Un chapitre qui, à la demande générale, devrait plaire.

J'ai hâte d'avoir vos réactions.

Bonne lecture,


CHAPITRE 9: Clarté.

Chat Noir avait quitté leur quartier général presque à coup de pieds dans le derrière. En effet, c'était à son tour de patrouiller cet après-midi et il n'était pas très à l'aise à l'idée de laisser sa Lady, blessée et seule.

La jeune femme avait néanmoins insisté sur l'importance de rassurer leurs concitoyens: voir leurs héros patrouiller coûte que coûte était la confirmation qu'ils veilleraient toujours sur Paris, même si la situation semblait perdue ou hors de leur contrôle.

Après une ronde de près de deux heures pendant laquelle il était passé par Notre-Dame, le Jardin des Tuileries et même Montmartre, le héros se glissa dans une impasse et laissa tomber sa transformation.

Adrien jeta un coup d'œil dans les rues et sortit de sa cachette. La ville était plutôt calme, même si elle semblait avoir repris un semblant de vie normale depuis que le message de Ladybug et Chat Noir avait été diffusé en masse. Après tout, si Miraculeur venait à surgir de nul part, c'était pour s'en prendre aux héros et à leur Miraculous -surtout maintenant qu'ils étaient sans pouvoirs- et pas à de simples civils. Ladybug et lui, tout comme Carapace, devaient donc redoubler de prudence. Ce qui lui donna d'ailleurs une idée.

Peut-être serait-il préférable d'envoyer les illusions de Rena Rouge à leur place ? De ce fait, les parisiens verraient les héros en action mais ces derniers seraient à l'abri. Ils étaient tout à fait capable de se défendre. Super-force, super-réflexes,... Heureusement, ils n'avaient rien perdu de tout ça. Mais, en cas de nécessité extrême, ils n'avaient plus leurs pouvoirs comme dernière bouée de sauvetage. Il se demandait pourquoi, ni lui, ni Ladybug, ni même Rena Rouge, n'avait pensé à ça. Ce serait un point à mettre l'ordre du jour, ou plutôt, du soir, plus tard lors de son rendez-vous avec sa partenaire, nota-t-il.

Il fut soudainement sorti de ses pensées quand il aperçut au loin une silhouette familière.

— Marinette, murmura-t-il avec un sourire au coin des lèvres, avant de saluer la jeune femme d'un grand signe de la main.

— Hé Adri… ses mots moururent dans sa bouche lorsqu'elle leva le bras pour le saluer à son tour.

Elle grimaça mais s'approcha rapidement de lui se hissant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue.

Adrien fit abstraction de sa surprise et détailla la jeune femme de haut en bas avec un froncement de sourcils.

— Est-ce que tu vas bien ? Tu es blessée ? Tu avais l'air d'avoir mal quelque part quand tu as voulu me saluer.

— Oh, euh,... Ça… Oui… tu sais comment je peux être maladroite parfois, haussa-t-elle les épaules, non sans grimacer à nouveau et tout en portant sa main sur ses côtes. Je… je suis tombée dans… dans les escaliers, expliqua-t-elle, avec un grand sourire qui n'était pas vraiment de circonstance.

Elle semblait nerveuse et il avait l'impression qu'elle lui cachait quelque chose.

— Tu as vu un médecin ?

— Non ! répondit-elle d'une voix stridente. Ce n'est qu'une petite ecchymose, répondit-elle en désignant machinalement l'emplacement de sa douleur. C'est un peu douloureux mais avec un peu de repos cet après-midi, ça ira mieux.

Ses mots lui étaient étrangement familiers, tout comme l'entièreté de la situation. Cela faisait de nombreux mois qu'il avaient des soupçons, des espoirs, des rêves et des cauchemars, et, au fil des derniers jours, ceux-ci semblaient prendre vie.

Mais, dans son esprit, le doute persistait et continuait d'ériger des barrières entre ses désirs et la réalité, tel un mécanisme de défense dont il était coutumier. La peur du rejet, la peur de l'abandon, la peur du changement et la peur de la vérité, alimentaient et huilaient ce mécanisme à présent bien rodé. Mais au fond, son cœur avait déjà fait l'amalgame entre les deux jeunes femmes depuis bien longtemps. Cependant, là aussi, il dressait des murs imprenables pour se protéger, pour les protéger tous les deux, en préférant ignorer et repousser l'évidence.

— Je vais te raccompagner, proposa Adrien. Tu ne devrais pas être dehors, Marinette.

— Je sais, mais avec le message de Ladybug et Chat Noir, je me suis dit que sortir n'était peut-être pas si dangereux que ça… et j'avais envie de voir mes parents. Ça fait plus d'une semaine que je ne les ai pas vus, déplora-t-elle.

— Ça tombe bien, la boulangerie est sur mon chemin et je ne dirais pas non à l'un des croissants fourrés à la pistache de ton père.

Adrien proposa galamment son bras à Marinette. La jeune femme pivota sur elle-même, avec un sourire timide, et veilla à lui offrir son côté non blessé, entremêlant leurs bras ensembles.

— Tu devrais vraiment faire vérifier cette ecchymose.

— Ne t'inquiète pas, je sais prendre soin de moi.

— Je n'en doute pas une seule seconde. Je m'inquiète juste pour toi, avoua-t-il avec un doux sourire.

Comme si elle n'avait pas assez d'un Chaton inquiet et surprotecteur. Voilà qu'un second gentleman s'y mettait. Marinette ne put retenir le sourire ému qui étirait à présent ses lèvres.

Elle avait toujours été chanceuse d'être entourée par des amis exceptionnels. Même si ces deux amis en particulier mettaient son cœur sans dessus-dessous depuis de nombreux mois. Elle savait que, malgré tout, elle ne changerait cela pour rien au monde.

— Et toi, dis-moi, tu as dit que la boulangerie de mes parents était sur ton chemin. Où vas-tu ?

Adrien tourna la tête vers elle, visiblement embarrassé par sa question, et s'éclaircit la gorge avant de lui répondre.

— Voir Chloé, admit-il, en fuyant le regard de son amie. Je sais que c'est à cause d'elle que nous nous retrouvons piégé.

— Sabrina a pété les plombs. Nous ne pouvons pas la blâmer… Chloé est une véritable… commença-t-elle avant de s'interrompre un instant. Je suis désolée. Chloé est ton amie, je ne devrais pas parler d'elle comme ça devant toi. C'était mal venu.

— Chloé est peut-être mon amie, mais ce n'est pas pour autant que je cautionne son comportement envers les autres, envers Sabrina et, encore moins, envers toi.

Marinette sentit son cœur se gonfler de reconnaissance. Adrien, malgré le milieu aisé dont il était issu, avait toujours su garder la tête sur les épaules. Il était également profondément empathique et respectueux des autres. C'était quelques-unes des qualités, parmi tant d'autres, qu'elle appréciait particulièrement chez lui.

— Merci, murmura-t-elle. Je m'en veux encore de t'avoir mal-jugé lors de notre première rencontre. C'était une conclusion hâtive et arbitraire.

— Les apparences sont souvent trompeuses, déclara-t-il avec une voix et une expression mystérieuse.

Marinette le dévisagea quelques secondes avec curiosité, avant d'ouvrir la porte de la boulangerie, devant laquelle ils étaient enfin arrivés.

À peine la porte fut-elle ouverte que l'imposant boulanger se jeta sur sa fille pour la prendre dans ses bras.

— Mon petit chausson à la pomme ! Comme tu m'as manqué !

— Papa ! C'est le surnom que tu me donnais quand j'avais huit ans ! J'en ai dix-huit maintenant, protesta Marinette.

Elle recula de quelques pas, quittant l'étreinte qu'elle partageait avec son père, pour lui adresser un regard réprobateur.

— Peut-être mais, à mes yeux, tu resteras toujours la petite fille qui mangeait les chaussons aux pommes de la vitrine en cachette.

— Papa !

— Tout va bien, Marinette. Ce n'est pas notre grand baba au rhum ici présent qui va se moquer de toi. D'ailleurs, viens-là toi aussi, fiston, s'exclama gaiement Tom Dupain.

Il serra Adrien dans ses bras et le souleva dans les airs, ses pieds ne touchant bientôt presque plus le sol.

— Je suis heureux de te voir encore une fois cette semaine, mon grand ! S'exclama le boulanger. Mais, dis-moi, qu'est ce qu'il te donne à manger chez toi ? De la levure ?

Il était vrai qu'Adrien avait eu une poussée de croissance phénoménale ces dernières années, à tel point que la tête de Marinette arrivait tout juste au niveau de ses pectoraux.

— J'ai l'impression que tu as encore pris quelques centimètres depuis que tu es venu acheter le petit-déjeuner, lundi matin, pour ta belle et toi. Tu m'as déjà dépassé, ajouta Tom avec un air faussement offensé.

Lundi matin. C'était le jour où Chat Noir était lui aussi passé à la boulangerie. En tenue de civil…

Marinette se tourna lentement vers Adrien, les yeux écarquillés et le visage pâle.

— J'espère que ta dulcinée à apprécier, c'était un petit-déjeuner de roi que tu es venu chercher.

Un petit-déjeuner de roi.

— C'était excellent Monsieur Dupain. Mais ce n'est pas ma dulcinée. J'ai partagé vos douceurs avec une amie de longue date.

Une amie de longue date.

— Peut-être que ma Marinette était cette amie chanceuse, fanfaronna Monsieur Dupain.

— Papa !

Marinette tressaillit, son visage reprenant à présent ces couleurs habituelles, et plus encore. Elle se mit à rougir suite aux suppositions, pourtant plausibles, de son père.

— Tom ! Protesta la mère de Marinette, surgissant de la cuisine.

Sabine Cheng tenait un plateau de croissants, encore chauds, entre les mains et lançait maintenant un regard désapprobateur à son époux.

— Laisse-donc les jeunes tranquilles, le réprimanda-t-elle avant de se retourner vers Marinette et Adrien. Un croissant fourré à la pistache ? proposa-t-elle avec un large sourire. Attention, ils sont encore chauds.


Quelques minutes plus tard, Marinette et Adrien se retrouvèrent tous les deux dans la cuisine. Elle préparait du café pour accompagner les croissants que ses parents leur avaient gracieusement laissés.

Marinette lui jeta un rapide coup d'œil par-dessus son épaule et nota que son regard était rivé sur elle. Elle se détourna aussi vite que possible, rougissant furieusement et, dans l'agitation, renversa par terre le lait qu'elle s'apprêtait à verser dans sa tasse.

Adrien s'était immédiatement levé et se tenait à présent derrière elle, tendant la main pour attraper un torchon sur le bord de l'évier. Marinette eut le même réflexe mais l'extension rapide de son bras, pour saisir l'objet qu'elle essayait d'atteindre, lui arracha un gémissement de douleur qui l'immobilisa. Les mains d'Adrien se posèrent avec douceur sur ses épaules, la faisant pivoter lentement vers lui, et elle croisa son regard inquiet.

Pendant un court instant Marinette eut le souffle coupé. Si, pendant une fraction de seconde, elle avait associé cette réaction à la douleur, elle se rendit rapidement compte que ce n'était pas le cas. Elle s'était en effet perdue dans la vaste étendue de vert émeraude qui s'étalait devant elle. Comment avait-elle pu être aussi aveugle ? Ses cheveux blonds, ses yeux verts perçants et étincelants qu'elle avait autrefois noté chez Mister Bug, sa surprenante poussée de croissance, sa carrure, sa gentillesse, son dévouement et cet intarissable côté protecteur…

Pas plus tard que ce matin, elle s'était, une fois de plus, refusée de tomber dans ses bras. Elle avait refusé de devoir faire un choix ou de devoir tirer un trait sur l'un des deux garçons qu'elle aimait... alors qu'il s'avérait, finalement, qu'elle pouvait les avoir tous les deux. Les deux moitiés d'un seul et même tout. L'homme qu'elle aimait.

Mais non, elle ne pouvait pas. Pas tant que leur némésis menaçait leur bonheur, et plus encore, leurs vies. Mais Adrien rendait les choses tellement plus compliquées, sans même s'en rendre compte, en la regardant comme ça. En la regardant comme si… s'il savait.

La blessure ! Impossible de tromper celui qui l'avait vue et soignée.

Marinette avait envie de crier. C'était un désastre. Ils ne pouvaient pas savoir. Pas maintenant. Pas de cette façon. Elle devait ignorer ses découvertes. Ignorer ses sentiments. Pour leur bien à tous les deux.

— Je… Je suis désolée, murmura-t-elle, s'excusant, de manière détournée, pour bien plus de choses qu'ils ne pouvaient l'imaginer. Ma maladresse légendaire a encore frappé, ajouta-t-elle, d'une voix tremblante.

— Marinette, laisse-moi voir cette blessure, s'il te plaît, demanda-t-il, sérieusement.

Adrien pinça doucement l'ourlet du t-shirt de Marinette entre ses doigts et attendit son autorisation pour regarder sa blessure. La jeune femme sursauta et posa rapidement sa main sur la sienne, secouant la tête.

— C'est bon, vraiment, ne t'inquiète pas Adrien: Alya a soigné ça et ce n'est pas grand chose, déclara-t-elle.

Adrien hocha la tête et laissa sa main glisser sur la hanche de Marinette.

Trop proche, trop proche, trop proche. Marinette se sentait fiévreuse et proche de la combustion spontanée.

Adrien dû remarquer son malaise car il retira rapidement sa main, comme s'il venait d'être brûlé par une braise encore chaude et fumante.

— Pardonne-moi, je ne voulais pas paraître insistant.

— T-tu n'as pas à t'excuser. C'est g-gentil de t'inquiéter pour m-moi, mais tout va bien, le rassura-t-elle avec un sourire timide.

— D'accord. Mais laisse moi nettoyer ça, s'il te plaît.

Marinette hocha la tête et le laissa prendre le torchon sur le bord de l'évier.

— Merci Adrien.


— Donc, si j'ai bien compris, tu veux aller voir Chloé pour lui demander de s'excuser auprès de Sabrina ?

Adrien hocha la tête, un sourire confiant, étirant ses lèvres.

— Et tu penses vraiment qu'elle va t'écouter ? Alors que, depuis le début et malgré le compte à rebours qui se rapproche dangereusement de zéro, elle ne semble pas se soucier du chaos qu'elle a, elle-même, provoqué, s'étonna Marinette.

Elle essayait de comprendre la démarche peu convaincante, mais non moins louable, d'Adrien.

— Ce n'est pas Ladybug et Chat Noir qui la feront changer d'avis: depuis le fiasco Queen Bee, elle ne porte plus vraiment les héros de Paris dans son cœur.

Marinette devait bien admettre qu'il avait raison. Elle avait songé plusieurs fois à débarquer au Grand Paris, afin d'avoir une conversation avec Chloé, et d'essayer de la raisonner pour l'amener à présenter ses excuses à Miraculeur. Les repentirs de Chloé étaient l'unique espoir de, peut-être, libérer Sabrina de l'emprise de Papillombre. Cependant, elle savait aussi que la fille du Maire refuserait catégoriquement de parler avec Ladybug. C'était peine perdue: Chloé détestait Marinette depuis toujours, et maintenant, elle haïssait également l'héroïne de Paris.

Adrien, néanmoins, était l'un des rares amis de Chloé et ce depuis l'enfance. S'il y avait une personne qu'elle pouvait écouter, c'était peut-être bien lui. Peut-être.

— Je suppose que ça ne te coûte rien d'essayer, s'exclama Marinette, haussant les épaules et portant sa tasse à sa bouche. C'est honorable de ta part, de vouloir aider Ladybug et Chat Noir, ajouta-t-elle avant de boire une gorgée de café au lait.

— Au fond de chacun d'entre nous sommeil un héros, déclara-t-il, avec un sourire en coin qui évoqua, sans aucun doute, à Marinette, l'image de son dévoué partenaire.

— Je dois être l'héroïne de la maladresse alors, ria-t-elle, emportant avec elle, les gloussements non contenus d'Adrien.

— Mmh. Non, déclara-t-il en reprenant son sérieux. Tu es peut-être maladroite mais tu as aussi beaucoup de qualités.

Marinette haussa un sourcil, ses joues rougissant légèrement alors qu'un sourire reconnaissant se dessinait sur ses lèvres.

— Tu es courageuse, dévouée, créative et intelligente.

Elle fut étonnée et ne s'attendait pas à entendre Adrien la décrire. Elle devait répondre quelque-chose, rapidement, pour éviter de fondre et de se transformer en glace à la fraise devant lui. Elle avait déjà la couleur, il ne manquait plus que la consistance.

— Ça ressemble plutôt à Ladybug, déclara-t-elle sans tourner sa langue sept fois dans sa bouche.

D'accord, ce n'était peut-être pas une bonne idée de répondre du tac-o-tac la première chose qui lui passait par la tête. Surtout pas ça. Surtout pas quand elle essayait de cacher et d'ignorer ce qu'elle savait.

Adrien haussa les épaules et avala son dernier morceau de croissant, avant de se pencher légèrement vers Marinette avec un petit sourire taquin.

— Ce n'est pas pour rien que je t'ai toujours considéré comme notre Ladybug de tous les jours, répondit-il d'une voix sincère.

Glace à la fraise.

Sa relation avec Adrien avait bien évoluée ces dernières années: fini les bégaiements, fini les plans compliqués pour lui déclarer ses sentiments et fini les rougissement excessifs-enfin, presque-. Ils étaient devenus très complices au fil du temps et s'entendaient à merveille. Aujourd'hui, cependant, elle réalisait que leur dynamique avait réellement quelque chose de spécial, unique, et différent.

Cela allait s'avérer compliqué de continuer de faire semblant, de continuer de faire comme si elle ne connaissait pas la raison de cette parfaite alchimie entre eux. Mais c'était pourtant indispensable: Adrien ne devait pas savoir, qu'elle savait. Tout comme elle faisait, elle-même, le maximum, pour ignorer le fait qu'il l'avait très probablement démasquée. Ce n'était pas le bon moment. Ils étaient confrontés à une situation inédite et à une menace bien trop sérieuse, qui leur demandait d'être totalement, et exclusivement, concentrés sur le dôme et Papillombre.

— Tu as fini ton café ? Je peux te débarrasser ?

— Tu ne bouges surtout pas. Je vais le faire et je m'en irai pour te laisser te reposer: tu en as besoin.

À suivre...


Clarté... Et pourtant toujours plus de quiproquos à suivre... Ces deux-là parviendront-ils enfin à se rejoindre et à affronter leurs angoisses ?

La semaine prochaine, Chapitre 10: une aiguille dans une botte de foin.Bisous miraculeux à toutes et tous, encore merci pour vos gentils commentaires. Je suis si chanceuse d'avoir de supers lecteurs.