je porte au Sirius dont je me souviens." Remus attendit silencieusement la réaction de Sin.

Sin ne savait pas ce qui le désappointait le plus, le fait que plus d'un an après avoir été emprisonné, Sirius Black causait toujours autant de peine à son ancien amant, ou le fait de savoir que Remus ne partagerait pas son lit.

"C'est pour ça que tu ne veux pas coucher avec moi ?"

"Non !" Remus releva brusquement les yeux. "C'est pour ça que je veux. Je ne veux pas l'aimer. Je veux l'oublier. Mais je t'utilise, et ce n'est pas honnête. Je pensais que ça irait. Je voulais me servir de toi, et toi—" Il s'arrêta, embarassé et regarda de nouveau ses mains.

"Et je voulais me servir de toi," continua Sin à sa place.

"Mais ces deux dernières semaines, tu as été si gentil. J'aime passer du temps avec toi, Sin. Je t'aime beaucoup. Je ne pouvais pas aller plus loin tant que tu ne savais pas ce que je ressentais—pour Sirius, et pour toi."

"Remus, la durée de vie habituelle de mes liaisons se situe quelque part entre une nuit et six mois. Je ne recherche pas le grand amour. Je veux juste jouir de ta compagnie pendant un moment." Il ramena la main de Remus sur sa cuisse. "Et comme tu peux le voir, j'apprécierais encore plus ta compagnie si tu venais au lit avec moi. Ou bien est-ce que je dois attendre jusqu'à demain soir?"

Remus sourit de soulagement et caressa momentanément Sin à travers sa robe. "Non, ce soir c'est bien."

Sin se pencha en avant pour embrasser Remus et glisser un bras autour de ses reins. "Viens, Beau Gosse," chuchota-t-il. Il garda son bras autour de Remus comme il le guidait jusqu'à la chambre.

Quelques bougies s'allumèrent d'elles-même lorsqu'ils pénétrèrent dans la chambre. Juste au pied du lit, Remus se tourna pour faire face à Sin. Il dénoua la ceinture de Sin et tira sur sa robe pour l'ouvrir. Il embrassa la bouche de Sin et sa mâchoire et son cou comme il glissait ses mains sous la robe de Sin et caressait sa peau. Sin frissonna de plaisir au contact des mains froides et légèrement calleuses de Remus. Sin répondit au baiser, mais quand il essaya de défaire la ceinture de Remus, Remus agrippa ses poignets et les immobilisa.

"Non, éteins les bougies d'abord."

Sin voulait voir le corps mince et ferme de Remus presque autant qu'il voulait le toucher. Il voulait voir encore l'expression de bonheur sur le visage de Remus. Il voulait voir les yeux or et chocolat s'enflamer rien que pour lui.

"Je veux te voir, Remus. Tu es tellement beau."

"Non." La voix de Remus était ferme. Sin n'allait pas faire d'histoires pour ça, pas ce soir en tout cas. Il était déçu, mais fit comme il avait dit.

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Quand Sin se réveilla le matin suivant, il s'aperçut qu'il était seul. Il avait eu peur que cela n'arrive. Remus n'avait eu besoin que d'une nuit pour exorciser son démon, celui de n'avoir jamais couché avec personne d'autre que Sirius Black.

"Merde," jura-t-il à voix basse quand il étendit son bras et touchait le côté vide du lit.

"Quelque chose ne va pas?" demanda une voix placide depuis l'embrasure de la porte. Remus pénétra dans la chambre, déjà vêtu. Ses cheveux châtin clair étaient encore humides à cause du bain. Il s'assit sur le bord du lit et Sin enroula ses bras autour de lui.

"J'ai eu peur que tu ne sois parti sans dire au revoir," admit Sin.

"Non, j'avais juste besoin d'un bain, et je ne voulais pas être dans tes pattes pendant que tu te préparerais pour aller travailler."

"Voilà un invité bien prévenant. Bien sûr, tu pourrais être encore plus prévenant," Sin commença à dénouer la ceinture de la robe de Remus, "et ôter ces stupides vêtements. J'ai tout mon temps avant d'aller travailler."

Remus repoussa les mains de Sin et se leva. "Pas ce matin. Tu as peut-être tout ton temps, mais il faut que je parte bientôt."

"Tu reviens ce soir, n'est-ce pas?" demanda plaintivement Sin tout en s'asseyant et se saisissant de la main de Remus. Il avait très peur que la réponse soit, "Non."

Les sourcils de Remus se froncèrent un moment. "Bien sûr que je—oh!" Ses yeux s'élargirent au fur et à mesure qu'il comprenait, et il retourna sur le bord du lit. "Tu ne vas pas te débarrasser de moi aussi facilement. Six heures trente, c'est ça? J'ai dit à ton hibou où je vivais, alors si quelque chose arrive et que tu aies besoin de changer les plans, tu pourras me contacter."

Sin se mit à glousser. "Mon hibou a le droit de savoir où tu vis, mais pas moi?"

Remus embrassa la joue de Sin et se leva pour partir. "Exactement. J'entretiens 'l'aura de mystère qui enveloppe Remus Lupin' comme tu dis."

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Sin s'éveilla plus tôt qu'à son habitude en ce Dimanche matin. Il se serait probablement rendormi, mais il avait besoin de jeter un œil à côté de lui et voir si Remus était réellement toujours là. Remus dormait encore profondément, allongé sur le ventre, les bras glissés sous l'oreiller pour y blottir sa tête. Sin s'appuya sur son coude pour pouvoir fixer Remus à son aise. Bien qu'ils aient fait l'amour trois nuits d'affilées, Sin n'avait toujours pas vu le corps de son nouvel amant. Remus insistait sur une complète obscurité avant de permettre à Sin de le déhabiller, et il se levait et s'habillait toujours avant que Sin ne se réveille.

Il était vraiment très attirant : de longs cils bruns, une barbe de quelques jours teintée d'or, une mâchoire forte, des épaules et des bras bien faits. Sin aurait aimé que Remus lui fasse face pour qu'il puisse contempler son torse musclé tout à son aise. A la place, il observa ses épaules et la partie de son bras qui n'était pas cachée par l'oreiller. Une longue et fine ligne rose, une légère cicatrice, attira son regard. Comme il la suivait de ses yeux, il commença à remarquer davantage de cicatrices—plus anciennes—déjà blanches. Son bras gauche avait été lacéré assez sérieusement dans une sorte d'accident.

Sin se redressa un peu plus pour voir le dos de Remus, mais quand son ombre cessa de protéger les yeux de Remus de la lumière du soleil, Remus plissa les yeux et se retourna sur le côté. Le dos de Remus n'avait que quelques cicatrices, mais son bras droit était maintenant entièrement visible. Il possédait tout autant de fines cicatrices que son bras gauche, mais, le plus important, était une cicatrice d'au moins trois pouces de large qui encerclait son poignet. Cette cicatrice n'était pas due à un accident. Aucune de ces cicatrices n'étaient dues à un accident. Quelqu'un avait abusé de Remus, et Sin était certain de savoir qui était le responsable.

Remus sembla incapable de se rendormir dans la pièce sur-éclairée. Il se retourna sur le dos, cligna des yeux et finit par les ouvrir. Il jeta un coup d'oeil sur le côté, vit Sin en train de l'observer, et la panique emplit ses yeux.

"Bon sang!" murmura Remus comme il se précipitait hors du lit et empoignait sa chemise étalée sur le sol. Il l'enfila aussi rapidement qu'il le pouvait, mais Sin le suivit hors du lit et saisit ses bras avant qu'il ne puisse continuer avec ses jeans.

"J'ai vu les cicatrices. C'est pour ça que tu ne m'as jamais laissé te voir?" Remus se figea, complètement immobile, il attendit que Sin en dise plus. Il avait l'air encore plus pâle que d'habitude. "Reviens au lit, Remus. Il faut qu'on parle."

Remus s'assit en tailleur sur le lit, les yeux baissés. Sin enfila une robe de chambre et s'assit en face de lui. La chemise débouttonnée de Remus cachait ses bras, mais Sin pouvait maintenant voir que son torse et ses jambes portaient des cicatrices plus horribles encore. Il savait que dans l'obscurité, ses mains avaient sans aucun doute effleuré plusieurs d'entre elles. Ou bien il n'avait pas prêté attention à ce qu'il sentait, ou bien dans la chaleur du moment, il ne s'en était pas soucié. De son doigt, Sin suivait maintenant le tracé d'une cicatrice particulièrement vilaine sur la cuisse de Remus.

"Celle-là a l'air d'avoir été grave," dit-il doucement.

"Elle en a juste l'air parce qu'elle n'a jamais été traitée correctement," dit calmement Remus. Il parlait des cicatrices qui gâtaient son corps comme quelqu'un d'autre parlerait d'une fêlure gâtant une tasse de thé.

"Pourquoi pas?"

"J'étais seul et ma baguette était dans une autre pièce. J'ai perdu du sang et le temps que j'ai assez de force pour atteindre ma baguette, ça avait déjà commencé à guérir tout seul. Alors j'ai laissé faire."

C'était déjà assez méprisable que Sirius fasse du mal à Remus, mais qu'en plus il le laisse seul, se vider de son sang à tel point qu'il pourrait en mourir— "Combien de temps es-tu resté seul?"

Remus haussa les épaules.

"Le salaud!" jura Sin avec véhémence. "Je suis tellement désolé, Remus. La première fois que je t'ai rencontré, j'ai eu le mauvais pressentiment que Sirius te faisait du mal. J'aurais dû dire quelque chose; j'aurais dû faire quelque chose."

Remus releva les yeux et rencontra le regard de Sin pour la première fois depuis qu'il s'était assis. Ses yeux étaient écarquillés et sa bouche légèrement ouverte de stupéfaction. "Non," dit-il d'une voix éteinte. "Pas Sirius."

Sin n'était pas sûr de le croire. Remus ne serait pas le premier à protéger son bourreau en mentant pour lui, et Sin pensait qu'il essayait peut-être de protéger la mémoire de ce qu'avait été Sirius. Ou alors, les cicatrices pouvaient être encore plus anciennes et témoigner d'une enfance maltraitée. Sin essaya de paraître solennel et grave pour forcer Remus à admettre la vérité. " Dis-moi la vérité, Remus. Qui est-ce qui t'a fait ça?"

Remus baissa de nouveau les yeux. Pendant un long moment il ne dit rien. Sin commença à se convaincre que sa première supposition était le bonne. "C'est moi," finit pas dire Remus.

"Est-ce que tu t'attends à ce que je crois que tu es la personne la plus encline aux accidents qui soit?"

Remus ne répondit pas tout de suite. Il regarda prudemment Sin avant de recommencer à parler. "Non, ce n'était pas des accidents. Enfin, quelques unes l'étaient, comme celle-là que je me suis faite quand mon chaudron a explosé en cours de Potions. J'ai toujours été un cas désespéré en Potions." Remus souriait tandis qu'il pointait son doigt sur une légère écorchure à la naissance des ses cheveux.

"Ne plaisante pas avec ça, Remus," le réprimanda Sin.

"Tu préfèrerais peut-être que j'en pleure?" demanda froidement Remus. "Ecoute, je me fais ça tout seul, et c'est comme ça depuis presque toujours. C'est la dernière. Je me la suis faite il y a deux semaines." Remus tourna sa jambe pour révéler un morceau de peau rose pâle avec un contour irrégulier. Elle s'étendait au-dessus une légère dépression dans le muscle sous-jacent. Pour que la cicatrice ait pâli de cette façon après seulement deux semaines, Remus l'avait sans aucun doute guérie avec sa baguette. Et pour que la cicatrice soit encore visible à ce point après avoir été guérie avec une baguette, cela avait très certainement dû être un sacré bain de sang.

"Il y a deux semaines?" La signification de ces mots heurta Sin. "La nuit où tu es parti de chez moi?"

"Non, quelques nuits après." Remus prit le visage de Sin dans ses mains et plongea intensément son regard dans les yeux de Sin. "Ça n'avait rien à voir avec toi, Sin."

Sin avait envie de croire Remus quant au moment où il s'était blessé lui-même, mais pas quant au pourquoi. Si Remus se blessait réellement lui-même, il le faisait probablement en réaction aux problèmes qu'il rencontrait dans sa vie, et il s'était montré très agité quand il avait quitté l'appartement deux semaines plus tôt.

"Et celle-là?" demanda Sin en pointant le poignet droit de Remus.

"Halloween, 1981," répondit Remus. Sin commença à chercher dans sa mémoire la signification de cette date, mais Remus la lui fournit. "Le jour où j'ai appris la mort de tous mes amis."

Remus n'inventerait pas une histoire comme celle là. Remus se blessait lui-même, et il le faisait quand les choses allaient mal dans sa vie. "Reviens au lit, Remus. Il fait frisquet dehors," fit Sin comme il rampait sous les couvertures et les tenait levées pour Remus. Remus le suivit, mais il avait toujours l'air troublé.

"Sin? Pourquoi croyais-tu que c'était Sirius qui me faisait du mal?"

Sin écarta les pans de la chemise débouttonnée de Remus et lui caressa la poitrine du bout des doigts comme il essayait de se souvenir. "C'est à cause de quelque chose que tu as dit la première fois que je t'ai demandé de sortir avec moi. Je n'arrive pas vraiment à me rappeler de ce que c'était ; je me souviens juste que ça m'avait dérangé." Il se mit à rire doucement. "Ça, et le fait que Sirius n'était qu'un enfoiré ultrapossessif. Il ne voulait pas que je t'approche."

"Possessif? Sirius?" Maintenant Remus riait. "Non, il m'encourageait à sortir avec d'autre personnes. C'est juste moi qui ne voulais pas."

"Il a peut-être dit qu'il voulait que tu vois d'autres personnes—probablement pour justifier le fait que lui le faisait. Non?"

Remus hocha la tête.

"Mais crois-moi, le langage de son corps racontait une toute autre histoire. Il ne voulait pas plus que tu sortes avec d'autres personnes que moi je ne voudrais rencontrer l'un de ces loups-garous que tu connais."

Remus détourna son regard du visage de Sin, et son corps se raidit légèrement. Pendant un moment, Sin cru qu'il allait essayer de s'enfuir à nouveau. "Mince, Remus doit vraiment avoir idéalisé Sirius s'il n'arrive pas à supporter l'idée que Sirius était possessif."

"Si tu veux vraiment guérir de l'amour que tu portes à ce salaud, il va falloir que tu écoutes les gens quand ils te disent la vérité sur lui."

"Non, je te crois. Je ne le connaissais pas aussi bien que je le pensais. Je le sais maintenant." Remus regarda de nouveau Sin et se força à sourire légèrement, mais son corps était toujours tendu. "En fait, j'avais pensé te présenter un loup-garou que je connais, mais peut-être que ce serait une mauvaise idée."

"Très drôle. T'es vraiment pas doué pour mentir, Remus. Et pour ton information, c'était toi le brave et courageux Gryffondor, pas moi. Je vais te laisser les monstres terrifiants."

A suivre...


Note de l'auteur: Bien, Remus a attendu que la lune décroisse avant de coucher avec Sin, mais la lune se remet toujours à croître.

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(1) Normalement ce doit être quelque chose comme Jardins des Ronces Grimpantes, mais je n'en suis pas certaine alors j'ai préféré laissé en anglais :)

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Ndt: Vous voyez...? Moins de 7 mois d'attente! ... bon d'accord c'était pas vraiment compliqué de faire pire que 7 mois :-) Alors je promets que le prochain, et dernier, chapitre arrivera dans moins de 4 mois, ça marche? ;-p